Le golfe du Saint-Laurent est une mer
presque fermée, qui s’ouvre sur l’océan
Atlantique par le détroit de Cabot et le
détroit de Belle-Isle. Le chenal Laurentien
est une longue dépression de 300 m de
profondeur qui s’étend sur une distance
de 1 500 km depuis le plateau continental,
dans l’océan Atlantique, jusqu’à l’estuaire
du Saint-Laurent, où elle prend fin
abruptement près de la ville de Québec à
l’embouchure de la rivière Saguenay. Cette
dépression sert de couloir à des courants
océaniques profonds. Le Golfe est aussi
traversé
de deux
dépressions
secondaires
(le chenal
d’Esquiman
et le chenal
d’Anticosti)
ainsi que de
plateaux tels
que le Plateau
madelinien,
qui couvre la
partie sud
du Golfe.
La topographie sous-marine du Golfe
(c.-à-d. le fond de l’eau) est un ensemble
complexe qui exerce une grande influence
sur le profil de circulation de l’eau.
L’eau du golfe du Saint-Laurent circule
généralement dans le sens contraire
des aiguilles d’une montre.
La description qui suit résume très
sommairement le profil de circulation
de l’eau dans le Golfe. Sous l’action des
marées et des courants, des eaux froides
et denses provenant de l’Arctique
pénètrent dans le Golfe par le détroit de
Belle-Isle. Les eaux de l’océan Atlantique
(qui descendent du Labrador ou qui
arrivent du sud par le Gulf Stream) entrent
dans le chenal Laurentien par le détroit de
Cabot, habituellement à des profondeurs
d’environ 200 m. Chaque printemps,
l’eau douce du fleuve Saint-Laurent,
du Saguenay et d’autres cours d’eau se
trouvant près des côtes vient se mélanger
aux eaux du Golfe, produisant une couche
de surface plus chaude et moins salée qui
dérive vers l’océan Atlantique.
L’apport d’eau douce, qui gagne en volume
àl’automne, intensifie le mouvement
des eaux dans le Golfe et lui donne les
caractéristiques d’un estuaire (c’est-à-dire
l’embouchure d’un cours d’eau où se
mêlent l’eau douce et l’eau salée).
Àl’approche de l’hiver, la couche
superficielle qui se déplace vers
l’Atlantique perd de sa flottabilité (sous
l’action de plusieurs facteurs tels que le
refroidissement, la formation de glace
de mer et la réduction de l’apport d’eau
douce) et s’enfonce. À la fin de mars,
cette couche d’eau se trouve de 100 à 150
msous la surface, de telle sorte que,
au printemps, elle est piégée sous une
nouvelle couche superficielle. Cette
couche d’eau plus dense est connue sous
le nom de couche intermédiaire froide, et
il s’agit d’une caractéristique importante
du golfe du Saint-Laurent.
L’atmosphèreagit elle aussi sur la formation
et la circulation des masses d’eau (les
masses d’eau se définissent principalement
par leur températureet leur salinité). Par
exemple, les vents déplacent les eaux de
surface et effectuent un transfert de chaleur
dans la couche atmosphérique inférieure,
ce qui influe sur la température
atmosphérique, l’un des principaux
prédicteurs de la formation de glace de mer.
La nébulosité est le principal facteur qui
régit les variations annuelles enregistrées
dans le réchauffement printanier et,
en été, dans la températurede la couche
superficielle. Demême, l’évaporation
et les précipitations (pluie et neige) peuvent
modifier la salinité de l’eau en surface
(c’est-à-dire le contenu de sel dans l’eau).
Le mélange vertical (c.-à-d. le mélange de
couches d’eau de densités différentes) est
le phénomène le plus important qui affecte
les masses d’eau. Les masses d’eau peuvent
rester dans le golfe du Saint-Laurent
pendant plusieurs mois dans le cas des
couches situées près de la surface et
quelques années dans le cas des eaux
froides situées près du fond. La circulation
et le mélange des masses d’eau dans le
Golfe jouent un rôle déterminant dans les
habitats des organismes marins, tout en
agissant sur la productivité et la biodiversité.
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Image courtoisie du Laboratoire
de la science et analyse des images,
Centrede l'espace Johnson du NASA,
http://eol.jsc.nasa.gov