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Les valeurs défensives telles que celles des secteurs de la
santé et des services aux collectivités semblent
surperformer l'indice général du marché lorsque les prix du
pétrole baissent, tandis que les valeurs industrielles et
celles des secteurs liés aux matériaux tendent à sous-
performer. En effet, ces tendances sectorielles semblent
assez constantes, comme l'illustre la Figure 8. Au sein des
marchés obligataires, les rendements des obligations d'État
des marchés développés ont baissé depuis le mois de juin,
reflétant la détérioration des anticipations d'inflation. Les
rendements des bons du Trésor américain à 10 ans ont
cédé plus de 96 points de base (pb) et les rendements du
Bund allemand à 10 ans ont accusé une baisse de plus de
100 pb pour s'établir à 0,30 % (au 30 janvier 2015), bien
que les anticipations d'assouplissement quantitatif de la
BCE soient également responsables. Le repli des
rendements des obligations d'État correspond à ce qui a été
observé par le passé. Les rendements des obligations
d'État des marchés développés jugées « les plus sûres »
ont cédé du terrain lors de chacune des trois précédentes
périodes de baisse des cours du pétrole de plus de 50 %,
une fois encore, en raison d'une dégradation des
anticipations inflationnistes.
Contrairement à la solide performance des obligations
d'État des marchés développés, le marché américain high
yield a souffert d'un important élargissement des spreads
ces derniers mois (Figure 9). Cela est dû au fait que les
compagnies pétrolières ont fortement accru leur
participation au segment de référence high yield aux États-
Unis, en s’octroyant une part de près de 15 % en 2014
contre moins de 5 % il y a dix ans. En observant les
importantes périodes de repli des prix du pétrole passées,
nous notons que les spreads high yield se sont fortement
élargis. Cependant, l'élargissement de spread observé en
1990-91 et en 2008 s'est à chaque fois accompagné d’une
récession et d'une hausse des taux de défaut des
entreprises, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
Au cours des 30 dernières années, nous avons identifié
trois périodes de baisse supérieure à 50 % du cours du
pétrole, et ce, en l'espace de quelques mois (Figure 7). Les
deux phases de repli du cours du pétrole liées à une offre
surabondante (1985-1986 et 1990-1991) ont coïncidé avec
des épisodes de rebond des marchés actions. Par exemple,
de novembre 1985 à mars 1986, le plongeon de 60 % du
cours de l'or noir, déclenché par le relèvement de la
production pétrolière à pleine capacité de l'Arabie Saoudite
dans le but de défendre sa part de marché, a permis un
rebond de 14 % de l'indice MSCI World, exprimé en
monnaie locale, au cours de la même période. Les actions
des marchés développés n'ont pas connu de rebond aussi
vigoureux dernièrement, l'indice MSCI World affichant un
rendement tout juste supérieur à 2 %, exprimé en monnaie
locale (au 30 janvier 2015). Les écarts entre les différentes
régions sont néanmoins importants, l'indice japonais Nikkei
225 a progressé de plus de +15 % sous l'effet des
nouvelles mesures de relance monétaire de la Banque du
Japon, alors que les stocks américains ont pâti de la
vigueur du dollar US et que les actions européennes ont été
freinées par les craintes qui pèsent sur la dynamique de
croissance économique et par les pressions
désinflationnistes. Au sein des marchés émergents, des
écarts sont également ressortis entre les différentes
régions, les pays consommateurs de matières premières
surperformant largement les pays producteurs de matières
premières. À l'avenir, les marchés actions devraient être
soutenus par un cours du pétrole bas, si ce dernier finit par
offrir le coup de fouet indispensable à l'économie mondiale,
en profitant surtout aux pays consommateurs d'énergie. Au
niveau sectoriel, les actions du secteur énergétique sous-
performent les actions des autres secteurs depuis le mois
de juin, conformément aux attentes, mais la faiblesse des
cours du pétrole a eu des répercussions plus variées sur les
autres secteurs.
Figure 8 : les valeurs défensives telles que celles des secteurs de
la santé et des services aux collectivités tendent à surperformer
lorsque les prix du pétrole baissent
Figure 7 : précédentes périodes de baisse de plus de 50 % du prix pétrole
Remarque : la performance de l'indice MSCI World est exprimée en monnaie locale. brl : baril
Source : Bloomberg, HSBC Global Asset Management, 30 janvier 2015.
Les performances passées ne préjugent pas des performances à venir.
Source : Bloomberg, HSBC Global Asset Management, février 2015
Les performances passées ne préjugent pas des performances à venir Source : Bloomberg, HSBC Global Asset Management, février 2015
Les performances passées ne préjugent pas des performances à venir
Début Fin Dynamique Nb mois Prix initial
(WTI,
USD/brl)
Prix final
(WTI,
USD/brl)
Baisse de
prix (%) Variation du
MSCI World (%)
Variation du
rendement de
l'US Treasury
10 ans (pb)
Variation
du spread US HY
Barclays (pb)
1Nov-85 Mar-86 Liée à l'offre 4 31 12,3 -60,3 14 -189 -
2Oct-90 Fév-91 Liée à l'offre 5 39,7 17,9 -54,9 16,4 -91 1260
3Juil-08 Déc-08 Liée à la demande 5 145,3 33,9 -76,7 -30 -185 1274
4Juin-14 Aujourd'hui Liée à l'offre 8 107,3 49,3 -54 2,1 -96 260
Figure 9 : les spreads américains high yield se sont fortement élargis
lorsque les prix du pétrole ont chuté