Paris, le 30 octobre 2014
Communiqué de presse
Comprendre l’immunité innée maternelle pour réduire la
transmission du VIH-1 au niveau des muqueuses
Comprendre les mécanismes de l’immunité innée permettant de réduire la transmission du
VIH-1 au niveau des muqueuses tel est l’objectif des études menées par l’équipe du Dr
Elisabeth Menu de l’Unité de Régulation des Infections Rétrovirales, laboratoire dirigé par
le Pr Françoise Barré-Sinoussi, à l’Institut Pasteur. Ces études soutenues par l’ANRS
(France REcherche Nord&Sud Sida-hiv Hépatites) montrent, pour la première fois, que des
récepteurs de l’immunité innée impliqués dans la reconnaissance du VIH-1, ainsi qu’une
protéine du système immunitaire, e de
restriction, SAMHD1, jouent un rôle dans le contrôle de l’infection par le VIH-1 au niveau
de la muqueuse utérine chez la femme enceinte. Ces résultats font l’objet de deux
présentations à l’occasion de la Conférence HIV Research for Prevention (HIVR4P) qui se
déroule du 28 au 31 octobre 2014 au Cap en Afrique du Sud..
Les muqueuses représentent les voies d’accès privilégiées du VIH-1 lors des transmissions sexuelles et
de la mère à l’enfant. Malgré tout, on estime à 5 à 10% la transmission du virus de la mère à l’enfant
pendant la grossesse et ce en l’absence de tout traitement. La réponse immunitaire innée jouerait ainsi un
rôle important dans le contrôle de la transmission de l’infection materno-fœtale. La décidua, muqueuse
utérine présente durant la grossesse et en contact direct avec le placenta, représente donc un modèle
d’étude idéal pour identifier les mécanismes permettant cette protection naturelle.
Des études, menées par l’équipe du Dr Elisabeth Menu de l’Unité de Régulation des Infections
Rétrovirales, laboratoire sous la direction du Pr Françoise Barré-Sinoussi à l’Institut Pasteur, s’intéressent
aux déciduas de femmes séronégatives pour le VIH-1 ayant subi une interruption de grossesse (8 à 12
semaines d’aménorrhée). Dans ces études soutenues par l’ANRS (France REcherche Nord&Sud Sida-hiv
Hépatites), les macrophages, qui sont les cibles principales du VIH-1 dans ces muqueuses, ont été
purifiés puis infectés par le VIH-1.
Les chercheurs ont constaté pour la première fois que des récepteurs connus pour leur rôle dans la
réponse immunitaire, les récepteurs Toll-like 7/8 (TLR7/8), exercent une action durable pour contrôler
l’infection à VIH-1 et ce à différentes étapes de l’infection. Les chercheurs ont montré précédemment que
les TLR7/8 sont exprimés par les macrophages et les cellules tueuses naturelles (dNK) de la décidua. Ils
révèlent ici que la stimulation des TLR7/8 des macrophages de la décidua induit la sécrétion de
chimiokines et diminue l’expression des récepteurs et corécepteurs au VIH-1 à la surface des
macrophages. Cela a pour conséquence de bloquer l’entrée du virus. La stimulation des TLR7/8 inhibe
également l’intégration du virus au sein de ces macrophages. A ces macrophages ont ensuite été ajoutées
les cellules dNK. Les chercheurs ont alors observé que la stimulation des TLR7/8 des macrophages active
indirectement la cytotoxicité des cellules dNK les rendant potentiellement capables de tuer des cellules
infectées.
Les recherches antérieures de l’équipe ont montré que les cellules dNK inhibent efficacement l’infection
des macrophages de la décidua. Pour la première fois, les chercheurs montrent, que ce contrôle de
l’infection implique une protéine du système immunitaire, l’interféron gamma (IFN). Les chercheurs ont