L3 médecine AMIENS 2012/2013 – S5 UE1 – Pr S CASTELAIN - Infections virales et ID Infections virales et immunodépression Agent Chimiothérapie essentiellement Splénectomie, hypo/agammaglobulinémie, myélome, déficit en complément… Type d’immunodep Neutropénie Déficit immunitaire humoral Virus impliqué VZV, rougeole, rubéole Hépatite B, MNI Grippe... infections à Herpesviridae graves ou chroniques VZV, HSV, CMV et EBV infections à Polyomavirus JCV et BKV EPIDEMIOLOGIE ET PHYSIOPATHOLOGIE Famille : Polyomaviridae Genre : polyomavirus Espèces : JCV et BKV ADN bicaténaire circulaire, réplication dans le noyau Capside icosaédrique Non enveloppé Famille : Herpesviridae Sous-f : βherpesvirinae Genre : CMV ADN bicaténaire linéaire Capside icosaédrique – enveloppé Tégument entre la capside et la mb Nom : grandes cellules avec inclusions nucléaires (maladie des inclusions cytomégaliques) Virus ubiquitaire avec transmission supposée respiratoire ou digestive. Primo-infection inapparente enfance ou adolescence Largement répandue : 60-90% adultes présentent les Ac Infection latente dans les cellules épithéliales rénales (BKV) et les cellules mononucléées sanguines (JCV) Endémique, sans recrudescence saisonnière, fonction des conditions socio-économiques : 90-100% dans les pays en développement, 50% des adultes ont les Ac en France MST : transmission par contact étroit ou intime Transmission verticale (1% des Nné) et après greffe Contamination le + souvent dans la petite enfance. Strictement humain, ubiquitaire, cycle réplicatif lent Latence : cellules CD34 moelle, monocytesmacrophages, reins, poumons, cellules endothéliales Responsable d’infections bénignes sauf chez l’ID et en cas d’infections materno-fœtales Immunosuppresseurs, corticothérapie au long cours, hémopathies, greffes de moelle ou organes, infections HIV… Déficit immunitaire cellulaire : immunodépression HIV HTLV … POUVOIR PATHOGENE Pathogène chez l’ID, virus opportuniste affectant les greffés de rein, moelle - sténose urétrale et cystite hémorragique - néphropathie tubulo-interstitielle chez le receveur (plusieurs années après) +++ - glomérulonéphrite chez l’enfant Chez l’immunocompétent : Asymptomatique dans 90% des cas Sinon primo-infection : fièvre prolongée (3 sem), céphalées, myalgies, SMG, sd mononucléosique, ± transaminases Complications rares : hépatite aigue, méningo-encéphalite, Guillain Barré, colite, pneumopathie, atteinte pulmonaire chez les enfants < 4 ans Chez l’ID : - VIH + : TCD4 < 100/mm3 Choriorétinite, ulcérations gastro-intestinales, atteintes neuro : encéphalites, ventriculites, radiculites, myélites. - Receveur de greffe : rejet selon la nature et l’intensité du TT immunosup entre 1-4 mois après la greffe. TT prophylactiques +++. L’infection symptomatique dépend du couple donneur / receveur. Risque : pneumopathie, hépatite, gloméruloN DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT Direct : PCR Recherche de l’ADN viral BK dans les urines et le sang Pas de traitement Direct : PCR (leucocytes, plasma, quantitatif) Culture rapide (MRC5) Prélèvements : sang, biopsie, LBA, LCS, LA, urines (virurie)… Pour toute greffe : à J0, M1 et M4 recherche de CMV. Si la charge virale est élevée, le patient sera suivi tous les 3jours. 1 L3 médecine AMIENS 2012/2013 – S5 UE1 – Pr S CASTELAIN - Infections virales et ID EPIDEMIOLOGIE ET POUVOIR PATHOGENE PHYSIOPATHOLOGIE 1/ Primo infection 15-30j après infection Famille : Retroviridae Asymptomatique dans 30 à 70% des cas Genre : lentivirus 33,4 millions de cas dans le Clinique : adénopathie légère, angine fébrile, Espèces : monde, 7400 nouveau cas/j éruption morbiliforme, +/- signes méningés VIH-1 : pandémie mondiale, Afrique subS : femmes ++ Biologie : leucopénie, sd mononucléosique, virulence ++, origine Afrique France : hommes ++ ALAT et GGT (50%) centrale, chimpanzé. Spontanément résolutif en qq j ou sem. VIH-2 : épidémie Afrique de Mauvais pronostic si symptomatique l’ouest, virulence +, origine afrique Infecte cellules CD4+ et un co-récepteur qui est soit Demander sérologie VIH chez jeune qui a angine de l’ouest, macaque. CCR5 (phase initiale) soit 2/ Phase asymptomatique CXCR4 (phase tardive) 5-15 ans, réplication virale contrôlée par le SI. En France : VIH-1 groupe M, Aucun signe clinique (possible adénopathies), sous-type B +++ Glycoprotéine mbr : gp120 et dégradation lente et progressive de l’immunité gp41 se lient au CD4 (apparition de signes cutanés non spécifiques), Structure du virion : Protéine de la capside : p24 sujets contagieux +++. 3/ Phase symptomatique = SIDA Phases du cycle : Immunodépression, pathologies opportunistes 1- attachement (CD4, entrée, infectieuses ou cancéreuses AEG et décès décapsidation) Marqueurs directs : 2- transcription inverse - antigénémie p24 (lors de primo-inf) (ADNc sb puis db) - quantification ARN VIH-1 plasmatique : Se et Sp 3- intégration de l’ADN viral ++, marqueur pronostic, suivi thérapeutique 2 brins d’ARN portent la RT 4- transcription des ARNm - détection ADN proviral +++ absente du monde eucaryote. 5- épissage et transport Intégrase et protéase sont aussi 6- traduction des ARNm transportées pour la réplication 7- maturation Structure du génome : ARNsb polarité+, diploïde RT ADNdb, intégré ou non (ADN proviral) 2 Transmission : Sang : transfusion, toxico, nosocomial Sexe : homo / bi / hétéro, circoncision (↘transmission), IST associées TME : grossesse (3 trimestre), accouchement et allaitement Aliments prémâchés (rares) Fenêtre virologique : non détectable jusqu’à J12 Fenêtre sérologique : Ac pas mis en évidence Marqueurs indirects : - dépistage des Ac +++ : Se+++, Sp -- immunoblot ou western-blot : très spécifique, peu sensible, confirmation spécificité des Ac, discrimination VIH 1 et 2 DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT Dépistage : ELISA VIH-1/2 + Ag p24, si + : confirmation Western Blot Diagnostic direct par PCR Primo-infection : dépistage + ARN VIH-1 (Ag p24) Chez le N-né : ARN VIH-1 et ADN proviral HIV Suivi patients infectés : ARN VIH-1 Prévention : - Dépistage : volontaire des sujets à risque, dons du sang, tissus, organes, prénuptial, déclaration de grossesse - Limitation des (auto)transfusions - CI à l’allaitement maternel - Préservatif - TT préventif de la TME - Éducation / Information AZT, d4T Inhibiteurs nucléosidiques de la TI, analogue nucléosidiques interruption de l’élongation ADN proV Tenofovir, Adefovir Inhibiteurs nucléotidiques de la TI terminateurs de chaîne Nevirapine, Efavirenz, Delavirdine Inhibiteurs non nucléosidiques TI modifi conformation du site catalytique Résistances émergentes ++ Indinavir, Nelfinavir, Ritonavir… Antiprotéases Bloquent la phase tardive de la maturation. Action sur les cellules chroniquement infectées et CPA, synthèse de virions immatures Raltégavir anti-intégrase, patients en échec TT Maraviroc anti-CCR5 uniquement sur les souches R5 dépendantes L3 médecine AMIENS 2012/2013 – S5 UE1 – Pr S CASTELAIN - Infections virales et ID Famille : Retroviridae Genre : retrovirus Espèce : Human T-cell Lymphotrophic virus 2 types : HTLV-1 et HTLV-2 ARN + 2 copies d’ARNsb Capside p24 (contenant RT, intégrase et protéase) Matrice p19 protectrice Enveloppé : gp46 et gp21 Génome encadré de 2 LTR (Long Terminal Repeat) Structure génétique très proche des STLV isolé chez différents singes 4 génotypes principaux pour les 2 espèces Grande stabilité génétique du virus, faible taux de mutation, ADN polymérase très fiable expansion clonale des cellules infectées par mitose EPIDEMIOLOGIE ET PHYSIOPATHOLOGIE HTLV1 Endémique : 15-25 millions sujets infectés dans le monde Transmission singe-homme (STLV-1) Transmission inter-humaine Migrations de populations infectées (traite des esclaves de l’Afrique vers le nouveau monde) HTLV2 197 000 cas aux Etats Unis, plusieurs millions dans le monde. Transmission à partir de STLV-2 (chimpanzé au Congo) Epidémie Amérique, Europe, Asie (toxicomanes IV) Endémie Amériquedu sud et chez les Pygmées Modes de transmission : Charge virale faible, par les Ly infecté Transmission sexuelle (homme femme), verticale (allaitement >6 mois), sanguine (transfusion, drogues IV), greffes d’organe. Cellules cibles : CD4+ et probablement CD8+ LTR (long terminal repeat) permet au génome viral de s’intégrer dans le génome cellulaire. POUVOIR PATHOGENE HTLV-1 Leucémie-lymphome T de l’adulte ATLL 2 à 10% des individus infectés développent une patho (20 à 60 ans après la primo-inf) - 50% : forme leucémique aigue mortelle - 20% : forme leucémique chronique - 25% : formes lymphomateuses - 5% : formes indolentes évoluant vers chronicité ou forme aigue Paraparésie spastique tropicale TSP/HAM Surtout chez la femme – débute à 45 ans Troubles de la marche, douleurs et contracture des MI, troubles sphinctériens Évolution chronique vers un état grabataire en quelques années Autres : myosites, uvéites, dermatites, arthrites, sd de Sjögren… HTLV-2 Pathologies liées mal définies Myélopathie chronique ressemblant à des TSP/HAM Prolifération de cellules lymphoïdes CD8 chez VIH+ ? Prédisposition aux infections pulmonaires ? DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT Dépistage ELISA puis confirmation et différenciation WB Diagnostic direct par PCR à partir de l’ADN proviral des Ly ou d’une biopsie (permet la différenciation si sérologie indéterminée) Quantification de la charge provirale (plus élevée chez les patients symptomatiques) Traitement : ATTL (forme leucémique aigue) : - Poly chimiothérapie décevantes : survie 6 mois - Chimio + AZT + INF : peu concluant - Allogreffe TSP/HAM : - Immunomodulateurs + corticothérapie anti-viraux : amélioration à court terme - Ttt symptomatique Antirétroviraux inefficaces car le virus se multiplie par expansion clonale et non à l’aide de la TI 3