Changement d’état du corps pur I Définitions A) Nomenclature (rappel) Sublimation Fusion Solide Vaporisation Liquide Solidification Gaz Liquéfaction Condensation B) Variance – règle des phases Phase : système caractérisé par la continuité des paramètres intensifs T , P, , s... Phase homogène : les paramètres intensifs sont uniformes dans tout le système (ils de dépendent pas de la position dans le système) Définition : la variance d’un système est le nombre de paramètres intensifs indépendants. Exemples : - Pour un gaz, v 2 (P et T peuvent varier indépendamment) - Pour un mélange eau(l) – eau(g), v 1 (si P est fixé, par exemple 1Atm, T est parfaitement déterminé, ici 0°C) - Pour un mélange de deux gaz : P1 , P2 , T sont indépendants ; v 3 Règle des phases : v c 2 ( est le nombre de phases distinctes, c le nombre de corps purs) II Corps pur en équilibre sous deux phases A) Equilibre monovariant On a c 1 , 2 , donc v 1 Exemple : chauffage isobare (P = 1Atm) d’un glaçon (Tinitiale = -10°C) T -10°C F A 0°C B I q I–A : augmentation de T : l’eau est en phase (s) A : 1ère goutte d’eau liquide A–B : T = cte, changement d’état (s) (l) B : disparition du dernier cristal de glace B–F : augmentation de la température de l’eau (l) A chaque instant, la température du mélange eau(l) – eau(s) est parfaitement déterminée (transformation quasi-statique) Exemple : isotherme d’un fluide, eau à T = 100°C P 1Atm I A B F V I–A : eau liquide A : 1ère bulle de vapeur A–B : changement de phase (l) – (v) à P = 1Atm B : disparition de la dernière goutte d’eau liquide B–F : portion ressemblant à une hyperbole (isotherme ; exactement hyperbole si le gaz est parfait) A chaque instant, sous les phases (l) – (v), la pression est parfaitement déterminée par la température. B) Courbes d’équilibre de l’eau (l) (v) A l’équilibre sous deux phases (v) (s) , il existe une relation entre P et T. (l) (s) Courbe d’équilibre dans le diagramme P, T : P T on v) isati ( r + o (l) vap e ed b r u co ( c s) su our + ( bl be v) im d at e io n (s) (l) + fusion de rbe cou C T Point critique : limite au-delà de laquelle il n’y a plus de changement d’état (l)–(v) TC (eau ) 647K et PC (eau) 221bar Point triple : TT (eau) 273,16K (0,01°C) et PT (eau) 611Pa . Au point triple, on a alors v 0 P et T sont parfaitement définis quand un mélange d’eau liquide, solide et gazeuse est en équilibre thermodynamique. Lecture du diagramme : P (l) (s) (l) + I 1Atm + (l) C A, B (v) F (s) (s) + (v ) (v) -10°C 0°C T 100°C Le diagramme donne la phase la plus stable à T, P fixés. Chauffage isobare d’un glaçon à P 1Atm , Tinitiale = 0°C (I) I–A : T augmente, l’eau est en phase solide A–B : changement d’état à P, T constantes B–C : T augmente, l’eau est en phase liquide C : changement d’état à P, T constantes C–F : T augmente, l’eau est en phase gazeuse Si P PT 611Pa , le changement d’état est (s)-(v), il n’y a pas de phase liquide stable sous cette pression. C) Courbes d’équilibre des autres corps purs P C (l) (s) T (v) T Courbe de fusion : pente très élevée et positive (si s l ) Au point triple, la pente de sublimation est supérieure à celle de vaporisation (démonstration à la fin du cours) III Equilibre liquide vapeur A) Pression de vapeur saturante Courbe de vaporisation équilibre (v)-(p) P PS (T ) T T A la température T, la pression d’équilibre du mélange (l)-(v) est PS (T ) , pression de vapeur saturante à T. Corps pur à la température T : Si P PS (T ) , le corps pur existe en phase gazeuse (vapeur sèche) Si P PS (T ) , le corps pur existe en phase liquide Si il y a coexistence de (l) et (v), P PS (T ) Vapeur saturante Liquide saturant PS (T ) : pression maximale d’une phase vapeur et minimale d’une phase liquide à la températureT. B) Pression de vapeur saturante pour l’eau Température d’ébullition Téb du corps pur sous Pext définie par Pext PS (Téb ) . T TT = 0,01°C 10°C 20°C 50°C 100°C 200°C TC = 374°C PS (T ) 611Pa 1,227kPa 2,337kPa 12,335kPa 101,32kPa = 1Atm 1555kPa 22100kPa Formule empirique (non démontrée, fondée sur l’expérience) de Duperray : T (C ) PS (T ) entre 70°C et 200°C (Atm) 100 Formule semi-empirique de Dupré : 4 ln PS ln T T Exemple : Tébullition au sommet du Mont Blanc : h 4810m P(h) P0 e h / H 0,55Atm Donc Tébullition 100 (0,55)1 / 4 86C C) Isothermes d’Andrews Ce sont les isothermes du corps en coordonnées de Clapeyron (P, v) (où v est le volume massique) P C A B v Pour TT T TC A : première bulle de vapeur B : dernière goutte de liquide Courbe d’ébullition : lieu des points A sur les différents isothermes Courbe de rosée : lieu des points B sur les différents isothermes Les deux courbes se rejoignent en C ; + : courbe de saturation Théorème des moments. On considère une isotherme T [TT ; TC ] P B A vL(T) volume massique du liquide saturant à T M v vL(T) volume massique de la vapeur saturante à T v Sur le palier AB : T, PS PS (T ) sont constantes. Donc le volume massique du nRT RT liquide et de la vapeur sont constants sur le palier de vaporisation ( v ) mP MP En M : mélange (l) + (v) Masse du liquide : ml Masse de vapeur : mv Masse totale du corps pur : m ml mv Donc xl xv 1 (x : fraction massique) On note V le volume occupé par la masse m du corps pur en M : V V L VV m L v L (T ) mV vV (T ) V x L v L (T ) xV vV (T ) vV (T ) x L (v L (T ) vV (T )) m v vV (T ) v (T ) v L (T ) MB xL V v L (T ) vV (T ) vV (T ) v AB Donc v et xV MA AB D) Diagramme 3D On considère 1kg de corps pur, son équation d’état f ( P, v, T ) 0 On a alors l’équation d’une surface dans un espace 3D (v, T, P) E) Diagramme T–s On considère une transformation isobare, l’entropie massique s du corps pur T (s) Téb I (l) A B s en I : phase liquide, T augmente. On a dH Tds vdP donc ds 0 0 0 IV Variation des fonctions d’état au cours du changement de phase On considère une transformation monotherme et monobare pour m = 1kg de corps pur : m corps pur phase ( 1 ) T, P(T) m corps pur phase ( 2 ) T, P(T) A) Enthalpie de changement d’état Définition : l (T ) ou h(T ) : enthalpie massique de changement de phase h(CP( 2 ), T , P(T )) h(CP(1 ), T , P(T )) La transformation est monobare, donc l (T ) est la chaleur reçue par le corps pur pendant le changement d’état = chaleur latente (massique) de changement d’état. On a : lfus (T ), lvap (T ), lsub (T ) 0 B) Entropie de changement d’état Définition : s (T ) : entropie massique de changement d’état s(T ) s(CP(2 ), T , P(T )) s(CP(1 ), T , P(T )) On considère un changement d’état quasi-statique isobare, isotherme. Identité thermodynamique : dh Tds cdP . Donc h Tds Ts QS h l (T ) T T sfus , svap , ssub 0 (évolution vers un état plus désordonné) Donc s C) Energie interne de changement d’état Définition : u (T ) : énergie interne massique de changement d’état u (T ) u (CP(2 ), T , P(T )) u (CP(1 ), T , P(T )) h u Pv Donc h l (T ) u (T ) ( Pv) u (T ) P(T )(v) D) Formule de Clapeyron P Cr (v) D P(T+dT) C (l) P(T) A B isoT T+dT isoT T v Cycle ABCDA pour m = 1kg de corps pur Bilan enthalpique : h ABCDA 0 (cycle) l (T ) hBC l (T dT ) hDA 0 Bilan entropique : s ABCDA 0 (cycle) l (T ) l (T dT ) sBC sDA 0 T T hBC Ts BC vV (T )dPS où dPS PS (T dT ) PS (T ) ( infinitési male donc h dh) hDA Ts DA v L (T )( dPS ) Donc hBC hDA T (s BC s DA ) (vV (T ) v L (T )) dPS l (T ) l (T dT ) ) (vV (T ) v L (T )) dPS T T dT l (T dT ) l (T dT ) l (T ) l (T ) T (vV (T ) v L (T )) dPS T dT T l (T dT )(1 ) (vV (T ) v L (T )) dPS T dT dP l (T ) (vV (T ) v L (T )) S (DL ordre 0 en T : l(T dT) l(T) et T dT T) T dT dP Donc l vap (T ) T (vV (T ) v L (T )) S dT l (T dT ) l (T ) T ( dP dT Application : estimation de lvap(100°C) pour l’eau Généralisation : l1 2 (T ) T (v 2 (T ) v1 (T )) PS(T) (l) pente dP dT (v) T dPS dT lvap 373 ( vV (373) vL (373)) 0 R373 1AtmM H 2O 2550kJ.kg 1 (lexp 2260kJ.kg 1 ) 4.103 Pa.K 1 Courbe de fusion : P (s) pente dP dT (l) T T lfus (T ) T (vL (T ) vS (T )) dP dT Si le solide est plus dense que le liquide, v L v S donc Inversement, pour l’eau, vL vS donc dP 0 dT dP 0 dT Au point triple : T ( s ) (v) ( s ) (l ) (v) Donc l sub l fus l vap donc lsub l vap l sub T vV Donc dP dT dP dT et l vap T vV courbe de sublimation courbe de sublimation dP dT dP dT courbe de vaporisation (au niveau du point trip le) courbe de vaporisation