5Le Secteur des Ressources au Yukon
La plus grande était la mine Faro qui a été à une époque la plus grande mine de plomb et de
zinc du monde. Une ville a été construite pour loger les employés de la mine, puis reconstruite
après le feu de forêt de 1969. Jusqu’à 2000 personnes y ont habité. La mine a fermé en 1997.
En plus d’être l’une des plus grandes mines de plomb et zinc au monde, ce fût aussi l’une des
plus grandes catastrophes environnementales causées par l’exploitation minière. Ce site de 2500
hectares contient environ 400 millions de tonnes de refus de criblage et de déchets de roche avec
des niveaux élevés de métaux lourds risquant de contaminer les rivières environnantes.2 On
s’attend à ce que le plan d’assainissement coûte des centaines de millions de dollars et prenne des
siècles.3
Après la fermeture de Faro, le secteur minier du Yukon a connu des périodes difficiles. À l’ex-
ception de petites exploitations de placers, il n’y a pas eu de mine en activité pendant un certain
temps. À la fin des années 2000, le boum mondial d’exploration minière a entraîné une intensi-
fication des activités d’exploration au Yukon, faisant espérer une renaissance de l’exploitation
minière dans le Territoire.
En 2013, le Yukon comptait trois mines en activité, des propriétés de taille moyenne produi-
sant principalement du cuivre, du zinc et de l’argent (voir la Figure 1). Néanmoins, des annonces
de réduction des horaires de travail et de fermetures temporaires, suite à la chute des prix des
minéraux dans le monde, ont eu raison de l’enthousiasme au sujet d’une résurgence possible de
l’industrie minière au Yukon.
L’énergie : Le prochain boum?
Le Yukon a un potentiel énergétique majeur mais, pour l’instant, ce secteur n’est pas devenu un
grand producteur d’énergie, d’emplois ou de redevances.
Le Yukon a un potentiel hydro-électrique énorme. Deux barrages patrimoniaux ont été con-
struits dans les années 1970 ou avant pour produire la majeure partie de l’électricité du Territoire
mais le Yukon n’a pas de lignes de transmission pour exporter l’électricité. Contrairement au
Nord du Québec, il n’a pas de barrages axés sur l’exportation.
On pense que le Yukon pourrait aussi avoir des quantités importantes de pétrole et de gaz.
Après Pearl Harbor, un pipeline a été construit entre Norman Wells (T.N.-O.) et Skagway, en
Alaska, parallèlement à la route de l’Alaska. Le système comprenait une raffinerie à Whitehorse.
Après la défaite du Japon, ces installations ont rapidement été abandonnées.
Si des explorations pétrolières et gazières ont été faites de façon intermittente depuis les an-
nées 1950, les seuls puits qui ont une production significative sont ceux de la région de Kotaneelee,
près de la frontière du Territoire avec la Colombie-Britannique. Inaccessibles par la route depuis le
Yukon, les puits de la région de Kotaneelee, reliés à Fort Nelson (C.-B.) par un pipeline, produisent
des redevances bienvenues, bien que limitées, pour le gouvernement du Yukon.
Dans les années 1970, puis à nouveau pendant les années 2000, on a espéré que le projet
de gazoduc de la route de l’Alaska passerait par le Yukon et permettrait de commercialiser le
gaz «perdu» dans le territoire. Il est peu probable que ce projet aille de l’avant compte tenu de
la surabondance de gaz obtenu par fracturation hydraulique dans le sud du 48e parallèle. Les
producteurs d’Alaska préparent maintenant un plan pour exporter leur gaz en Asie en utilisant
exclusivement un pipeline en Alaska et le terminal de GNL à Kenai, près d’Anchorage.4
Foresterie : Beaucoup d’arbres, peu d’emplois
Bien que le Yukon soit largement recouvert de forêts, l’industrie forestière ne s’y est jamais dé-
veloppée. Les entreprises de Colombie-Britannique ont du meilleur bois et des coûts de produc-
tion plus bas et elles sont plus près de leurs marchés. Les droits de coupe du Yukon étaient par
ailleurs gérés, jusque récemment, par le gouvernement fédéral dont la gestion était considérée
par beaucoup de gens comme beaucoup plus restrictive et moins favorable que celle de la C.-B.