
evaluation des effets des programmes d’investissements publics … Aoumeur AKKI ALOUANI
I – Introduction :
«Si nous ne changeons pas notre façon de penser, nous ne serons pas
capables de résoudre les problèmes que nous créons avec nos modes
actuels de pensée.»
C’est avec cette phrase d’Albert Einstein que je
propose de commencer cette communication. En effet, l’efficacité de
toute action ne dépend pas uniquement des moyens matériels et humains
nécessaires pour sa mise en œuvre, mais aussi et surtout de l’approche
dans sa préparation, son exécution et son évaluation.
Cette communication propose une perspective différente de celle
longtemps retenue par les recherches sur les investissements publics.
Plutôt que d’étudier les obstacles selon une approche partielle et
sectorielle, je propose l’analyse de l’approche suivie dans la
planification, exécution et évaluation des politiques de développement, et
sa responsabilité dans le niveau plutôt décevant de la performance de
l’intervention publique et de l’économie en général.
L’investissement public est un domaine très complexe. Il implique la
considération de différentes disciplines (économie, sociologie, politiques,
culture, histoire…) et plusieurs niveaux d’analyse (nation, région,
secteur…) sans perdre de vue leurs interrelations et la présence de
variables externes dépendant de l’environnement, de plus en plus vaste,
dans lequel il se produit. Son succès dépend de l’efficacité de
l’instrument utilisé pour l’approcher. C’est justement l’approche
systémique qui permet de capter et de prendre en compte l’ensemble des
variables de succès d’une telle démarche. La systémique considère tout
objet comme faisant partie d’un tout. Sa compréhension est reliée à la
compréhension de l’ensemble dans son environnement.
Un grand nombre de recherches sur les investissements publics ont
concentré leur attention sur les obstacles selon une approche partielle,
chacun selon ses objectifs et son domaine de formation. Or, agir
uniquement sur une variable, que ce soit dans la phase de planification,
de l’exécution ou de l’évaluation, ne fait qu’exaspérer les déséquilibres,
et cacher les vrais enjeux. En effet, « la crise à travers laquelle s'exprime
le sous-développement n'est pas exclusivement économique, elle est
globale, c'est-à-dire que c'est une crise qui affecte les fondements de la
société ; la crise y est idéologique, culturelle, économique et, par
conséquent, politique.» (Addi) Seule une approche qui tienne compte de
l’ensemble des facteurs d’influence et de leurs interactions et
interdépendances est à même de produire les résultats recherchés. De
plus, les entités sont de plus en plus complexes, ces différentes
dimensions sont en interactions continues et denses. Tout investissement