1 EMPRUNTS OBLIGATAIRES : PRÉALABLES, DÉFINITION, AVANTAGES ET INCONVENIENTS NOTRE PREMIER ARTICLE ÉCONOMIQUE DE L’ANNÉE 2017 2 INTRODUCTION Avant d’entamer notre propos sur le sujet du jour, nous aimerions préciser une chose : C’est notre style de rédaction qui se réclame plutôt parabolique souple. Nous sommes contre les méthodes rébarbatives, répressives et violentes en matière de recherche qui enlèvent toute la saveur scientifique à une recherche. Bien entendu que nous ne cautionnons pas non plus la complaisance en matière de diagnostic économique, les mauvais diagnostics ou les diagnostics de complaisance, biaisent tous les résultats économiques. Les mauvais diagnostics ou les diagnostics de complaisance font sortir l’économie du cadre de l’optimum de second ordre1. Faussent toutes les prévisions économiques et également le bien-être dans un pays. Notre but principal est de décrire l’économie par ses deux assertions : L’assertion positive et l’assertion normative, l’individu (i) chez nous peut désigner un ménage, une entreprise ou un État. 1 Il existe un optimum de premier ordre et un optimum de second ordre, l’optimum de premier ordre est l’optimum trouver par l’économiste Italien W. Pareto, et l’optimum de second ordre intègre les externalités de marchés, il a été développé pour la première fois par l’économiste américain, premier prix Nobel d’économie aux Etats-Unis, Paul Antony Samuelson en 1946 3 Dans des cas très spécifiques, nous désignons souvent l’individu comme le cas de la forte dépréciation du Franc Guinéen qui préoccupe assez les agents économiques. Dans des situations pareilles, il faut dire que la forte dépréciation de notre devise domestique qui n’est pas un crime, doit profiter à notre économie. Ce qui doit nous préoccuper, c’est son utilisation en notre faveur à travers la politique de relance de la production nationale pour les exportations. Sans un secteur réel vivace, sans une économie compétitive, même avec 10 années de réserves cela ne peut constituer une solution optimale car elles vont s’épuiser et très rapidement. Il est fondamental de se préoccuper au préalable du financement de son économie par des méthodes saines. Il est absolument nécessaire dès maintenant de trouver de véritables politiques optimales endogènes de développement. Cette perspective ne relève pas que de la politique monétaire, mais du système économique dans son ensemble2. De nos jours, les économies se focalisent sur la guerre pour les parts de marchés avec des monnaies faibles. A titre d’exemple, nous avons la guerre commerciale que se livrent les États-Unis et la Chine, la chine ayant au passage déprécié assez fortement sa devise locale pour doper entre autre ses exportations, 2 Nasser KEITA, Thèse de Doctorat en sciences économiques : Les mécanismes de Transmission de la Politique Monétaire en République de Guinée, Publiée par les Presses académiques francophones Décembre 2016, P 260 4 principale force de son économie. Bien entendu, ce phénomène n’allait jamais préoccuper les Etats-Unis si la chine avait une faible production avec également une économie moins compétitive. Dans le même ordre d’idées, notre objectif devrait être de savoir de quelle manière nous allons relancer notre production et soutenir notre devise domestique à travers les exportations qui, en ce moment, pourraient être compétitivesdu fait de la forte dépréciation de notre devise domestique. Abordons le sujet du jour qui est une réponse à nos lecteurs qui se préoccupent de la question de l’utilisation de l’instrument emprunt obligataire. Nous allons commencer par donner une définition de cet instrument, ces limites et avantages en concluant par les obstacles qui se présentent ou les préalables à son utilisation dans une économie. Notre objectif principal est d’arriver à démocratiser, à décomplexifier les sujets économiques dans nos pays, amener les économies à mieux se prendre en charge au plan scientifique et se libérer de la servitude volontaire en arrivant à être à même de spécifier des politiques endogènes adaptées aux caractéristiques réelles de nos économies. I. PROBLÉMATIQUE L’entreprise poursuit un objectif clé à savoir de la maximisation de sa valeur à partir d'une croissance mesurée. Cet objectif oblige les dirigeants à mettre en place un meilleur pool d'investissement à travers des financements adéquats qui leur permettront d'asseoir une bonne 5 structure. Cette gestion permet aux dirigeants d'une entreprise de maîtriser l'évolution du coût du capital généré par le pool de ressources financières. Parmi ces ressources financières, le recours à l'emprunt obligataire répond à plusieurs préoccupations. La première est la recherche de l'équilibre de la structure du bilan et la stabilisation du pouvoir de l'entreprise. La deuxième est liée à la recherche des avantages fiscaux de la dette, sa rémunération étant déductible du résultat imposable et des avantages de propriété liés à la faillite3. En outre, l’émission d’un emprunt obligataire doit être assurée par une société de gestion et d’intermédiation qui sera chargé de l’exécution de l’opération c'est-à-dire de réaliser le montage financier de l’opération d’emprunt, d’assurer le service financier de l’émission, de rechercher une garantie ou un pool de garantie devant couvrir le capital et les intérêts et de constituer un syndicat de placement avec d’autres sociétés de gestion et d’intermédiation. D’abord, ce financement par emprunt obligataire offre une opportunité qui permet à l'entreprise d'être en face d'un grand nombre d'investisseurs moins homogènes tant dans leurs aspirations que dans leurs comportements. L’emprunt obligataire constitue ainsi une alternative de financement à laquelle plusieurs entreprises ou États ont fait recours ces dernières années. Aujourd’hui, dans un contexte de mondialisation, l’entreprise, à 3 Le financement des investissements par l’emprunt obligataire : Cas d’AIR ALGERIE : Présenté par : Melle M AKSIL Kayssa 6 différents degrés selon son domaine d’activité et le niveau de libéralisation de l’économie, se trouve confrontée à une dynamique concurrentielle grandissante dont elle ne peut contenir les pressions et y faire face que par l’amélioration continue de sa compétitivité et par la diversification de leurs sources de financement par un autre, le recours à l’emprunt obligataire. Influence de l’asymétrie d’information sur le choix du mode de financement la notion d’asymétrie d’information s’explique par le fait que la même information n’est pas partagée par tous (contrairement à la logique des marchés efficients développés par Modigliani et Miller). Ainsi les dirigeants d’une société peuvent disposer des informations que n’ont pas les investisseurs (pourvoyeurs de fonds ou créanciers), (VERNIMMEN 2013). Dans une telle sphère, toute décision de financement de la part du dirigeant sera dans le but d’émettre un signal lui permettant de réduire cette asymétrie d’information, ce qui nous ramène à la théorie des signaux développée par S. ROSS (1977). Selon ce dernier, l’endettement constitue un bon signal envoyé au marché banalisant tout risque d’aléa moral de la part du dirigeant et témoignant ainsi de la bonne capacité de l’entreprise à générer des flux positifs pour le paiement de frais financiers et le remboursement du capital4. Par ailleurs, S. MYERS et MAJLUF (1984) exposent que, les coûts d’asymétrie d’information conduisent les dirigeants des entreprises dans une logique de financement hiérarchisé d’où la Pecking order theory Gracy Fall DZON MONGO FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS PAR EMPRUNT OBLIGATAIRE : CAS DU PORT AUTONOME DE DAKAR (PAD) Mémoire de fin de cycle pour l’obtention de la licence professionnelle en Finance-Management Année académique 2013-2014 4 7 (POT). Selon cette théorie, dans un contexte d’asymétrie informationnelle, les dirigeants choisissent hiérarchiquement les sources de financement. Ils privilégieront : - D’abord l’autofinancement, qui ne demande pas la fourniture des informations quelconques, permet donc de se protéger contre les problèmes d’asymétrie d’information ; - Puis, si l’autofinancement (financement interne) est insuffisant et qu’il faut faire appel au financement externe, ils choisissent d’émettre la dette peu risquée ; - Ensuite, la dette risquée ; Enfin, si tout ce qui précède se révèle insuffisant, les dirigeants procéderont à l’émission de nouvelles actions qui d’ailleurs engendre un signal négatif et qu’il faudra combattre en réduisant l’asymétrie d’information, en informant, par des road shows, one to one, des notes d’opération, etc. II. Définition Le commun des entités économiques est d’avoir, à un moment ou à un autre de leur évolution des besoins de capitaux pour couvrir leur expansion. Ceci dit, les besoins de financement des investissements des entreprises peuvent être satisfaits par plusieurs modes dont : • Le financement par réinvestissement des bénéfices ; • L’endettement auprès des institutions financières (Emprunt Bancaire, Crédit-bail par exemple) ; 8 • L’appel public à l’épargne disponible pour un placement en valeurs mobilières et autres actifs négociables; dans ce cas, les entreprises comme les autres agents économiques émettent des titres financiers, des actions ou des obligations qui sont souscrits par les épargnants. De manière générale, les deux premières possibilités sont très privilégiées au détriment de l’appel public à l’épargne. Cependant, il semble que la société en faisant appel public à l’épargne dispose d’un atout particulier : une autonomie financière vis-à-vis d’éventuels créditeurs puisqu’elle se procure des fonds sur le marché financier par l’émission des titres appelés obligations. Une obligation se définit de ce fait sur le plan juridique comme la fraction d’un prêt à long terme rémunéré par un intérêt. Ce type de financement « Emprunt Obligataire » est devenu aujourd’hui la forme dominante de couverture des besoins importants de financement des investissements des entreprises tant dans les économies des pays développés que dans celles des pays en voie de développement. Techniquement, les obligations sont des titres de créance négociables (TCN) à moyen et long termes, négociés sur des marchés organisés ou non. II.1 Qu’est-ce que c'est ? Les obligations font partie des valeurs mobilières. Il s'agit de titres de créance émis par une société, un établissement public, une collectivité locale ou l'Etat en contrepartie d'un prêt. L'obligataire détient une reconnaissance de dette que l'émetteur s'engage à rembourser à une échéance convenue et à servir au porteur un intérêt 9 annuel indépendant de l'évolution de ses résultats et même en l'absence de bénéfice. Le contrat d'émission doit indiquer : •le prix d'émission, •la date de jouissance (départ du calcul des intérêts), •la date de règlement, la durée de l'emprunt, •le coupon (intérêt annuel), •le taux de rendement actuariel brut (rendement effectivement perçu pendant la durée de l'emprunt), •la date de remboursement, le remboursement éventuel par amortissement. II.2 Avantages et Inconvénients L'avantage du placement en obligation est la sécurité du placement : en effet, le rendement est garanti et la mise de fonds est assurée d'être récupérée à l'échéance. Cependant, il existe certains risques : ainsi, si l'émetteur est en faillite, il ne pourra pas ni payer les intérêts ni rembourser l'obligation. C'est ce qu'on appelle le risque de signature. Mais ce risque peut être évité en choisissant des obligations sûres comme les obligations d'Etat ou de sociétés renommées. Le revers de la médaille est la faiblesse des taux alors offerts. Aussi, il y a le risque de taux : lorsque les taux d'intérêt augmentent, le cours des obligations anciennes baisse puisque les obligations nouvellement émises sont plus attractives. Inversement, lorsque les taux 10 d'intérêt diminuent, le cours des obligations anciennes augmente car leurs rendements sont supérieurs à ceux des nouvelles obligations. Enfin, il y a le risque de perte en capital lorsqu'à la fois les taux d'intérêts augmentent et le titulaire d'obligations décide de les céder : en effet, ces obligations ne prendront pas toujours preneurs. Mais dans le cas où les taux d'intérêts baissent, le titulaire d'obligations peut s'attendre à réaliser des plus-values s'il vend les obligations avant leurs échéances. II.2.1 Avantages Rendement garanti Mise de fonds assurée d'être récupérée à l'échéance En cas de diminution des taux d'intérêts, possibilité de réaliser des gains en cas de vente des obligations avant leurs échéances. II.2.2 Inconvénients Risque de signature Risque de taux Risque de perte de capital si les obligations ne sont pas conservées jusqu'à l'échéance. II.3 La gestion des obligations Le titulaire d'obligation reçoit chaque année un intérêt qu'on appelle le coupon. Ce coupon est versé généralement en une seule fois mais il peut y avoir des versements trimestriels. 11 III. Emprunts Obligataires Si l'obligation est à taux fixe, le coupon sera chaque année du même montant. Mais le coupon annuel peut varier d'une année à l'autre lorsque en cas d'obligations à taux variable ou à taux révisable. L'achat des obligations lors de leur émission se fait sur le marché primaire (C'est le marché d'émission des titres (introductions en bourse)) et le règlement des titres est réalisé trois semaines après l'annonce de l'emprunt. Aussi, l'acquisition des obligations plus anciennes s'effectue sur le marché secondaire (C'est le marché ou se négocient et s'échangent les titres en bourse) où s'échangent les obligations cotées en Bourse : c'est en particulier sur ce marché que les obligations sont revendues avant leurs échéances. Le remboursement des obligations peut être effectué de deux manières : III.1 Quelques obligations particulières5 III.1.1 Les obligations assimilables au Trésor (OAT) : ce sont des titres de créance qui représentent une part d'un emprunt à long terme émis par l'Etat. L'Etat s'engage alors à rembourser à l'obligataire en une seule fois cette part d'emprunt à une échéance de sept à trente ans et dont la rémunération est un intérêt annuel. Les OAT sont cotées en Bourse pendant toute la durée de leur vie, ce qui permet d'ailleurs à leur porteur de s'en défaire facilement. 5 M. Duffaud Franck Emprunts Obligataires juillet 2008, P 34 12 La valeur nominale est celle qui sera remboursée à échéance et sur laquelle sont calculés les intérêts. Le prix d'émission est le prix d'achat de l'obligation, il peut être différent de la valeur nominale. Depuis octobre 1994, les OAT à dix ans à un prix fixe peuvent être achetées chaque mois chez un intermédiaire financier du premier jeudi au vingt quatre du mois. Le prix inclut une commission d'achat de 2 % de la valeur nominale. III.1.2 Les obligations convertibles en actions(OCA) : Ce sont des obligations ayant la possibilité d'être converties en actions à tout moment ou plusieurs époques déterminées à l'avance par l'émetteur. Cependant, ces obligations sont émises à un taux inférieur aux obligations classiques (on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre !). Cela permet néanmoins au porteur de ce type d'obligation de bénéficier d'une gestion flexible et attractive : en effet, lorsque le cours de l'action augmente et devient supérieur à la valeur de remboursement de l'obligation, le porteur convertira son obligation en action afin de profiter d'un meilleur rendement. III.1.3 Les obligations à coupon zéro : Ce sont des obligations émises à un prix bas et remboursées à un prix élevé, ce qui permet au porteur de ce type d'obligation de réaliser une plus-value intéressante. En revanche, ces obligations ne rapportent aucun intérêt. 13 III.2 LES OBLIGATIONS D’INFRASTRUCTURES6 III.2.1 La structure Une obligation d’infrastructure est un instrument de dette émis par des gouvernements ou des entreprises privées pour lever des fonds sur les marchés des capitaux afin de financer des infrastructures. Ce type d’obligation, utilisé dans le monde entier comme mécanisme de financement de projets, se distingue d’autres instruments tels que les prêts bancaires, par exemple. Le paiement des intérêts liés aux obligations d’infrastructures (et le remboursement du principal) est directement adossé aux recettes générées par le projet, comme dans l’exemple d’une autoroute à péage. Ces obligations peuvent être émises par des entreprises privées, qui n’ont pas besoin de faire appel à l’aide du gouvernement, et elles peuvent bénéficier de rehausseurs de crédit (par exemple pour le financement du déficit, ou garantie partielle) destinés à rendre les projets plus bancables. Si un projet d’infrastructure est jugé rentable par les investisseurs, ceux-ci connaîtront la proposition de valeur et investiront. Les obligations d’infrastructures peuvent être particulièrement utiles quand un projet a un bon potentiel de recettes et une bonne structure de gestion.. Le projet peut donc être structuré de façon à ce qu’il assume son propre profil de risque, qui est distinct de Banque Africaine de développement L’Accès aux marchés obligataires domestiques pour le financement des infrastructures : Enseignements à tirer pour l’Afrique document de travail N°153 octobre 2012 6 14 celui des promoteurs. Au sens le plus large, les obligations d’infrastructures peuvent désigner toute dette structurée, contractée sur les marchés des capitaux locaux ou internationaux et garantie ou servie par le cash-flow d’un projet en particulier ou d’un portefeuille de projets, sans recours aux6 promoteurs. Les obligations d’infrastructures en devises locales présentent généralement les caractéristiques suivantes : Fonds destinés à financer un projet ou des projets d’infrastructures spécifiques. L’émetteur peut être une entité ad hoc, créée pour le projet, ou une société de projet ; les parties prenantes comprennent des investisseurs privés, souvent dans le cadre d’un PPP ; Le financement est sans recours (ou à recours limité). La dette des investisseurs est servie par le cash-flow du projet ; la garantie est limitée aux actifs du projet ; L’émission se fait en devises locales pour correspondre au cash-flow généré par le projet et répondre à l’appétit des marchés de capitaux locaux. 15 III.2.2 les étapes d’une émission d’obligations pour un projet d’infrastructure7 : Étape 1 : constituer une entité ad hoc Le promoteur constitue une entité ad hoc (SPV) qui construira, possédera et exploitera le projet. Le but est de structurer la société chargée du projet sous forme d’une entité autonome, qui génère suffisamment de trésorerie pour rembourser sa dette tout en fournissant un rendement convenable pour les investisseurs ; les promoteurs n’ont aucune responsabilité quant au financement de la dette contractée. La société ne doit mener aucune activité et n’avoir aucune responsabilité autre que celles liées au projet à mener à bien et à financer. Étape 2 : mettre en place un contrôle sur site, un accord d’exploitation et des contrats de fourniture L’entité ad hoc contracte (1) un bail ou tout autre arrangement similaire pour avoir la « maîtrise du site » ; (2) un accord d’exploitation pour 7 Le financement pour le développement des infrastructures Présentation du Cameroun Par EVOU MEKOU Dieudonné Directeur Général de la Caisse Autonome d’Amortissement juin 2013 16 vendre son X (par exemple, l’électricité dans un projet énergétique) à une tierce partie solvable, généralement un client commercial ou une entreprise de services collectifs ; et (3) un accord de fourniture de matière première pour apporter le combustible nécessaire (dans des projets énergétiques) sauf si le projet ne comprend pas un tel volet. Étape 3 : organiser la construction, la gestion et l’exploitation L’entité ad hoc conclut (1) un ou plusieurs contrats clé en main de type « EPC » (ingénierie, fourniture et construction) pour concevoir et construire le projet et acquérir les équipements de base ; et (2) un contrat d’exploitation et de maintenance (O&M), et, souvent, un accord de gestion qui définit les services que devra assurer la société chargée du projet. Les accords d’exploitation-maintenance et de gestion sont souvent conclus avec des sociétés apparentées aux apporteurs des fonds propres. Étape 4 : monter le financement L’entité ad hoc émet des obligations d’infrastructures. Un ou plusieurs investisseurs supplémentaires peuvent être admis dans l’entité pour compléter le financement sous forme de trésorerie et/ou d’impôts. La 17 dette et les fonds propres sont payés sur le cash-flow du projet. Le financement est garanti par les actifs du projet et par les contrats de production de recettes, et non par le bilan des promoteurs. IV. LES PRÉALABLES À UNE ÉMISSION OBLIGATAIRE : Parer à l’insuffisante culture financière des investisseurs potentiels due à une faible communication ; Construire une courbe de rendement et des taux d’intérêts réels à court terme négatifs ; Maitriser les déterminants des coûts de l’emprunt ; Analyser les coûts élevés de l’emprunt qui ne sont pas toujours corrélés à la rentabilité des projets y afférents ; Il faut une adéquation entre la maturité des emprunts obligataires et la rentabilité des projets d’infrastructures visés. Besoin d’examen de la corrélation entre d’une part la maturité de l’emprunt et d’autre part la maturité et le retour sur investissement des projets ; Analyser correctement la faiblesse de la base d'investisseurs essentiellement orientée vers les établissements de crédit, confrontés à des problèmes de respect des ratios prudentiels ; Mettre en place un cadre fiscal uniforme avec celui existant dans le pays, et revoir le faible développement du marché secondaire des titres publics à souscription libre émis par adjudication ; Formation des ressources humaines qualifiées et dédiées à cette nouvelle activité. 18 CONCLUSION Nous terminons cette discussion économique par une citation assez importante et une seule recommandation : « À chaque fois qu’une économie s’est retrouvée dans un état de déséquilibre, c’est par la faute d’une erreur de politique économique. » John Maynard KEYNES. Notre recommandation est la suivante : Face à des problèmes récurrents et des questions récurrentes, il est impératif de spécifier des solutions pérennes, il faut éviter de résoudre l’urgent à la place de l’important, l’important est plus urgent que l’urgent. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES : (1) Les Mécanismes de transmission de la Politique Monétaire en République de Guinée : Thèse de Doctorat Nouveau Régime, Publiée par les presses académiques francophones, Décembre 2016, Auteur, Nasser KEITA (2) Le financement des investissements par l’emprunt obligataire : Cas d’AIR ALGERIE : Présenté par : Melle M AKSIL Kayssa (3) Gracy Fall DZON MONGO FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS PAR EMPRUNT OBLIGATAIRE : CAS DU PORT AUTONOME DE DAKAR (PAD) Mémoire de fin de cycle pour l’obtention de la licence professionnelle en FinanceManagement Année académique 2013-2014 19 (4) M. Duffaud Franck Emprunts Obligataires juillet 2008, P 34 (5) Banque Africaine de développement obligataires domestiques pour L’Accès aux marchés le financement des infrastructures : Enseignements à tirer pour l’Afrique document de travail N°153 octobre 2012 (6) Le financement pour le développement des infrastructures Présentation du Cameroun Par EVOU MEKOU Dieudonné Directeur Général de la Caisse Autonome d’Amortissement juin 2013 (7) ALAGBO Jolivet (2006), «Etat des lieux de l’accès des collectivités locales à l’emprunt dans l’espace UEMOA», mémoire de DESS Association de Professionnels (2004), (8) «Développement urbain et Coopérations : les ressources du développement local »Banque Mondiale (199), (9) « Table ronde sur le financement des investissements municipaux dans les pays du Maghreb »Cites Alliance (2005), (10) «Empowering cities to attract finance», Extrait du rapport annuel Club du sahel et de l’Afrique de l’Ouest, PDM (2002), (11) « le financement du développement local : un état des lieux en Afrique de l’Ouest éléments de comparaison Ghana-UEMOA »Dexia (2005), (12) « Services financiers au secteur public, financement de projets et rehaussement de crédit ». 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