Définition 1.4. L’ opération de Frobenius géométrique sur R(X,L)est la composée
Rf⇤L//Rf⇤F⇤
X/kLRf⇤(FL/X
1)//Rf⇤L
R(X,L)//R(X,F⇤
X/kL)R(X,FL/X
1)
//R(X,L)
où la première flèche est la composée canonique
Rf⇤L//Rf⇤RFX/k⇤F⇤
X/kL Rf⇤F⇤
X/kL.
1.5. L’opération de Frobenius géométrique induit des opérations sur les groupes de cohomologies, et
celles-ci s’étendent aux Z`-etQ`-faisceaux.
2 La formule des traces pour un schéma propre
2.1. Soient pun nombre premier, mun entier 1,q:= pmet `un premier différent de p.
Théorème 2.2 ([SGA 41
2]3.2).Soient Xun schéma propre sur Fqet Lun Q`-faisceau constructible sur
X. Alors :
X
i
(1)iTr ✓(FX/k, FL/X
1),H
i(X,L)◆=X
x2X(Fq)
Tr ✓FL/X
1, Lx◆.
2.3. Pour L=Q`,onaFL/X =Idet le terme de droite égale le cardinal de X(Fq).
2.4. Il existe une version de cette formule au niveau fini, c’est-à-dire dans laquelle les coefficients `-adiques
sont remplacés par des coefficients de torsion. La formule au niveau fini entraîne la formule `-adique par
passage à la limite ([SGA 41
2] 4.13). Cependant, des groupes de cohomologie à valeurs dans des faisceaux
de torsion ne sont en général pas libres, et il faut donc commencer par donner un sens au terme de gauche
de 2.2 dans ce cas. Ceci est possible grâce aux propriétés du complexe R(X,L).
2.5. Soient nun entier 1et ⇤:=Z/`n.OnnoteKparf la catégorie dont les objets sont les complexes
bornés de ⇤-modules libres de type fini, et dont les morphismes sont les classes d’homotopie de morphismes
de complexes. On note Dla catégorie dérivée des ⇤-modules et Dparf l’image essentielle du foncteur
pleinement fidèle naturel
Kparf ! D.
Lemme 2.6 ([SGA 41
2]4.5.1).Soit P2Ob D. Alors P2Ob Dparf si et seulement si Pest de Tor-
dimension finie à cohomologie de type fini.
Théorème 2.7 ([SGA 41
2]4.9).Soit Xun schéma propre sur un corps séparablement clos. Soit Lun
faisceau de ⇤-modules sur X, plat et constructible. Alors R(X,L)2Ob Dparf .
Démonstration. Les Hi(X,L)sont nuls pour i>2dim(X)d’après le théorème d’annulation, et de type
fini d’après le théorème de finitude. De plus R(X,L)est de Tor-dimension 0:celasevoitsurla
formule de Künneth
R(X,L)⌦LM= R(X,L⌦LM),
puisque L⌦LM=L⌦Md’après l’hypothèse de platitude sur L.Lelemme2.6conclut.
2.8. Ceci étant, la trace d’un endomorphisme de R(X,L)(par exemple la trace de l’opération de
Frobenius géométrique 1.4) est définie au moyen du lemme suivant.
Lemme 2.9. Pour tout P1,P22Ob Dparf , posant DP1:= RHom(P1,⇤), on a un isomorphisme cano-
nique
RHom(P1,P
2)⇠//DP1⌦LP2.
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