complexes. Les circuits ont alors augmenté de taille et la
complexité de transmission des données s'est traduite par
l'introduction de connexions multi-niveaux au sein des
circuits. Le problème de pertes dues aux connexions a
longtemps été négligeable, mais il commence à devenir
crucial au fur et à mesure de la diminution des dimensions
transversales des liens électriques et de l'augmentation des
fréquences de fonctionnement. Une des alternatives aux
liaisons électriques dites globales au sein des puces
silicium est de recourir à l'optoélectronique sur silicium
afin de diminuer la latence et la puissance consommée lors
de la transmission de données. Dans une vision plus
futuriste, l'application des techniques de routage multi-
fréquentiel utilisées dans les télécommunications optiques
pourrait augmenter les débits internes à l'intérieur des
puces.
2. Les limitations de vitesse
des circuits intégrés
Selon les prévisions de l'ITRS (International
Technology Roadmap for Semiconductors), à l'horizon
2005, les circuits intégrés (CI) de dimensions sub-O,l pm
devraient comprendre des centaines de millions de
transistors et travailler à des fréquences d'horloge de
plusieurs GHz. Les interconnexions électriques intra-chip
ou inter-chip (pour les « multi-chip modules » ou MCM)
constitueront l'un des goulots d'étranglement dans la
poursuite du progrès des performances des CI. Les limita-
tions apportées par les interconnexions métalliques sur
puce ont pour origine d'une part la diminution des dimen-
sions transversales des interconnexions métalliques, corré-
lative à l'augmentation de la fréquence de fonctionnement
des circuits, et d'autre part l'augmentation de leur densité.
Les liens concernés par ces limitations sont, certes, peu
nombreux (quelques centaines) et spécifiques (il s'agit des
liens dont la longueur est voisine de la dimension du
circuit : horloge, signaux de contrôle, certains bus) ; mais
les solutions mises en oeuvre pour pallier ces limitations
sont onéreuses et concernent à la fois la technologie et les
stratégies de routage des interconnexions ainsi que les
architectures de système. En effet selon le type de circuit
considéré (processeurs « standard » ou les systèmes sur
puces (SoC)), la gestion des flux de données diffère. Par
exemple, les circuits SoC contiennent quelques dizaines de
blocs spécialisés (unités de calcul, mémoires, DSP, inter-
faces vidéo...) dont les échanges sont organisés par l'inter-
médiaire de un ou plusieurs bus dont le routage est figé.
L'accroissement prévisible du nombre de ces blocs
imposera un nouveau procédé de communication reconfi-
gurable.
La diminution des dimensions des liens conduit à une
augmentation de la résistance linéique des pistes métal-
liques plus rapide que la réduction de leur capacité
linéique, et donc, à l'augmentation de la constante de temps
associée au transport du signal. L'augmentation des
fréquences de fonctionnement induit des contraintes
temporelles de transmission qui nécessitent d'équiper les
liens les plus longs de buffers et donc d'augmenter la
puissance dissipée par le circuit. Ainsi, par exemple, la
distribution de l'horloge peut absorber jusqu'à deux tiers
de la puissance consommée par un microprocesseur. Par
ailleurs, l'augmentation relative du temps de retard de la
transmission vis-à-vis de la période de l'horloge conduit au
phénomène de latence, et à celui, sans doute encore plus
pénalisant, de « skew » (c'est-à-dire de la variation du
retard de l'arrivée des signaux sur l'entrée d'une bascule,
en fonction de la position géographique de celle-ci sur le
circuit). Enfin, l'augmentation de la densité des intercon-
nexions métalliques conduit à des phénomènes de
diaphonie.
Les solutions à l'oeuvre pour repousser ces limites dans
les technologies actuelles concernent :
. la technologie de réalisation des intercollnexions : la
diminution de la constante de temps s'est traduite par la
mise en oeuvre des technologies cuivre et de matériaux
à faible constante diélectrique. L'augmentation des
dimensions des couches métalliques superficielles
diminue la résistance des pistes réservées au routage des
liens longs, d'où la solution d'augmenter le nombre de
couches de métallisation (7 à 8 niveaux d'intercon-
nexions métalliques pour les technologies 0, 1 p m). Les
techniques de refroidissement des circuits utilisées
actuellement pour les supercalculateurs, ou l'utilisation
de supraconducteurs, sont difficiles à mettre en oeuvre
dans un cadre non spécifique ;
. la stratégie de conception : les liens longs sont équipés
de répéteurs aux dépens de la consommation et les outils
de conception permettent de déterminer, très tôt dans le
cycle de conception, le temps de retard dû aux inter-
connexions et la diaphonie, de façon à adapter l'archi-
tecture du système.
3. Pourquoi des liens optiques
sur un circuit intégré ?
L'ITRS met en évidence que les solutions technolo-
giques concernant les interconnexions sont actuellement
inconnues pour les technologies sub-65 nm. En parallèle
avec les travaux permettant de repousser les limites prévi-
sibles (utilisation du cuivre et de matériaux à faible
constante diélectrique, nouvelles architectures et nouveaux
designs), des voies technologiques alternatives aux inter-
connexions métalliques classiques sont donc proposées
comme l'intégration 3D, les solutions RF ou les intercon-
nexions optiques.
L'introduction de liaisons optiques sur puce est
envisagée tout d'abord pour des liaisons point à points
(distribution d'horloge et de données bus). Ces liaisons
optiques ne se justifient que pour des liens longs dits
globaux au niveau de la puce (quelques centimètres sur une
puce) pour limiter les conversions électrique-optique-
électrique. L'avantage est de diminuer le « skew » et la
puissance consommée.
Dans un second temps et à l'instar des réseaux de
télécommunications actuels, l'exploitation du multiplexage
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