Commission Médicale Mort subite : suite Devant un état de mort apparente, quelque soit la cause (cf. l’article de février 2011 sur la mort subite) survenant devant témoin, ce dernier s’il est secouriste, ou s’il en a les notions, pratique une séquence de réanimation cardio-respiratoire en attendant les secours : le massage cardiaque externe (MCE) associé au bouche à bouche (B à B). La séquence est de 15 MCE, suivis de 2 insufflations au B à B puis de 15 MCE, séquence de 1 minute environ. Rappel : le massage cardiaque externe a été proposé il y a maintenant 50 ans pour assurer la circulation vers le cerveau et le cœur après un arrêt cardiaque. La respiration par le bouche-à-bouche a ensuite été adoptée comme complément. L’association des 2 est appelée réanimation cardio-pulmonaire : elle est enseignée aux secouristes et devrait faire l’objet d’un entraînement régulier (c’est toujours le cas chez les professionnels du secourisme). Lors de cette réanimation cardio-pulmonaire des questions se posent : La difficulté pour un seul intervenant de pratiquer 15 compressions thoraciques (MCE), de s’arrêter et de pratiquer 2 insufflations par bouche-à-bouche (B-à-B) pour reprendre ensuite 15 compressions tout cela en 1 mn. La difficulté pour certains de pratiquer le bouche-à-bouche : certaines personnes rechignent à le pratiquer devant des risques infectieux ou par dégoût. Certaines études animales ont montré que l’interruption du MCE pour réaliser le B-à-B avait pour conséquence de diminuer fortement le débit sanguin, qui met ensuite du temps à retrouver ses valeurs antérieures. Une étude clinique humaine a objectivé une tendance vers une meilleure survie chez des patients en arrêt de cause cardiaque qui n’avaient bénéficié que du MCE Deux articles récents sur des études prospectives, une faite à Seattle associée à une faite à Londres et enfin une autre étude à Stokholm, donnent des éléments de réponse à la question : MCE seul ou MCE + B-à-B. ?. Les deux études concluent que la réanimation cardio-pulmonaire réalisée par des secouristes avant l’arrivée des secours médicaux ne modifie pas la mortalité, qu’elle soit réalisée par MCE seul ou par MCE + B-à-B. surtout si la cause de la mort subite est cardiaque. La précocité et l’efficacité du MCE sont essentielles pour la survie. La pratique du MCE seul est plus aisée pour un secouriste peu ou non entrainé ou pour le premier témoin. Cela a été pris en compte dans les nouvelles recommandations internationales de novembre 2010 : quand un adulte s’effondre brutalement : Donner l’alerte ou faire donner l’alerte immédiatement en appelant le 15 Pour le premier venu peu ou non formé : commencer le MCE sans perdre de temps et sans vérifier le pouls ni la respiration, à un rythme rapide de 100 compressions minute. Pour le secouriste entrainé débuter immédiatement MCE + B-à-B, comme cela lui a été appris, en minimisant au maximum les interruptions du MCE Utilisation précoce du défibrillateur selon les règles pratiques qui devraient être connues de tous. Sinon attendre les secours médicalisés tout en continuant la réanimation. Remarque : le B-à-B n’est pas obsolète et doit toujours être enseigné : il est indispensable si l’arrêt cardiaque est de cause respiratoire en cas de noyade, d’inhalation ou de traumatisme thoracique. La réanimation est débutée dans ces cas par 2 insufflations puis le cycle 15 MCE-2 B-à-B- 15 MCE. Extrait de la campagne nationale télévisuelle pour la sensibilisation de l’utilisation des défibrillateurs en France Pas de réponse, pas de respiration Appel d’urgence : le 15 Faire amener un défibrillateur En attendant débuter la réanimation C-P de base MCE : au milieu du sternum avec un enfoncement de 5 cm. Au total devant un sujet qui s’effondre brutalement, ne pas rester passif. Si on ne sait pas faire, si on a peur de mal faire la réanimation : faire le MCE avec 100 compressions thoraciques au niveau du sternum en attendant les secours. Il est prouvé que c’est donner des chances de survie aux 40000 personnes victimes d’un arrêt cardiaque, par an, en France. NB. : Ceux qui sont intéressés par l’utilisation du défibrillateur, qu’ils n’en aient aucune notion ou qu’ils aient suivi la formation en 2009, peuvent prendre contact avec notre président pour l’organisation d’une nouvelle soirée sur ce thème. D’autant que l’obligation d’avoir un défibrillateur dans les lieux publics se généralise progressivement. Référence bibliographique : Pr. Eric Kaiser. Revue Le Concours Médical N°2 de février 2011 Dr Claude Cateloy, membre de la commission médicale