Structure de la personnalité Troubles psychotiques IFSI CHU Dijon – Mardi 28 février 2017 Dr Charles-Alban Vieillard Psychiatre CHU de Dijon D’après « Psychologie Pathologique » J. Bergeret. Masson « Manuel de Psychiatrie » Henri Hey. Masson Notion de normalité En médecine somatique, il est souvent débattu du « normal » et du « pathologique ». Georges Canguilhem (1904-1995), philosophe, puis médecin, a écrit «Le Normal et le Pathologique » en 1943, pour rechercher les variations de l’homogénéité et la continuité au niveau de ces deux notions. Il a conclu dans la maladie à la réduction de la marge de tolérance au milieu. Pour lui, l’homme « normal » est celui qui reste adapté à son milieu. Cette conception peut être reprise en psychopathologie. Avant Freud, les psychiatres considéraient d’une part les gens « normaux » et d’autre part les « malades mentaux », qui groupaient globalement les névrotiques et les psychotiques au milieu d’autres entités moins nettement définies. Les travaux de Freud et son école ont beaucoup porté sur le complexe d’Œdipe et les névroses et ont démontré qu’il n’existe pas de fossé fondamental entre l’individu dit « normal » et le névrosé quant aux grands lignes de la structure profonde. On a donc eu tendance à classer d’un même côté les gens sains et les névrosés. Mais des recherches contemporaines ont étendu le champ d’application des découvertes freudiennes aux psychoses : il est apparu qu’il existe tout autant de passage entre psychose et une certaine forme de normalité, qu’entre névrose et une autre forme de normalité. Une personnalité « normale » peut entrer à tout moment dans la pathologie mentale, y compris la psychose. Inversement, un malade psychique, bien traité, peut revenir à une situation de normalité. On n’oppose donc plus les gens « normaux » aux malades mentaux. Plus intéressant de prendre en considération les manifestations extérieures qui correspondent à l’état momentané ou prolongé dans lequel se trouve leur structure. On définit la notion de normalité indépendamment de la notion de structure. Un être humain se trouve dans un état « normal » quels que soient ses problèmes profonds, quand il arrive à s’arranger avec ceux-là et s’adapter à lui-même comme aux autres, sans se paralyser intérieurement ni se faire rejeter par les autres. Utilité de distinguer les personnalités « normales » et les personnalités « pseudonormales ». Personnalités normales : structures profondes, névrotiques ou mêmes psychotiques, non décompensées, structures stables et définitives en soi qui se défendent contre la décompensation par une adaptation à leur originalité. Personnalités pseudo-normales : pas tellement structurées dans un sens ou dans l’autre et constituées de façon parfois durable mais toujours précaire, par des aménagements divers, qui les contraignent à « jouer aux gens normaux » pour ne pas décompenser dans la dépression. Notion de structure Nécessité d’une conception claire et précise de l’organisation profonde du patient sur le plan psychique. Confusion aux sens données à « névrotique » ou « psychotique » On parle trop souvent de « symptôme psychotique » (délire ou hallucination) ou de « symptôme névrotique » (rituel obsessionnel, conversion hystérique, phobie). MAIS risque d’erreur diagnostique car un épisode délirant peu se rencontrer en dehors de toute structure psychotique et une phobie pas toujours névrotique… Parler plutôt de symptôme d’ALLURE névrotique tant qu’on n’est pas certain du diagnostic structurel profond. Même confusion au niveau des défenses. Défenses de type « névrotique » dans le système de protection des structures psychotiques vraies, ou inversement. Parler plutôt de défense « de mode névrotique ». Attention à ne pas coller des étiquettes sur les patients. Notamment chez les enfants ou ados présentant des signes psychotiques ou des adultes après un traumatisme. Les deux termes de « névrotique » ou « psychotique » s’emploient de façon habituelle pour désigner une maladie, c’est à dire l’état de décompensation visible auquel est arrivée une structure par la suite de l’inadaptation profonde et fixe du sujet à des circonstances nouvelles devenues plus puissantes que les moyens de défense dont il dispose. S. Freud, dans ses « Nouvelles Conférences », nous dit que si nous laissons tomber à terre un bloc de minéral sous forme cristallisée, il se brise. Mais pas d’une façon quelconque, les cassures s’opéreront selon des lignes de clivage dont les limites et les directions, bien qu’invisibles extérieurement jusque là, se trouvaient déjà déterminées de façon originale et immuable par le mode de structure préalable dudit cristal. Il en serait de même pour la structure psychique. Peu à peu, à partir de la naissance, en fonction de l’hérédité pour certains facteurs, mais surtout du mode de la relation aux parents dès les tout premiers moments de la vie, des frustrations, des traumatismes et des conflits rencontrés et en fonction aussi des défenses organisées pour résister aux poussées internes et externes et des pulsions, peu à peu le psychisme individuel s’organise, se « cristallise » tout comme un corps chimique complexe, avec des lignes de clivage originales et ne pouvant plus varier par la suite. => On aboutirait ainsi à une véritable structure stable dont les deux modèles spécifiques sont représentés par la structure névrotique et la structure psychotique. Tant qu’un sujet répondant à l’une ou l’autre des structures n’est pas soumis à de trop fortes épreuves (traumatismes ,frustrations, conflits), il ne sera pas « malade » pour autant. Le cristal tiendra bon. Mais si le cristal vient à se briser, il le fera selon des lignes de rupture préétablies dans le jeune âge. Le sujet de structure névrotique ne pourra développer qu’une névrose et le sujet de structure psychotique qu’une psychose. Inversement, pris en traitement à temps et correctement soignées, le premier sujet ne pourra se retrouver en bonne santé qu’en tant que structure névrotique à nouveau bien compensée, et le second qu’en tant que structure psychotique à nouveau bien compensée. La stabilité des structures vraies implique également du même coup une impossibilité de passer de la structure névrotique ou la structure psychotique (ou inversement) à partir du moment où un Moi spécifique est organisé dans un sens ou dans l’autre. Dans la structure névrotique, l’élément immuable demeure l’organisation du Moi autour du génital et de l’Œdipe. Le conflit se situe entre le Moi et les pulsions, le refoulement des représentations pulsionnelles domine les autres défenses. Dans la structure psychotique au contraire, un déni (et non un refoulement) porte sur toute une partie de la réalité. Il apparaît tout un éventail de défenses archaïques. En psychopathologie, il n’existe pas que les deux seules lignées psychotiques et névrotiques. Position intermédiaire entre la structure névrotique et la structure psychotique stable : il s’agit des états-limites. Attention, position intermédiaire = nosographie proche de l’une ou l’autre des deux grandes structures, mais en aucun cas une possibilité de passage de l’une à l’autre. Par contre, cette lignée intermédiaire se présente comme une organisation plus fragile que les deux autres structures et non comme une « structure » authentique fixe et irréversible. Elle peut à tout moment se cristalliser définitivement dans l’un des cadres voisins et plus solides constitués par la lignée névrotique ou la lignée psychotique. Sémiologie des troubles psychotiques Un syndrome psychotique est un ensemble de symptômes qui traduit une perte de contact avec la réalité. On parle de « perte de limite du Moi » ce qui revient à dire que les personnes présentant ce type de symptômes ont des difficultés avec leur propre identité. Les patients présentant des symptômes psychotiques n'ont pas conscience d'être malades, ils n'ont pas la conscience du trouble (l'anosognosie). Ceci ne se voit pas dans toutes les pathologies psychiatriques, par exemple dans les TOC les patients ont totalement conscience de leur maladie. Troubles psychotiques : Un trouble psychotique est un type de trouble psychiatrique, c'est une maladie dans laquelle les symptômes psychotiques sont au premier plan. L'exemple typique et le plus fréquent étant la schizophrénie. Les symptômes psychotiques peuvent être présents chez des patients qui ne présentent pas de trouble psychotique comme diagnostic principal. Ce sont donc des symptômes aspécifiques dans de nombreuses pathologies psychiatriques. Par exemple dans les troubles de l'humeur, les patients atteints de maladie maniaque peuvent présenter des symptômes psychotiques, on parle alors de manie avec des caractéristiques psychotiques ou encore de manie délirante. Sémiologie de la schizophrénie Age de début : A la fin de l’adolescence ou chez l’adulte jeune (entre 15 et 35 ans) Début plus précoce chez l’homme que chez la femme Avant la décompensation proprement dite, on a pu noter des difficultés chez les futurs schizophrènes : Retard d’apprentissage, maladresse, caractère rêveur, isolement (personnalité schizoïde), idées de référence, méfiance, pensée magique, croyances irrationnelles (personnalité schizotypique). Début aigu : Bouffée délirante aigue (BDA) polymorphe : éclosion brutale d’un délire polymorphe dans ses thèmes et ses mécanismes. Fluctuations thymiques. Angoisse. Entrée dans une schizophrénie qui évoluera par poussées entrecoupées d’intervalles libres ou alors évolution dès la fin de l’accès aigu vers la chronicité. Facteurs de mauvais pronostic d’une BDA : atypicité, absence d’angoisse, évolution subaigue, pauvreté du délire, absence ou rareté des signes thymiques, bizarrerie. Début progressif : Fléchissement scolaire. Baisse du rendement intellectuel. Pas de contexte familial explicatif. Modification des croyances. Engouement pour l’ésotérisme (magie, activités occultes) pouvant s’accompagner de d’adhésion à une secte. Croyance à des phénomènes surnaturels. Modifications de l’affectivité. Isolement, opposition, pensée allusive, discours digressif, présentation bizarre, hermétisme, agressivité. Trouble des conduites (addiction, anorexie, errance pathologique). Caractère immotivé, étrangeté. Début progressif : Apparition progressive d’idées délirantes, d’hallucinations ou de symptômes dépressifs atypiques. Hypochondrie et dysmorphophobie. Plaintes changeantes, désorganisées, peu précises. Impressions de modifications corporelles (signe du miroir). Sentiment d’étrangeté de dépersonnalisation. Période d’état : Syndrome positif (hallucinatoire et délirant) Syndrome négatif (autistique selon Bleuler) Désorganisation (syndrome dissociatif selon Bleuler) Syndrome Cognitif (atteinte des fonctions supérieures) Critères du DSM 5 A ) Symptômes caractéristiques : 2 ou + des manifestations suivantes sont présentes pendant 1 mois : (au moins 1 des symptômes est 1), 2), ou 3)). 1) 2) 3) 4) 5) Idées délirantes Hallucinations Discours désorganisé (coq à l’âne, incohérence) Comportement désorganisé ou catatonique Symptômes négatifs, par exemple : émoussement affectif, alogie, perte de volonté…. B) Dysfonctionnement social : dans le travail, les relations interpersonnelles, les soins personnels. C) Durée : signes persistants pendant au moins 6 mois, dont 1 mois de critères A D) Exclusion d’un trouble schizoaffectif et d’un trouble de l’humeur E) Exclusion d’une affection médicale générale ou due à une substance 1. Syndrome délirant paranoïde ou non systématisé : Fréquent mais pas toujours manifeste. Le sujet peut être réticent à exprimer son délire. L’observation du comportement est alors importante (attitudes d’écoute par ex) Mécanismes hallucinatoires psycho-sensoriels sont souvent au premier plan du tableau clinique : Hallucinations auditives verbales surtout Hallucinations intrapsychiques (sensation de pensée étrangère introduite dans l’esprit) Hallucinations olfactives, cénesthésiques Les hallucinations visuelles sont rares. Le syndrome d’automatisme mental (décrit par Clérembault) est particulièrement fréquent. Fonctionnement automatique et dissident de la totalité ou d’une partie de la pensée. Il associe : Vol et devinement de la pensée Commentaires de la pensée, des actes Echo de la pensée Pensées ou actes imposés (parfois à l’origine d’actes dangereux) D’autres mécanismes délirants sont souvent présents : Intuition Interprétation Imagination Parfois, au début, il peut s’agir d’un simple sentiment d’étrangeté (monde différent, factice), avec souvent un sentiment d’hostilité ambiante. Les thèmes délirants sont très polymorphes. On note la fréquence des thèmes persécutifs, mystiques, érotomaniaques, hypochondriaques, mégalomaniaques, d’influence, de référence. Des thèmes de transformation corporelle (dysmorphophobie) (le sujet peut passer beaucoup de temps à se regarder dans le miroir : signe du miroir), des troubles de l’identité du sujet même, ou des troubles de l’identité sexuelle (possible mutilation) sont fréquents et fortement évocateurs du diagnostic. Les thèmes sont vécus avec une angoisse intense, peu accessible à la réassurance et le sujet a parfois l’impression d’être dévitalisé ou morcelé (angoisse de morcellement) Organisation du délire : L’absence d’organisation du délire (délire non structuré ou non systématisé) est caractéristique de la schizophrénie. Ce délire flou et incohérent est qualifié de paranoïde par opposition au délire paranoïaque qui, lui, est logique, cohérent et structuré. Adhésion au délire : Totale Partielle Ebauche de critique 2. Le repli : Le terme de schizophrénie implique une rupture dans la vie psychique du sujet (dissociation) mais également entre le sujet et le monde environnant. Il s’agit d’un repli sur soi en manifestant par : Un retrait social actif (isolement social, apragmatisme conduisant parfois à l’incurie : le sujet ne se lave plus, ne mange plus…) Le sujet est lointain, distant, son regard est ailleurs Une pensée secrète, illogique, non subordonnée au principe de réalité, il s’agit d’une pensée magique, peu communicable. 3. La désorganisation : Perte de cohésion et d’unité de la personnalité. Touche toutes les dimensions de la vie psychique : intellectuelle, affective et comportementale. Les idées ne s’enchaînent plus de manière cohérentes : discontinuité du cours de la pensée. La désorganisation s’exprime au niveau comportemental par la discordance. Selon Bleuler, le trouble fondamental est la dissociation (trouble des associations). Désorganisation / fonctionnement intellectuel : Pensée digressive et sans idée directrice. Discours allusif, peu compréhensible. Barrages : brèves suspensions du discours, non motivées, dont le sujet est conscient mais auxquelles il est indifférent. Logique inappropriée : paralogique ou pseudologique. Troubles du langage : altérations phonétiques (timbre, prononciations modifiées), lexicales (néologismes), sémantique (paralogismes), syntaxiques (agrammatisme), pragmatiques (non prise en compte de l’interlocuteur). A l’extrême : schizophasie. Le langage semble être utilisé à d’autres fins que la communication. Trouble du débit idéique ou troubles du cours de la pensée (anomalies du rythme : accélération, ralentissement, ou discontinuité : barrages, fading) Désorganisation / vie affective : Indifférence affective et expériences affectives intenses : mouvements instinctivoaffectifs paradoxaux traduisant une incapacité à moduler des affects contradictoires. Réactions émotives inappropriées, paradoxales, imprévisibles. Ambivalence. Désorganisation / comportement : Maniérisme, préciosité, attitudes empruntées. Sourires immotivés, non adaptés à la situation. Négativisme, réactions d’opposition. Troubles des conduites : actes insolites, étranges, voire dangereux. La discordance (Chaslin) : Ambivalence : Affective (amour, haine, attirance, répulsion) De la volonté (ambitendance : le patient veut 2 choses contraires à la fois). Intellectuelle (2 concepts opposés sont exprimés) Bizarrerie (idées étranges, baroques) Impénétrabilité (discours, conduite énigmatiques) Détachement du réel : retrait affectif, repli autistique, apragmatisme, athymormie, désintérêt, perte du contact vital avec la réalité. 4. Atteinte des fonctions supérieures : Classiquement, pas d’atteinte des capacités mnésiques et intellectuelles, mais impossibilité de leur utilisation. Pas de trouble de la vigilance. En pratique, on constate des troubles cognitifs (trouble des fonctions supérieures) : difficultés de concentration, troubles attentionnels, difficultés de traitement du contexte, atteintes de la mémoire à long terme, de la mémoire de travail des fonctions exécutives. Les délires chroniques systématisés Psychoses paranoïaques Ces délires sont dits systématisés car il se développent dans l’ordre, la cohérence et la clarté (Kraepelin). Caractérisés par une construction en quelque sorte « logique » à partir d’éléments faux, d’erreurs ou d’illusions. Relativement cohérents par leur forme systématique, ces délires se présentent à l’observateur (entourage, médecins, juges) comme relativement plausibles. => Puissance de conviction ou de contamination (délire à deux ou délire collectif) où le délirant inducteur fait activement participer à son délire, des tiers, le plus souvent des proches. Les délires passionnels de revendication Délires caractérisés par : 1) Exaltation (exubérance, hyperthermie, hyperesthésie) 2) L’idée prévalente qui organise tous les phénomènes psychiques et toutes les conduites autour d’une conviction inébranlable. 3) Développement en secteur : le délire constitue un système partiel. Le plus connu = délire de revendication. Sujets à tempérament vif et de caractère difficile, rancuniers, vindicatifs. Sur cette constitution paranoïaque se développe insidieusement le délire, parfois réactionnel à un échec ou un conflit (mésentente avec le voisinage, renvoi par l’employeur, rivalité, dommage subi…) Délires de revendication : - Quérulents processifs : se ruinent en procès pour faire valoir une revendication dérisoire. Ils poursuivent la défense de leur honneur ou droits ou propriété au mépris de leurs intérêts les plus évidents. Sentiment de haine et vengeance, se sentent trahis, injustement jugés, victimes d’acharnement. Parfois ces sujets, « persécuteurs-persécutés » entourés d’ennemis et exaspérés se font justice et vont jusqu’au crime contre leurs ennemis. - Les inventeurs : ils gardent le secret de leurs expériences, de leurs calculs ou leurs « découvertes » et se plaignent d’être dépossédés de leurs droits ou brevet d’invention. Peu importe l’importance de l’invention (d’un simple perfectionnement à un engin interplanétaire), ce qui compte c’est l’exclusive propriété, le monopole absolu et la priorité indiscutable qu’ils revendiquent. Démarches, plaintes, précautions défensives et offensives pour déjouer les complots et les manœuvres absorbent toute leur activité. - Les idéalistes passionnés : rêvent de nouveaux systèmes politiques, paix universelle ou philanthropie, animés d’une volonté de lutte et de combat. Pamphlets, attentats contre des hommes politiques ou institutions sociales… Tous ces paranoïaques revendicateurs délirent dans le sens d’un « idéal du Moi » imaginaire. En fait, complexe inconscient de frustration et d’infériorité, qui constitue un noyau d’angoisse, compensé par un Moi caractériel, agressif et tout puissant. Délires passionnels : Comportent le même noyau affectif (caractère paranoïaque et complexe d’avidité et de frustration). Pose un problème de diagnostic difficile : - Jalousie (délire d’infidélité et de rivalité) - Erotomanie (illusion délirante d’être aimé). Ces états passionnels se produisent sur fond de déséquilibre caractériel. S’accompagnent d’un cortège de troubles (troubles thymiques, hallucinations, dépersonnalisation, impulsivité) Pathologiques et délirants parce que la passion a une structure essentiellement imaginaire. Evolution souvent prévisible Rigidité, conviction inébranlable, imperméable à l’expérience et rebelle à l’évidence. Délire de jalousie : Transformer la situation de la relation amoureuse du couple en une situation triangulaire. Le tiers introduit entre les partenaires est un rival, projection de haine. Le délirant jaloux se sent bafoué et abandonné. Par un travail d’enquête et de réflexion, le délirant jaloux « éclaircit » le mystère et parvient à une vérité pour lui absolue. Le délire se systématise en un faisceau de « preuves », de « pseudo-constats » de « faux souvenirs », d’interprétations délirantes, d’illusions de la perception et de la mémoire. Délire érotomaniaque : Illusion délirante d’être aimé. Trois stades d’évolution de la psychose : Stade d’espoir, stade de dépit, stade de rancune, pouvant aboutir au crime passionnel. En conclusion : important à retenir Rappel sur les idées délirantes : Définition et caractérisation d’une idée délirante : une idée délirante correspond à un trouble du contenu de la pensée entraînant une perte du contact avec la réalité. Le délire est souvent l’objet d’une conviction inébranlable, inaccessible au raisonnement ou à la contestation par les faits. Il s’agit d’une « évidence interne », pouvant être plausible (non bizarre), mais qui n’est généralement pas partagée par le groupe socioculturel du sujet Caractérisation des idées délirantes dans les troubles délirants chroniques : - Thèmes : Les thèmes les plus fréquemment retrouvés sont la persécution, la grandeur (mégalomanie), l’érotomanie, la jalousie, et le délire somatique - Mécanismes : Les mécanismes rencontrés sont principalement l’interprétation, l’intuition, et l’imagination. Il n’y a pas de mécanisme hallucinatoire dans les troubles délirants persistants contrairement à la schizophrénie. - Systématisation : Les idées délirantes persistantes sont systématisées (par opposition à la schizophrénie où les idées délirantes sont non systématisées, marquées par l’illogisme et l’incohérence). Elles comportent généralement un thème et un mécanisme principaux (contrairement à la schizophrénie où les idées délirantes sont polymorphes). - Adhésion : Le sujet adhère totalement à ses croyances délirantes. - Participation affective/retentissement : Le trouble délirant chronique peut s’accompagner d’épisodes dépressifs caractérisés (notamment dans les troubles délirants de persécution, la jalousie et l’érotomanie). Merci de votre attention