La crise de la zone euro n`est pas seulement due à un

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INTRODUCTION :
(Hugo)
La crise économique de 2008, quelques fois appelée dans le monde anglophone Grande
Récession (Great Récession, en référence à la Grande Dépression de 1929) , est
une récession dans laquelle sont entrés la plupart des pays industrialisés du monde suite
au krach de l'automne 2008, seconde phase de la crise financière mondiale débutant en
2007. Les États-Unis ont été les premiers à entrer en récession, en décembre 2007, suivis par
plusieurs pays européens au cours de l'année 2008, ainsi que la zone euro dans son
ensemble. La France n’entre en récession qu'en 2009, du moins, sur le plan comptable. Cette
crise économique mondiale est considérée comme la pire depuis la Grande Dépression.
Cette crise est marquée par une forte hausse des prix du pétrole et des produits agricoles. La
montée exorbitante des prix des actifs et celle associée de la demande sont considérées
comme la conséquence d'une période de crédit facile, de régulations et de supervisions
inadéquates ou d'inégalités croissantes. Avec la baisse des actions et des prix des maisons,
de grandes banques américaines et européennes ont perdu beaucoup d'argent. En dépit des
aides massives accordées par les États pour pallier les menaces de faillite et de crise bancaire
systémique, il en a résulté une récession mondiale qui a conduit à un ralentissement du
commerce international, à une hausse du chômage et à une baisse des prix des produits de
base.
En 2009, les pays ont en général opté pour des politiques de relance.
Début 2010, si la plupart semblent sortir de la récession, le FMI reste prudent. Le chômage
persiste, d'importants déséquilibres dans les balances des transactions courantes
demeurent, et des risques d'éclatement de nouvelles bulles financières sont à craindre. La
finance, reprenant le dessus notamment en zone euro, grâce à l'interdiction du financement
des États auprès des Banques Centrale qui implique donc leur financement auprès des
marchés de crédit (obligations), après avoir transmis aux États des dettes publiques
importantes 'via' les opérations de sauvetage des banques, impose aux États des politiques
d'austérité pro-cyclique (accentuant les problèmes économiques) soutenues par
l'Allemagne.
Certaines théories retiennent également que l’origine primordiale de cette crise n’est pas un
cumul de déficits élevés de certains États (origine non financière), mais le mode actuel de
financement des États européens (origine financière tenant à sa dénationalisation dans un
contexte d’une Union Européenne en construction). Toutefois, en matière de « maladie
sociale », un bon diagnostic ne détermine pas une seule thérapie. Ainsi, il y a autant de
solutions d’ordre proprement financier à la crise de l’euro que d’options politiques
concernant la construction de l’Europe.
Nous verrons donc dans une première partie, quelles sont les causes de la crise de la crise.
Ensuite, nous ferons un constat de la situation actuelle dans laquelle se trouve la Zone Euro
suite à cette crise économique.
Enfin, nous exposerons quelles sont les solutions mises en œuvre, voir envisagées par les
Etats, ou les organismes afin de résoudre les problèmes causés par la Crise.
http://www.youtube.com/watch?v=vHKCWM5YhN4 (expliquer). (De 0.00 à 1.18)
I) Les Causes. (Arthur)
La Crise débute réellement avec la crise des « sub-primes », c’est-à-dire : un crédit à risque
que l’on va offrir à un client qui ne présente pas toutes les garanties nécessaires et
suffisantes pour bénéficier des taux d’intérêts préférentiels. Aux USA, il s’agit d’un crédit
hypothécaire (immobilier) dont le logement du client (emprunteur) est pris en garantie en
cas de défaut de paiement. Nous allons donc voir à travers 2 schémas, comment s’est-elle
mise en place.
Tout d’abord, la crise mondiale de 2008 a affecté la zone euro. En effet, une partie des
finances publiques a été injectée dans la recapitalisation des banques en faillite dont
certaines ont provoqué cette crise financière de grande ampleur. De par cette crise, la
récession s’est ressentie dans de nombreux pays les engageant tout d’abord à des plans de
relance en 2009 (notamment la France) avec une augmentation des dépenses publiques
mais sans forcément de nouvelles recettes voire des baisses de recettes amenant par
conséquence une explosion des déficits publics et une augmentation de la dette publique au
cours des deux dernières années.
Cependant, en 2008, la crise mondiale aurait pu être enrayée par la seule volonté des Etats
par différentes mesures. Mais il n’y a eu aucune résolution mise en œuvre entraînant
l’affolement des marchés en Août 2011 à l’annonce d’un possible défaut de paiement des
Etats-Unis. Si ces derniers n’avaient pas sorti la planche à billets, les conséquences
économiques auraient été désastreuses et ce notamment pour l’Europe.
Alors que la crise de la zone euro a véritablement démarré lors de l’annonce au bord de la
faillite de la Grèce, et que celle-ci a bénéficié d’un premier plan de sauvetage de 110
milliards d’euros, au 20 Février 2012, l’Europe en est toujours au même point dont la facture
devrait s’élever pour le seul sauvetage du pays de Platon à 350 milliards d’euros.
La crise de la zone euro a souvent été décriée pour cause de surendettement excessif et
abusif des Etats. Cela démontre surtout l’individualisme des Etats dans une Europe soi-disant
unie. Le cas de la Grèce est un parfait exemple. Cela faisait des années que celle-ci maquillait
ses comptes et les voilait à l’union européenne et dont la proche faillite a été annoncée
comme un coup de tonnerre sans que personne ne s’y attende. Les fraudes fiscales de la
population mais également les fraudes des politiques ont fait de la Grèce vivant à crédit
depuis des années, un pays incapable de rembourser la dette cumulée . L’inconscience de
tels actes a amené à repenser inévitablement les différentes politiques menées au sein de la
zone euro car la conséquence aurait été catastrophique pour la zone euro si le sauvetage
n’avait pas eu lieu.
Mais surtout l’union monétaire créée par le traité de Maastricht a été conçue par la suite
dans le traité de fonctionnement de l’union européenne de manière incohérente mais
également le traité lui-même sur certains points n’a surtout pas été respecté par les Etats
membres.
Le premier défaut de conception concerne le statut de la Banque centrale européenne qui se
veut indépendante des gouvernements ; elle ne peut donc pas acquérir auprès des Trésors
publics des titres de dettes. Cela entraîne un endettement des Etats auprès des banques
privées à des taux beaucoup plus élevés que si la dette avait été achetée par la Banque
centrale. La banque centrale européenne par son indépendance est donc empêchée de
jouer son rôle de prêteur en dernier ressort. Mais surtout le fait que les titres de dette
publique soient détenus en grande partie hors des Etats qui les émet, ce dernier s’il ne peut
rembourser sa dette accroît la possibilité d’une crise bancaire.
L’Europe n’est pas solidaire en cas de faillite d’un Etat (clause de non-renflouement) . Or une
Europe construite correctement se doit d’être unie à tout moment. Par la peur d’une faillite
grecque, cette clause finalement n’a pas été suivie, puisqu’il était évident que si la Grèce
tombait en faillite, la crise aurait été bien plus conséquente. (à quel prix !) .
Enfin et surtout, l’article 126 du traité pose le principe de la discipline budgétaire des Etats
membres. Ces derniers sont sensés ne pas avoir de déficits excessifs. Nous le savons tous à
présent cette disposition n’a jamais été respectée. Si l’union monétaire avait suivi une
politique budgétaire commune, et rigoureuse, il est certain que la crise en provenance des
Etats-Unis aurait eu beaucoup moins de répercussions sur l’Europe. Il est impossible de
mener correctement une politique monétaire commune si la politique budgétaire ne l’est
également. Il y a eu donc un manquement incontestable de la part des gouvernements
successifs depuis plusieurs années mais également des institutions européennes qui auraient
dû sanctionner de tels écarts. L’union monétaire se fonde sur une monnaie unique mais sans
unité politique. De ce fait nous assistons à une incomplétude de l’euro dans sa création
donnant l’impression que l’euro est une monnaie étrangère aux pays membres.
La crise de la zone euro n’est pas seulement due à un endettement public. Il est également
privé. L’endettement privé n’étant pas concerné par le pacte de stabilité, celui-ci n’a pas été
combattu par les gouvernements successifs. Pourtant la politique économique menée par
chaque Etat devait prendre en compte l’intérêt de l’Europe dans son ensemble et l’article
121 le stipule : « Les Etats membres considèrent leurs politiques économiques comme une
question d’intérêt commun… ». Là aussi un manque de coordination est visible et le Conseil
qui devait coordonner ces politiques économiques n’a pas été en mesure ne serait-ce que de
faire des recommandations à certains pays dont l’endettement privé était des plus excessifs
grâce aux taux d’intérêt réels à court terme faibles, notamment le Portugal, l’Espagne et
l’Irlande.
Le niveau de l’endettement de nombreux États du « Nord » a fortement augmenté au cours
de la première décennie du XXIe siècle, avec pour certains (les USA, la France, l’Espagne, tout
particulièrement) une nette accélération suite à la « crise de 2008 » qui a affecté les rentrées
fiscales. Ce niveau élevé pose à tous des problèmes, mais ce qui se passe dans la zone euro
au cours des derniers mois est tout à fait particulier. On parle à juste tire d’une crise de
l’euro. Le processus d’enclenchement de cette crise spécifique est connu. Le point de départ
est une forte baisse des cours, sur les marchés financiers mondialisés, des titres émis par
l’État grec ; cela oblige cet État à devoir faire de nouveaux emprunts à des taux beaucoup
plus élevés (le double, puis le triple de ceux de l’Allemagne ou de la France), puis à ne plus
pouvoir faire face aux remboursements de sa dette antérieure sans des prêts consentis par
les autres États de la zone euro (la BCE ne pouvant, sans contrevenir à ses statuts actuels,
racheter en masse des titres grecs sur les marchés pour soutenir le cours de ces titres). Et
c’est ensuite l’Italie (son État) qui est touchée de façon similaire. Il va de soi qu’il faut trouver
une solution à cette crise et qu’à ce jour elle n’est pas encore trouvée. On peut s’entendre
pour dire que toute solution qui est fondée sur un mauvais diagnostic de l’origine de cette
crise est vouée à l’échec. Il en va en effet des « maladies sociales » comme des maladies du
corps humain que soigne le médecin. Mais concernant les maladies du « vivre-ensemble »
des humains, la solution est une affaire de choix politique. Il y a donc toujours un débat
entre diverses solutions fondées sur un diagnostic relativement partagé.
La crise s’expliquant notamment par d’énormes dettes, voici un schéma qui illustre cette
accumulation de dettes.
En fait, c'est le secteur privé, c'est-à-dire des entreprises et des particuliers - qui
s'endettaient. Les taux d'intérêts étaient tombés à des niveaux historiquement bas dans les
pays méditerranéens depuis leur adoption de l'euro. Et cela a encouragé un boum
économique fondé sur la dette.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la dette publique n’est pas responsable de la
Crise.
Toute cette dette a aidé à financer de plus en plus d'importations en Espagne, en Italie et en
France.
Dans le même temps, l'Allemagne a renforcé sa position de grande économie exportatrice
après la création de l'euro, vendant de plus en plus de biens au reste du monde, dont les
pays du sud de l'Europe, sans pour autant importer plus. L'Allemagne a donc accumulé
d'énormes quantités de cash grâce ses exportations, cash qui fut ensuite prêté … aux pays
d'Europe du Sud.
Mais pour l'Italie et l'Espagne, la dette n'est qu'une partie du problème. Pendant le boum
économique, les salaires ont fortement augmenté dans l'Europe du sud, ainsi qu'en France.
Mais les syndicats de travailleurs allemands, eux, ont accepté de garder les mêmes salaires.
Les entreprises espagnoles et italiennes se retrouvent donc avec un immense désavantage
compétitif en termes de coûts salariaux. C'est précisément à cause de cette perte de
compétitivité que les entreprises du sud de l'Europe ont beaucoup de mal à exporter leur
production.
II) Le Constat. (Majid)
Les graves problèmes que rencontrent actuellement la zone euro du fait des difficultés de la
Grèce, mais aussi de l'Espagne, de l'Irlande et du Portugal, sont liés aux divergences
persistantes entre les dynamiques économiques des différents pays. Et à l'insuffisance des
moyens dont on dispose pour l'instant afin de les contrôler et les limiter. Pour le
comprendre, il faut revenir aux origines de la monnaie unique.
Depuis le début des années 1970 et le flottement du dollar, les Etats engagés dans la
construction européenne avaient souhaité mettre en place entre eux un système de changes
fixes, plus propice au développement des échanges et des investissements. Ce sera le cas
avec la création du serpent monétaire européen, en 1972, puis du système monétaire
européen, en 1979. L'Acte unique de 1986 libéralisant la circulation des capitaux ouvrait un
boulevard à la spéculation. Il rendait donc urgent d'aller plus loin en mettant en place une
monnaie unique.
Mais les résistances restaient fortes, en particulier en Allemagne. Non seulement le
Deutsche Mark (DM) était un symbole de la prospérité et de la stabilité retrouvées du pays,
mais l'Allemagne n'avait pas d'intérêt immédiat à renoncer à sa monnaie. La domination
qu'exerçait le DM en Europe, permettait à l'Allemagne de mener sa politique monétaire de
manière autonome. Il faudra la chute du mur pour changer la donne: en échange du soutien
de ses voisins à la réunification, l'Allemagne acceptera de construire une monnaie unique, en
gage de son ancrage européen.
Des taux d’intérêts très bas.
En effet, depuis 1999, il n'existe plus qu'un seul taux d'intérêt à court terme fixé par la BCE,
la Banque centrale européenne. Et il est le même pour tout le monde. Du coup, on se
retrouve dans une situation paradoxale: avant l'euro, l'Allemagne bénéficiait des taux
d'intérêt réels les plus bas (une fois l'inflation déduite); après, c'était au contraire la Grèce,
l'Irlande et l'Espagne parce que leur taux d'inflation restait plus élevé que celui de
l'Allemagne ou de la France. Les taux d'intérêt réels ont même été négatifs dans ces pays
pendant plusieurs années. Autrement dit: ceux dont les revenus suivaient l'inflation voyaient
leur dette fondre toute seule au fil du temps… Sympa, non? Et la BCE n'y pouvait rien: elle
est obligée de raisonner au niveau de l'ensemble de la zone et ne dispose d'aucun
instrument pour différencier sa politique pays par pays.
C'est pour cela qu'on a assisté aux dérives qui ont conduit aux problèmes actuels. L'Etat grec
s'est endetté à tour de bras puisque cela ne lui coûtait pas cher en termes d'intérêts. Tout en
magouillant avec Goldman Sachs pour masquer cette dette aux yeux de Bruxelles (voir page
11). En Espagne, en Irlande et au Portugal, ce sont en revanche surtout les acteurs privés (les
ménages et les entreprises) qui ont entassé les crédits sans vergogne. Mais, au final, le
résultat n'est pas très différent: ces pays sont aujourd'hui surendettés.
Grâce à cette facilité, ils ont cessé d'épargner et se sont mis à consommer plus qu'ils ne
produisaient. Avec comme conséquence le creusement progressif de déficits extérieurs
abyssaux: 12 points de PIB pour la Grèce en 2008, 10 pour le Portugal et 9 pour l'Espagne. Et
cela d'autant plus que le différentiel d'inflation ne cessait parallèlement de dégrader leur
compétitivité-coût par rapport aux producteurs du reste de la zone. A contrario, le
dynamisme interne de l'économie allemande était freiné par des taux d'intérêt réels non
négligeables.
Mais elle se rattrapait sur les exportations: ses excédents extérieurs, réalisés aux deux tiers
au sein de l'Union européenne, n'ont pas arrêté de gonfler…
La dérive des finances publiques grecques a été masquée par les artifices du gouvernement
hellénique, mais celle des finances privées portugaises, espagnoles ou irlandaises n'a posé
problème à personne: le pacte de stabilité censé permettre aux institutions européennes de
contrôler la situation dans la zone ne prévoit aucune surveillance de ces indicateurs, pas plus
que des déficits et/ou des excédents extérieurs.
Au-delà de la dimension spéculative de la crise actuelle, il existe donc bien un réel problème
de surendettement et de perte de compétitivité dans plusieurs pays. Mais quand une telle
situation existe au sein d'une zone monétaire unifiée, il n'est pas aisé d'en sortir. En effet,
avant l'euro, il suffisait de dévaluer sa monnaie pour corriger le tir: tous les habitants du
pays se retrouvaient d'un coup plus pauvres, mais aussi plus compétitifs vis-à-vis des voisins.
C'était brutal, mais finalement relativement indolore. Et assez égalitaire aussi puisque tout le
monde était touché de la même façon.
Mais au sein de la zone euro ce n'est plus possible. Et sortir de l'euro serait une option
beaucoup trop coûteuse: les taux d'intérêt flamberaient brutalement, les dettes contractées
en euros pèseraient encore plus lourd après qu'avant puisque la monnaie devrait être
dévaluée par rapport à l'euro… Il faut donc rester et s'ajuster, c'est-à-dire faire baisser les
salaires, les prestations sociales, les dépenses publiques, les prix… A l'instar de ce que
l'Union européenne demande aujourd'hui aux Grecs (voir page 14). C'est forcément un
processus beaucoup plus lent et douloureux qu'une dévaluation. C'est aussi un processus
nécessairement plus conflictuel: tous les groupes sociaux essaient de limiter leur part du
fardeau alors que la dévaluation réglait la question plus simplement.
Cela signifie enfin que ces pays, très dynamiques au cours des années récentes, vont
durablement connaître une croissance très lente. Pour limiter l'impact sur l'activité de
l'ensemble de la zone, il faudrait qu'en contrepartie d'autres prennent le relais. En particulier
les pays qui, comme l'Allemagne mais aussi les Pays-Bas, dégagent des excédents extérieurs
importants devraient relancer leur demande intérieure. On n'en prend pas le chemin: non
seulement les instances européennes veulent imposer l'austérité à la Grèce, à l'Espagne, au
Portugal et à l'Irlande, ce qui est compréhensible au vu de leur situation, mais elles
demandent également à l'Allemagne et à la France d'adopter elles aussi des politiques
restrictives. Ça ne va pas le faire, comme on dit aujourd'hui…
On bute là sur une des incertitudes majeures que soulève cette crise pour l'avenir. Non
seulement le sauvetage à court terme de la Grèce pose encore des problèmes inextricables
en l'état actuel des traités européens (voir page 13), mais en plus il serait nécessaire de
changer en profondeur l'architecture de la zone pour surmonter les dysfonctionnements qui
ont conduit à la crise. Il faudrait en effet se doter d'un budget européen de taille significative
et donner aux institutions communes la capacité de s'endetter. Il faudrait une harmonisation
fiscale poussée qui évite le dumping fiscal et la dégradation tendancielle des comptes
publics. Il faudrait aussi une autorité centrale qui soit suffisamment légitime et reconnue
pour obliger les Etats à adopter des politques économiques conformes à l'intérêt commun
de la zone. Or, pour l'instant, malgré la gravité du coup de semonce grec, personne ne
semble prêt à une telle refonte de l'architecture de la zone.Aussi longtemps qu'il en sera
ainsi, les crises de ce type risquent de se renouveler et la question de la survie de l'euro de
se poser…
Cette crise économique a également eu pour conséquence de diminuer la Note de
nombreux Etats Européens par les agences de notation, et, c’est ce que nous allons vous
expliquer :
Rappelons que les agences utilisent un système un peu complexe de notation à base de A, B et C,
doublés ou triplés, avec + ou -… Voici une synthèse, avec un essai de correspondance avec une note
sur 20 de la sécurité de l’investissement :
Le souci est que les 3 agences ont été (et sont toujours) très complaisantes envers les États, et ne les
ont pas dégradé quand il aurait fallu. Cela les a avantagés par le passé, en leur permettant de
s’endetter pour “pas cher”, mais maintenant, ils ont accumulé des monceaux de dette qu’ils ne
peuvent pas rembourser, et dès que les taux vont monter, ils vont être précipités vers le défaut…
Nous avons vu que les taux de la France ont augmenté, bien avant la dégradation de la note, qui est
bien tardive. En théorie, il ne devrait guère y avoir d’effet sur les taux à court terme.
La pratique risque d’être différente, car ce sont 9 pays qui ont été dégradés, et restent en
perspective négative, ce qui ne devrait pas rassurer les marchés. D’un autre côté, la BCE a ouvert les
vannes de liquidités, ce qui pourrait compenser.
La suspension des négociations entre la Grèce et ses créanciers, qui pourrait avoir un effet beaucoup
plus important, la Grèce se rapprochant de son défaut – qui devient lassant à force d’être attendu…
Enfin, les impacts géopolitiques (stabilité de l’Allemagne, baisse de la France, forte baisse de
l’Espagne et de l’Italie) seront sans doute importants.
« Il n’y a aucune linéarité dans le comportement des investisseurs vis-à-vis d’une dette publique.
Vous empruntez longtemps avec des taux d’intérêt bas, rien ne se passe… et soudain vous touchez
votre plafond de dette, et tout bascule. On ne sait jamais quand cela se produit, si ce sera quand la
dette atteint 90, 100 ou 150% du PIB, mais tous les pays ont un plafond. Au-delà, la situation n’est
plus maitrisable. » [Kenneth Rogoff, NouvelObs.com, septembre 2010]
Les pays les plus touchés :
La crise de la dette publique grecque est issue de la crainte des créanciers de la Grèce sur sa
capacité à rembourser sa dette publique, ainsi que de payer les intérêts de cette dette. Elle
résulte à la fois de la crise économique mondiale et de facteurs propres au pays : fort
endettement (environ 120 % du PIB), et déficit budgétaire qui dépasse les 13 % du PIB.
Cette crise a été aggravée par le manque de transparence dont a fait preuve le pays dans la
présentation de sa dette et de son déficit, notamment par la levée de fonds hors bilan, par le
biais d'instruments financiers mis au point par Goldman Sachs.
L'Irlande fut le premier pays à connaître le même sort que la Grèce, même si la situation du
pays est sensiblement différente. Contrairement à la Grèce, l'Irlande a longtemps été en
croissance et ses finances publiques étaient saines. À tel point que le pays fut surnommé le
« Tigre celtique » (en référence aux Tigres asiatiques).
Malgré cela, l'Irlande a été fortement touchée par la crise des subprimes en 2008,
notamment en raison de la bulle immobilière. En 2010, le pays fait face à une grave crise
bancaire. Plusieurs de ses banques (notamment la banque Anglo) étaient au bord de la
faillite et doivent être renflouées.
En septembre 2010, l'Irlande doit une nouvelle fois se porter au secours de ses banques, ce
qui provoque une augmentation considérable de son déficit public qui atteint 32 % du PIB.
Le pays hésite à demander l'aide du Fonds européen de stabilité financière, à la fois pour des
raisons de fierté nationale, et parce qu'il craint que les autres pays lui imposent de relever
son impôt sur les sociétés, ce qui venait d'assurer son succès, mais qui est jugé « non
coopératif » par les autres États européens. Ceux-ci ont « incité » l'Irlande à recourir au
mécanisme du Fonds européen de stabilité financière car ils craignaient une contagion
au Portugal voire à l'Espagne. Si ce pays était touché, alors, pour le chef économiste de
laDeutsche Bank, la France, selon lui, pourrait ne plus être à l'abri.
Le risque de crise au Portugal s'est accru à avril 2011. Ce pays, comme la Grèce, a vu ses taux
d'emprunt augmenter à la suite de la dégradation de la note de sa dette souveraine, de A+ à
A-, par Standard & Poor’s.Le fait que sa dette extérieure (privée et publique) évaluée à près
de 100 % du PIB, est essentiellement détenue par des actifs étrangers (80 % pour la Grèce),
est à la fois un élément de fragilité et de force, car les pays dont les banques ont prêté
peuvent s'inquiéter des conséquences d'un défaut de paiement sur celles-ci. Si
le Portugal présente des similitudes avec le cas grec, malgré tout son endettement et son
déficit sont moindres et le pays n'a pas présenté des budgets « améliorés ».
Le Portugal affiche un déficit public de 9,4 % du PIB en 2009, puis 9,8 % en 2010, contre
13,6 % pour la Grèce en 2009. Son endettement public est de 77,4 % du PIB en 2009, et 93 %
en 2010, contre 115 % du PIB pour la Grèce en2009.
L'agence Standard & Poor's a rétrogradé le crédit espagnol de AA+ à AA, invoquant les
faibles espoirs de croissance de ce pays, frappé de plein fouet par l'éclatement de la bulle
immobilière et de la construction.
Le déficit public espagnol a explosé en 2009. Il s'est élevé à 11,2 % du PIB selon Eurostat,
bien au-delà de la limite des 3 % du pacte de stabilité européen. Le gouvernement socialiste
s'est engagé à le ramener à 3 % en 2013, mais S&P estime « que le déficit public devrait
probablement encore excéder 5 % du PIB d'ici 2013 ». En fait, si l'Espagne a un tel déficit
c'est que le modèle économique sur lequel elle a bâti sa croissance jusqu'à la crise, le secteur
immobilier, est plongé dans une crise grave qui pèse sur le budget du pays.
En 2010, le déficit public est réduit à 9,24 % du PIB (contre un objectif de 9,3 %), avec 5,7 %
pour l’État (contre un objectif de 6,7 %) et 2,83 % pour les régions (contre un objectif de
2,4 %). En septembre 2011, le gouvernement espagnol annonce qu'il tiendra son objectif de
déficit fixé à 6 % du PIB pour l'année 2011, alors que les déficits des régions est largement
au-dessus des objectifs fixés par l’État (plus particulièrement pour l'Andalousie et
laCatalogne). Ainsi, c'est le déficit des régions qui inquiète le plus les agences de notation.
Toutefois, l'Espagne loupe largement son objectif en 2011 alors que le déficit public s'affiche
à 8,9 %, dont 2,9 % du PIB pour les régions. À la suite des élections générales espagnoles de
novembre 2011 remportées par le Parti populaire, Mariano Rajoy devient président du
gouvernement et promet davantage d'austérité.
Le gouvernement espagnol annonce d'importantes mesures d'austérité en avril
2012 contenant des mesures d'économie totales de 39,5 milliards d'euros avec pour objectif
un déficit public à 5,3 % (contre 8,9 en 2011) alors que l'objectif initial était de 4,4 %. Les
budgets des ministères sont réduits de 17 % en moyenne afin de réaliser 27,3 milliards
d'économie en plus de 12,3 milliards de hausse de prélèvement. Le budget estime la
récession de l'économie en 2012 à 1,7 %, mais si les coupes budgétaires devaient entrainer
une contraction plus importante de l'économie, le gouvernement ne pourra pas atteindre
ses objectifs.
III) Les solutions (Clément)
Les gouvernements :
La Finlande, les Pays-Bas et l'Allemagne sont en faveur d'une restructuration de la dette
grecque car ils voudraient que ce ne soit pas seulement les contribuables qui prennent in
fine les risques. Le 6 juin, le ministre allemand des finances dans un courrier adressé à
la BCE, au FMI et aux ministres des Finances de la zone euro demande un rééchelonnement
de la dette grecque de façon à ce qu'il y ait « un partage équitable du fardeau entre les
contribuables et les investisseurs privés ». Au contraire, Christine Lagarde, ministre des
finances de la France est hostile « au principe de restructuration ».
Pour Guillaume Duval, les gouvernements manqueraient « d'attachement au projet
européen » et auraient du mal à faire progresser l'intégration politique qui pourrait
permettre de juguler la crise. Pour cet auteur, « si la zone euro venait à éclater, il n'y aurait
en tout cas pas grand-chose à en attendre pour les peuples européens ».
Les Banques :
La BCE et les banques s'opposent à l'idée de restructuration. En effet, cela voudrait dire que
la Grèce ferait défaut et surgit alors le spectre de la faillite de la banque Lehmann
Brothers lors de la crise bancaire et financière de l'automne 2008 et du mouvement de
panique dont elle aurait été la cause. En août 2011, d'après la Banque des règlements
internationaux (BRI), les banques françaises sont exposées pour un total de 801,075 milliards
de dollars aux cinq États européens les plus endettés.
Protestations :
En Grèce une partie du peuple manifeste et s'oppose à l'austérité qui lui est demandée.
Si, dans une perspective fédérale, il est décidé de plus en plus de faire racheter de la dette
par des institutions européennes, alors c'est l'ensemble des citoyens européens qui vont
devenir les garants des dettes par le biais de leurs impôts. Pour Jean-Marc Vittori, dans les
années prochaines, il faudra injecter plus d'argent et « les gouvernements devront tout de
même se résoudre à l'annoncer. Sinon le retour de bâton des électeurs sera terrible. » En
Allemagne des plaintes devant la Cour constitutionnelle portant sur la constitutionnalité des
mécanismes de gestion des crises mis en place dans la zone euro depuis le début de la crise
grecque doivent être examinées durant le second semestre 2011.
1. Crise grecque : vers la transformation des emprunts d'Etat européens en obligations publiques à
durée indéterminée (ODI), pour sauver les finances des pays de la zone « euro »
Au plus fort de la crise grecque, espagnole, portugaise ou italienne, qui tendent à s'orienter vers une
guerre civile larvée -du fait de la brutalité des mesures d'austérité imposées par l'ex-couple francoallemand « Merkozy », et aussi par un FMI incapable de comprendre l'évolution du monde- il
convient de réfléchir à une solution qui permette de se sortir d'affaire en douceur pour tous. A cet
égard, l'élection de François Hollande à la tête de la France apporte une bouffée d'oxygène : il est
clair qu'il ne sera pas, à la différence de son prédécesseur, le faire valoir de la Chancelière !
Ce qui est suggéré ici, c'est une solution en douceur, d'abord pour les pouvoirs publics, qui ne seront
plus – grâce à cette recette - obligés d'imposer des restrictions fiscales et sociales drastiques à leurs
concitoyens, mais seulement des mesures budgétaires « raisonnables »; en douceur ensuite pour ces
derniers, dont les conditions de vie seront à peu près maintenues comme auparavant ; en douceur
enfin pour les investisseurs, titulaires de ces emprunts d'Etat via des fonds communs de placement
ou des fonds d'assurance-vie ( et parmi eux beaucoup de modestes retraités), qui ne verront pas
alors leur placement fondre comme neige au soleil, ainsi que les a traités la première et récente
« restructuration » de la dette grecque (de l'ordre de 50 à 70% de perte en capital !).
Une telle solution est à la fois simple dans sa conception et souple dans sa mise en oeuvre : il suffit
en effet de transformer les énormes dettes publiques des Etats européens, qui tournent autour de
100% de leur PIB, en rentes perpétuelles pour leurs titulaires ou, autrement dit, en obligations à
durée indéterminée (ODI),éventuellement en partie remboursables à certaines dates préfixées ; en
pratique, toutes les obligations d'Etat grecques, portugaises, italiennes, espagnoles, françaises ou
allemandes à 2, 5, 10 ou 20 ans verraient leur échéance annulée, c'est-à-dire repoussée à une date
ultérieure non définie ; par contre, l'Etat concerné continuerait pendant tout ce temps de payer
entre 3% et 5% de taux d'intérêt fixe aux investisseurs (taux d'intérêt fixé par la « restructuration »),
ce qui serait pour lui une charge budgétairement acceptable . Si les épargnants veulent récupérer
leur capital, il suffit d'organiser un marché secondaire de ces « papiers d'Etat », avec l'appui de la
BCE, du système bancaire européen et des compagnies d'assurance-vie du Continent, sachant que
c'est pour un investisseur bien moins compliqué de toucher du 3 à 5% annuels d'intérêt d'Etat (avec
un éventuel avantage fiscal à la clé) que d'investir dans un studio locatif à Paris ou à Lyon, avec tous
les problèmes potentiels que cela implique (risque de non paiement des loyers, travaux d'entretien
imprévus, complexité des déclarations fiscales...).
Ce qui fragilise les « emprunteurs », c'est-à-dire les finances des Etats d'Europe, c'est que, lorsqu'ils
doivent réémettre des obligations pour prolonger leur dette (en réempruntant tout le capital arrivé à
échéance), ils se font « attaquer » par les marchés (agences de notation, analystes financiers,
journalistes économiques...), et bien souvent ils n'arrivent plus alors à placer leur papier, sinon à des
conditions excessivement chères en termes de taux d'intérêt.
La solution que nous proposons ici est totalement concrète et facilement applicable sans délai ;
comme il n'y aura plus (ou pratiquement plus) de dette à réémettre périodiquement, cela revient à
annuler l'influence des marchés financiers sur les Etats, en les remettant de facto à leur place, à
savoir celle de simples courtiers monétaires, et non plus de « juges de paix » des Etats, comme ils se
l'autoproclament actuellement. Il semble qu'une telle idée puisse être avec profit proposée par le
président Hollande à ses collègues européens, aujourd'hui confrontés (notamment pour les pays du
Sud) à une grave crise politico-financière et sociale, dont l'issue apparaît fort incertaine, voire
potentiellement dramatique.
2. Pour relancer la croissance en Europe, rien de mieux que la « planche à billets » de la BCE : vive
John Maynard Keynes « revisité »!
L'élection de François Hollande à la tête de l'Etat français rebat de fait les cartes en matière de
politique économique européenne, traduisant la fin de l'ancien dangereux couple franco-allemand
« Merkozy », dont le projet de restrictions budgétaires tous azimuts était à la fois aberrant sur le plan
économique, suicidaire sur le plan social, et contre-productif quant au positionnement de l'Europe
dans le monde.
Il semblerait que M. Hollande et ses conseillers soient plus réalistes que ceux ayant dirigé la France
ces cinq dernières années ; et je ne parle pas là en termes de droite ni de gauche, je parle en tant
qu'économiste, consommateur, petit entrepreneur, français moyen, bref en tant que personne
essayant de réfléchir positivement à l'avenir d'un pays auquel elle est viscéralement attachée.
Comme le nouveau gouvernement français met en avant une composante « croissance » ou
« relance » pour le continent européen, nous nous permettons de remettre sur table une idée par
nous déjà exprimée antérieurement dans plusieurs articles de « La Tribune ». Afin que la croissance
reparte, il est nécessaire de « déboucher la pomme de l'arrosoir », c'est-à-dire de donner en direct
de l'argent aux agents économiques (ménages et entreprises) pour qu'ils consomment et qu'ils
investissent, car le système bancaire a cessé aujourd'hui, pour diverses raisons, de jouer son rôle de
financement de l'économie.
Concrètement -ainsi que nous l'avons démontré dans des travaux de recherche antérieurs- il existe
une proximité de valeur absolue entre le PIB annuel et la masse monétaire M3 d'un pays ; il suffirait
ainsi pour la France d'injecter dans l'économie 5% de masse monétaire en plus, soit environ 100
milliards d'euros, pour voir le PIB augmenter de 5% en l'espace d'une année. Cette injection de
liquidités, sous forme de subventions non remboursables, se ferait pour moitié vers les ménages et
pour moitié vers les entreprises (soit de l'ordre de 3 000 euros par foyer fiscal et de 20 000 euros
pour chaque PME) .
Une telle distribution d'argent serait procuré gratuitement par la Banque Centrale Européenne, à qui
il ne coûte rien d'émettre 100 milliards pour l'économie française, sachant qu'en début d'année 2012
elle vient d'allouer sans condition 1 000 milliards d'euros au secteur bancaire européen, lequel s'est
d'ailleurs empressé de replacer la quasi-totalité de cet argent auprès de ... la même BCE, le stérilisant
ainsi pour l'économie réelle.
En pratique, la Banque de France serait le relais de la BCE pour attribuer cet argent aux ménages et
aux PME, via le secteur bancaire national (chaque destinataire devant fournir en temps et en heure,
via sa banque, ses références bancaires à la Banque de France, pour pouvoir toucher ensuite
immédiatement sa subvention). Ainsi, à l'image d'une pompe de jardin que l'on amorce en y versant
un seau d'eau par le haut, de manière à procurer dans la foulée un flux continu de liquide, cette
injection d'argent permettrait de faire repartir facilement et sans délai une économie européenne
aujourd'hui obérée par la morosité sociale et par la crise financière des pays de l'Europe du Sud.
Quant au risque d'inflation qu'une telle démarche risquerait de provoquer, il est nul ! Avec des mégadevises comme l'euro ou le dollar, avec le changement de comportement des consommateurs tout
comme celui des producteurs, l'inflation a aujourd'hui définitivement disparu de notre Continent, et
ce ne sont sûrement pas quelques dizaines ou centaines de milliards d'euros fournies gratuitement
par la BCE à l'économie européenne qui vont être capables de la réactiver !
Mais pour que la Grèce, au bord de la faillite, n’entraîne pas d’autres pays fragiles de la zone
euro, arrimés les uns aux autres, il faut agir.
Coulera, coulera pas. La maison de l’euro prend l’eau. Mais pour que la Grèce, au bord de la
faillite, n’entraîne pas d’autres pays fragiles de la zone euro, arrimés les uns aux autres, il
faut agir. C’est pour cela que les dirigeants européens qui barrent le même navire
monétaire, se réunissent d’urgence aujourd’hui. Trois solutions se présentent pour éviter le
naufrage.
Quels sont les trois défis majeurs que doit relever l’Union monétaire européenne?
- S’entendre sur un plan de sauvetage de la Grèce. Les 110 milliards accordés par les Etats
européens et le FMI en mai dernier ne suffisent pas. Il en faut encore au moins autant
pouréviter au pays le défaut de paiement, même partiel.
- S’assurer que les pays les plus fragiles, que sont l’Irlande et le Portugal, voire l’Italie et la
Belgique qui risquent d’être bientôt dans le collimateur des marchés financiers, tiennent
leurs engagements budgétaires et financiers. Dans le cas contraire, le signal donné serait
désastreux et l’effet domino serait quasi inéluctable.
- Mettre en place une gouvernance économique crédible. Le but : parler d’une seule voix,
éviter la cacophonie actuelle qui affole les marchés et amplifie les problèmes actuels.
Quelles sont les solutions qui s’offrent à la zone euro pour relever ces défis?
Scénario le plus probable: le rachat de la dette grecque
- Le rachat d’une partie de la dette grecque. Nonante et une banques européennes
détiennent 194 milliards d’euros des dettes d’Etat cumulées par la Grèce, l’Irlande et le
Portugal. Ces banques devraient alors accepter de revendre à perte leurs titres grecs venant
bientôt à échéance. Elles assumeraient ainsi environ 20 milliards de perte. Mais ce serait un
moindre mal, au vu des pertes colossales qu’elles pourraient subir si le pays présentait un
défaut de paiement, entraînant les autres Etats fragilisés par leur surendettement. Ce rachat
pourrait être effectué grâce au Fonds de secours européen, l’EFSF.
Deuxième scénario : l’introduction d’une taxe bancaire
- Ce scénario pose le problème du financement des banques grecques, qui détiennent 11 %
de la dette du pays et qui peineront encore davantage à financer des entreprises grecques
déjà exsangues. D’où l’idée d’un autre scénario : celui d’introduire une taxe bancaire
spéciale. Cela pourrait permettre de lever quelque 50 milliards d’euros. Ce qui soulagerait à
la fois les marchés et l’opinion publique.
Troisième scénario : la mutualisation de la dette grecque
- Créer des euro-obligations permettrait de mutualiser partiellement la dette et par voie de
conséquence, de réduire les taux d’intérêt. Donc d’alléger la dette grecque. Le patron du
groupe libéral au Parlement européen, l’ex-premier ministre Guy Verhofstadt, le réclame à
cor et à cri : « Nous devons lancer aussi rapidement que possible un marché d’euroobligations qui imposera une discipline plus stricte et une solidarité plus forte ».
Mais pourquoi les dirigeants européens ne tombent-ils pas d’accord?
Cette nuit, les négociations entre la chancelière allemande et le président français Nicolas
Sarkozy, épaulés par le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet, ont
duré jusqu’à 4 heures du matin. Ce qui donne une idée de la difficulté des poids lourds de
l’économie européenne à parvenir à un accord. Si «une position commune» (dont on ne sait
pas grand chose pour l'heure), on ne peut néanmoins pas parler d’accord formel. D’où
l’attente frénétique des marchés sur les résultats du sommet de cette après-midi à Bruxelles.
Le point d’achoppement: le canal de paiement pour sauver la Grèce
Angela Merkel tient tête. Pour elle, il est incontournable que le secteur privé participe au
sauvetage de la Grèce. Son but : protéger le contribuable allemand. La chancelière veut que
les banques participent au moins à hauteur de 30 milliards au deuxième volet du sauvetage
de la Grèce qui devra en compter quelque 115.
En face de la chancelière, plusieurs pays sont hostiles à une telle solution, dont la France. Car
l’implication des banques, d’assurances ou de fonds de placement qui détiennent des
obligations grecques pourrait donner un mauvais signal aux marchés, dont l’humeur,
maussade ou excellente, ont une fâcheuse tendance à faire la pluie et le beau temps sur la
zone euro.
Conclusion : (Mickaël) :
Bibliographie :
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L’analyse de la crise du XXIème siècle (Dockès Pierre) → Ce livre nous a permis
de mieux comprendre le concept de crise et comment celle de 2008 s’est mise en place dans
le monde.
Cycles et fluctuations économiques ABRAHAM-FROIS Gilbert.
Sortie de crise, stagnation ou rechute Dockès Pierre.
De la crise Fragmentée à la crise célébrée ZANCARINI-FOURNEL Michelle.
 " La crise de la dette souveraine" rédigé par sylvie matherat,laurent

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clert,phillipe mongars
"comprendre la dette" de raphael didier editions ellipse
" tous ruiné dans 10 ans? dette publique la derniere chance" jackes attali
« les economistes atterés 20 ans d'aveuglement l'eaurope au bord du
gouffre »
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