CGT34 quatre questions à

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ACTION CGT 34 quatre questions à...
février 2015
Philippe Menut , réalisateur de La tourmente Grecque,
documentaire de 75 minutes
Qu’est-ce qui t’as amené à réaliser ce film ?
PM : j’étais dès le départ d’abord révolté parce que le peuple Grecs est souvent présenté comme le
responsable de la situation dont il est la victime. Depuis le début de la crise, le chômage est passé de
10 à 28% et la dette a grimpé de 50 % ! Mais à qui profite cette crise ? Le film démontre notamment
que 245 milliards ont été versés dans un soi-disant plan européen de sauvetage dont les Grecs et
l’économie réelle grecque n’ont pas vu la couleur. Ces sommes énormes vont directement dans la
poche des créanciers de la dette publique grecque, des fonds d’investissement, des banques d’affaire
qui ont prêté à des taux dépassant parfois 20%. Ce tour de passe-passe est en conformité avec les
traités de Maastricht et Lisbonne et il est garanti… par les contribuables européens.
Dans ton film, on voit des salariés grecs se battre et l’émergence d’une véritable alternative à
gauche.
PM : En Grèce, le parti Syriza, qui est clairement anti austérité et remet en cause la légitimité de la
dette publique, se retrouve nettement en tête avec plus de 28% des intentions de vote. Le PS grec,
"le PASOK", qui s’est allié au parti conservateur, "la Nouvelle Démocratie", pour appliquer l’austérité,
a plongé à 5%. Il recueillait 44% en 2009 ! Mais être le premier parti de Grèce ne suffira pas à Syriza
pour gouverner et pouvoir appliquer sa politique sans renoncements.
Tu abordes vers la fin de ton film la situation économique française.
PM : Les économistes grecs s’étonnent d’un "paradoxe" français. La crise de la dette touche de
nombreux pays européens. Toute la zone euro est concernée par la situation de la Grèce. La France,
dont la dette est énorme (2000 milliards d’euro) pourrait jouer un rôle déterminant en Europe si elle
se désolidarisait de la politique imposée par les conservateurs allemands.
En quoi les salariés européens sont-ils concernés ?
PM : La Grèce est un laboratoire pour tester sur un petit pays (11 millions d’habitants) une politique
effroyable au nom d’une dette artificiellement gonflée. Les Grecs montrent la voie de la résistance.
Le temps est venu d’une solidarité internationale.
Où peut-on voir ton film ?
PM : Il a été déjà programmé à Montpellier, Paris, Grenoble, Marseille, Toulouse. Dans le
département, il passera bientôt à Béziers, puis à Mèze et au Diago à nouveau à Montpellier. On peut
aussi nous contacter pour organiser d’autres projections et débats. Contact et bande annonce :
www.latourmentegrecque.org
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