LA DYSPRAXIE
Le handicap discret ou le syndrome de l'enfant maladroit, la dyspraxie affecte
chaque enfant de manière différente, selon qu'il ait des troubles associés (langage
oral, hyperactivité...) Cependant voici les manifestations les plus courantes :
L'enfant conçoit bien les gestes mais n'arrive pas à les organiser ni à les réaliser de façon
harmonieuse, il montre une grande maladresse et toutes ses réalisations motrices ou
graphiques sont médiocres, informes, brouillonnes.
Du fait d'une atypie du développement neurologique, l'enfant est anormalement maladroit
:
- soit globalement (course, saut, sport ....) = TAC : trouble de l'acquisition de la
coordination. Le déficit essentiel se situe au niveau du mouvement.
- soit spécifiquement pour certains gestes précis = dyspraxie, en particulier le graphisme
(d’où les problèmes scolaires importants), le découpage, collage, habillage..... Dans ce
cas, le trouble du geste s'accompagne souvent d'une dyscalculie spatiale.
Ces gestes sont ceux qui nécessitent un enseignement explicite, un apprentissage à partir
d'essais, d'erreurs ; après un entraînement la praxie devrait être construite.
Un enfant dyspraxique n'arrivera pas à inscrire cérébralement certaines praxies
correspondant à certains gestes spécifiques en dépit d'un apprentissage habituel. Ses
gestes resteront malhabiles, fluctuants voire ratés et en plus réalisés sous un contrôle
attentionnel qui entraîne une grande fatigue.
Qu'est ce qu'un enfant dyspraxique ?
il est maladroit : tout ce qu'il touche : se renverse, se casse, tombe, se déchire
il a besoin d'aide pour s'habiller, pour se laver, s'essuyer...
il mange lentement, « salement », il n'arrive pas à couper sa viande, ni à éplucher les
fruits
il a du mal à retrouver ses affaires, à ranger, à s'organiser, il oublie son cartable.....
il n'aime pas jouer aux legos, aux puzzles, au mécano et à tous les jeux de constructions, il
a du mal à apprendre et à suivre les règles des jeux (il en invente d'autres...)
il a beaucoup de mal à écrire (dysgraphie) ses dessins sont pauvres, souvent qualifiés
d'immatures; Il progresse avec le temps mais de façon insuffisante, et ne peut suivre « en
écriture » à l'école
il ne peut réaliser les figures attendues en fonction de son âge
il préfère écrire en lettres bâtons (mais ne peut tracer les obliques)
il n'accède que très difficilement à l'écriture cursive ou liée
il est lent, malhabile, le résultat de son travail est peu lisible, grossier, sale, brouillon,
chiffonné
il a du mal à se servir d'une règle, d'un compas, d'une gomme, d'une paire de ciseaux
il est facilement distrait et a du mal à se concentrer en classe, il oublie les instructions et
les consignes
il a du mal à envoyer et à attraper un ballon, il lui est difficile de pédaler, il préfère
pousser avec les pieds, et ne peut faire de vélo sans stabilisateurs
il a des problèmes de tonus musculaire, ex : il a du mal à fermer les portes...
Troubles dus au TAC (Trouble de l’acquisition de la coordination) :
il court de façon désordonnée, n'arrive pas à coordonner les bras et jambes quand il nage,
il a parfois du mal à marcher surtout en terrain accidenté (forêt, montagne, sable...)
il se cogne souvent, se prend les pieds dans les obstacles, tombe et a souvent des «bleus »,
il descend les escaliers avec difficultés,
il saute difficilement, a du mal à s'équilibrer sur un pied : il n'arrive pas à sauter à cloche pied,
Mais :
c'est un enfant vif, intelligent, beau parleur, il aime participer aux conversations des grands
(quand il n'y a pas de dyspraxie bucco-faciale associée)
il adore les récits et histoires, invente des jeux de rôle élaborés, il connaît beaucoup de choses et
a une culture générale étendue (il pose sans cesse des questions),
La dyspraxie affecte chaque enfant différemment. De ce fait tous les enfants sont
uniques et n'éprouvent pas les même difficultés, de plus avec les rééducations et avec le
temps leur performances s'améliorent : certains arrivent à écrire, ils s'habillent de plus en plus
facilement.
Certains n'ont aucun problème de "motricité globale", font du sport (ski, vélo..) mais
auront plus de problèmes au niveau de la "motricité fine" ou au niveau des stratégies
visuelles.
Certains auront des troubles au niveau de la bouche (oro-bucco-facial) : souffler,
siffler, mâcher, déglutir, articuler, Il peut continuer à baver.
ll peut avoir des problèmes au niveau du langage oral (= dyspraxie de la parole) : il parle
tard, il prononce ou articule mal, on le comprend difficilement... L'enfant parle mal car il a
des difficultés à planifier, automatiser les séquences de gestes phonatoires.
Précisions médicales
Les gestes sont lents et maladroits, car les dyspraxies sont des anomalies de la
planification et de l'automatisation des gestes volontaires...
Pour pouvoir réaliser un geste, nous devons gérer la coordination de plusieurs facteurs
: posture, modulation de la contraction et de la décontraction des muscles concernés,
contrôle de la directionnalité, de l'amplitude, de la force ...
Ex : Quand vous prenez une bouteille d'eau, vous voyez qu'elle est plus ou moins pleine,
vous allez automatiquement ajuster votre geste pour la soulever en fonction de sa masse,
puis pour verser vous allez aussi prendre en compte la hauteur du verre, sa position : sur une
table ou dans la main de quelqu'un (c'est d'ailleurs plus difficile si c'est quelqu'un qui tient le
verre)
La gestion de la coordination de tous ces aspects temporels et spatiaux est
normalement automatisée, chaque geste appris (après avoir expérimenté) fait l'objet d'une
inscription cérébrale : engrammation sorte de « carte toute prête » qu'il suffit d'activer
(en évoquant le geste à faire) pour que l'ensemble des composantes du geste soit réalisé
de façon coordonnée, automatique et harmonieuse.
il a une excellente mémoire, apprend avec plaisir et efficacité.
Ex : j’ai observé la façon dont mon bébé vers un an apprenait à se servir d'une cuillère, au
début elle n'arrivait pas à remplir la cuillère, le contenu tombait, il fallait que la cuillère soit
bien tournée, ensuite il fallait qu'elle contrôle son geste pour porter la cuillère à la bouche....
maintenant à 16 mois, elle utilise la cuillère avec beaucoup de précision, de dextérité et
d'aisance, alors que son grand frère de 7 ans doit en permanence se concentrer pour
simplement manger.
Est-ce que vous devez réfléchir pour vous coiffer, écrire, conduire, jouer au tennis, faire du ski
?
Vous l'avez fait au début lors de l'apprentissage mais plus maintenant.
Un enfant dyspraxique n'arrive jamais à automatiser ses gestes, et doit alors
exécuter une succession de mouvements séquentiels tout en exerçant un contrôle
volontaire extrêmement coûteux sur le plan attentionnel. Ce qui entraîne chez lui une
fatigue anormale, souvent méconnue.
Il va parfois réussir à réaliser un geste mais cela ne sera qu'occasionnel et exceptionnel.
Ce qui peut faire croire que l'enfant fait exprès, qu'il s'oppose et il a droit à la phrase : « Tu
vois quand tu veux, tu peux ».
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