CENATH O– Daniel Kieffer

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C E N A T H O – Daniel Kieffer
PLAN ET SUPPORT
UV 404 C
Outils pratiques en TCC, psychologie positive et mindfulness
Objectifs professionnels
- Connaître et comprendre les principales approches modernes en psychothérapie :
humanisme, comportementalisme, cognitivisme, mindfulness et psychologie
positive ;
- En connaître pour chacune les meilleures indications, les limites et les outils
principaux ;
- Pour chaque approche, savoir utiliser une ou deux techniques simples, efficaces et
d’application pratique, dans le cadre d’une relation d’aide hors d’un cadre
psychothérapeutique.
- En tant que futur thérapeute, connaître les outils qu’il peut s’appliquer à lui-même
pour optimiser sa dimension professionnelle.
Plan du cours
1- Historique générale
2- Thérapie comportementale : présentation, indications, limites
et outils principaux.
3- Thérapie cognitive : présentation, indications, limites et outils
principaux.
4- Thérapies basées sur la pleine conscience : présentation,
indications, limites et outils principaux.
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5- Approches de psychologie positive : présentation, indications,
limites et outils principaux.
1- Historique et considérations générales
a- L’approche humaniste
Période optimale : Années 1950 - 1980
Abraham Maslow et Carl Rogers
Les trois piliers essentiels de l’approche humaniste sont : La considération,
l’empathie et l’authenticité.
Selon une méta-analyse de 2001 sur 46 études et plus de 3.000 patients, l’empathie
(l’alliance) est le facteur fondamental de réussite d’une thérapie, au-delà des diverses
orientations théoriques.
b- L’approche comportementale
Période optimale : Années 1950 - 1980
B.F. Skinner ; Wolpe
c- L’approche cognitive
Période optimale : Années 1970 – 1990
Albert Ellis et Aaron Beck
d- La vague émotionnelle et l’ascension des neurosciences
Début autour des années 1990
Notions d’entraînement de l’esprit basé sur la neuroplasticité
Thérapie des schémas de Young.
Les approches de pleine conscience
John KabatZinn, SingelSegal
Thérapie dialectique de Linehan
ACT : Acceptance and CommitmentThérapy
e- Le courant de psychologie positive
Début aussi autour des années 1990
Martin Seligman ; Csikszentmihalyi
Vulgarisation en France par le Dr. Christophe André.
Résumé : depuis une soixantaine d’années, plusieurs grands courants de
psychothérapie ont vu le jour. Ce cours présentetous ceux qui ont pu établir leur
efficacité clinique dans de multiples domaines de la psychopathologie.
Mots clefs : humanisme, psychothérapie comportementale, psychothérapie
cognitive, pleine conscience, mindfulness, psychologie positive.
2- Thérapie comportementale
Présentation, indications, limites et outils principaux.
a- Présentation
Qu’est-ce qu’une habitude ?
Une situation donnée déclenche chez un individu une réponse automatique, sur les
plans émotionnels, cognitifs et comportementaux.
Cette habitude s’est ancrée selon les lois du conditionnement :
- Parfois Pavlovien, conditionnement quasi automatique.
- Plus souventSkinnérien chez l’homme, fonction des conséquences.
- Et beaucoup aussi par apprentissage social (Bandura).
Pourquoi une habitude que l’on juge néfaste perdure-t-elle ?
-
Elle est ancrée dans des voies neuronales nombreuses, voire redondantes.
Elle déclenche un processus de renforcement.
Soit le comportement induit des conséquences immédiates qui sont jugées
bénéfiques, et on parle de renforcement positif, le plus fréquent.
Soit il permet la suppression d’un affect gênant (renforcement négatif).
Comment faire quand on veut en changer ?
-
Définir l’objectif que l’on poursuit ;
Imaginer la situation et le comportement alternatif choisi ;
S’y entraîner progressivement dans la réalité.
d- Outils principaux
La relaxation
Selon la loi de l’inhibition réciproque, notre organisme ne peut être à la fois stressé et
relaxé. Ainsi, l’apprentissage de la relaxation va aider à modérer les effets
physiologiques, émotionnels et cognitifs du stress.
La sophro-correction sérielle
Il s’agit d’une technique de visualisation utilisée notamment dans les phobies
simples, et connue dans le monde des TCC (thérapies comportementales et
cognitives) sous le terme de désensibilisation systématique de Wolpe.
Elle se pratique suivant une démarche codifiée :
- Construction d’une hiérarchie des situations anxiogènes de 0 à 10 ;
- Sous relaxation de profondeur légère à modérée,
- Exposition progressive en imagination sur les niveaux 2 à 3 ;
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-
Puis épreuve de réalité, suivi de l’ancrage de la réussite ;
Nouvelle exposition en imagination …
La mise en place d’un comportement alternatif
Utilisé principalement dans le tabagisme, mais aussi dans de nombreux autres
domaines (tics, examens, …)
- Exemple dans le tabagisme : respirer une huile essentielle et/ou attendre 30
secondes une fois que l’envie de fumer survient, …
- Pour les tics : effectuer un autre geste ;
- Lors des examens : pause relaxation avec visualisations, de deux minutes.
Approche sophrologique de sophro correction existentielle.
La correction des biorythmes dans les troubles du sommeil
De très nombreux comportements peuvent être intégrés : regarder la lumière le
matin et faire de grandes respirations ; se coucher et surtout se lever tous les jours à
peu près à la même heure ; ne pas regarder un écran avant de dormir ; ne pas
discuter dans son lit ; Ne pas rester au lit si on n’y dort pas et que cela nous stresse …
L’approche comportementale de la dépression
Il s’agit de proposer des activités minimales (sous objectifs) et de favoriser l’ancrage
de ce que l’on a fait en trois temps (loi de Hebb) : 1- en prendre conscience une fois
l’activité terminée, 2- le soir en remplissant éventuellement un cahier de route, et 3en parler à une autre personne.
La proposition de postures
Se base sur les lois de rétroaction postures – humeur (dos droit, tête droite, sourire)
b- Indications principales de l’approche comportementale
Les phobies simples
Le sevrage tabagique
Les troubles du sommeil
La dépression
Les troubles du comportement alimentaire (TCA)
- Présentation du carnet alimentaire
Les troubles obsessionnels et compulsifs (TOC)
Autres (phobie sociale, impuissance masculine, frigidité)
c- Limites
-
La thérapie néglige les réponses émotionnelles et cognitives.
Elle peut tendre à « normaliser », sans tenir compte du contexte, ce qui était la
critique des psychanalystes envers le « béhaviorisme ».
Elle n'a parfois qu’un effet antisymptomatique : les phobies régressent,
laissant le fond anxieux présent, par exemple l’angoisse de séparation.
Résumé : Notre vie est le résultat des actes que nous posons. La confiance en soi et
l’estime de soi dépendent in fine de notre comportement et de ce que nous faisons.
La relaxation et la visualisation créatrice, aidées par des conseils adaptés, peuvent
faciliter la mise en place de comportements alternatifs dans des situations bloquées
par des habitudes ancrées, telles que le tabagisme, les troubles du sommeil, certaines
peurs et phobies, la dépression et les troubles du comportement alimentaire.
La concrétisation dans la réalité sera le deuxième pas indispensable au changement
qui, selon la loi de Hebb de répétition, se transformera en une nouvelle habitude.
Mots clefs : conditionnement pavlovien ; conditionnement skinnérien ;
apprentissage social ; relaxation ; principe d’inhibition réciproque ; désensibilisation
systématique de Wolpe ; loi de Hebbe ; carnet alimentaire.
AFTCC : Association française de thérapie comportementale et cognitive
3- Thérapie cognitive
Présentation, indications, limites et outils principaux.
a- Présentation
Quelques notions de neurosciences
-
Notion de plasticité cérébrale : neurogenèse, couloirs de migration, plasticité
synaptique.
Importance de l’entraînement de l’esprit et de l’activité physique.
Les émotions, selon leur intensité, influencent +/- fortement nos pensées
A l’inverse, les pensées peuvent influer sur nos émotions (sérotonine)
Pensées primaires et pensées élaborées, souples, adaptatives
Quelques notions de psychologie
Epictète : « Ce ne sont pas tant les événements qui perturbent l’homme que sa façon
de les considérer ».
- Les pensées automatiques : nos habitudes de pensée
- Les pensées alternatives : de multiples possibilités
- Les schémas cognitifs, qui déterminent notre personnalité (exemples : schéma
perfectionniste, narcissique, battant, dépendant, …)
- La possibilité d’assouplir les schémas
d- Outils principaux
Le tableau à trois colonnes de Beck
- Situation, émotion, pensée automatique
- Permet de développer la conscience et la connaissance de soi, outils fondamentaux
de gestion du stress.
- Dans un 2è temps, on passe au tableau à 4 colonnes.
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La recherche des pensées alternatives
Cf. document
« Vous arrive-t-il de considérer les choses autrement ? », …
La recherche s’effectue sur un mode dit « Socratique », de décentration dans le
temps ; dans l’espace ; avec une autre humeur ; dans la vision d’une autre personne.
Une fois la pensée choisie, si on y adhère un minimum, on peut la renforcer en
s’attachant à considérer l’émotion qui y est attachée.
En cas de difficultés, c’est à ce moment-là que l’on peut repérer les schémas sousjacents qui freinent.
La gestion cognitive du stress
Il s’agit de choisir une pensée que l’on pourra se dire en cas de stress, par exemple :
« Une chose à la fois », « Il n’y a pas de danger », « Je surfe sur ma colère », « Ce bon
stress me dynamise », …
L’assouplissement des schémas.
Ce travail profond et souvent difficile se conduit en plusieurs temps :
- Après avoir repéré le schéma et l’avoir traduit en phrase (« Il faut tout faire
parfaitement » ; « Il faut faire attention à être agréable avec tout le monde » ;
« Pour réussir, il faut s’activer tout le temps » ; etc.)
- On détermine tout d’abord une phrase qui assouplit notre vision de la vie
(« On ne peut toujours tout faire parfaitement » ; « On ne peut pas plaire à
tout le monde » ; « Des moments de repos peuvent me faire du bien » …
- Une fois la phrase choisie, on va pouvoir l’ancrer en sophro respiration
synchronique, en la prononçant sur chaque respiration, comme un mantra,
donc une minute 2 à 3 fois par jour, et suffisamment longtemps ;
- Puis on s’exerce à ressentir cette phrase dans les situations de la vie
quotidienne qui activent le schéma.
Approches de thérapie ACT : Défusionner de ses pensées
- « Les pensées ne sont pas des faits ». Ce sont des événements dans l’esprit.
- Notion de défusion : apprendre à moins adhérer à ses pensées.
- Repérer les pensées utiles et inutiles (« Mince, c’est difficile, voyons voir » versus
« Je suis nul », « Je n’y arriverai pas »)
b- Indications principales
-
La gestion du stress (de toute nature) ;
L’assouplissement du caractère excessif de certaines caractéristiques de la
personnalité (limitant donc les scénarios de vie répétitifs) ;
La dépression ;
-
Les difficultés de communication, en association à l’acquisition
comportementale de capacités relationnelles.
c- Limites
-
-
L’assouplissement des pensées automatiques ou des schémas, réalisé « à
froid » en entretien, ne s’ancre pas facilement dans les conditions « chaudes »
de la vie quotidienne.
L’émotion est plus déterminante dans la formation des pensées que les
pensées dans la vivance des émotions, d’autant plus que l’on est impulsif,
voire borderline).
Notions des rechutes du trouble dépressif : 30% de risques après un premier épisode
(majeur), 60% après un 2è et 90% après un 3è.
Notion de risque de chronicisation : un trouble à savoir repérer et évaluer.
La thérapie cognitive, reconnue comme la plus efficace avec la thérapie
interpersonnelle et la gestalt thérapie, réduit seulement de 30% le risque de
rechutes.(La méditation dans le protocole MBCT fera 20% de mieux).
Résumé : Le degré de stress que nous vivons dépend de notre façon de considérer
les événements qui nous arrivent, et cette façon dépend de notre personnalité,
caractérisée (entre autre) par des schémas cognitifs.
La thérapie cognitive appuie son modèle explicatif sur des données de neuroscience
et de psychologie moderne qui ont permisd’élaborer une intervention structurée.
Celle-ci a principalement prouvé son efficacité dans la gestion du stress, la dépression
et l’assouplissement des troubles de la personnalité.
Mots clefs : Neuroplasticité ; distorsions cognitives ; schémas cognitifs ; scénarios de
vie ; questionnement socratique ; dépression ; thérapie ACT.
4- Thérapies basées sur la pleine conscience
Présentation, indications, limites et outils principaux.
a- Présentation
L’origine historique de l’entraînement à la pleine conscience revient au Bouddha
historique (Sutra sur la pleine conscience de la respiration, Sutra de l’établissement
des quatre attentions, …).
En 1910, le Dr Roger Vittoz, médecin Suisse, avait déjà exploré une méthode basée
sur la réceptivité psychosensorielle proche de la pleine conscience, qui aurait fait dire
à Einstein, qui pratiquait la méthode : « Le Vittoz révolutionnera le monde ».
Toujours en Europe, vers 1963, le Dr A. Caycedo introduit dans la sophrologie le
courant phénoménologique, et propose plusieurs sophronisations dans l’esprit de la
pleine conscience.
Aux Etats Unis, Jon KabatZinn, Professeur et yogathérapeute, élabore dans les
années 1970 un protocole de gestion du stress basé sur la pleine conscience, qui sera
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repris vers 1985 par le psychiatre SingelSegal et ses collaborateurs dans le cadre de la
prévention des rechutes dépressives
Depuis une dizaine d’années, cette pratique revient en France, favorisée par le Dr
Christophe André et son ami bouddhiste Matthieu Ricard.
Définition de la méditation de pleine conscience
« Savoir porter son attention où et quand on le souhaite,
dans un regard bienveillant (libre de jugement) ».
Le mode « faire » et le mode « être » : Méditation # relaxation
Notre esprit fonctionne de deux façons :
Le mode « faire » est notre mode habituel de fonctionnement. Il est dicté par une
évaluation permanente de notre cerveau (effectuée au niveau des amygdales cérébrales)
qui est continuellement en train d’estimer l’écart entre :
- D’une part les choses telles qu’elles sont
- Et d’autre part ce qu’il souhaiterait qu’elles soient.
Cette évaluation nous fait considérer les choses et les événements comme bons ou
mauvais, stressants ou pas. Les gens comme agréables ou désagréables, plus ou moins
gentils ou méchants. Et même nos propres émotions et pensées sont évaluées comme
belles, désirables, ou au contraire mauvaises et indésirables.
Suite à cette évaluation, notre cerveau déclenche un comportement, il nous entraîne à
des actions susceptibles de réduire cet écart.
Certes, cette insatisfaction fondamentale et permanente est le gage de tout progrès
social : on ne peut pas se passer du mode « faire ».
Mais l’excès de ce mode de fonctionnement mène au stress et à toutes ses
conséquences émotionnelles, relationnelles, psychosomatiques et anxio-dépressives.
Le mode « être » consiste à simplement accepter tout ce qui vient, toutes les perceptions
qui peuvent venir à notre conscience. A toutes les accueillir, sans aucune forme de
jugement, et même, dans la mesure du possible, avec bienveillance.
Dans le mode « faire », quand un souci se présente, il est associé à la sensation d’une
« pression » : nous nous sentons obligés de trouver une solution.
Dans le mode « être », on va juste observer le ressenti corporel et émotionnel lié au
souci, son intensité, les diverses pensées associées … on observe, on accueille, sans
juger.
Ce n’est que dans un deuxième temps que l’on va considérer le problème. Cet espace
que nous nous donnons nous permet d’évaluer avec une plus grande distance si nos
idées sont réalistes ou pas, et si l’action prévue est adaptée.
Stress, focalisation et défocalisation
-
Le stress et toutes les émotions qui en découlent (colère, peur, culpabilité,
honte, …) ont comme propriété de focaliser notre attention sur un problème,
pour chercher à le résoudre, à l’éviter, …
En accaparant notre attention, il en augmente l’intensité, comme par exemple sur
une douleur ou une tristesse.
-
La plupart des émotions « positives » vont de pair avec la défocalisation de la
conscience : l’ouverture d’esprit qu’elles permettent favorise notre créativité
et la découverte de nouvelles solutions.
Toute attitude de focalisation, corporelle, sensorielle ou mentale, favorise le stress ;
Toute attitude de défocalisation ouvre l’esprit et rend créatif
Les différents niveaux d’accueil et « d’acceptation »
La méditation nous invite à nous situer le plus possible hors du phénomène de
jugement, qui a tendance à réduire la richesse d’une personne ou d’une situation.
Il s’agit d’accueillir, d’accepter les choses telles qu’elles sont.
Mais ce terme étant souvent mal interprété, il faut bien définir qu’il ne s’agit
nullement de résignation, de passivité ou de fatalisme, ou encore d’idéalisme.
C’est juste se dire « Voilà, on en est là, les choses sont ainsi ; Et maintenant … »
Dans la gestion du stress, cette approche se situe dans la lignée de la philosophie
stoïcienne, en partie résumée par la prière de la sérénité longtemps attribuée à Marc
Aurèle : « Mon Dieu, donne-moi le courage de changer les choses que je peux
changer, la sérénité d’accepter ce que je ne peux changer, et la sagesse d’en
connaître la différence ».
Le programme MBSR
Mindfulness Based stress reduction
Programme en 8 séances de 2 heures + ½ journée, se déroulant sur deux mois.
Association de TCC et de pleine conscience pour la gestion du stress et les troubles
psychosomatiques
Nécessité d’un investissement de 30 à 40 minutes quotidien pendant les 2 mois.
Le programme MBCT
Mindfulness Based cognitive thérapy
Suivant un protocole proche mais contenant plus d’éléments de thérapie positive et
cognitive.
Autres programmes structurés :
- ACT : Acceptance and commitmentthérapy
Thérapie d’acceptation et d’engagement, exploitant de plus les valeurs.
- DBT : Dialetic borderline thérapy
Développée pour les patients borderline hospitalisés et leurs soignants
- MBCA et MBRP
Programme en cours d’évaluation en 10 séances pour les personnes en surpoids et/ou
sujettes aux troubles du comportement alimentaire ; et pour les addictions (MBRP).
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d- Outils principaux
Le « body scan » - refuge
Approche phénoménologique de la conscience corporelle
Technique de rotation de l’attention « dans le corps », jusqu’à la perception du corps
« comme un tout ».
La respiration – ancrage à l’instant
Favorise le passage du mode faire au mode être par le lâcher prise ;
Permet d’ancrer un réflexe de conscience dans la respiration, toujours à notre
disposition, pour amplifier un vécu agréable comme pour gérer un vécu stressant.
La marche zen – ancrage
Proche : la marche phronique
Permet d’ancrer la pleine conscience dans ce activité si fréquente de notre vie
Le « mindfull-yoga – accueil
Permet d’ancrer la pleine conscience dans tous nos mouvement quotidiens ;
Favorise la gestion des affects « négatifs » : la posture mentale prise pour accueillir
les tensions articulaires pourra être reproduite pour les tensions émotionnelles.
Les présences psychosensorielles diverses
Proche : la psychothérapie Vittoz
Permet d’élargir notre conscience sensorielle, mettant les sens en relation les uns
avec les autres, favorisant notre créativité ainsi qu’une vision poétique du monde.
Les trois minutes d’espace de respiration « faire face »
Proche : la sophro correction existentielle
Permet de poser au cœur de la méditation les situations difficiles de la vie, de mieux
les accueillir, afin de trouver des solutions créatives pour mieux y faire face.
b- Indications principales
De l’enrichissement personnel à toute forme de troubles physiologiques et
psychologiques, la méditation revient à ses objectifs originels : « Une voie pour se libérer
de la souffrance ».
De nombreuses études ont évalué les bénéfices de la méditation, du yoga, du qi gong et
du tai-chi) dans de nombreuses situations pathologiques. Quoique certaines aient été
effectuées sur un petit nombre de patients et demandent encore à être confirmées, une
impression d’ensemble fortement positive se dégage de ces recherches préliminaires.
A noter que toutes ces pratiques sont favorables dans la majorité des affections
dermatologiques et dans de nombreuses situations de baisse des défenses immunitaires
(infections ORL à répétition, herpès récidivant, etc.), à tel point que l’évaluation de
l’efficacité d’une pratique peut s’estimer sur l’évaluation sanguine de l’état immunitaire.
Au plan psychosomatique, les recherches ont pu établir que toutes ces pratiques sont
favorables, associés avec certains programmes spécifiques, à une meilleure gestion du
stress, ainsi que dans les troubles du sommeil.
Les études sur la durée de vie notent un accroissement de l’ordre de 7 ans.
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Bénéfices psychosomatiques
Le yoga est bénéfique dans la colopathie fonctionnelle, les pancréatites
chroniques, les lombalgies, l’hypertension artérielle, l’asthme, les troubles
oculaires sur ordinateur, les raideurs musculaires, les dysménorrhées,
Le Taï chi dans la gestion de la douleur, l’hypertension artérielle, l’insuffisance
cardiaque, l’asthme, la rééducation des traumatisés crâniens, la polyarthrite
rhumatoïde, l’ostéoporose,
Le QI Gong dans les baisses d’immunité, les allergies cutanées, le diabète,
certaines névralgies, la fibromyalgie, les chutes de tension, certains rhumatismes
inflammatoires,
La gratitude dans la cohérence cardiaque et la prévention des rechutes en post
infarctus,
Le programme MBSR dans le psoriasis, l’hypertension artérielle, la gestion de la
douleur, notamment les lombalgies, les céphalées chroniques et la fibromyalgie,
Bénéfices psychothérapeutiques
Le yoga est principalement bénéfique dans l’anxiété et la colère,
Le Taï chi dans la colère, l’estime de soi,
Le QI Gong dans la dépression,
Le programme MBSR dans la gestion du stress, l’alcoolisme, le tabagisme, les
ruminations, et en cours d’étude dans les troubles du comportement alimentaire,
Le programme MBCT dans la prévention des rechutes dépressives, les troubles
anxieux, mais aussi les acouphènes et les ruminations,
La méditation zen pour les personnalités « borderline » (Marsha Lineham),
La méditation Vipassana dans les acouphènes, l’anxiété, la colère, le tabagisme et
la dépendance aux drogues.
c- Limites
Il a été remarqué que l’efficacité de la pratique est totalement proportionnelle au
degré de souffrance et à la motivation. Ainsi, l’efficacité sur la prévention des
rechutes dépressive devient statistiquement objectivable à partir de la 3è rechute.
Ainsi, la première limite est la faiblesse de la motivation.
Dans le même ordre d’idées, l’épuisement physiologique est une limite, ainsi que
bien sûr une dépression en cours.
Par ailleurs, la méditation reconnectant de façon directe avec les perceptions
corporelles, les personnes victimes de phobie intéroceptive et de trouble panique,
ainsi que celles qui ont pu subir des épisodes de dissociation sous forme traumatique
devront être accompagnées de façon individuelle dans un premier temps.
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Résumé : Dans la lignée des grandes philosophies de vie (bouddhisme, stoïcisme), de
nouvelles approches structurées ont vu le jour, dans l’optique de protocoliser
l’entraînement de l’esprit en vue d’une meilleure gestion du stress, des troubles
anxieux, de certaines affections psychosomatiques et de la prévention des rechutes
dépressives.
Dans la dimension du développement personnel, diverses études objectivent un gain
de plusieurs années de vie (5 ?) en bonne santé.
Mots clefs : Pleine conscience ; Mindfulness ; Jon KabatZinn ; Prière de la sérénité ;
Programme MBSR ; Programme MBCT ; Méditation vipassana ; Christophe André ;
ADM : Association pour le développement de la mindfulness
5- Approches de psychologie positive
Présentation, indications, limites et outils principaux.
a- Présentation
Historique
Son origine historique en revient à l’histoire des religions, en en qu’elles prônent le
développement des forces qui « relient » les êtres entre eux (l’amour christique ; la
bienveillance, la compassion et la joie bouddhiste) et les êtres à leur spiritualité
potentielle.
En Europe, la sophrologie a été la première à préconiser le « principe d’action
positive ».
Dans les Années 1980, le courant de la psychologie humaniste (Carl Rogers et
Abraham Maslow), a défini l’être humain comme non seulement le jouet de ses
pulsions internes (courant psychanalytique), ni le résultat des pressions de son
environnement (courant behaviouriste), mais un individu désireux de s’accomplir,
personnellement et dans sa relation à autrui.
Plus récemment, le courant de la psychiatrie a constaté entre 1980 – 1990 l’hyper
focalisation de études sur les faiblesses humaines, délaissant les recherches sur ses
potentialités, ses forces et ses émotions « positives », pour ouvrir de nouvelles voies.
Définition
La psychologie positive permet « d’étudier et de développer les conditions et
processus qui contribuent à l’épanouissement et au fonctionnement optimal des
individus, des groupes et des institutions ».
L’être humain n’a pas une nature fondamentalement mauvaise, ni
fondamentalement bonne : chacun de nous peut faire preuve de bonté ou de
méchanceté, d’altruisme ou d’égoïsme. Il est clairement établi que les motivations
altruistes et coopératives sont au moins aussi importantes que les motivations
égoïstes dans le comportement social. Et probablement plus.
La psychologie positive se décline sur les plans personnels, interpersonnels et
sociaux.
b- Indications principales
Nous avons vu que les émotions « négatives », surgissant en cas de dys-stress,
focalisent notre attention sur quelques éléments d’une situation et limitent nos
comportements à ceux nécessaires à notre survie.
A l’inverse, les émotions « positives » défocalisent notre attention, élargissent notre
façon de penser, ainsi que notre répertoire de comportements.
Les émotions positives ont un impact sur notre santé, notre durée de vie, nos
pensées, nos comportementset nos relations sociales.
Leur développement favorise l’enrichissement personnel, la quête du bonheur et le
degré d’intelligence émotionnelle, directement lié à la réussite sociale.
En-dehors de ce cadre, ses indications principales sont :
- La gestion du stress
- La souffrance liée à la rancune, la jalousie, l’envie, le mécontentement, la
colère, et répondant mal aux autres thérapies
- Sur un plan collectif : l’intelligence émotionnelle en entreprise, la justice
restauratrice, la réconciliation entre les peuples, …
c- Limites
-
L’univers des émotions positives est inaccessible dans certaines périodes
difficiles de la vie (deuil, dépression, choc psychologique, …)
Il ne fait pas toujours « positiver » à tout prix : le stress et le pessimisme
peuvent aussi être utiles. Ainsi par exemple :
. Afin de réduire la déception, on préfère parfois penser qu’on a raté un examen
avant d’en vérifier le résultat ;
. Les optimistes attrapent plus souvent les maladies sexuellement transmissibles.
-
d- Outils principaux :
A- Psychologie positive sur le plan personnel
Un art de vivre avec soi-même
1- Comment savourer les émotions positives ?
Cette capacité est dépendante du niveau de satisfaction, d’optimisme, d’estime de
soi et d’un contrôle interne efficient.
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Les quatre grandes catégories de régulation qui ont prouvé leur efficacité sont :
a- L’expression physique des émotions
Si nous sourions, les autres ont tendance à sourire, à nous aider, à se confier, à nous
trouver sympathique.
De plus, la théorie du feed-back corporel énonce que notre posture corporelle, notre
expression faciale et le timbre de notre voix renseignent notre cerveau et nous font
ressentir plus facilement l’état émotionnel en question.
- Etude sur le fait de visionner un film avec un crayon entre les dents ou les
lèvres.
- Etude sur 10 femmes dépressives résistantes aux traitements
pharmacologiques et psychothérapeutiques : injections de toxine botulique
dans les rides simulant l’expression faciale des émotions négatives : 2 mois
plus tard, 9 participantes sur 10 n’étaient plus déprimées !
b- Le fait « d’être présent »
C’est le résultat de la pratique des méditations de pleine conscience, intégrée par
petites touches dans le vécu de la vie quotidienne, en diminuant la quantité des
pensées automatiques parasites.
Afin de contrer le processus « d’adaptation hédonique » qui a tendance à nous
habituer aux plaisirs, la pratique de la pleine conscience curieuse, « comme si c’était
la première fois », nous permet de réapprendre à apprécier ces moments.
En huit semaines, les participants des programmes de pleine conscience voient une
nette augmentation de leurs émotions positives, corrélée à une plus grande activité
de leur cortex préfrontal gauche, alors que le côté droit, plus sollicité par les
émotions négatives, voit son activité diminuer.
c- Le voyage mental dans le temps
Se rappeler nos souvenirs positifs ou se projeter dans un futur positif est un élément
clé de notre régulation émotionnelle :
- Etablir une liste de souvenirs positifs et s’y replonger deux fois par jour. Notion
fondamentale : plus la visualisation est détaillée et précise, plus le gain
émotionnel positif est grand.
- Imaginer quatre événements positifs qui pourraient arriver le lendemain.
Ces visualisations permettent aussi de vivre plus intensément le présent.
Elles peuvent très bien se pratiquer en couple, sur le rappel d’événements heureux
partagés.
d- Le partage social
Partager les émotions positives est maintenant connu sous le terme de
« capitalisation ».
Plus le nombre de personnes avec qui l’on partage est grand, plus les bénéfices sont
importants, notamment sur notre immunité.
Etude sur le fait de visionner une vidéo humoristique : l’efficacité se révèle quasiment
uniquement en cas de partage.
La qualité d’une relation amoureuse est plus dépendante de la manière avec laquelle
on réagit aux émotions positives de l’autre, qu’aux négatives : si le plaisir est
authentique, la relation se trouve renforcée.
Apprenons donc à accueillir avec enthousiasme les événements positifs qui arrivent
aux autres, afin de rendre tout le monde plus heureux.
Présentation du journal des événements agréables
En précisant bien le ressenti corporel
2- L’optimisme
L’optimisme est une disposition d’esprit qui permet d’effectuer une projection
positive sur les événements de l’avenir. Martin Seligman.
L’optimisme est associé à des façons d’expliquer la vie qui se déclinent en trois
dimensions : externalité (vs internalité), instabilité (vs stabilité) et spécificité (vs
globalité). On cultive l’optimisme par une approche cognitive.
Ainsi, l’explication pessimiste des événements de la vie consiste à :
- S’en imputer la responsabilité (internalité),
- Penser que cet état de fait est durable (stabilité),
- En généraliser les conséquences néfastes (globalité).
Alors que l’explication optimiste consiste à :
- En imputer la responsabilité à des circonstances extérieures (externalité),
- Imaginer que cet état de fait ne va pas durer (instabilité),
- Et percevoir qu’il s’agit d’une situation unique (spécificité).
3- L’eudémonisme et le sens de sa vie
Dès la Grèce antique, les philosophes étaient partagés dans leur conception du
bonheur en trois tendances principales :
- Les hédonistes, épicuriens, qui posaient le plaisir comme but ultime ;
- Les stoïciens (Epicure, Marc Aurèle), qui cherchaient à obtenir le bonheur dans
l’acceptation inconditionnelle de la vie ;
- Les eudémonistes (Socrate, Platon), dont le bonheur était lié à l’activité de
l’âme dirigée par la vertu dans le cadre d’une existence accomplie.
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Agir en fonction du sens que l’on donne à sa vie est une composante fondamentale
de l’équilibre psychologique, de la santé mentale et de la santé physique, comme par
exemple un moindre risque de récidive en post infarctus.
Les trois composantes fondamentales du sens de la vie sont :
a- Les relations humaines et affectives
On donne du sens à sa vie à travers son engagement dans l’amour avec quelqu’un, les
amitiés que nous entretenons et la générativité, qui concerne l’implication des
adultes pour le bien-être de la génération suivante, ainsi que la transmission d’un
héritage moral, cela se retrouvant principalement dans les relations parents-enfants
et dans l’enseignement.
b- Les valeurs et convictions personnelles
Elles sont très diverses, et s’appuient essentiellement sur la religion, la spiritualité, la
philosophie, les arts, l’équilibre psychologique et social, …
De là découlent des engagements divers, qui peuvent être sociaux, associatifs,
politiques, etc.L’être humain est ainsi habité d’un besoin de sens.
Quand celui-ci est absent, il risque de souffrir d’une frustration existentielle, le
sentiment d’absence de sens de sa propre existence.
Une approche de sophrologie (RD3) permet de travailler cette dimension.
c- L’action
La vie a un sens quand notre travail est générateur de moments de « flux »,
d’expérience optimale (flow) dont les caractéristiques sont les suivantes :
- La tâche entreprise est réalisable, mais constitue un défi ;
- L’activité enrichit en elle-même l’individu ;
- Celui-ci est très concentré sur ce qu’il fait ;
- L’activité fournit des rétroactions positives immédiates ;
- L’engagement fait disparaître toute distraction, notamment toute
préoccupation de soi ;
- De fait, la perception du temps qui passe est souvent altérée ;
- L’individu vit un sentiment heureux de maîtriser la situation, même
dangereuse ;
- Le sens de sa vie se trouve renforcé à la suite de chaque expérience ;
Contrairement à une idée généralement admise, les études ont prouvé que l’état de
flux est beaucoup plus souvent présent et intense dans le travail que dans les loisirs.
A la retraite, la durée de vie est totalement en relation avec une vie sociale active
génératrice de moments de « flux ».
4- Autres composantes de psychologie positive personnelle
- L’espoir
L’espoir est en fait le processus fondamental à la base de tout changement
psychologique : « Je peux le faire ».
On travaille l’espoir selon une approche cognitive, en développant en même temps
l’amour de soi : « Je suis conscient de mes qualités », …
- L’auto-compassion
Cette qualité se développe de façon optimale par la pratique de la méditation.
Elle est très utile à favoriser chez les personnes souffrant d’un manque d’estime de
soi et chez les tempéraments perfectionnistes.
- La créativité
Elle nécessite de nombreuses qualités, et notamment la curiosité, le fait de voir les
évènements « comme si c’était la première fois », se laisser surprendre, faire des
liens entre les choses, entre les perceptions, et cultiver l’expérience optimale le plus
souvent possible. La méditation est la pratique de choix.
- La spiritualité
B- Psychologie positive interpersonnelle :
Un art de vivre avec autrui
1- L’impact du soutien social sur la santé
Diverses études statistiques ont établi que la morbidité et la mortalité dépendent en
partie de l’étendue des contacts sociaux et du soutien ressenti par l’individu qui en
bénéficie.
Utilité, par exemple, de la tenue d’un journal des compliments
Concernant la capacité à donner de l’amour (relations romantiques, amour filial,
paternel, maternel, activités sociales, religieuses ou associatives), le surcroit de
mortalité varie de 2 à 3 entre les personnes les moins investies et celles les plus
investies dans ces activités à tonalité positives.
Ces tendances se vérifient même pour des populations ayant des taux de tabac,
alcool, diabète, hypertension, cholestérol et activité physique comparables.
Les plus efficaces au plan de la santé se révèlent être les activités caritatives et
philanthropiques (amour de l’homme en général).
Il faut inclure dans ce cadre les effets bénéfiques des animaux domestiques :
- Le fait de caresser un chien abaisse la tension artérielle ;
- La présence d’un animal domestique au domicile est associée à de meilleures
chances de survie après un infarctus (parfois X 4 !) ;
2- Les trois composantes de l’empathie
Selon Carl Rogers, il s’agit « d’un processus d’entrée dans le monde perceptif
d’autrui, qui permet de devenir sensible à tous les mouvements des affects qui se
produisent en lui ».
L’empathie se manifeste sous trois formes :
- L’empathie de pensée, communauté de représentations à la base de
l’intersubjectivité, fondée sur la communication verbale et informative.
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-
L’empathie d’affects, non verbale, à la base de la contagion émotionnelle C’est
la compassion : résonnance, identification, présence à l’autre, …)
L’empathie d’action, échoïsation mimo-gestuelle à la base de
l’intercorporalité, qui renforce les liens affectifs.
Quand la communication passe bien, on peut ainsi noter une coordination corporelle,
une « danse » interactionnelle. Ces comportements d’accrochage synchronique se
produisent en moyenne 2,5 fois par minute, bien plus que la reformulation
émotionnelle (0,7 fois par minute), et optimisent largement l’interaction et la
compréhension du non-verbal.
N.B. : Il semblerait que l’apprentissage de l’empathie ne puisse se réaliser de façon
purement comportementale, car le processus empathique pourrait être invalidé par
une absence d’authenticité.
3- Psychologie de la gratitude
« Nos sentiments positifs augmentent quand nous considérons leur source comme un
cadeau offert dans l’intention pour nous faire du bien » : Emmons.
La gratitude fonde son essence d’un préalable qui consiste à accepter
l’interdépendance des êtres humains entre eux, ou avec la vie et la nature, ou encore
un être supérieur.
Le fait de ressentir de la gratitude – l’orientation reconnaissante - possède un effet
fortement positif sur le bien-être subjectif et l’équilibre psychologique.
La tenue d’un calendrier de gratitude (noter chaque jour pendant 7 jours, cinq
événements qui suscitaient un sentiment de reconnaissance) augmente le sentiment
de satisfaction dans la vie, le niveau d’optimisme, et diminue la fréquence de divers
troubles physiques.
L’orientation reconnaissante est antidépressive, de par ce traitement de
l’information, mais aussi du fait d’une facilitation et d’une optimisation des échanges
sociaux : le réseau social est plus dense et plus soutenant.
L’orientation reconnaissante constitue aussi une stratégie efficace de coping, d’une
part du fait de cette capacité à percevoir des éléments positifs, et d’autre part du fait
de la richesse du soutien social.
Et enfin, la gratitude protège de la tendance à la comparaison et donc du
mécontentement. On pourrait aussi dire que la tendance au mécontentement
favorise l’ingratitude.
Il a été établi que la gratitude peut être travaillée par une approche cognitivocomportementale en quatre étapes : identification des pensées ingrates, formulation
de pensées de reconnaissance, substitution de ces pensées aux précédentes,
transposition du sentiment en actes.
L’attitude fondamentale consiste à considérer la vie comme un don, et tout autre
bienfait comme un plus.
4- Psychologie du pardon
Le sens du pardon est fidèle à son étymologie : faire don de quelque chose à
quelqu’un. Il s’agit du don que l’on fait de son droit au ressentiment après avoir été
victime d’une offense.
Les points importants du pardon sont :
- Celui qui pardonne a souffert et a un droit moral au ressentiment ;
- Il souhaite dépasser ce ressentiment ;
- Il s’engage dans une réponse de compassion, voire d’affection ;
- Cette réponse n’est dépendante d’aucun obligation morale ou autre.
Le pardon n’est pas l’oubli, qui enfouit l’émotion.
Ce n’est pas non plus la réconciliation, qui nécessite que l’offenseur soit toujours en
vie, se soit amendé et souhaite aussi rencontrer la victime.
La capacité à pardonner plus ou moins facilement vient de :
- Une tendance à ne pas souffrir d’un ressentiment trop intense ni trop durable,
qui est plus ou moins lié à la personnalité et se transmet ;
- La faculté de pouvoir analyser la situation, facteur cognitif ;
- La volonté que l’on peut avoir de pardonner, lié à l’éducation familiale ou
religieuse.
Dans les sociétés traditionnelles, l’offenseur est considéré comme coupé de la société
de par l’offense qu’il a commise. L’objectif est de le réintégrer afin de retrouver la
cohésion antérieure. C’est un comportement de survie du groupe.
Le ressentiment est néfaste pour la santé (HTA, tachycardie, émotions négatives,
dépression, anxiété, faible satisfaction de vie, douleurs physiques telles que
lombalgies, TFI). Le pardon est donc bénéfique pour la santé.
On emprunte souvent la route qui mène au pardon dans l’espoir de l’apaisement du
ressentiment, dans un désir de libération du passé.
Une thérapie par le pardon a été validée, qui se déroule en vingt séances : examen
des mécanismes de défense, expression de la colère, de la honte ou de la culpabilité,
prise de conscience de la quantité d’énergie psychique qui est consacrée au
ressentiment, motivation au changement, engagement à pardonner, redéfinition de
l’identité de l’agresseur, les sentiments d’empathie puis de compassion sont alors
encouragés à se développer et on termine en recadrant ce processus dans le sens que
l’on donne à sa vie.
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C- Psychologie positive,
Instrument de changement social.
1- La motivation humaine pour la justice
La croyance en un monde juste possède des effets adaptatifs et donne un sens à la
vie : le fait de penser qu’on reçoit ce qu’on mérite donne un sentiment de contrôle et
de stabilité psychologique.
Il s’agit en fait d’une illusion positive de la nature humaine car la vision réaliste est
que la société est fondamentalement injuste.
Cette illusion est fortement adaptative car elle augmente la confiance en soi et en les
autres, améliore la gestion du stress, la qualité de la santé mentale positive en
général et protège de différentes psychopathologies.
2- Psychologie des communautés et empowerment.
L’empowerment est l’acquisition du pouvoir d’agir.
Centré sur l’individu, il désigne la manière par laquelle l’individu va accroître ses
habiletés, favorisant la confiance et l’estime de soi, l’initiative et le contrôle.
Centré sur les communautés, c’est un processus promouvant le sentiment d’efficacité
des groupes, favorisant la coopération etla circulation de l’information.
C’est une voie qui met en valeur la responsabilité individuelle, diminuant la
dépendance des individus vis-à-vis de la communauté.
Elle avance de plus en plus dans le domaine de l’organisation de la santé, en
particulier au niveau psychologique. Le développement de l’information médicale
concernant les méthodes alternatives de santé – dont la naturopathie - en fait partie.
3- Le changement social par les médias
La diffusion de feuilletons radios ou télévisuels de longue durée, construits à partir de
la théorie socio cognitive et adaptés à une culture, peut considérablement contribuer
à résoudre des problèmes sociétaux ou mondiaux urgents, tant dans le domaine de la
santé (prévention du sida, alcoolisme), éducatifs (adhésion à l’alphabétisation),
démographique (planification des naissances) ou de la protection de
l’environnement.
4- Les comportements écocitoyens
L’homme présente naturellement plus d’affects positifs quand il regarde un paysage
présentant une grande biodiversité. Il préfère l’esthétique naturelle à celle produite
par l’homme.
Généralement, le comportement écocitoyen est lié à un sens prononcé des valeurs, la
perception du sens de sa vie et une bonne dose d’optimisme et d’espoir.
5- La justice restauratrice
Dans divers pays du monde se développe un système de justice nouveau, du fait de
l’insatisfaction lié au système de justice traditionnel, de la déception des victimes, de
l’échec des politiques de répression, de la longueur et du coût du système judiciaire
et de l’engorgement des tribunaux.
La justice restauratrice nécessite la présence
- De la victime qui accepte d’y participer sans aucune pression,
- De l’agresseur s’il est prêt à reconnaître sa culpabilité,
- D’un médiateur compétent et formé.
La justice restauratrice tire son inspiration de sociétés traditionnelles africaines, de
Nouvelle Zélande et de peuples indiens d’Amérique du nord. Ces sociétés considèrent
que l’agresseur s’est coupé de la société de par ce qu’il a commis.
6- La réconciliation entre ennemis
Cette approche a été reproduite avec succès auprès de milliers de participants au
Burundi depuis 2003 et au Congo depuis 2006, pays de guerres et de génocides.
-------------------------
Résumé : La psychologie positive s’appuie sur l’étude et l’optimisation des forces de
l’être humain. Elle est en cela complémentaire des approches qui visent à soigner
l’origine des psychopathologies : elles peuvent même leur venir en aide.
Le courant est tridimensionnel : personnel, interpersonnel et social.
De la même façon que dans le mindfulness, il s’appuie sur un entraînement régulier.
Mots clefs : Psychologie positive ; Jacques Leconte ; partage social des émotions ;
Optimisme ; Martin Seligman ; Eudémonisme ; Autocompassion ; Christophe
André ;Empathie ; Gratitude ; Robert Emmons ; Thérapie du pardon ; Empowerment ;
Justice restauratrice.
Bibliographie TCC
I-
Le stress
1- Gilles Pentecôte : Sérénité et efficacité. Mieux gérer son stress. Ed Ambre et
Spiralibre. (Manuel + CD).
2- Hans Selye : Le stress de la vie. Ed. Dervy.
L'ouvrage princeps du concepteur de la notion de stress
3- Christophe André &coll : La gestion du stress. Ed. Morisset. 1995
Tout petit ouvrage, mais qui dit l'essentiel.
4- Charly Cungi : Savoir gérer son stress : évaluer son stress, maîtriser ses émotions,
positiver, affronter les difficultés, se construire une philosophie de vie. Ed. Retz 2003.
7- Patrick Légeron : Le stress au travail. Ed. O. Jacob 2003
Ouvrage fondamental pour ce domaine précis
8- Anne-marie et Jean-paul Raymond : Plaisir des sens, du stress à la sophrologie. Ed.
Tchou1998
Une approche sophrologique de la gestion du stress
9- Marc Salomon : Vivre avec son stress. Ed Pasteur. 270 pages. 2006
Excellent ouvrage écrit par un cardiologue, intégrant les apports scientifiques récents sur la
physiologie et l'adaptation au stress.
11/24-UV 404 C
10- Frédéric Chapelle et Benoît Monié. Bon stress, mauvais stress. Ed. Odile Jacob 2007.
Manuel TCC vivant et trés pratique, dans la collection "guide pour s'aider soi-même".
11- J. V. Rillaer : La gestion de soi. Ed. Mardaga, 1992.
On trouvera dans cet excellent ouvrage de gestion du stress et de sa vie, une revue de différentes
études concernant les effets bénéfiques de la relaxation.
12- David Servan Schreiber : Guérir le stress, l'anxiété et la dépression sans médicaments
ni psychanalyse. Ed. Pocket 2005.
Les principaux moyens naturels de gestion du stress.
II-
Pensées et méditation
1- Dr Frédéric Rosenfeld : Méditer, c’est se soigner. Ed. les arènes
Une belle approche : réflexions et études scientifiques diverses sur la méditation et ses
possibilités thérapeutiques.
2- Segal, Williams &Teasdale : La thérapie cognitive basée sur la pleine conscience pour
la dépression. Ed De Boeck 2006.
Ecrit par les psychothérapeutes cognitivistes promoteurs de la méthode MBCT.
Présentation de la méthode, plutôt destiné aux professionnels.
3- Christophe André : Les états d’âme. Ed. Odile Jacob 2009.
Ouvrage de psychologie - philosophie sur les émotions et la pleine conscience. Ecrit avec cœur et
une grande expérience, sa lecture ouvre à de fructueuses méditations …
III-
Pleine conscience
1- John Kabat-Zinn : Où tu vas, tu es. Ed. L’aventure secrète
Ecrit par le promoteur de la méthode MBSR. Un ouvrage simple, fait de courts chapitres avec
quelques suggestions d’exercices. Il est pour certains un livre compagnon.
2- ThichNhatHanh : Le miracle de la pleine conscience. Ed. Pocket
Ecrits par le moine Vietnamien ayant fondé la communauté du village des pruniers.
3- Dr ; R. Vittoz : Traitement des psychonévroses par la rééducation du contrôle cérébral.
Dernière édition : Desclée de Brouwer 1993.
4- R. Bruston : petit manuel de rééducation psychosensorielle en psychothérapie Vittoz.
Ed. Epi 1989.
IV-
Les peurs
1- Gilles Pentecôte : Cultiver la confiance. Manuel + CD. Ed Spiralibre.
2- Christophe André. Ed. Odile Jacob : Psychologie de la peur. 360 pages. 2004
Compréhension neuropsychologique des peurs. Particulièrement utile pour les phobies.
3- Robert Ladouceur & coll. : Arrêtez de vous faire du souci pour tout et pour rien. Ed O.
Jacob. : Approche pratique, comportementale et cognitive. Conseillé.
4- Jean-Luc Emery : Surmontez vos peurs. Vaincre le trouble panique et
l’agoraphobie .Ed. O. Jacob : Approche TCC du trouble panique.
5- Thierry Loussourian : Transformez votre vie par la sophrologie. Ed Dangles 1990
V-
La colère
1- Didier Pleux : Exprimer sa colère, sans perdre le contrôle. Ed. Odile Jacob 2006.
Exemples et exercices à l'appui, ce psychologue clinicien nous aide à nous adapter aux
frustrations afin de mieux penser et nous adapter à la vie.
2- Stéphanie Hahusseau : Tristesse, peur, colère. Agir sur ses émotions. O. Jacob. 2006.
Encore un trés bel ouvrage de synthèse sur les émotions et sur les différentes modalités de prise
en charge, en autonomie ou avec l'aide d'un thérapeute.
3- Jacques Van Rillaer : Les colères. Ed. Bernet-Danilo, 1999
Psychologue en TCC, Van Rillaer résume ici son approche : une grande ouverture d’esprit pour un
ouvrage de faible volume (60 pages), mais très dense.
VI-
La dépression
- Charly Cungi et Note : Faire face à la dépression. Ed. Retz 1999
Ouvrage fondamental, abordable dans la phase de consolidation.
- Blackburn et Jean Cottraux : Thérapie cognitive de la dépression. Ed. Masson 1998
Pour professionnels : façons de découvrir et d'assouplir pensées automatiques et schémas.
- David ServanSchreiber :Guérir. Ed. R. Laffont. 2003.
Revue des méthodes naturelles de santé pour guérir de la dépression
- Rosette Poletti et Barbara Dobbs : Vivre son deuil et croître. Ed. Jouvence 2003
- Les ouvrages d'Elisabeth Kübler-Ross sur l'accompagnement des mourants.
Marc-Louis Bourgeois : Manie et dépression. Comprendre et soigner les troubles bipolaires. O. Jacob.
VII-
Addictions et troubles des conduites alimentaires
- C. Maillard J’arrête. Les méthodes qui font un tabac. Ed. Jouvence 2002
Méfaits de la cigarette et panorama de toutes les techniques de sevrage
- Philippe Zermatti : Maigrir sans régime. 420 pages. Ed. Odile Jacob 2002
Neuro-psycho-biologie de l'alimentation. Détaille très bien la restriction cognitive.
- Michèle Freud : Maigrir et se réconcilier avec soi. 220 pages. Ed. Albin Michel 2003
Une approche intéressante, en partie sophrologique et en partie analytique.
- Gérard Apfeldorfer : Maigrir, c’est dans la tête. 360 pages. Ed. O. Jacob 1997
Psychologie du comportement alimentaire. Cas cliniques commentés. Perception très fine.
- F. de Gravelaine et P. Seuk : Libérez-vous de vos dépendances. Ed. R. Laffont 1995
Nombreux exemples sur tous les types de dépendances, explications et exercices pratiques.
VIIIDivers
1- Ch. André et F. Lelord : L’estime de soi. Ed. O. Jacob 1999
Psychologie, sociologie de l’estime de soi et approches TCC.
2- Ch. André : Imparfait, libre et heureux. Ed. O. Jacob 2008
3- Gilles Pentecôte : Vers un meilleur sommeil. Manuel + 2 CD. Ed. Ambre et Spiralibre.
4- Charles M. Morin : Vaincre les ennemis du sommeil. Ed. de l’homme 1997
Bibliographie de psychologie positive
FirouzehMehran : Psychologie positive et santé. Ed. Masson 2010
Etat actuel des lieux en PP. Excellente synthèse, très complète, outils concrets.
Sous la direction de Jacques Lecomte : Introduction à la psychologie positive.
Ed. Dunod 2010 ; Ouvrage de bon niveau professionnel.
Etat actuel des études sur la PP aux plans individuel, interpersonnel et social.
Christophe André : Vivre heureux. Psychologie du bonheur. Ed O. Jacob 2003
Un livre qui conforte ce que l'on ressent en se basant sur toutes les recherches actuelles. Philosophie,
humour et tendresse. Pour la pensée et pour le cœur.
Mathieu Ricard : Plaidoyer pour le bonheur. Nil éditions 2004.
les approches aussi bien actuelles que traditionnelles et bouddhiste du bonheur.
Christophe André. Imparfaits, libres et heureux. Pratiques de l’estime de soi.
O. Jacob 2006. Ouvrage pratique pour les personnes à faible estime d’elles-mêmes.
Christophe André : Les états d’âmes. Un apprentissage de la sérénité.
Ed O. Jacob 2009. Accueillir ses émotions dans une démarche de pleine conscience.
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Robert Emmons : Merci ! Quand la gratitude change nos vies. Ed. Belfond 2008.
L’état actuel des concepts et des études sur les vertus de la gratitude.
Jean Cottraux : La force avec soi. Pour une psychologie positive. Ed O. Jacob 2008.
Notions et pratiques de psychologie positive pour le développement personnel.
----------------- Un peu moins récents :
M. Csikszentmihalyi : Vivre. La psychologie du bonheur. R. Laffont 2004
Le bonheur dans l'action. Etudes psychologiques sur l'état de flow.
Sa sainteté le dalaï lama et R. Cutler R : L’art du bonheur 1, 2, puis 3, 4 .... Ed. Laffont
1999. La vision bouddhiste du bonheur argumentée par les études de la psychologie moderne.
D. Goleman : L’intelligence émotionnelle, Tomes 1 et 2. R. Laffont 1997 et 1999
L'I.E. en entreprise, par un conseiller en développement personnel.
I. Filliozat : L’intelligence du cœur. Marabout. Une belle façon de parler de l'I.E.
Osho : Le courage. La joie de vivre dangereusement. Ed. Jouvence 2004.
Piero Ferrucci : L’art de la gentillesse. Ou comment se rendre la vie plus facile.
Pocket 2009.
PemaChödrön : Entrer en amitié avec soi-même. Pocket 2000
Tradition bouddhiste : bienveillance, satisfaction, lâcher prise, amitié, refuge, Dharma, …
Dr A. Lowen : La joie retrouvée. Ed. Dangles 1995
Une approche plus spirituelle. La joie du cœur et du corps.
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