Revenons au cas f:U⊆R2→Rmde classe C1. Les dérivées partielles étant des fonctions de
deux variables, on peut considérer leurs dérivées partielles, à nouveau par rapport à xet par rapport
ày, si elles existent. On obtient ainsi les dérivées partielles secondes de f, qui sont au nombre de 3
puisque le théorème de Schwarz stipule que l’ordre dans lequel sont prises les dérivées partielles par
rapport à différentes variables n’importe pas, en clair :
∂2f
∂x∂y =∂
∂x
∂f
∂y =∂
∂y
∂f
∂x =∂2f
∂y∂x .
La fonction fest dite de classe Cksur Usi toutes ses dérivées partielles à l’ordre kexistent et sont
continues. (Question : combien y en a-t-il ?)
Celles d’ordre 2sont particulièrement importantes pour déterminer les extrema des fonctions à
valeurs réelles. Supposons donc f:U⊆R2→Rde classe C2et (x0, y0)∈U. On pose :
p=∂f
∂x (x0, y0), q =∂f
∂y (x0, y0), r =∂2f
∂x2(x0, y0), s =∂2f
∂x∂y (x0, y0), t =∂2f
∂y2(x0, y0)
et on appelle r s
s t la matrice hessienne de f. On dit que fadmet un extremum local en (x0, y0)
appartenant à Usi f(x, y)−f(x0, y0)garde un signe constant au voisinage de (x0, y0). Il s’agit d’un
maximum local si ce signe est négatif, d’un minimum local sinon.
Théorème 2 Pour que fadmette un extremum local en (x0, y0), il est nécessaire que p=q= 0.
Pour que fadmette un extremum local en (x0, y0), il suffit que la condition précédente soit remplie
(on parle alors de point critique) et que s2−rt < 0. Dans ce cas, on aura un minimum local si r > 0,
un maximum local si r < 0.
Noter que r6= 0, et que test du même signe que r, si s2−rt < 0. On peut montrer de plus qu’on
obtient un point col si s2−rt > 0; si s2−rt = 0, on ne peut rien dire. En fait, on a le développement
de Taylor-Young suivant pour fau voisinage du point (x0, y0):
f(x0+h, y0+k) = f(x0, y0)+(ph +qk) + 1
2(rh2+ 2shk +tk2)+(h2+k2)ε(h, k),
où ε(h, k)tend vers 0quand (h, k)tend vers 0. Donc, si p=q= 0,f(x0+h, y0+k)−f(x0, y0)est
pour (h, k)au voisinage de (0,0) de même signe que l’image de (h, k)par la forme quadratique de
matrice la hessienne de f.
Exercice 4
On revient à la fonction hdu premier exercice.
a) Montrer que, pour (x, y)6= (0,0),∂h
∂x (x, y) = ∂h
∂y (x, y)=0si et seulement si x=±y.
b) Montrer que, pour tout (x, y)∈R2,−1
2≤h(x, y)≤1
2; qu’en déduit-on pour les points de
coordonnées (x, ±x)avec x6= 0 ?
c) Calculer les dérivées secondes de hen (x, y)6= (0,0). Quels renseignements donne la matrice
hessienne de haux points de coordonnées (x, ±x)avec x6= 0 ?
2 Intégrales multiples
Maintenant que l’on connaît les fonctions de plusieurs variables, comment les intégrer ? Nous
allons dessiner les contours de la construction de l’intégrale de Riemann de ces fonctions, dont on
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