Diagnostics clinique, urétéroscopique et photodynamique des

Progrès
en
urologie
(2014)
24,
977—986
Disponible
en
ligne
sur
ScienceDirect
www.sciencedirect.com
Diagnostics
clinique,
urétéroscopique
et
photodynamique
des
tumeurs
de
la
voie
excrétrice
urinaire
supérieures
:
état-de-l’art
pour
le
rapport
scientifique
annuel
de
l’Association
franc¸aise
d’urologie
Clinical,
ureteroscopic
and
photodynamic
diagnosis
of
urothelial
carcinomas
of
the
upper
tract:
State-of-the
art
for
the
yearly
scientific
report
of
the
French
national
association
of
urology
L.
Nisona,1,
G.
Bozzinia,1,
M.
Rouprêtb,,
O.
Traxerc,
P.
Colind,e
aService
d’urologie,
hôpital
Claude-Huriez,
université
de
Lille,
CHRU
Lille,
59000
Lille,
France
bService
d’urologie,
hôpital
Pitié-Salpêtrière,
faculté
de
médecine
Pierre-et-Marie-Curie,
université
Paris
6,
83,
boulevard
Hôpital,
AP—HP,
75013
Paris,
France
cService
d’urologie,
hôpital
Tenon,
AP—HP,
université
Pierre-et-Marie-Curie,
université
Paris
6,
75020
Paris,
France
dService
d’urologie,
hôpital
Privé-de-La-Louvière,
Générale-de-Santé,
59037
Lille,
France
eService
d’urologie,
hôpital
de
Seclin,
59113
Seclin,
France
Rec¸u
le
25
juin
2014
;
accepté
le
22
juillet
2014
Disponible
sur
Internet
le
8
septembre
2014
MOTS
CLÉS
(MeSH)
;
Carcinome
urothélial
;
Voie
excrétrice
urinaire
;
Résumé
Objectif.
Proposer
un
état-de-l’art
des
connaissances
concernant
les
modalités
cliniques,
urétéroscopiques
et
photodynamiques
pour
le
diagnostic
des
tumeurs
de
la
voie
excrétrice
supérieure
(TVES).
Matériel
et
méthode.
Une
recherche
bibliographique
a
été
conduite
à
partir
de
la
base
de
données
bibliographiques
Medline
(NLM
outil
Pubmed)
à
partir
des
mots
clés
suivants
:
carcinome
Auteur
correspondant.
Adresse
e-mail
:
(M.
Rouprêt).
1Les
deux
premiers
auteurs
ont
contribué
à
part
égale
à
la
rédaction
de
cet
article.
http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2014.07.012
1166-7087/©
2014
Elsevier
Masson
SAS.
Tous
droits
réservés.
978
L.
Nison
et
al.
Uretère
;
Bassinet
;
Diagnostic
;
Fluorescence
;
Urétéroscopie
;
Technique
photodynamique
;
Biopsie
;
Cytologie
urothélial
;
voie
excrétrice
urinaire
;
uretère
;
bassinet
;
diagnostic
;
fluorescence
;
ureterosco-
pie
;
technique
photodynamique
;
biopsie
;
cytologie.
Résultats.
L’hématurie
macroscopique
et
les
douleurs
lombaires
sont
les
deux
princi-
paux
symptômes
révélateurs
d’une
TVES
en
pratique
clinique
quotidienne.
La
cytologie
urinaire
et
la
cystoscopie
sont
nécessaires
pour
éliminer
une
tumeur
de
la
vessie
conco-
mittante
synchrone.
L’urétéroscopie
souple
a
révolutionné
le
diagnostic
des
TVES
en
permettant
une
exploration
exhaustive
des
voies
excrétrices,
une
visualisation
endosco-
pique
de
la
lésion
et
des
biopsies
pour
déterminer
le
grade.
L’urétéroscopie
souple
doit
être
faite
dans
le
bilan
diagnostique
chaque
fois
qu’un
traitement
conservateur
est
envisagé
par
la
suite.
Les
nouvelles
technologies
d’investigation
comme
la
fluores-
cence,
le
narrow
band
imaging
et
la
tomographie
optique
de
cohérence
(OCT)
±
couplée
à
l’endo-échographie
sont
des
voies
d’exploration
particulièrement
prometteuse
pour
l’avenir.
Conclusion.
Le
bilan
diagnostique
d’une
TVES
ne
doit
pas
faire
oublier
qu’il
s’agit
d’un
car-
cinome
urothélial
et
que
l’arbre
urinaire
doit
être
exploré
dans
son
ensemble
pour
éliminer
une
autre
tumeur.
L’urétéroscopie
souple
a
révolutionné
la
prise
en
charge
diagnostique
de
ces
lésions
et
fait
désormais
partie
du
bilan
initial.
©
2014
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Masson
SAS.
Tous
droits
réservés.
KEYWORDS
(MeSH);
Urothelial
carcinomas;
Upper
urinary
tract;
Ureter;
Renal
pelvis;
Diagnosis;
Fluorescence;
Ureteroscopy;
Photodynamic
technique;
Biopsy;
Cytology
Summary
Purpose.
To
propose
a
state-of-the
art
of
current
knowledge
about
clinical,
ure-
teroscopic
and
photodynamic
for
the
diagnosis
of
the
upper
urinary
tract
cancer
(UTUC).
Material
and
method.
A
systematic
review
of
the
literature
search
was
performed
from
the
database
Medline
(NLM,
Pubmed),
focused
on
the
following
keywords:
urothelial
carcinomas;
upper
urinary
tract;
ureter;
renal
pelvis;
diagnosis;
fluorescence;
ureteroscopy;
photodynamic
technique;
biopsy;
cytology.
Results.
Gross
hematuria
and
flank
pain
are
the
two
main
clinical
symptoms
revealing
a
UTUC
in
daily
clinical
practice.
Urinary
cystoscopy
and
cystoscopy
are
mandatory
to
rule
out
a
concomittant
synchronous
bladder
tumour.
Flexible
ureteroscopy
has
revolutionized
the
management
of
UTUC
by
allowing
a
full
exploration
of
upper
urinary
tract,
an
endoscopi
vizualization
of
the
tumour
and
assessment
of
grade
with
biopsies.
A
flexible
ureteroscopy
is
mandatory
in
diagnostic
evaluation
of
UTUC
as
soon
as
a
conservative
management
is
being
considered.
New
investigation
technologies
such
as
fluorescence,
narrow
band
imaging
and
optical
coherence
tomography
(±
combined
with
ultra
sound),
are
promising
for
a
near
future.
Conclusion.
It
has
to
be
understood
that
the
diagnostic
work-up
of
a
UTUC
has
to
be
exhaustive
and
particularly
the
search
of
another
urothelial
carcinoma
within
the
urinary
tract.
Flexible
ureterosocopy
has
revolutionized
the
diagnosis
and
management
of
UTUC
and
belongs
fully
to
its
initial
evaluation.
©
2014
Elsevier
Masson
SAS.
All
rights
reserved.
Introduction
Les
tumeurs
de
la
voie
excrétrices
supérieure
(TVES)
représentent
5
%
des
cancers
urothéliaux
avec
une
inci-
dence
stable
en
Europe
(1,2
cas
pour
100
000
habitants/an)
[1,2].
Découvertes
essentiellement
au
décours
de
symptômes
cliniques,
les
TVES
sont
majoritairement
de
localisation
pyélo-calicielle
(deux-tiers
des
cas)
et
diagnostiquées
à
un
stade
musculo-invasif
(60
%
des
cas)
[3,4].
Le
but
de
cet
article
était
de
proposer
un
état-de-l’art
des
éléments
cliniques,
urétéroscopiques
et
photodyna-
miques
à
la
disposition
des
urologues
pour
le
diagnostic
des
TVES.
Les
différentes
modalités
diagnostiques
d’imagerie
seront
traités
dans
un
autre
article
au
sein
du
rapport
de
congrès
de
l’AFU.
Matériel
et
méthodes
Une
recherche
bibliographique
exhaustive
à
partir
de
la
base
de
données
PubMed
(http://www.ncbi.nlm.nih.gov/)
a
été
effectuée
entre
janvier
1990
à
avril
2014
en
utili-
sant
les
mots
clés
suivants
(MeSH)
:
urothelial
carcinomas
;
upper
urinary
tract
;
ureter
;
renal
pelvis
;
diagnosis
;
fluo-
rescence
;
ureteroscopy
;
photodynamic
technique
;
biopsy
et
cytology.
Les
articles
ont
été
sélectionnés
en
fonction
de
la
langue
(franc¸ais
et
anglais)
et
de
leur
pertinence.
Seules
Diagnostic
endoscopique
des
TVES
979
des
études
prospectives
et
rétrospectives
ou
des
articles
de
revue
ont
été
sélectionnés
permettant
ainsi
d’exclure
les
cas
cliniques.
Résultats
Présentation
clinique
Hématurie
Une
hématurie
macroscopique
est
le
symptôme
le
plus
fré-
quemment
présent
lors
du
diagnostic
de
TVES
(68
à
82
%
des
cas)
[5—7].
En
revanche,
le
bilan
étiologique
ne
met
en
évidence
une
TVES
que
dans
0,3—5,3
%
des
cas
au
décours
d’une
hématurie
isolée
[8,9].
L’hématurie
peut
être
micro-
ou
macroscopique,
souvent
totale,
parfois
terminale
en
cas
de
tumeur
du
bas
uretère
prolabée
au
méat.
Son
abondance
est
variable,
de
même
que
sa
fréquence
(intermittente,
récurrente,
permanente).
Généralement
indolore,
elle
peut
parfois
être
responsable
de
douleurs
de
type
colique
néphré-
tique
en
cas
de
caillotage
dans
la
VES.
Douleur
La
douleur
des
flancs
et
des
fosses
lombaires
représente
le
second
symptôme
en
termes
de
fréquence
(20
à
30
%
des
cas)
[5,6].
En
cas
de
caillotage
intraluminal,
la
douleur
est
aiguë
ou
peut
se
manifester
par
une
sensation
de
pesanteur
lors
d’une
dilatation
progressive
des
cavités
excrétrices
en
amont
d’une
obstruction
tumorale
[10].
L’extension
locorégionale
de
la
tumeur
provoque
des
dou-
leurs
moins
typiques,
sourdes
constantes
et
mal
localisées.
La
diffusion
métastatique,
notamment
osseuse,
peut
égale-
ment
être
responsable
de
douleurs
variées.
Découverte
fortuite
Le
taux
de
tumeurs
asymptomatiques
varie
de
10
à
16
%
selon
les
séries
[5].
La
découverte
de
TVES
est
volontiers
for-
tuite,
au
décours
d’une
imagerie
abdominale
réalisée
pour
un
autre
motif.
Autres
manifestations
cliniques
Elles
sont
présentes
dans
environ
10
%
des
cas.
Une
masse
palpable
en
fosse
lombaire
peut
correspondre
à
des
tumeurs
pyélo-calicielles
très
évoluées
ou
à
un
rein
hydronéphro-
tique
[11].
La
perception
d’une
masse
lombaire
comme
premier
signe
clinique
est
rare
et
reste
dépendante
du
morphotype
des
patients.
Une
symptomatologie
irritative
ou
infectieuse
peut
également
être
présente
lors
du
dia-
gnostic.
Les
tumeurs
du
bas
uretère
prolabées
au
méat
ou
les
localisations
vésicales
synchrones
(7—17
%
des
cas)
sont
sou-
vent
à
l’origine
d’une
pollakiurie
[5].
La
pyélonéphrite
peut
compliquer
une
dilatation
chronique
des
voies
excrétrices
supérieures
en
amont
d’une
lésion
urétérale.
L’altération
de
l’état
général,
rare,
révèle
volontiers
une
TVES
évoluée
ou
métastatique
[5,10,11].
Surveillance
d’une
tumeur
de
la
vessie
Une
autre
circonstance
de
découverte
fortuite
de
TVES
est
la
surveillance
systématique
en
cas
de
tumeurs
primitive
de
la
vessie
n’infiltrant
pas
le
muscle
(TVNIM).
La
rentabilité
diagnostique
des
uro-scanners
réalisés
à
titre
systématique
en
cas
d’antécédent
de
TVNIM
reste
faible
(0,5
%).
Toutefois,
une
publication
récente
en
souligne
l’intérêt
en
cas
de
signes
cliniques
avec
une
valeur
prédictive
positive
de
63
%
[12,13].
Le
taux
de
récidive
localisée
aux
VES
après
cystecto-
mie
pour
tumeur
de
vessie
infiltrant
le
muscle
(TVIM)
est
faible
(3,75
à
4,82
%
des
cas).
Ces
récidives
sont
souvent
tardives
(3
à
5
ans
en
moyenne
après
le
geste).
Lorsque
les
examens
sont
réalisés
au
cours
de
la
surveillance
d’une
TVIM,
on
découvre
fortuitement
38
%
de
récidives
aux
VES.
Néanmoins,
le
pronostic
péjoratif
d’une
TVES
localement
avancée
ou
métastatique
justifie
la
poursuite
d’une
sur-
veillance
du
haut
appareil
après
cystectomie
totale
[14].
Endoscopie
diagnostique
Cystoscopie
La
cystoscopie
est
recommandée
dans
le
bilan
systématique
de
première
intention
(grade
A,
AFU
et
EAU),
et
permet
d’éliminer
une
localisation
vésicale
synchrone
associée
à
une
cytologie
urinaire
[4,6].
Urétéropyélographie
rétrograde
(UPR)
L’UPR
consiste
en
l’opacification
par
voie
rétrograde
de
la
VES
après
cathétérisme
préalable
de
celle-ci
par
une
sonde
urétérale.
Elle
est
faite
par
l’urologue
lors
de
la
cysto-
scopie
ou
d’une
exploration
en
urétéroscopie.
De
part
son
excellente
résolution
spatiale,
l’UPR
demeure
un
examen
recommandé
par
l’AFU
et
l’EAU
(grade
C)
[4,6].
Réalisée
dans
des
conditions
optimales,
l’UPR
a
une
sensibilité
de
97
%
et
une
spécificité
de
93
%
pour
la
détection
des
TVES
[15].
L’UPR
a
sa
place
dans
un
contexte
d’urgence
ou
lorsqu’une
imagerie
optimale
du
haut
appareil
urinaire
n’a
pas
pu
être
effectuée.
L’urétérorénoscopie
souple
(URSS)
Les
progrès
technologiques
ont
permis
à
l’URSS
de
devenir
un
outil
diagnostique
précieux
pour
l’exploration
des
images
lacunaires
suspectes
visualisées
en
imagerie.
L’URSS
a
également
un
intérêt
dans
le
diagnostic
en
cas
de
cytologies
urinaires
positives
sans
lésions
objectivées
en
cystoscopie
et
imagerie
[16].
Une
URSS
avec
prélèvements
biopsiques
doit
être
systématiquement
discutée
dans
le
bilan
préopératoire
d’une
TVES
selon
les
recommandations
de
l’AFU
et
l’EAU
(grade
C)
[4,6].
En
pratique
courante,
l’URSS
est
notamment
indis-
pensable
lorsqu’il
existe
un
doute
diagnostique
ou
lorsqu’un
traitement
conservateur
est
envisagé.
Elle
permet
d’éliminer
certains
diagnostics
différentiels
notamment
le
polype
fibro-épithélial
des
cavités,
bénin,
dont
l’aspect
en
«
battant
de
cloche
»
est
quasi
pathognomonique
(Fig.
1).
La
question
de
la
nécessité
d’une
URSS
pour
une
lésion
localement
avancée
en
imagerie
avec
cytologie
urinaire
positive
reste
en
débat.
L’intérêt
de
la
preuve
histologique
est
discutable
dans
ce
contexte
car
elle
ne
changera
pas
le
traitement
de
référence
que
constitue
la
NUT
dans
ce
cas
[17].
L’URSS
rend
possible
l’exploration
macroscopique
d’au
moins
95
%
de
l’ensemble
du
haut
appareil
(y
compris
des
calices
inférieurs)
[18].
980
L.
Nison
et
al.
Figure
1.
Diagnostic
différentiel
de
TVES
:
polype
fibro-épithélial
de
l’uretère
avec
aspect
en
bâton
de
cloche
typique
en
urétéro-
scopie.
L’aspect
IRM
de
la
lésion
laissait
supposer
l’existence
d’une
TVES.
L’amélioration
de
la
déflexion
et
de
la
résolution
d’image
des
récents
urétérorénoscopes
souples
numériques
renforce
encore
la
qualité
de
l’exploration
des
voies
excrétrices
supé-
rieures
(Fig.
2).
Le
diagnostic
visuel
est
possible
dans
plus
de
95
%
des
cas,
mais
ne
permet
pas
toujours
une
évaluation
fine
du
grade
tumoral
[6,19].
Grasso
et
al.
ont
décrit
une
technique
«
no
touch
»
commenc¸ant
par
l’inspection
de
l’uretère
jusqu’au
croise-
ment
des
vaisseaux
à
l’aide
d’un
urétéroscope
rigide
afin
de
ne
pas
méconnaitre
une
lésion
plus
distale.
L’URSS
est
ensuite
remonté
sur
un
fil
guide
mis
en
place
sous
contrôle
de
l’urétéroscope
rigide
pour
l’exploration
du
reste
de
la
voie
excrétrice.
Cette
technique
a
été
initialement
décrite
sans
l’utilisation
d’une
gaine
d’accès
[20].
Techniquement,
il
convient
de
travailler
à
basse
pres-
sion
en
flux
continu
permettant
une
bonne
visualisation
des
structures
sans
risque
d’extravasation
[21].
Certains
auteurs
ont
recommandé
l’utilisation
de
gaine
d’accès
urétérales
pour
faciliter
les
aller
et
retour
de
l’endoscope
au
sein
de
voie
excrétrice
et
diminuer
ainsi
Figure
2.
Urétéroscopie
souple
:
comparaison
de
la
qualité
de
la
vision
en
fibre
optique
(en
bas)
et
en
numérique
(en
haut).
le
risque
théorique
d’essaimage
des
prélèvements
biop-
siques
(théorie
du
«
seeding
»)
[21,22].
Ceci
reste
cependant
controversé
compte-tenu
du
risque
potentiel
de
lésion
iatro-
gène
de
l’uretère
lors
de
la
montée
de
la
gaine
(Fig.
3).
Il
faut
idéalement
explorer
la
voie
excrétrice
dans
son
intégra-
lité
et
la
gaine
a
pour
inconvénient
de
masquer
des
zones
une
tumeur
multifocale
aurait
pu
s’implanter
(Fig.
4).
La
sensibilité
de
détection
peut
être
améliorée
par
la
vision
obtenue
en
Narrow
Band
Imaging
(NBI)
ou
à
l’aide
du
photodiagnostic
dynamique
utilisant
l’acide
5-
aminolévulinique
(5-ALA),
notamment
pour
les
lésions
de
petite
taille
et
de
carcinoma
in
situ
(CIS)
[23,24].
Photodiagnostic
dynamique
(PDD)
L’endoscopie
de
fluorescence
ou
PDD
est
une
technique
endoscopique
reposant
sur
la
détection
d’un
gradient
de
fluorescence
entre
les
tissus
sains
et
tumoraux.
Son
principe
repose
sur
l’interaction
d’une
lumière
bleue
de
longueur
d’onde
spécifique
(
=
380—470
nm)
et
d’un
agent
pho-
tosensibilisant
endogène
(PS).
La
production
du
PS
est
rendue
possible
par
l’utilisation
d’une
pro-drogue
(acide
5-aminolévulinique
ou
héxaminolévulinate)
qui
induit
in
situ
la
formation
de
porphyrines
photoactives
sélectivement
accumulées
dans
les
cellules
cancéreuses.
Les
cellules
Diagnostic
endoscopique
des
TVES
981
Figure
3.
Plaie
iatrogène
de
la
voie
excrétrice
urinaire
supérieure
après
utilisation
d’une
gaine
d’accès.
néoplasiques
émettent
alors
une
fluorescence
qui
facilite
leur
détection.
La
voie
d’administration
topique
pourrait
être
une
alternative
à
l’ingestion
(présentant
un
plus
haut
risque
d’accident
hypotensif
et
de
photosensibilisation
cutanée).
Elle
nécessiterait
néanmoins
la
mise
en
place
préalable
d’une
pyélostomie
ou
d’une
endoprothèse
(pour
la
création
d’un
reflux
vésico-urétéral)
[24].
Figure
4.
Exploration
rétrograde
par
urétéroscopie
souple
de
la
VES
en
vue
de
la
réalisation
d’une
biopsie
sans
gaine
d’accès.
Un
certain
nombre
d’études
prospectives
randomisées
ont
déjà
confirmé
la
capacité
de
la
cystoscopie
de
fluores-
cence
à
optimiser
la
détection
tumeurs
de
la
vessie
et
leur
résection
endoscopique.
Le
faible
nombre
de
cas
rapportés
d’URSS
couplée
au
PDD
dans
la
littérature
ne
permet
pas
encore
de
proposer
cet
outil
en
routine.
Sur
le
plan
pra-
tique,
l’instillation
du
produit
dans
la
VES
pose
problème
et
le
temps
de
contact
avec
l’urothélium
est
limité
car
il
ne
s’agit
pas
d’un
organe
de
stockage,
contrairement
à
la
ves-
sie.
Il
semblerait
néanmoins
que
l’utilisation
du
PDD
puisse
améliorer
le
taux
de
détection
global
et
de
lésion
de
CIS
[24,25].
Narrow
band
imaging
(NBI)
Une
autre
perspective
en
évaluation
est
l’utilisation,
grâce
aux
urétéroscopes
numériques
à
haute
résolution,
d’un
pro-
cédé
d’amélioration
de
l’image
appelé
NBI.
Cette
technique
applique
des
filtres
d’interférence
optique
qui
limitent
la
longueur
d’onde
de
la
lumière
blanche
à
une
bande
étroite
(415—540
nm).
Celle-ci
n’atteint
pas
les
couches
inférieures
de
tissu,
mettant
ainsi
l’accent
sur
les
vaisseaux
sanguins
et
les
tissus
tumoraux
plans
(dont
le
CIS).
(Fig.
5)
Les
premières
Figure
5.
Aspect
de
TVES
non
détectable
en
lumière
blanche
(gauche)
et
visible
en
technologie
NBI
(droite).
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