SINGAPOUR
10 septembre 2012
L’économie1 de Singapour
Le contexte économique
L’économie de Singapour2 est très dynamique. Elle a connu une croissance importante avant la crise de 2008-2009 (8,2 % en 2006 et 7,7 % en
2008)3. La crise a freiné cet élan, entraînant une contraction du taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) à 1,3 % en 2008 et à - 1,3 % en
2009. L’économie de Singapour a été durement touchée en raison de sa très forte financiarisation et de sa très grande dépendance vis-à-vis du
commerce international (degré douverture de 196 % en 2011)4. Grâce à la reprise régionale, qui a permis une forte croissance des exportations,
et à la vigueur retrouvée de la demande intérieure, la croissance de Singapour a atteint la valeur exceptionnelle de 14,8 % du PIB en 2010. Le
chômage a diminué; par contre, l’inflation a augmenté. En 2011, Singapour a notamment enregistré les résultats suivants :
une croissance de 4,9 % du PIB réel (contre 14,8 % en 2010);
un taux de chômage de 2 % (contre 2,2 % en 2010);
une inflation de 5,8 % (contre 2,8 % en 2010);
des finances publiques qui demeurent relativement solides.
1. Voir en annexe pour des données supplémentaires.
2.Singapour est une cité-État, c’est-à-dire un espace géographique contrôlé exclusivement par une ville et possédant la souveraineté.
3. Selon les données du FMI.
4. Égal à la demi-somme des exportations et des importations sur le PIB.
Population (en millions) 5,3
PIB en G$ US courants 259,8
PIB par habitant en $ US courants 49 271
T aux de croissance du PIB réel (%) 4,9
T aux d'inflation (%) 5,2
T aux de chômage (%) 2,0
Taux de change11,271
Exportations de biens et services (en G$ US courants) 538,4
Importations de biens et services (en G$ US courants) 479,6
Sources : Fonds motaire international (FMI), Organisation mondiale du commerce (OMC) et Banque du Canada.
1. Nombre d'unités de dollars de Singapour par dollar canadien. Moy enne de 250 jours, année 2011.
Direction de l'analyse économique, MDEIE, juillet 2012.
Singapour
Principaux indicateurs, 2011
L'économie et le commerce – Singapour : 2007-2011 2
Les perspectives économiques sont modérément optimistes. Les prévisions du FMI indiquent un taux de croissance de léconomie de Singapour
de 2,7 % en 2012 et de 3,9 % en 2013. Les facteurs explicatifs de cet optimisme modéré sont le fléchissement de la demande en provenance de
ses partenaires dAsie, la crise en Europe, les faibles perspectives économiques aux États-Unis ainsi que latonie de léconomie mondiale. Ces
facteurs pourraient conduire à une révision à la baisse de ces indicateurs.
Les objectifs à moyen terme sont la promotion de linnovation et de la recherche de gains de productivité. La priorité est à présent de canaliser la
croissance, de contenir la montée des prix de limmobilier et de lutter contre les pressions inflationnistes.
Les finances publiques5
Le contexte de forte reprise en 2010 a permis au gouvernement de mettre fin aux mesures exceptionnelles prises pour lutter contre la crise.
Malgré le coût financier important de ces mesures6, les finances publiques sont demeurées solides grâce aux réserves importantes dont le pays
disposait. Ainsi, on note que :
le solde des administrations publiques (solde budgétaire) était positif à 2,3 G$ singapouriens en 2011 (0,7 % du PIB). Il est estimé à 1,3 G$
pour l’année 2012;
les réserves accumulées se sont chiffrées à 26,6 G$ singapouriens7 en 2011;
la dette publique de Singapour est, dans sa quasi-totalité, une dette intérieure (pas de dette extérieure pour des raisons dordre
constitutionnel8). Elle existe à travers deux types d’instruments. Le premier, le Singapore Government Securities (SGS), sert à accroître la
liquidité des marchés de capitaux du pays et à les rendre actifs. Le second, le Special Singapore Government Securities (SSGS), est destiné
au financement des fonds de pension grâce aux rendements générés.
5. Les chiffres proviennent de Yearbook of Statistics Singapore, 2012, Government of Singapore.
6. Le coût des mesures prises par le gouvernement s’est chiffré à 15 G$ US, ce qui représentait 6 % du PIB et était aussi sans précédent. Ces mesures ont porté sur la préservation
des emplois, la baisse des impôts des sociétés de 17 % ainsi que l’aide financière aux PME et aux ménages. De plus, le gouvernement a accru les dépenses publiques dans les
infrastructures, la santé et léducation.
7. La Constitution oblige le gouvernement en exercice à équilibrer (au moins) son budget. Les surplus qui sont dégagés (le cas échéant) à la fin de chaque exercice budgétaire doivent
être versés dans le fonds de réserves accumulées.
8. Selon la Constitution et la Loi sur les emprunts, l’État ne peut emprunter pour ses dépenses courantes, c’est-à-dire pour financer son budget. Les emprunts sont faits dans le cadre
des SGS et des SSGS uniquement.
2009 2010 2011
2012p2013p
PIB aux prix du marché (en volume) -1,0 14,8 4,9 2,7 3,9
Exportations de biens et services (en volume)
-7,8 19,1 2,6 2,8 5,5
Importations de biens et services (en volume)
-11,1 16,2 -0,0 2,8 5,9
T aux de chômage 3,0 2,2 2,0 2,1 2,1
Indice des prix à la consommation 0,6 2,8 5,2 3,5 2,3
p : prévision.
Source : FMI, World Economic Outlook (WEO), juillet 2012.
Singapour
Indicateurs économiques, 2009-2013
(en pourcentage de variation)
L'économie et le commerce – Singapour : 2007-2011 3
Singapour dispose de deux fonds souverains. Le fonds Temasek, qui a été créé en 1974, et le fonds GIC (Government of Singapore
Investment Corporation), qui a vu le jour en 1981. Le fonds Temasek est la propriété du ministère des Finances et a pour mandat de gérer et
de faire fructifier les participations de ce ministère au sein des entreprises nationales et étrangères. Ce fonds est composé d’actifs
principalement singapouriens et asiatiques. Il est estimé à plus de 193 G$ US à la fin de lannée 2011. Le fonds GIC est la propriété de la
Monetary Authority of Singapore et gère ses actifs à long terme. Ce fonds est estimé à 300 G$ US.
Malgré le contexte économique mondial incertain, les finances publiques du pays demeurent solides.
Le commerce extérieur9 de Singapour10
En 2011, le commerce extérieur de Singapour (exportations et importations de biens et services) sélevait à 1 018 G$ US, indiquant ainsi son
degré d’ouverture élevé, 196 % de son PIB, ainsi que sa grande dépendance du commerce extérieur. Les exportations et les importations
représentaient respectivement 52,9 % et 47,1 % du commerce total.
Les marchandises comptaient pour 74 % des échanges et les services commerciaux, pour 26 %.
Singapour était le 14e exportateur de marchandises, avec 3,1 % du total mondial, et le 12e importateur, avec 2 %.
Pour les services commerciaux, il se situait au 10e rang des exportateurs, avec 0,44 % du total mondial, et au 11e rang des importateurs,
avec 0,73 %.
Les services de transport constituaient les services commerciaux les plus importants, à la fois dans les exportations, avec 29,2 % du total, et
dans les importations, avec 29,5 %.
La structure géographique des échanges commerciaux de Singapour
La zone de lAsie constituait la zone avec laquelle les échanges commerciaux de marchandises de Singapour ont été les plus importants en 2010.
La Malaisie se situait en tête des partenaires commerciaux d’Asie de Singapour pour les exportations et pour les importations (si l’on exclut
l’Union européenne (UE-27). L’UE-27 se situait au 4e rang en ce qui a trait aux exportations et au 1er rang en ce qui a trait aux importations.
Les principaux groupes de produits
Les principaux groupes de produits exportés par Singapour en 2010 étaient les suivants : les produits manufacturés (72,2 %), les produits
combustibles et des industries extractives (17,3 %) ainsi que les produits agricoles (2,2 %).
Les principaux groupes de produits importés par Singapour en 2010 se composaient comme suit : les produits manufacturés (64,9 %), les
produits combustibles et des industries extractives (27,6 %) ainsi que les produits agricoles (3,5 %).
Les principaux partenaires commerciaux
En 2010, les principaux clients de Singapour étaient, dans lordre, la Malaisie, Hong Kong et la Chine.
Ses principaux fournisseurs, toujours en 2010, étaient les suivants : l’UE-27, la Malaisie et les États-Unis.
9. Source : OMC, sauf indication contraire.
10. Voir en annexe pour des données additionnelles.
L'économie et le commerce – Singapour : 2007-2011 4
Les investissements directs étrangers11
En 2011, les flux d’investissements directs étrangers (IDE) à destination de Singapour (flux entrants) se sont chiffrés à 64 G$ US (contre
48,6 G$ US en 2010, soit une hausse de 31,7 %). Ce montant représentait 4,2 % du total des IDE entrants mondiaux. Quant aux flux
d’investissements directs singapouriens vers létranger (flux sortants), ils se sont établis à 25,2 G$ US en 2011 (contre 21,2 G$ US en 2010, soit
une augmentation de 18,9 %). Ce montant correspondait à 1,5 % du total des flux mondiaux sortants.
Le commerce de biens entre le Québec et Singapour : 2007-201112
L’évolution des échanges
Les échanges commerciaux de biens entre le Québec et Singapour se sont chiffrés à 1 031,5 M$ en 2011, ce qui représentait une hausse de
32,8 % par rapport à lannée 2010.
En 2011, la valeur de ces échanges représentait 43,7 % des échanges commerciaux de biens du Canada avec ce pays (39,4 % en 2010).
Au cours de la période considérée (2007-2011), la croissance annuelle moyenne de la valeur des échanges a été positive (26,3 %).
En 2011, le solde des échanges commerciaux de biens du Québec avec Singapour a été négatif (- 602,3 M$).
Singapour s’est classée au 4e rang des partenaires commerciaux du Québec en Asie et au 18e rang au monde, en 2011.
11. Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), 2012.
12. Voir en annexe pour des données additionnelles.
381,5
396,1
816,9
405,4
704,6
1 031,5
0
200
400
600
800
1 000
1 200
2007
2008
2009
2010
2011
Sources : Statistique Canada et Institut de la statistique du Québec.
Évolution des échanges de biens
entre le Québec et Singapour,
2007-2011
Exportations
Importations
Commerce total
En millions de dollars
L'économie et le commerce – Singapour : 2007-2011 5
Les exportations
En 2011, la valeur des exportations du Québec à destination de Singapour était de 214,6 M$, ce qui représentait une baisse de 5,8 % par
rapport à lannée 2010. Elle correspondait à 26,7 % de la valeur des exportations totales canadiennes vers ce pays (contre 27,3 % en 2010).
Singapour était le 6e client du Québec en Asie et le 24e au monde, en 2011.
Les produits qui se situaient en tête de liste des exportations en 2011, en pourcentage du total exporté, étaient les suivants :
les turboréacteurs et turbopropulseurs et autres turbines à gaz (34,1 %);
les simulateurs de vols et appareils dentraînement au sol pour vol aérien (15,5 %);
les préparations alimentaires pour animaux (6,3 %).
La valeur des dix produits principaux représentait 71,9 % de la valeur totale des exportations.
Le contenu en technologie des exportations de biens manufacturés à destination de Singapour en 2011 se répartissait comme suit : les
produits de haute technologie (68,4 %), les produits de moyenne-haute technologie (17,1 %), les produits de faible technologie (11 %) ainsi
que les produits de moyenne-faible technologie (3,4 %).
Les importations
En 2011, la valeur des biens manufacturés dédouanés au Québec en provenance de Singapour (importations) était de 816,9 M$, ce qui
correspondait à une hausse de 48,8 % par rapport à lannée 2010.
Cette valeur représentait 52,5 % de celle des importations canadiennes en provenance de ce pays.
En 2011, Singapour était le 4e fournisseur du Québec en Asie et le 19e au monde.
Les produits qui venaient en tête de liste des biens manufacturés dédouanés au Québec (importations) en 2011, en pourcentage du total
importé, en provenance de Singapour étaient les suivants :
les huiles de pétrole autres que les huiles brutes (39,5 %);
les circuits intégrés et les microprocesseurs électroniques (25,6 %);
les médicaments présentés sous forme de doses (12,1 %).
La valeur des dix produits principaux importés représentait 94,7 % de la valeur totale des importations.
Le contenu en technologie des biens manufacturés dédouanés au Québec en provenance de Singapour (importations) en 2011 était le
suivant : les produits de haute technologie (55,3 %), les produits de moyenne-faible technologie (39,7 %), les produits de moyenne-haute
technologie (2,7 %) ainsi que les produits de faible technologie (2,3 %).
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