Singapour fera-t-il honneur à sa réputation en Afrique ? Les chefs d

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Singapour fera-t-il honneur à sa réputation en Afrique ?
Les chefs d’entreprise réunis cette semaine à Singapour dans le cadre du Forum des affaires AfriqueSingapour doivent impérativement s’engager à investir de manière responsable en Afrique. Pour
conserver sa réputation de modèle en matière de bonnes pratiques commerciales, Singapour doit
privilégier les investissements responsables qui créent des emplois et encouragent des
compétences, des technologies et des techniques nouvelles.
Singapour est le principal pays d’Asie du Sud-Est à investir en Afrique, d’après le Rapport 2013 des
Nations Unies sur l’investissement dans le monde. Lors du forum, les entreprises singapouriennes
débattront probablement des partenariats stratégiques en Afrique dans des secteurs comme
l’agroalimentaire, le pétrole et le gaz, les produits alimentaires et les boissons, les services
d’administration en ligne, le transport et la logistique ainsi que les télécommunications.
Malgré la réputation dont jouissent leurs pays respectifs à cet égard, certains investisseurs étrangers
présents en Afrique n’ont pas toujours fait preuve d’une déontologie irréprochable. Les entreprises
asiatiques devraient par exemple veiller à ce que leurs pratiques fiscales respectent les normes les
plus strictes. La justice fiscale s’est en effet imposée comme une question essentielle pour l’Afrique.
Les sorties de capitaux illicites, notamment l’évasion fiscale pratiquée par les sociétés étrangères,
représentent chaque année un manque à gagner de 50 milliards de dollars US pour le continent,
comme l’indique le Rapport 2013 sur les progrès en Afrique.
Certaines sociétés, parfois cotées aux États-Unis, ont constaté par elles-mêmes l’impact
catastrophique que peut avoir la non-divulgation de l’identité de l’ensemble des actionnaires sur la
valeur de leurs actions, lorsque l’identité de certains investisseurs est révélée.
L’Afrique est favorable aux investissements responsables et durables, qui profitent non seulement
aux actionnaires de la société concernée, mais également aux communautés locales.
Nos rapports sur les progrès en Afrique incitent la communauté internationale, notamment les
gouvernements d’Asie du Sud-Est, à accroître la transparence des secteurs minier et
agroalimentaire, par exemple en publiant les contrats, et à s’attaquer à l’évasion et à la fraude
fiscales, au blanchiment d’argent et au recours à des sociétés-écrans anonymes.
Le continent est également favorable à l’investissement créateur d’emplois. En effet, c’est dans
l’intérêt de tous, et un contrat mutuellement profitable a plus de chances de résister à l’épreuve du
temps. L’incapacité d’établir une bonne relation avec les communautés locales ou avec la main
d’œuvre peut ainsi être préjudiciable en termes de confiance et de réputation, et même donner lieu
à des grèves coûteuses, comme certaines entreprises ont pu s’en rendre compte.
La réputation devient un enjeu majeur pour les entreprises étrangères présentes en Afrique, à
l’image de ce qu’elle représente à l’échelle mondiale pour les multinationales, telles que Google,
Starbucks et Amazon.
Face aux défis et aux opportunités commerciales actuels, Singapour, réputé pour l’efficacité de sa
réglementation applicable aux entreprises, est bien placé pour ouvrir la voie à des pratiques
commerciales plus transparentes et plus responsables en Afrique. Le forum de cette semaine donne
l’occasion aux grandes sociétés de montrer comment elles envisagent d’exporter l’expertise et le
savoir-faire de Singapour, de sorte que le modèle qu’il représente dans ce domaine puisse rayonner
en Afrique.
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