Implantation
Implantation
Le maïs valorise les sols bien pourvus en matières organiques et
l’irrigation. Il faut qu’il s’installe rapidement et tout doit être mis
en œuvre pour assurer son bon démarrage. Le maïs s’accommode
bien des techniques de l’agriculture biologique tant que la culture
est bien maîtrisée et que les conditions pédo-climatiques sont
favorables.
Choix de la parcelle
Place dans la rotation
Les précédents conseillés sont les lentilles, les féveroles, la luzerne, le trèfle et le soja qui
offrent un sol riche en azote et ne laissent pas trop de débris végétaux en surface. Il est
toutefois envisageable d’implanter deux maïs consécutifs mais à condition de les intégrer
dans un cycle de rotation. Derrière les céréales à paille, il est souhaitable de semer un
engrais vert (cf. fiche L’agriculture biologique en Aquitaine), à la fin de l’été, pour le détruire
environ un mois avant le semis du maïs. Selon l’espèce choisie, un girobroyage peut être
nécessaire, suivi d’un passage de cover crop ou de cultivateur afin d’incorporer le chevelu
racinaire et le couvert végétal lacéré et ainsi favoriser sa dégradation.
Dans le cas d’un retournement de prairies, veiller à assurer un retournement précoce
dans de bonnes conditions d’ensoleillement et de température pour diminuer les risques
d’attaques de taupins, nématodes, vers blancs, etc.
Girobroyage des résidus ou engrais vert.
Déchaumage.
Labour superficiel.
Faux semis : 1 ou 2 passages pour une préparation fine du lit de semences
(cette pratique n’est pas possible dans tous les types de sol).
Le maïs est une plante à cycle court dont les possibilités de rattrapage de défaut de levée
et d’enracinement sont très faibles. De la germination au stade 4 feuilles, les facteurs
limitants du maïs sont le froid, l’excès d’eau et les parasites (taupins, limaces, nématodes).
Ils peuvent avoir une incidence non négligeable sur le rendement et donc, pour limiter
ces risques, il faudra semer dans un sol ressuyé et réchauffé pour une levée rapide et une
croissance régulière.
Préparation du sol
À ÉVITER : les crucifères (effet dépressif), les successions de cultures de printemps au-delà de deux ans
(favorisent la flore adventice du maïs : chénopodes, morelles, amarantes).
Les grandes cultures biologiques en Aquitaine
Ne pas semer trop tôt (entre le 25 avril et le 30 mai avec une température du sol
supérieure à 10 °C) afin que la croissance juvénile soit rapide.
Densité de semis de 85 000 à 100 000 grains/hectare en fonction de la précocité.
Choix des variétés (se référer au classement AGPM)
Semis et densité
Fertilisation
Le choix variétal se fait sur cinq principaux critères.
La précocité
Il faut tenir compte de la corrélation négative qui existe entre le rendement du maïs et
la précocité des variétés. Dans tous les cas de figure, il faut choisir la précocité adaptée
aux sommes de températures disponibles pour la région, à la date de semis prévue.
La vigueur au départ et le port de la plantule
Choisir des variétés vigoureuses au départ permet de limiter les risques d’attaques de
parasites, les intoxications ammoniacales et les carences. Les variétés à port dressé
résistent mieux au passage de la herse étrille.
La résistance aux maladies et ravageurs
Lalection variétale actuelle répond aux principaux problèmes posés par les maladies
courantes.
La rapidité de croissance au stade 8-12 feuilles
Ce critère variétal permet au maïs de mieux concurrencer les adventices.
La puissance de fertilité
Cest l’aptitude pour une plante à toujours faire au moins un épi malgré les blessures
provoquées par les parasites ou la herse étrille.
Soyez vigilant, l’utilisation de variétés OGM est interdite. Rapprochez-vous de
votre organisme de contrôle et suivez la réglementation en vigueur.
Entretien de la culture
Entretien de la culture
Fertilisation azotée
Le maïs valorise très bien l’azote organique. Sa période de végétation coïncide avec le
moment où la minéralisation des matières organiques est optimale surtout si l’eau n’est pas
un facteur limitant. Les besoins en azote du maïs sont de 2,2 kg/q de grains produits et de
13 kg/t de matière sèche ensilage.
La fertilisation couramment pratiquée est :
avant semis : compost* de fumier de volailles ou compost* de fumier de ruminants ;
en végétation : amendement organique à minéralisation plus rapide (guano, sang,
plume)**.
Dans les sols à bon pouvoir tampon (
au moins 15 à 20 % d’argile
), l’apport de compost ou
de fumier peut être effectué en une seule fois au printemps, avant le semis.
Dans les sols lourds et battants, qui restent froids et humides jusqu’au mois de juin, l’apport
précoce de fumier frais, riche en azote (
par exemple : fumier de volailles
), risque de provoquer des
problèmes d’intoxication ammoniacale et/ou une attaque de taupins.
Le calcul des apports peut se faire à partir de la méthode des bilans (type AGPM), tenant
compte des besoins du maïs calculés à partir de l’objectif de rendement, mais aussi des
ressources (sol, précédent, matière organique, etc.). Grâce à une analyse de reliquats des
années précédentes, on estime l’azote potentiellement minéralisable. Il est aussi possible
de se reporter à la plaquette Maïs et azote (AGCA-AGPM).
* Faire une analyse de l’amendement organique utilisé pour connaître sa valeur fertilisante. ** Se référer au cahier des charges en vigueur.
Une fertilisation starter à base de guano (100 à 150 kg/ha) ou de farine de plumes
hydrolysées (180 kg/ha), localisée près du rang, favorise un démarrage rapide de la
plante.
Fumure phosphatée et potassique
Les exportations de phosphore (0,6 kg P205/q de grains) et de potasse (0,5 kg K20/q de
grains) sont largement compensées par les apports de compost. Dans le cas d’apport de
guano ou de précédent légumineuse, il faut prévoir un complément de P et K si le sol n’en
est pas suffisamment pourvu (analyse de terre).
Oligo-éléments
Les apports réguliers d’amendements organiques préviennent en général les carences.
Il faut en particulier éviter :
les pH faibles ou élevés : un chaulage trop important induit un déséquilibre et produit
une carence en manganèse ;
un sol trop tassé ou trop riche en matière organique favorise la carence en zinc.
Des problèmes apparaissent surtout sur des sols de marais, des rendzines, des sols sableux
grossiers lessivés (type Sologne et Landes).
Les besoins du maïs sont en majorité satisfaits par une absorption au niveau des racines.
Dans ces conditions, une bonne alimentation de la culture dépend d’un bon développement
racinaire. Une fertilisation efficace commence donc par une préparation appropriée de la
terre : ni trop meuble, ni trop compacte.
Désherbage
La lutte contre les adventices est un élément déterminant de la réussite du maïs. Plante
sarclée, son semis en ligne permet d’utiliser largement les techniques du binage. De plus,
son développement végétatif est capable de recouvrir suffisamment le sol dès le deuxième
mois de végétation.
L’ i tinéraire technique suivant permet de maîtriser les adventices :
Avant le semis : réaliser des faux semis si la météo le permet.
Au semis : utiliser les chasses mottes et semer dans un léger creux que l’on
pourra combler ensuite pour recouvrir les adventices.
En pré-levée : réaliser le premier passage de herse étrille pour détruire les jeunes
adventices par temps ensoleillé ou d’écroûteuse en sols battants.
A 3-5 feuilles : repasser la herse étrille (jusqu’au stade 5-6 feuilles) ou réaliser un
premier binage avec une bineuse pattes d’oie.
A 6-10 feuilles : biner et butter le maïs avec une bineuse à socs ou à étoiles en tra-
vaillant le plus près possible de la surface pour ne pas endommager
le système racinaire (faute de matériel spécialisé, un vibroculteur
équipé de pattes d’oie peut réaliser un binage correct).
Dans certains cas (contrôle mécanique des adventices difficile, par exemple avec le ché-
nopode), le désherbage thermique peut être utilisé sur la ligne (coût 300 à 400 F/ha).
Irrigation
Le maïs est très sensible au déficit hydrique sur la période allant de 20 à 30 jours avant
la floraison (stade 8-10 feuilles) jusqu’à 10-15 jours après et même pendant la phase de
remplissage du grain (de fin juin à mi-août). Il faut donc prévoir 2 tours d’eau de 25 à
30 mm avant la floraison, 1 pendant et 2 ou 3 après. Afin de répondre au mieux aux
besoins du maïs, en fonction du sol et de la climatologie de l’année, il est conseillé de
suivre les recommandations des messages irrigation de l’appui aux irrigants.
Récolte
Lutte contre les maladies et ravageurs
Récolte
Stade : récolter précocement avant l’arrivée (et les dégâts) des maladies (en particulier
la fusariose) : 30 % d’eau pour les précoces contre 36 % pour les tardifs dentés.
Rendements : 40 à 60 q/ha en non irrigué,
60 à 90 q/ha en irrigué.
Broyer finement et rapidement après récolte (le jour même si possible afin de détruire
efficacement les chenilles présentes dans la tige : pyrales, sésamies).
Disquage rapide pour incorporer les tiges broyées et favoriser leur dégradation.
Les pyrales
Trichogrammes (Pyratyp ou TR16)
Champignon Beauveria.sp (Ostrinil…)
Les taupins
La lutte doit être avant tout préventive. Il faut éviter l’accumulation de matières organiques
insuffisamment décomposées, les sols acides peu ameublis, les zones avec résurgences
d’eau...
Les limaces
Il faut éviter les sols creux : bien réappuyer l’horizon de surface, ne pas laisser de débris
végétaux superficiels et éviter la présence de multitudes de mottes en surface.
Les pucerons
En cas de pullulation de pucerons et de déficience de la faune auxiliaire, il est possible
d’avoir recours aux pyrèthres naturels ou à la roténone.
Le charbon des inflorescences
Il s’agit d’une lutte préventive par le choix de variétés tolérantes. La récolte des parcelles
contaminées est réalisée en dernier. Attention aux fumiers contaminés par les spores.
méthode de lutte simple, efficace
efficacité à vérifier
Itinéraire technique et calendrier
fév. mars avril mai juin juillet août sept. oct. nov. déc. janv.
Girobroyage
Déchaumage
Semis
Hersage
Récolte
Labour
Faux semis
Rédaction : E. Marseille • Conception : CRAA • Impression : Imprimerie de La Roque
• Crédit photos : ADAP, AGPM • Décembre 2000
Amendement
organique* et PK Fertilisation
azotée
Irrigation
Association Grandes Cultures
d'Aquitaine
GCA
A
Fédération des Civam et Associations
Agrobiologiques d’Aquitaine
Maison de l’Agriculture
271, rue Péchabout 47000 AGEN
Tél. 05 53 77 83 53 – Fax 05 53 96 98
Association Grandes Cultures d’Aquitaine
Maison de l’Agriculture et de la Forêt
Cité mondiale • 6, parvis des Chartrons
33075 BORDEAUX CEDEX
Tél. 05 56 01 33 33 – Fax 05 57 85 40 40
Binage
Buttage Broyage
Disquage
* hors zone vulnérable
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