Intervention sur les délibérations DFA14 et DFA1009 et présentation du vœu relatif
à la réduction de l'envahissement publicitaire dans l'espace public en général, sur
les palissades de chantier en particulier et au respect du Règlement local de
publicité de Paris
Mes cher-e-s collègues, ces deux délibérations relatives aux conventions d’occupation du
domaine public pour y exploiter l’affichage publicitaire sur les palissades lors de travaux
doivent être l’occasion d’aborder de nouveau plus globalement le débat sur la place de la
publicité dans l’espace public, dans notre ville.
Personnellement, lors de la campagne municipale j’ai assumé de porter l’ambition de faire
de Paris une ville sans pub. Une grande ville comme Sao Paulo l’a bien fait, pourquoi
n’assumerions-nous pas la même ambition ? Bien sur, la lutte contre l’envahissement
publicitaire qui défigure la capitale ne peut se faire en un jour. Mais nous pouvons
procéder par étape.
D’abord sur le fond, il faut avoir conscience que l’envahissement publicitaire constitue une
atteinte à la liberté de réception ou non du message publicitaire par les citoyen-ne-s et
qu’il est anti-écologique puisqu’il conditionne au consumérisme effréné.
Il ne nous est pas possible d’interdire les publicités sur les palissades de chantiers privés,
selon le code de l'environnement. Mais sur les chantiers dont elle est responsable, la Ville
de Paris n'est pas obligée d'accepter de louer les palissades de chantiers publics sous sa
responsabilité aux afficheurs publicitaires. La Ville de Paris pourrait au contraire décider de
consacrer les palissades de chantiers publics à des espaces de libre expression des
citoyens et à l'art de rue, des fresques murales, des expositions citoyennes. Les idées ne
manqueront pas.
Certains me rétorqueront que précisément, l’offre d'Exterion Media prévoit de consacrer
en plus de la publicité des espaces dédiés à l’art de la rue sur les palissades, des
expérimentations de palissades végétalisées ou en bois, incluant la récupération des piles.
Mais une publicité de plus sur une palissade n’en demeure pas moins une publicité de
trop. Les stratégies d’écoblanchiment ou de greenwashing, ne sauraient faire passer
l’affichage publicitaire comme éco-citoyens, solidaires et artistiques ! Tout comme le
capitalisme vert n’existe pas, il n’y a pas de pub écolocitoyenne !
Je voudrais vous alerter par ailleurs sur le fait que de nombreuses palissades de chantier
restent longtemps après la fin des travaux. C’est une stratégie des publicitaires. C’est le
cas dans la rue Frémicourt actuellement, ou encore le chantier de l'Hôtel de Laffemas au
n° 22 de la place des Vosges dont la bâche illégale a finalement été démontée mais
seulement après une mobilisation citoyenne.
Mes chers collègues, comme vous le savez, le Règlement local de publicité adopté par le
Conseil de Paris en juillet 2011 sera pleinement applicable au 13 juillet 2015. De très
nombreuses publicités sont visées, notamment les publicités sur baies interdites par
l'article P.1.3.1 du RLP. D’ici au 13 juillet 2015, de nombreux panneaux publicitaires
illégaux au regard du RLP sont tolérés, mais devront être mis en conformité à cette date.
Et nous devrons alors veiller à l’application stricte de ce RLP.
Comme vous le savez toujours, de nouvelles publicités au sol apparaissent chaque jour
alors même qu'elles sont interdites par le RLP sans que la Mairie de Paris ne prenne hélas