1 PROGRAMME D’ACTION D’ISTANBUL : RAPPORT SUR LE BURUNDI I. Par rapport à la Déclaration (Istanbul, Turquie) des Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays les moins avancés (PMA) qui ont, entre autres, souligné qu’il est indispensable pour le développement durable que soient renforcés à tous les niveaux : la bonne gouvernance, l’état de droit, le respect des droits de l’homme, y compris le droit au développement, l’égalité des sexes, la justice pour tous, la démocratie et la paix et la sécurité, la lutte contre la traite d’êtres humains ou la contrebande de stupéfiants et d’armes légères et de petit calibre : Le Gouvernement du Burundi a édicté un certain nombre de textes législatifs et réglementaires et a mis en place des commissions nationales dans le cadre des niveaux indiqués cidessus : Le cadre stratégique de croissance et de lutte contre la pauvreté de deuxième génération (CSLP II) : 2012-2015 ; La loi n° 1/15 mai 2014 portant création, mandat, composition, organisation et fonctionnement de la Commission Vérité Réconciliation (paix et sécurité post-conflit) ; La loi n° 1/ 31 du 31 décembre 2013 portant révision de la loi n° 1/01 du 04 janvier 2011 portant missions, composition, organisation et fonctionnement de la commission nationale des terres et autres biens (réconciliation nationale, paix et sécurité post-conflit) ; La loi n° 1/28 du 5 décembre 2012 portant réglementation des manifestations sur la voie publique et réunions publiques (ouverture démocratique et garantie des libertés publiques) ; La loi n° 1/11 du 4 juin 2013 portant modification de la loi 1/025 du 27 novembre 2003 régissant la presse au Burundi (ouverture démocratique et garantie des libertés publiques) ; 2 La loi n° 1/09 du 30 mai 2011 portant code des sociétés privées et à participation publique (promotion du secteur privé et promotion du partenariat public privé) ; Le décret n° 100/306 du 21 novembre 2013 portant création, missions, organisation et fonctionnement du forum national des femmes au Burundi (égalité genre) ; La Commission nationale de lutte contre les armes légères et de petit calibre (paix et sécurité post conflit) ; L’unité spéciale de lutte contre la traite des êtres humains. II. Par rapport à certains objectifs du programme d’Istanbul, notamment atteindre dans les pays les moins avancés, une croissance économique soutenue, équitable et sans exclusive d’au moins 7 % par an en renforçant leur capacité de production dans tous les secteurs grâce à des changements structurels et en assurant leur démarginalisation par des mesures efficaces d’intégration dans l’économie mondiale, y compris des mesures efficaces d’intégration régionale : Le Gouvernement de la République du Burundi n’a pas, en dépit des réformes structurelles profondes qu’il a introduite dans son économie, pu atteindre une croissance économique soutenue d’au moins 7% (voir CSLP II). Toutefois, des mesures ont été prises en matière d’intégration régionale, en particulier en ce qui concerne les mesures visant l’entière et pleine intégration du Burundi au sein de la communauté est africaine depuis adhésion en 2007. Par exemple : la mise en place en 2012 d’un accord portant poste frontière à arrêt unique entre le Burundi et la Tanzanie, d’une part, et entre le Burundi et le Rwanda, d’autre part ; la recherche de financement, en particulier auprès des partenaires arabes, pour assurer plus de connectivité avec les autres pays membres de la communauté est africaine par le biais de la construction de routes intérieures et/ou multinationales. 3 III. Par rapport aux domaines d’action prioritaires retenus lors de la Conférence d’Istanbul 1. Pour ce qui est du domaine de la capacité de production : Le Gouvernement de la République du Burundi a notamment : a. Élaboré et est en train de mettre en œuvre des politiques et plans nationaux de développement et d’entretien des infrastructures englobant tous les modes de transport, les communications, l’énergie et les ports (coopération chinoise, coopération japonaise, coopération avec le monde arabe, coopération avec la Banque Mondiale, coopération avec la Banque africaine de développement) ; b. Développé les infrastructures modernes pour les technologies de l’information et des communications et l’accès à Internet, y compris en les étendant aux zones rurales et reculées, notamment grâce à des connexions de téléphonie mobile à haut débit (coopération chinoise, coopération avec le monde arabe, coopération avec la Banque Mondiale); c. Renforcé et étendu les connexions à haut débit ainsi que les réseaux et connexions électroniques dans les secteurs où ces mesures seront utiles, notamment l’éducation, la banque, la santé et la gouvernance (diverses coopérations); d. Promouvoir les partenariats public-privé aux fins du développement et de l’entretien des infrastructures de transport et de technologies de l’information et des communications et leur viabilité (coopération avec l’Union Européenne, coopération chinoises, coopération japonaise, coopération avec la Banque Mondiale); e. Promouvoir des approches bilatérales sous-régionales et régionales propices à de meilleures connexions en résorbant les goulets d’étranglement (coopération avec la Banque africaine de développement, coopération avec Trade Mark East Africa, coopération avec le COMESA). 2. Pour ce qui est de l’énergie : Le Gouvernement de la République du Burundi a : a. Adopté des politiques, des stratégies et des plans de développement de la sécurité énergétique intégrés aux fins de garantir à terme l’accès de tous à une énergie abordable, durable 4 et fiable, et qui favorise une croissance économique soutenue, sans exclusive et équitable et le développement durable ; b. Amélioré l’efficacité en matière de production, de transmission et de distribution d’énergie et d’utilisation durable des ressources énergétiques; c. Renforcé l’infrastructure énergétique et accroître les capacités de production d’énergie, en particulier à travers la construction de nouvelles centrales hydroélectriques et mini-centrales hydroélectriques ainsi que la mise en place d’unités de production d’énergie solaire par le système photovoltaïque. 3. Concernant la science, la technologie et l’innovation : Le Gouvernement de la République du Burundi a mis en place une législation appropriée. Par exemple : a) La Politique Nationale de la Recherche Scientifique et de l’Innovation Technologique ; b) Le Décret n°100/168 du 16 juillet 2014 portant création, missions, organisation et fonctionnement de la commission nationale de la science, la technologie et l’innovation au Burundi 4. S’agissant du développement du secteur privé : Le Gouvernement de la République du Burundi a : a. Adopté la stratégie nationale de développement du secteur prive (SNDSP) au Burundi 2014-2020 ; b. Engagé des réformes pour faciliter l’environnement des affaires (Doing Business) notamment en ce qui a trait aux petites et moyennes entreprises (le Burundi est actuellement considéré comme un des premiers pays africains qui aura introduit de nombreuses réformes dans la matière ; c. Initié des cadres de dialogue entre le secteur privé et le gouvernement (notamment à travers la Chambre fédérale de commerce et d’industrie) et renforcé les partenariats public/privé afin de faire en sorte que les politiques tiennent compte des principaux obstacles, notamment des contraintes institutionnelles freinant la contribution du secteur privé à une croissance durable et sans exclusive; 5 d. Pris des mesures pour favoriser la mise à disposition de services financiers, notamment dans les domaines de la banque et de l’assurance afin de renforcer le développement du secteur privé et accroître les investissements dans les différents secteurs ; e. Promu l’esprit d’entreprise chez les femmes afin de mieux tirer parti du potentiel économique inexploité dans les pays les moins avancés, à telle enseigne qu’actuellement les femmes d’affaires burundaises disposent de leur propre chambre de commerce, qui est membre de la Chambre fédérale. 5. En matière d’agriculture, de sécurité alimentaire et de développement rural : Le Gouvernement de la République du Burundi a : a. Élaboré et mettre en œuvre, avec la participation des intéressés, des plans et politiques efficaces concernant la sécurité alimentaire et nutritionnelle nationale et le développement agricole et rural ; b. Fourni des intrants essentiels tels que des variétés de semences adaptées à haut rendement, des engrais et autres services, à travers ses propres institutions ou alors à travers le secteur privé ; c. Initié des travaux de construction de systèmes d’irrigation en particulier en faveur de la culture du riz (coopération chinoise notamment) ; d. Continué à repeupler le pays du cheptel nécessaire, qui avait été quasiment décimé pendant plus d’une décennie de guerre civile (coopération avec le FIDA notamment). 6. S’agissant de la mobilisation de ressources financières pour le développement et le renforcement des capacités : Le Gouvernement de la République du Burundi a mis un accent particulier sur les actions de mobilisation des investissements directs étrangers. Dans ce cadre ; des rencontres ont été organisées sous les auspices du Président de la République lui-même ou de son Deuxième Vice-Président chargé des affaires économiques ; 6 des délégations burundaises ont participé aux conclaves annuels organisés par le Gouvernement indien et la confédération des industries indiennes ; des rencontres ont eu lieu avec la diaspora burundaise, notamment celle qui a lieu à Bujumbura du 28 juillet au 02 août 2014. 7. Au regard de l’éducation et la formation : Le Gouvernement de la République du Burundi a : Construit plusieurs écoles techniques et professionnels offrant des formations professionnelles qui correspondent aux besoins du marché du travail (coopération chinoise notamment) ; Allongé la scolarisation primaire de 6 à 9 ans pour permettre aux élèves de terminer le cycle primaire étant suffisamment grands et dotés de connaissances leur permettant d’accéder auxdits écoles de formation techniques et professionnelles. 8. En ce qui est de la bonne gouvernance à tous les niveaux : Le Gouvernement de la République du Burundi a : Elaboré la stratégie nationale de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption 2011-2015 ; Créé une Cour anti-corruption. -----------------------------------------