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3.4 Cerveau et Esprit
La conception dominante depuis l’antiquité (Aristote) attribuait au cœur
une importance majeure dans la détermination biologique des
comportements. Importance des fluides (les humeurs) (Galien, 129-
199).
Le rôle du cerveau commence à être compris au cours du XIXme siècle
bien que son rôle ait déjà été entrevu dès l’antiquité égyptienne.
La ‘biologisation’ de la psychiatrie déjà annoncée par les conceptions de
Pierre Cabanis (1757-1808) progresse.
La première Psychologie Cognitive s’est centrée sur l’étude des
phénomènes mentaux au travers du comportement sans prendre en
compte la ‘machinerie’ responsable de ces activités : le cerveau. C’est
le fonctionnalisme cognitiviste. En cela, elle est encore héritière du
béhaviorisme.
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La conception du cerveau comme organe de la pensée remonte à
l’antiquité. On la trouve déjà exprimée par Hippocrate :
« Il faut savoir que la source du plaisir, de la joie, du rire, du
divertissement tout comme celle du chagrin, de la douleur, de l’anxiété et
des larmes, n’est nulle part ailleurs que dans le cerveau. C’est cet organe
qui nous permet de penser, d’écouter, de faire la distinction entre la
laideur et la beauté, le mal et le bien, l’agréable et le désagréable…C’est le
cerveau également qui est le siège de la folie et du délire, des peurs et des
frayeurs qui nous assaillent, souvent la nuit, mais aussi le jour ; c’est là
où se trouvent les causes de l’insomnie et du somnambulisme, des
pensées qui fuient, des devoirs oubliés, et des excentricités. »
La « Collection Hippocratique » (environ 425 avant JC, in Marshall, 2003)
Cette conception n’a été acceptée et n’a commencé à être démontrée qu’à
partir de la fin du XIXéme siècle. Elle seule permet une conception
moniste.
Elle permettra l’apparition et le développement de la neuropsychologie.
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Franz-Joseph GALL (1758-1828) propose une doctrine
ultra localisationiste : la phrénologie
•le cerveau est l’organe de l’esprit (mind).
•l’esprit est composé de facultés différentes,
distinctes et innées.
•parce qu’elles sont distinctes, chaque faculté a
un siège séparé (un organe) dans le cerveau.
•la taille de cet organe est une mesure de son
importance, de sa puissance.
•la forme du cerveau est déterminée par le
développement de ces différents organes.
•comme les os du crâne prennent leur forme à
partir de celle du cerveau, l’étude de leur forme
fournit un indice précis des aptitudes et des
tendances de l’individu.
Le débat sur la localisation
des fonctions mentales
Malgré ses erreurs et ses excès, la phrénologie va
ouvrir la voie à des études scientifiques sur le rôle
fonctionnel du cerveau dans les activités mentales.
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Le cerveau et les localisations
•1664 Thomas Willis 'Anatomy of the Brain‘
•Pierre Flourens (1794-1867) lésions chez le
lapin ou le pigeon →suppression de certains
mouvements. Antilocalisationiste.
•Paul Broca (1824-1880) décrit une aire du
cerveau spécifique de la production du langage
(1865).
•Carl Wernicke (1848-1904) décrit une aire
spécifique de la compréhension du langage
(1908).
•Fritsch and Hitzig (1870) stimulations
électriques cerveau de chien.
•Wilder Penfield (1891 – 1976) identifie les aires
spécifiques de contrôle des commandes
motrices, de traitements des signaux
sensoriels et des mémoires.
•Roger Sperry (1913 - ) : cerveau dédoublé.
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3.5 Un second courant du cognitivisme
•Un second courant de l’approche cognitive, le connexionnisme, est apparu
à la même époque que le premier, mais n’a connu son plein essor que plus
tard.
•Il assimile (Warren McCulloch et Walter Pitts) le fonctionnement des
réseaux de neurones à des relations logiques {0, 1}. Le canadien Donald
Hebb en fera une première application dans Organisation of Behavior
(1949). Il reprendra vigueur avec l’apparition du calcul parallèle et les
notions d’auto-organisation.
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Donald Hebb (1904-1985)
•Donald Hebb, canadien, Organisation of Behavior (1949)
propose un modèle du fonctionnement mental dans
lesquels les neurones pouvaient modifier leur
connexions en fonction de leurs expériences passées.
•La répétition des stimulations facilite les connexions
dans des assemblées de neurones. Ces assemblées sont
à la base des phénomènes d’attention, de perception et
de mémoire. Le patron des connexions dans ces
assemblées devient le support de la mémoire.
•Règle de Hebb : les connexions entre les neurones
activés simultanément se renforcent en proportion de
leur niveau d’activité.
•Ses idées sont à la base du développement des modèles
connexionistes
B2
A3
A1
A2
B1
B3