L’AMMD considère que le projet de loi :
remet en cause l’équilibre de l’offre de prestations des différents hôpitaux. D’après le
slogan du « pas tout partout », il favorise les déséquilibres déjà existants entre les
différents hôpitaux alors que tous ont une mission de service public au niveau des
urgences médicales, souvent indissociables des autres activités médicales.
L’« interdépendance des activités médicales » est largement sous-estimée. S’il est logique
de permettre une certaine concurrence pour les activités médicales de base, il n’est ni
sain ni simple de vouloir centraliser par ordre ministériel certaines activités médicales sur
base d’un argumentaire souvent subjectif. En effet, la qualité des données issues de la
carte sanitaire laisse fortement à désirer et ne permet pas d’avoir une bonne
compréhension cohérente et correcte de l’activité réelle. Par-dessus, l’esprit de
concurrence malsain ne sera qu’exacerbé par le risque qu’un hôpital perde une activité
qu’elle considère comme fleuron.
est incompatible avec les grands principes du système de santé luxembourgeois. Il
accentue la situation actuelle dans laquelle les choix ou décisions relatives à l’exercice de
la médecine se font dans le dos des médecins et au détriment des patients dont ils sont
responsables. Si la nécessité de modifier la gouvernance hospitalière n’est pas contestée,
l’approche choisie par le Ministère de la Santé est contraire aux besoins réels d’une
implication véritable du corps médical. Les marques malheureuses ont déjà été posées
à l’occasion de la mise en effet du règlement grand-ducal du
27 février 2015 relatif au statut, modalités de désignation et attributions du médecin
coordinateur. Ce RGD a été décidé contre l’avis de l’AMMD et contre l’avis de la
Conférence Nationale des Conseils médicaux. La mise en application de ce RGD peut
d’ailleurs être considérée comme un échec d’après le constat des faits.
L’AMMD reproche au présent projet de loi:
1. de sur-règlementer et de déséquilibrer l’offre de soins hospitaliers ;
2. de planifier le paysage hospitalier à l’aide des données chiffrées d’une carte sanitaire
reconnue comme non fiable ;
3. d’omettre de donner des solutions efficaces en faveur du virage ambulatoire ;
4. d’introduire la notion du « pas tout partout » parfois en défaveur d’une approche globale
de certains patients stationnaires ;
5. d’omettre de donner des solutions adéquates à une centralisation des activités
médicales ;
6. d’implémenter des réseaux de compétences sans concept compréhensible ou crédible ;
7. d’écarter davantage les médecins tant libéraux que salariés de la gouvernance
hospitalière ;
8. de restreindre le libre choix du patient ;
9. de restreindre la liberté thérapeutique du médecin tant libéral que salarié ;
10. d’instaurer un comité d’éthique hospitalier national contraire aux besoins de chaque
hôpital.