Dans son avant-propos, Pierre-Henri Tavoillot introduit la thématique du travail de
G. Lipovetsky, qualifié de complexe, de non univoque de ce qu’ils nomment la
« seconde modernité » ou hypermodernité, faisant émerger une vision paradoxale
de l’individu hypermoderne. (p. 7 à 9)
Une première partie intitulée "L’individu paradoxal », signée Sébastien Charles, est
consacrée à une introduction à la pensée de Gilles Lipovetsky, elle s’appuye sur
plusieurs séances du collège de philosophie consacré au travail du philosophe.(p. 13
à 46)La section « De la modernité à la post modernité : la sortie de l’univers
disciplinaire » propose que l’autonomie promise par les discours des lumières
entraîne en fait l’aliénation du monde humain en l’entraînant dans deux
dépendances que sont la technique et le libéralisme marchand, entraînant le monde
moderne dans une dérive disciplinaire qui loin de rendre libre, contrôle les
hommes, tribu à payer pour l’optimisation des facultés productives. Ces processus
ont été analysés le plus finement sans doute par Michel Foucault.
Rappel est fait du livre « L’ère du vide », 1983 de G. Lipovetsky, qui signalait notre
entrée dans une société post-disciplinaire (L.D.A = G. Deleuze dans "Qu'est-ce
qu'un acte de création" rappelle que M. Foucault a décrit le passage des sociétés de
souveraineté (Napoléon) en sociétés disciplinaires. G. Deleuze, lui, a écrit un petit
texte évoquant notre passage aux sociétés de contrôle in "Post-scriptum sur les
sociétés de contrôle", in L'autre journal, n°1, mai 1990.) qu’il nommait post-
modernité, puis dans « L’empire de l’éphémère » (livre consacré à la mode, à son
fonctionnement et à ses dérivés) de 1987, que la modernité elle-même se
transformait, n’abandonnant pas pour autant renoncé son pouvoir de contrôle mais
en adaptant ses mécanismes, devenus moins directifs, passant de l’imposition à la
communication. (p. 20)
La section « De la post-modernité à l’hypermodernité : de la jouissance à
l’angoisse » signale la « manifestation des désirs singuliers, de l’accomplisement
individuel, de l’estime de soi. » (p. 23). « En fait, c’est avant tout la consommation
de masse et les valeurs qu’elle a véhiculées (culture hédoniste et psychologiste) qui
est responsable du passage de la modernité à la post modernité, mutation que l’on
peut dater à la seconde moitié du 20e siècle. » p. 23
L’ère de l’hyper se caractérise selon S. Charles et G. Lipovetsky par une hyper
consommation, moins chargée « d’affrontements symboliques » chers à Bourdieu,
qu’emprunts d’un logique narcissique, émotive et hédoniste : en d’autres termes, on
consomme plus pour se faire plaisir que pour rivaliser socialement.Une seconde
grande partie est conduite par un texte intitulé « Temps contre temps ou la société
hypermoderne ». L’auteur y expose sa thèse à partir du constat que loin d’être
morte, la modernité est « parachevée », et concrétisée dans le libéralisme
mondialisé. Sa logique se voit amplifiée : il s’agit de moderniser le moderne (p. 55).
Les deux âges du présent
sélection de textes – modernité / post-modernité / sur-hyper-modernité – lda ERBA 2008 – page 3