FICHE DE SYNTHESE L`EMPIRE FRANÇAIS A L`EPOQUE DE L

FICHE DE SYNTHESE
L’EMPIRE FRANÇAIS A L’EPOQUE DE L’EXPOSITION COLONIALE DE 1931
Réalités, représentations, contestations
I- L’empire français
a. Le deuxième après celui de la couronne britannique
Réparti sur 3 continents (Afrique, Asie, Amérique)
b. L’administration coloniale française, des situations diverses (leçon p.282)
L’Algérie une colonie de peuplement (dossier pp. 274-275)
Dans la majorité des cas ce sont des colonies d’exploitation (des fonctionnaires et militaires
français administrent les territoires) exemple le Congo français (docs p. 272-273), l’Indochine
française. La France en exploite les matières premières.
Le statut de protectorat = gestion et contrôle de territoires sous protection française (ex.
Des investissements insuffisants font des colonies le terrain privilégié de l’affairisme (des
sociétés font des profits sur le dos des populations locales)
c. L’exposition coloniale en 1931, reflet de l’idéologie coloniale (dossier pp. 276-277)
Elle a pour but de montrer la puissance de la France au travers de ses possessions
Une colonisation contestée pour le sort réservé aux indigènes (exploités, maltraités).
Le mythe de la mission civilisatrice (derrière le discours d’éduquer, apporter le progrès, se
cachent certaines réalités marquées par le sous-développement de certains territoires).
II- La contestation coloniale
a. En France, la colonisation entre soutien et contestation
Participe au rayonnement et à la grandeur du pays
Malgré les critiques formulées par les partis de gauche, pas de véritable remise en cause
Le parti communiste en dénonce l’impérialisme et appelle les peuples soumis à s’émanciper
b. L’émergence d’une opposition sur fond de nationalisme :
Après la première guerre mondiale, diffusion de l’idéologie communiste favorise
l’émergence du nationalisme au nom du principe du « droit des peuples à disposer d’eux-
mêmes »
Rôle et prise de conscience d’une élite indigène revendiquent une émancipation (ex.
Léopold Sédar Senghor)
Ne revendiquent pas forcément l’indépendance mais l’autonomie et la reconnaissance des
droits civiques (docs pp. 274-275)
c. Dans l’entre-deux-guerres la contestation contre l’ordre colonial se développe
Nguyen Ai Quôc (futur Ho Chi Minh) fonde le parti communiste indochinois en 1930
Messali Hadj fonde l’Etoile nord-Africaine en 1926
1934 fondation du Néo-Destour par Habib Bourguiba.
A partir du XIXème siècle, les européens se lancent dans la conquête coloniale, qui connaîtra une accélération
à partir de 1850, aboutissant à la domination de la quasi-totalité de l’Afrique et de l’Asie par les deux principales
puissances coloniales : la Grande-Bretagne et la France. En 1930, le processus de colonisation est terminé et la
France constitue un vaste empire colonial alors à son apogée. C’est pour afficher cette réussite, que les autorités
françaises décident, en 1931, d’organiser une vaste exposition coloniale qui se tient à Vincennes, près de Paris.
En quoi, cet évènement constitue-t-il un reflet de l’idéologie coloniale, dont il fait apparaître les réalités mais aussi
les oppositions naissantes ?
L’empire colonial français est le deuxième après celui de la couronne britannique, il s’étend sur trois
continents, l’Afrique, l’Asie et l’Amérique. Contrairement à la politique coloniale britannique indirecte,
l’administration des colonies françaises est directe : la métropole gère directement sa colonie en y nommant des
administrateurs. La plupart des colonies françaises sont en effet administrées directement (AOF, AEF, Tonkin), le cas
de l’Algérie est particulier puisque celle-ci est départementalisée, elle fait donc partie du territoire métropolitain. La
France a tout de même recours au protectorat dans certains cas en laissant subsister le souverain déjà en place (cas
de la Tunisie et du Maroc), mais ces situations restent minoritaires. L’intégration progressive des peuples
autochtones dans les administrations est cependant inévitable en raison de la carence en administrateurs
européens. Sur le plan culturel, la France pratique une politique d’assimilation, se basant sur la volonté d’imposer la
culture française et occidentale aux territoires colonisés (imposition de la langue, organisation urbaine, etc.). En
1931, alors que l’empire colonial français est à son apogée, les autorités décident d’organiser une exposition
coloniale dans le but de montrer aux citoyens la richesse l’étendue et la variété des possessions françaises ; de plus
cette exposition a pour but de convaincre de la nécessité et de la réussite de l’entreprise coloniale, à la fois
génératrice de ressources et de débouchées à l’exportation si l’on en crois les propos tenus par Paul Reynaud,
ministre des colonies lors de cet évènement qui attirera huit millions de visiteurs. Afin de justifier cette intervention,
la France avance la mission civilisatrice qu’elle mène dans ces territoires qu’elle juge trop peu avancés, cette action a
donc pour but de développer, d’éduquer ces peuples.
Ainsi l’empire est présenté par ses défenseurs comme une nécessité sur le plan politique et économique, il
est donc exploité dans plusieurs domaines par la métropole. Dans les années 1930, la France est en pleine crise
économique, les colonies constituent alors un débouché important pour un bon nombre de productions françaises ;
en 1930, les territoires de l’empire colonial absorbaient plus de la moitié des productions de coton et le tiers des
automobiles issues de l’exportation métropolitaine. Les investissements au sein des colonies sont faibles, les
autorités partant du principe que les territoires colonisés doivent s’autofinancer. Cela n’empêche en rien le troc
abusif de produits surévalués, pratiqué par les sociétés implantées, contre des produits de grande valeur à l’époque
(ivoire, caoutchouc), profitant ainsi des populations locales en particulier en AEF, et réalisant des bénéfices
anormalement importants. Les colonies, qui sont un des plus grands atouts de la France en ce temps de crise, se
divisent en deux catégories : les colonies d’exploitation et les colonies de peuplement, nous étudierons deux cas, le
Congo français, colonie d’exploitation, et l’Algérie, colonie de peuplement.
Le Congo français fait partie de l’Afrique-Equatoriale française qui est un regroupement de colonies. Dès le
début du XXe siècle, l’exploitation de ce territoire est déléguée à des compagnies concessionnaires, des compagnies
privées profitant du monopole du commerce avec des régions extérieures à l’Europe. Ces entreprises ont recours au
pillage systématique des ressources naturelles du pays et au travail forcé. Dans les concessions, les conditions de
travail sont désastreuses, les indigènes sont forcés, par la présence de miliciens, à travailler en mettant leurs vies en
péril, le travail est donc obligatoire sous peine de sanctions. Face à la rive belge, très productive, le territoire français
instaure un impôt de capitation, payable notamment par le travail dans les récoltes de caoutchouc, principale
activité du secteur. Au lendemain de la première guerre mondiale, la métropole décide d’entreprendre une mise en
valeur agricole et des infrastructures de transport, marquant par cet investissement la transition vers une économie
coloniale tournée vers l’exportation. De 1921 et 1934, une ligne ferroviaire reliant Brazzaville, capitale de l’AEF, et le
port de Pointe-Noire est construite, la ligne Congo Océan par le travail forcé ôta alors la vie à plus de 20 000
indigènes. Ce développement d’infrastructures ne profite évidemment qu’à la petite bourgeoisie congolaise de
Brazzaville et aux européens y résidant. En plus de cette exploitation abusive des richesses et du peuple indigène, la
capitale de l’AEF se voit partagée en quatre quartiers ou résident les colons européens, aux extrémités de ce secteur
se trouvent les villages Bacongo et Poto Poto, des villages indigènes. L’éloignement systématique des villes indigènes
s’expliquait par des raisons d’hygiène, les européens craignant la contagion des maladies tropicales qui y
proliféraient. Cette séparation imposée par le colonisateur entre peuples indigènes et colons porte un nom : la
ségrégation, ce phénomène est omniprésent dans toutes les régions colonisées. Mais toutes les colonies françaises
n’avaient pas le même rôle, et si le Congo faisait partie des colonies d’exploitation, l’Algérie quant à elle, constitue
une colonie de peuplement.
Dans le cadre de l’expansion coloniale, la possession de la terre est une question centrale : la métropole
colonisatrice souhaite s’emparer du plus grand territoire possible, en Algérie, l’appropriation des terres arabes par
les colons s’accompagnait de leur redistribution à des Européens, lesquels en faisaient dans certains cas de grandes
exploitations céréalières ou viticoles. L’Algérie est conquise par la France entre 1830 et 1900, elle est formée des
communautés française et musulmane et composée de trois départements français. Sur le plan démographique, il
est à noter un fort déséquilibre entre la population musulmane qui compte près de 5,6 millions d’individus, alors que
les européens sont moins d’un million. Or, la distribution des terres fait apparaître un contraste : si les algériens
possèdent la majorité des terres, la taille moyenne de leurs exploitations est de 17 ha contre 109 ha pour les
européens. De plus, le nombre d’enfants scolarisés n’est que de 87 000 pour les Algériens (qui constituent la grande
majorité de la population) alors qu’il atteint 111 000 Européens (qui ne forment pourtant qu’une minorité) ; ces
chiffres remettent donc en cause la fameuse « mission civilisatrice ». D’autre part, seuls 0,035 % des algériens
peuvent participer aux élections nationales ; ce chiffre atteint 7,7% pour les élections municipales ; côté européen,
les données sont de 26% pour les deux scrutins ; il apparaît donc clairement que les algériens musulmans ne peuvent
pas peser dans la vie politique. De telles inégalités de traitement, n’on pu que renforcer les mouvements de
contestation qui se mettent en place dès les années 1930 à l’image de « l’étoile nord-africaine » qui revendique
l’abolition du code de l’indigénat, la mise en place de droits politiques ainsi que la décolonisation de l’Algérie.
Ainsi, après la première guerre mondiale, l’empire apparaît fragilisé par l’essor de l’anticolonialisme qui
dénonce les ambigüités de la politique coloniales notamment du point de vue sanitaire et scolaire ; en effet, les
campagnes de vaccination et de scolarisation auraient eu pour objectif principal de préserver les intérêts des colons
en les protégeant du risque de contamination tout en leur assurant une main d’œuvre en bonne santé, bien loin des
objectifs humanitaires et civilisateurs affichés par les tenants de l’entreprise coloniale. Cette situation est de plus
dénoncée, y compris en métropole, par une partie des intellectuels et de l’opinion publique.
André Gide, dans son ouvrage « voyage au Congo », dénonce avec véhémence, dès 1927, la façon inhumaine
dont sont traités les récolteurs de caoutchouc. De même, un collectif d’auteurs surréalistes, diffusent en 1931, un
tract intitulé « ne visitez pas l’exposition coloniale » et organisent une exposition « anti-impérialiste » qui n’attirera
cependant que 5000 visiteurs, soulignant le peu d’impact de leur mouvement à cette époque. Leur démarche est
alors soutenue par le parti communiste appelant à la défense du « prolétariat mondial » contre les « patries
bourgeoises ». D’autre part, outre l’exploitation des autochtones, la colonisation aboutit également à un
bouleversement des sociétés indigènes qui perdent une partie de leur mode de vie, de leur culture, de leurs
pratiques agricoles ancestrales etc. Enfin, certains remettent en cause l’aspect économique et financier de la
colonisation qui détourne une partie des investissements de la métropole, freinant la modernisation des structures
productives françaises.
Enfin, l’essor des élites dans les colonies, a favorisé la mise en place de mouvements nationalistes locaux qui
alimentent la contestation et expriment de façon de plus en plus forte et déterminée leurs revendications. Celles-ci,
visent en priorité l’obtention de l’égalité en droits et d’une justice équitable. Parmi eux, des personnalités émergent,
tel que le sénégalais Léopold Sédar Senghor, ou encore le vietnamien Ho-Chi-Minh, sans oublier l’Algérien Messali
Hajj fondateur de l’étoile nord-africaine. Par leurs actions et la portée leurs discours, ceux-ci vont attirer et
rassembler de plus en plus de leurs compatriotes autour de leurs exigences, ouvrant la porte au processus
d’émancipation qui prendra son essor au lendemain de la seconde guerre mondiale.
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