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Le document proposé à l’étude est un extrait des instructions de Joseph Gallieni, gouverneur
de Madagascar. Ce texte officiel évoque la pacification de l’Ile qui n’est pas terminée. Le
document date de 1898. L’Europe est alors engagée dans un processus intense de
colonisation. Certains ont d’ailleurs même parlé de « fièvre coloniale ». Le contexte
économique est aussi intéressant dans la mesure où les pays industrialisés sortent alors d’une
longue dépression économique. Les colonies présentent également un intérêt de ce point de
vue là.
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Le processus d’expansion coloniale de la France ne s’est pas fait sans rencontrer d’opposition
comme on peut le lire dans le document proposé. Joseph Gallieni parle en effet de
« pacification », « d’action combinée de la force et de la politique » et enfin d’insoumission
des populations. Il est vrai que les populations locales ont résisté dans différentes parties de
l’empire face à l’expansion coloniale. On peut évoquer la résistance de Samori Touré dans
son empire malinké. On peut citer aussi Béhanzin au Dahomey ( actuel Bénin) ou Abdel
Kader en Algérie. Dans le cas de Madagascar, les Français sont arrivés dans un royaume
organisé qui a accepté un temps cette protection coloniale mais qui ensuite l’a dénoncée. La
France a ensuite utilisé la division ethnique pour imposer sa domination.
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L’exploitation économique des colonies se fait selon différentes modalités.
Pour Joseph Gallieni, construire un empire colonial c’est d’abord créer un vaste marché. Ne
dit-il pas qu’il s’agit d’ « ouvrir des débouchés ». Il convient de constater, en effet, que dans
ce contexte de marasme économique, les métropoles considèrent très vite leurs colonies
comme des lieux de consommation permettant d’écouler les productions européennes. Le
textile britannique se vend en Inde. Paul Doumer ne veut pas développer l’industrie en
Indochine pour ne pas concurrencer les manufactures françaises.
Mais l’objectif est également d’exploiter les ressources primaires. Quand il souhaite « la mise
en valeur des richesses naturelles », lorsqu’il appelle de ses vœux le développement de la
« banane et de la soie », Joseph Gallieni envisage la mise en place d’une économie de
plantation et de prédation. Les métropoles importent en effet les produits coloniaux.
Le gouverneur de Madagascar considère que cette mise en valeur doit mobiliser une main-
d’œuvre locale ( l 26). Il est vari que la main d’œuvre locale est utilisée. Le plus souvent ,
elle est salariée . Mais elle peut également travailler sous la contrainte selon le régime du
travail forcé.