2.1.1. Lectures sur la théorie et les approches socioconstructivistes en éducation
Pour comprendre les fondements théoriques du socio-constructivisme, nous nous sommes
intéressé à l’article de Legendre (2005) consacré aux idées de Lev Vygotsky sur le plan
épistémologique, philosophique et psychologique par rapport à l’éducation. Dans la perspective
historico-culturelle développée par Vygotsky, Legendre aborde la notion d’«activité » qui regroupe
les dimensions sociale, individuelle, interactive et cognitive (2005 : 354) et se résume en un rapport
entre l’être humain et l’extérieur. Cette activité se réalise par « la médiation d’instruments » ou par
l’utilisation de « l’outil matériel » (2005 :354). Dans cette interaction, le langage joue un rôle central.
Et selon, Legendre, l’activité entre dans un processus de développement qui implique des
« évolutions » et des « révolutions » à cause des conflits et des contradictions dans l’interaction.
Donc, Vygotsky travaille sur le processus ou développement et non sur le produit ou résultat selon
Legendre (355), en se basant sur quatre axes de développement que sont les lignes « phylogénétique,
historique, ontogénétique et microgénétique » (355), la dernière ligne étant le moment d’acquisition
des connaissances et de réalisation de nouveaux « processus psychologiques » grâce aux activités ou
tâches (356). Pour Vygotsky, le langage est « l’outil culturel » très important pour le développement
de la pensée (357) qui exige et nécessite « la présence d’autrui » (358). À ce propos, l’influence du
socio-constructivisme sur la pédagogie et la didactique repose en partie sur le rôle de l’enseignant qui
est un guide, un modèle ou un accompagnateur (pédagogie) et sur la place des interactions sociales
dans la transmission des savoirs (didactique) (363). Cependant, selon Legendre, l’acquisition et les
interactions ne sont pas isolées des contextes socio-culturels qui participent à la construction des
connaissances. Ils sont déterminants dans le processus de développement psychologique et se
caractérisent sous forme d’environnement des interactions sociales.
Dans un autre article qui traite des retombées de la théorie socioconstructiviste sur l’élaboration et la
réalisation du nouveau programme de formation, Legendre (2004) a abordé les rapports ou
passerelles entre les « fondements théoriques dont le socio-constructivisme et les « pratiques » dans
les programmes de formation de l’école québécoise. Ces passages selon l’auteure ne sont pas directs
et ne se résument pas à une application de la théorie à la pratique (2004 :15). La conception de
l’apprentissage dans les programmes est définie comme un processus cognitif, affectif et social
(2004 : 16) ; le dernier aspect fait appel aux interactions sociales (16). L’auteure précise qu’une
pratique n’est pas en soi socioconstructiviste si l’on écarte les intentions qui en constituent la base
(17). L’auteure rappelle les idées courantes qui définissent le socio-constructivisme comme la
construction sociale des connaissances par les interactions entre les personnes (18). Il entraîne aussi
la coopération et nécessite un conflit sociocognitif (18). Pour l’auteure, ces idées sont souvent
rapprochées au socio-constructivisme pour justifier les fondements d’une pratique ; mais peuvent en
être éloignées. Le socio-constructivisme en éducation coïncide avec le développement des sciences