Derrière la recherche de nouveaux indicateurs de richesse,
trop souvent un impensé de la richesse
Jean-Marie Harribey
Économiste, Université Bordeaux IV
Le rapport de la Commission Stiglitz-Sen-Fitoussi (2009) tente de rénover la mesure des
performances économiques et du progrès social, mais en s’appuyant sur tous les
fondamentaux hautement critiquables de la théorie économique néoclassique. En particulier,
les conceptions de la Commission ramènent toute richesse à une valeur monétaire et
marchande ; dès lors que les connaissances humaines, la nature, le lien social sont réduits à
des sortes de « capitaux », la substitution entre eux est possible. On ne sort donc pas d’une
conception faible de la soutenabilité du développement. On pourra montrer que la crise
capitaliste est une crise de production et de réalisation de la valeur, que la recherche
désespérée de nouveaux indicateurs ne peut suffire pour la résoudre.
Cette intervention se fait dans le cadre de l’atelier : Les fondements théoriques des
indicateurs de richesse
La crise du capitalisme contemporain peut être vue comme une difficulté majeure de
poursuivre une extension illimitée de l’accumulation du capital, en dépit d’une propension à
étendre la sphère de valorisation. Dès lors, cette crise suscite une effervescence nouvelle de
recherches d’indicateurs nouveaux de richesse. L’atelier proposera une confrontation sur les
soubassements théoriques de ces tentatives. Un retour sur les catégories de l’économie
politique et de la critique de celle-ci est jugé essentiel par certains, pas nécessaire par
d’autres. Une confrontation est donc possible.