Il s’agit d’une association fixe de
fénofibrate et de simvastatine
indiquée en complément d’un
régime alimentaire et d’une activité physique chez
des patients à haut risque cardiovasculaire
présentant une dyslipidémie mixte.
La HAS considérant que CHOLIB n’apporte pas de
réponse à un besoin de santé publique, ne lui a pas
accordé d’amélioration du service rendu (ASMR V,
inexistante). Cependant le taux de remboursement
proposé est de 65% pour ce médicament de
3ème intention chez les patients stabilisés par la prise
séparée et concomitante des deux principes actifs
aux mêmes doses alors qu’il n’est pris en charge dans
aucun pays européen à ce jour. On peut d’ailleurs
être surpris par cette décision car le coût de
l’association fixe est 3,5 fois plus élevé que celui des
2 génériques administrés séparément !!!
Il est toutefois heureusement précisé que cette
association doit être réalisée avec prudence et
sous étroite surveillance de signe de toxicité
Le seul intérêt de CHOLIB pourrait être une
amélioration de l’observance chez les patients à haut
risque cardiovasculaire pour lesquels il est nécessaire
de réduire le taux de triglycérides et d’augmenter le
taux de HDL-C lorsque le taux de cholestérol LDL-C
est déjà contrôlé par la simvastatine en
monothérapie avec la même dose. Face à la pléiade
de génériques de la simvastatine et du fénofibrate à
différents dosages, une telle association est-elle
« révolutionnaire » dans la stratégie de prise en
charge de patients à haut risque cardiovasculaire ?
cholestérol est importante
en vue de réduire le taux
cette optique, les statines
sont les médicaments de choix. Elles sont bien
tolérées en général, même sur le long terme, du
moins tant que les doses ne sont pas trop élevées.
Elles sont néanmoins parfois d’une efficacité
insuffisante pour abaisser le taux de LDL.
Dans ce cas, d’autres moyens pharmacologiques ont
été employés avec des succès mitigés :
La niacine, ou acide nicotinique, ou vitamine B3,
donnée sous forme retard en association au
laropiprant, dans l’essai HPS2-THRIVE s’est montrée
efficace dans l’abaissement du taux de LDL et de
triglycéride, ainsi que dans l’augmentation du taux
de HDL cholestérol par rapport à un placebo. Mais, la
niacine a été sans effet sur les événements
vasculaires graves, a entraîné de nombreux effets
indésirables (bien qu’étant sous forme retard) et a
même conduit à une élévation du nombre de décès
dans le groupe traité (1). Aussi, l’EMA a suspendu
l’AMM de cette association nicacine/laropiprant,
commercialisée depuis 2008 en Europe.
Le torcétrapib est un composé qui inhibe une
protéine de transport de divers lipides et conduit à
une baisse du taux de LDL avec une augmentation du
taux de HDL. Ce médicament ralentit le
développement de l’athérosclérose chez le lapin. Un
essai clinique intitulé opportunément ILLUMINATE
comparant les effets du torcétrapib et de
l’atorvastatine a montré des résultats biologiques
encourageants : élévation du taux de HDL de 72 %,
baisse du taux de LDL de 25 % et du taux de
triglycérides de 9 %. Mais, le risque de décès
d’origine cardiovasculaire ou non cardiovasculaire,
l’élévation de la pression artérielle, la rétention
sodée ont été plus élevés dans le groupe traité (2).
En revanche, un abord immunologique paraît
intéressant et deux essais utilisant des anticorps
monoclonaux proches, l’alirocumab et l’évolocumab,
financés par les laboratoires correspondants du New
England Journal of Medicine, ont montré des
résultats a priori encourageants :
L’alirocumab a réduit le taux de LDL chez les
malades sous statine. L’essai ODYSSEY a comparé
deux groupes de malades avec une hyperlipidémie et
un risque élevé d’accident cardiovasculaire, traités
par une statine à la dose maximale tolérée (3). L’un
des groupes recevait une fois par semaine
l’alirocumab, l’autre groupe un placebo. L’essai a
duré une année et demie. Dans le groupe
alirocumab, le taux de LDL a baissé à partir de la
4ème semaine pour atteindre et se maintenir à 40 %
environ de la valeur du groupe témoin. Le
médicament a donc été capable d’abaisser le taux de
LDL déjà diminué au maximum par une statine.
Parallèlement, le taux d’événements
cardiovasculaires graves a été plus faible dans le
groupe alirocumab. Mais quelques effets indésirables
ont été observés : myalgies, troubles cognitifs,
L’essai OSLER a concerné l’évolocumab (4). Ce
produit voisin de l’alirocumab à de même un effet
sur le LDL qu’il abaisse au cours d’un traitement
court. Cet essai a comparé sur une durée de 11 mois
un groupe traité par évolocumab et un groupe
placebo, les deux groupes recevant en plus
un hypolipémiant. L’effet sur le LDL a été
similaire à celui observé avec l’alirocumab.