3
industries agroalimentaires, qui constituent là comme l’un des moyens de lutte contre la pauvreté. D'un côté,
les petits producteurs appartiennent à des réseaux caractérisés par des relations interpersonnelles de
confiance et de coopération et liés aux unités domestiques par l’utilisation de la main-d’œuvre familiale, mais
qui sont insérés au marché, qui subissent la concurrence. En effet, plusieurs travaux montrent que les activités
informelles sont incompatibles aux normes économiques et à l’économie de marché. En outre, les échanges
informels trouvent leur source dans les disparités des politiques économiques, financières, monétaires et
commerciales bien distinctes selon les pays. Les activités informelles se déploient sur des espaces frontaliers, à
partir de réseaux marchands différenciés selon les régions, et structurés depuis longtemps. Sur la base de
solidarités ethniques et d'échanges régionaux, le comportement des acteurs n'est pas irrationnel s'insère dans
un cadre communautaire de référence. C’est pourquoi, la volonté des uns est de rendre officiel l'informel.
L'économie informelle dégage des ressources et représente un facteur de décollage économique.
De nos jours, on se rend compte qu’à côté de l’artisanat traditionnel se développe, l’informel de production,
qui vend des produits comparables aux biens et services modernes, mais les pouvoirs d'achat sont plus faibles
et avec des moyens plus limités. Les stratégies développées par l’informel de production nécessitent
l’adaptation des acteurs, la recherche et mise en œuvre des innovations technologiques, l’articulation avec le
secteur moderne, trois types d’activités sont à retenir à savoir : l’agriculture périurbaine, les activités de tissage
et la menuiserie de bois, illustrent ci-après à leur manière et ces dynamiques dans les contextes bien différents.
D’où une partie des citadins s’adonne à l’agriculture périurbaine, qualifiée de l’agriculture vivrière peu
développée. La population a trouvé dans cette activité deux motifs de satisfaction : la création d’emplois et
l’approvisionnement en produits frais. Le rôle de l’agriculture périurbaine dans l’emploi, l’alimentation des
villes et surtout son mode de fonctionnement font qu’elle est ici abordée comme un pan de l’économie
informelle.
Les activités de tissage qui sont anciennes, ont su s’adapter à la modernisation des sociétés, notamment dans
le domaine de l’habillement. A côté du secteur de survie, on assiste ici à un mouvement dynamique soutenu
par la demande, accompagné par une innovation technologique. Ce secteur a un effet multiplicateur important
pour les nombreuses filières connexes allant de la culture du coton en passant par sa récolte, la filature, la
teinture, le tissage, la bonneterie, la confection, le lavage et la commercialisation. Ces différentes filières font
du secteur textile le plus grand pourvoyeur d’emplois en Afrique de l’Ouest après le secteur agricole. Le secteur
de tissage au Mali utilise environ 65 % des artisans, ensuite 50 % au Burkina Faso puis 40 % au Ghana.
Au Mali, la teinture du basin a connu un essor, il compte actuellement plusieurs milliers d’ateliers de teinture.
Cet artisanat s’est aussi développé ailleurs dans la sous-région avec des pôles importants en Guinée, au
Sénégal, au Bénin et au Nigeria, chaque région s’efforce à évoluer vers une performance. Les teinturières
maliennes demeurent cependant les plus réputées. Les actions les plus innovantes concernent l’abandon
progressif des teintures traditionnelles tirées de l’indigo et des écorces d’arbres, qui ne résistent souvent pas
au lavage. Ces produits sont ensuite remplacés par les colorants chimiques importés d’Europe.