Le bruit est inhérent à tout montage électronique, dans nombre de montages cependant
on peut l'ignorer, mais dès qu'il s'agit d'amplifier des signaux bas niveaux, q.q. µV par exemple,
il y a un certain nombre de précautions à prendre.
Dans ce chapitre on commence donc par décrire rapidement les outils mathématiques
adaptés pour traiter le bruit en électronique, on introduit ainsi les fonctions de corrélation et
les densités spectrales. On fait ensuite un rapide tour d'horizon des différentes sources de bruit
en électronique en donnant leurs densités spectrales respectives. On s'intéresse naturellement à
la valeur efficace de bruit en sortie d'un amplificateur, on introduit ainsi la bande passante
équivalente de bruit et le facteur de bruit. On examine le cas des transistors et des
amplificateurs opérationnels. Pour terminer on calcule le bruit dans une chaîne de quadripôles
en cascade.
En électronique on utilise fréquemment le mot bruit pour qualifier tous les signaux
aléatoires indésirables.
Le bruit est-il un signal ?, porte t-il une information ? difficile de répondre à cette
question, impossible même. Prenons le cas d'un voyageur qui attend le métro sur le quai de la
gare, le bruit du train au loin est un signal qui prévient le voyageur de l'arrivée imminente du
train, ce signal est utile. Quand le voyageur est dans le train, il aimerait bien que le bruit du
train cesse .....
I- Fonction de corrélation et densité spectrale
Dans le cas des signaux déterministes on dispose des fonctions mathématiques
classiques (cos(ωt), exp(-t/τ), etc. ...) pour décrire les signaux dans le domaine temporel et des
transformées de Fourier pour l'espace des fréquences. Dans le cas où l'on ne peut pas disposer
d'une écriture mathématique pour décrire un signal il n'est pas possible d'en calculer sa
transformée de Fourier et donc de savoir comment il se répartit dans le domaine des
fréquences. De nombreux signaux ne sont pas déterministes, ce sont même les plus nombreux,
on les appelle signaux aléatoires. Pour les décrire il nous faut trouver de nouveaux outils, ce
sont précisément les fonctions de corrélation et les densités spectrales.
Prenons par exemple le cas du signal x(t) ci-dessous, ce signal passe aux instants t1, t2,
... tm-1, tm, tm+1 ... par la même valeur A. Question : existe t-il une relation entre les valeurs
de x(t) prises aux instants t1+∆t, t2+∆t, ... , tm-1+∆t, tm+∆t, tm+1+∆t, ... ?
A
t t t t t
12m-1 mm+1
t t t t t
12m-1 mm+1
+∆t+∆t+ + +∆ ∆ ∆
t t t x(t)
Fig. 1 Les valeurs de f(t) aux instants t1+∆t, t2+∆t, ... tm-1+∆t, tm+∆t, tm+1+∆t sont-elles quelconques ?