Nutrition et VIH/SIDA

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Nutrition et VIH/SIDA
Droit
OBJECTIF : Réduire la proportion de nourrissons contractant le VIH de 20% d’ici à 2005 et de 50% d’ici
à 2010.
«Aujourd’hui, plus de 11 millions d’enfants sont orphelins en Afrique, près de 3 millions d’enfants vivent avec le
SIDA en Afrique et la pandémie continue à se propager à grande vitesse, 7 000 enfants et jeunes étant infectés tous
les jours.»- Carol Bellamy, Directrice générale de l’UNICEF [Discours prononcé à la Consultation des dirigeants
africains, 9/9/02]
Transmission de la mère à l’enfant
D’après les estimations, 800 000 enfants de moins de 15 ans ont contracté le VIH en 2001, 90% d’entre eux
du fait de la transmission de la mère à l’enfant. La très grande majorité des mères séropositives, ainsi que des
enfants atteints du SIDA, vivent en Afrique. Les priorités de l’UNICEF en ce qui concerne la nutrition et le VIH/
SIDA sont doubles : aider les mères séropositives à décider en toute connaissance de l’alimentation de leurs
nourrissons et répondre aux besoins de millions d’enfants touchés par le virus.
Les mères séropositives sont confrontées à un terrible dilemme lorsqu’elles doivent décider comment nourrir
leur nourrisson. Sans intervention préventive, de 5 à 20% environ des nourrissons nés de mère séropositive
contractent le VIH par l’intermédiaire du lait maternel s’ils sont nourris au sein pendant deux ans. (Chaque
année, 200 000 enfants contractent le virus par cette voie.) Ceci dit, si une mère n’allaite pas, son nourrisson
a un risque six fois plus élevé de mourir pendant les deux premiers mois de sa vie de maladies infectieuses
comme la diarrhée et les infections respiratoires.
Plusieurs facteurs influent sur le risque de transmission, y compris la charge virale ou quantité de virus
présent dans l’organisme de la mère (le risque est le plus élevé après l’infection et lors de l’apparition
du SIDA), la durée de l’allaitement (plus la durée est longue, plus le risque est grand), l’exclusivité
de l’allaitement (l’allaitement exclusif pendant les trois premiers mois peut réduire le risque) et l’état
des seins (s’il y a des lésions autour des mamelons).
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La situation de nombreuses femmes des pays en développement est exacerbée par la pauvreté ou les pressions
sociales. Il se peut qu’une mère n’ait pas accès à l’eau potable nécessaire pour préparer en toute sécurité
des substituts du lait maternel. Les autres possibilités qui existent peuvent être d’un coût prohibitif ou il
se peut qu’elle vivent trop loin du point d’approvisionnement pour y accéder sans interruption. Enfin, les
autres méthodes d’alimentation des nourrissons peuvent faire l’objet de tabous ou de préjugés. Redoutant
d’être exclues, de nombreuses femmes préfèrent souvent ne pas révéler leur séropositivité à leur partenaire,
leur famille ou la collectivité.
Les lourdes répercussions du VIH sur la nutrition
«Par le passé, il y avait toujours un adulte pour travailler - semer des graines et labourer les champs. Maintenant
qu’un adulte sur quatre est séropositif dans la région, beaucoup de gens sont trop malades pour travailler ou
sont déjà morts, et c’est aux enfants, dont certains n’ont que huit ou neuf ans, de se débrouiller tout seul.» Roger
Moore, ambassadeur itinérant de l’UNICEF, en Zambie.
La pandémie de VIH/SIDA, qui vient s’ajouter aux sécheresses, aux inondations, à des décennies de conflit,
au déclin économique et à la réduction des services sociaux, a submergé les familles de l’Afrique australe,
ne leur laissant que peu de moyens de faire face à la situation. Les taux de malnutrition augmentent parmi
les jeunes enfants, les femmes enceintes et les mères qui allaitent. Cette crise que connaît l’Afrique met en
relief les besoins nutritionnels aigus de tous les enfants qui sont séropositifs ou qui sont touchés par le VIH/
SIDA, comme les orphelins et ceux qui vivent dans des ménages dont des membres sont séropositifs. Plus de
13 millions d’enfants de moins de 14 ans ont été rendus orphelins par le SIDA et beaucoup d’entre eux sont
livrés à eux-mêmes. Beaucoup d’autres enfants vivent avec des parents séropositifs qui ne peuvent plus
pourvoir aux besoins alimentaires de leur famille.
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«Nos voisins ne sont plus comme avant - ils ont pris leurs distances. Ils devraient se distancer du virus,
et pas de nous.» - Ammanuel, 13, rendu orphelin par le SIDA, Ethiopie. [SOWC, 2002]
Fiche ressouce alimentation 3
La situation est compliquée par le fait que la grande majorité des femmes séropositives des pays
en développement ne connaissent pas leur séropositivité.
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La solution
«L’expérience que fait l’Afrique du VIH/SIDA depuis 10 ans diffère de façon considérable et terrifiante
de celle des pays industrialisés, non pas parce qu’un fléau s’est abattu sur elle par hasard, mais à cause
de sa pauvreté. Toute infection progresse rapidement dans un contexte de pauvreté, de malnutrition
et d’eau insalubre. Cela vaut aussi bien pour le VIH/SIDA que pour la tuberculose et la rougeole.»
[Situation des enfants dans le monde, 2002]
Combattre le VIH/SIDA est l’une des cinq priorités organisationnelles de l’UNICEF dans les quatre ans à venir.
Dans le domaine de la nutrition, l’élaboration de programmes met principalement l’accent sur la prévention
de la transmission de la mère à l’enfant lors de l’allaitement et sur les soins et le soutien des mères séropositives.
Les stratégies consistent notamment à fournir aux femmes enceintes des tests de dépistage volontaire
et confidentiel et des conseils sur l’alimentation des nourrissons, à aider les gouvernements à élaborer
des stratégies d’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants qui encouragent les femmes séronégatives
à allaiter dès la naissance et exclusivement et comprennent des consignes relatives au VIH, afin de protéger
l’allaitement maternel et de promouvoir une alimentation optimale des nourrissons dans les hôpitaux.
Depuis plus récemment, l’UNICEF s’efforce également en priorité de répondre aux besoins nutritionnels d’un
nombre croissant d’enfants qui sont porteurs du virus, orphelins ou vivent avec un parent séropositif.
En 2001, l’UNICEF et d’autres organismes des Nations Unies apportaient leur appui à 80 programmes
de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant dans 16 pays. D’avril 1999 à juillet 2001,
ces programmes ont bénéficié à plus de 300 000 nouvelles clientes de centres de soins anténatals,
en fournissant des services de conseil à 220 000 femmes et des tests de dépistage du VIH à 138 000 femmes
«Les préjugés qui entourent le VIH/SIDA constituent l’un des plus gros problèmes. Les personnes
séropositives sont un groupe de personnes comme les autres, avec des besoins particuliers, qui doivent
être soutenues, et non accusées ou montrées du doigt. Tant que ces préjugés subsisteront, notre action
sera difficile.» Arjan de Wagt, Responsable de projet à l’UNICEF, nutrition et VIH/SIDA
Les faits
Sans intervention préventive, un tiers environ des nourrissons nés de mères séropositives contractent le VIH
de leur mère, soit pendant la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement. En 2001, 800 000 enfants de moins
de quinze ans ont contracté le VIH, plus de 90% d’entre eux du fait de la transmission du virus de la mère
à l’enfant. De 15 à 25% des enfants nés de mères séropositives contractent le VIH pendant la grossesse ou
l’accouchement, et environ 15 % pendant l’allaitement.
L’allaitement maternel
Parmi les facteurs qui peuvent réduire le risque de transmission du VIH pendant l’allaitement :
Allaiter pendant moins longtemps. Plus un enfant est nourri longtemps par une mère séropositive,
plus il risque de contracter le VIH. Allaiter pendant six mois présente un risque environ trois fois moins
élevé qu’allaiter pendant deux ans.
Fiche ressouce alimentation 3
Outre le soutien constant que l’organisation apporte au Code international de commercialisation des substituts
du lait maternel et à l’initiative « Hôpitaux amis des bébés », l’UNICEF aide les gouvernements à établir des
recommandations portant sur l’alimentation des nourrissons, au moyen d’études évaluant l’acceptabilité,
la faisabilité, le coût, la viabilité et la sécurité de différentes possibilités offertes aux mères séropositives.
À présent, de telles études sont réalisées dans plus de dix pays dont : Haïti, le Malawi, la Namibie, le
Swaziland et la Zambie. L’UNICEF aide également à mettre au point du matériel de formation et des stratégies
de communication portant sur le VIH et l’alimentation des nourrissons.
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Pour permettre aux mères de donner suite à leur décision en toute sécurité et efficacement, l’UNICEF s’emploie
à développer l’accès aux services de conseils et de dépistage volontaire et à former des agents de santé,
des conseillers et des groupes de soutien traitant du VIH et de l’alimentation des nourrissons. En collaboration
avec l’OMS, l’UNICEF a financé la formation de plus de 100 personnes à l’apport de conseils à prodiguer aux
femmes en ce qui concerne le VIH et l’alimentation des nourrissons. Ces personnes ont à leur tour formé plus
de 1000 conseillers qui se sont entretenus avec des milliers de mères. De nouvelles recommandations ont été
diffusées pour faciliter la prise de décisions relatives au VIH et à l’alimentation des nourrissons.
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Allaiter exclusivement pendant les premiers mois. Il ressort de certaines études immunologiques
que le lait maternel, notamment le lait de la mère séropositive, contient certains agents qui combattront
directement les cellules contribuant à la transmission de l’infection par le VIH. Une étude réalisée
à Durban (Afrique du Sud) a montré que l’allaitement exclusif au sein pendant les trois premiers mois
de la vie présente un risque plus faible de transmission du virus de la mère à l’enfant qu’une alimentation
mixte (allaitement associé à d’autres aliments, jus ou eau).
Prévention et traitement d’inflammations du sein. Les mastites, mamelons crevassés et autres
causes d’inflammation du sein sont associés à un risque plus élevé de transmission du VIH.
Prévention de l’infection par le VIH pendant l’allaitement. La charge virale maternelle est plus
élevée peu de temps après l’infection, fait qui entraîne un risque accru d’infection de l’enfant.
Traitement préventif des lésions ou du muguet chez l’enfant. Des lésions buccales chez l’enfant
facilitent la pénétration du virus dans l’organisme de l’enfant.
Il faut comparer le risque d’infection par le VIH au risque de morbidité et de mortalité dû à l’absence
d’allaitement. L’allaitement maternel protège des décès dus à la diarrhée, aux infections respiratoires
et autres, notamment pendant les premiers mois de la vie. L’allaitement maternel apporte également
les éléments nutritionnels et autres ingrédients nécessaires, ainsi que la stimulation nécessaire à
un bon développement psychosocial et neurologique, et contribue à l’espacement des naissances.
Aperçus par pays :
Le Vietnam compte actuellement 2 500 enfants séropositifs. Un tiers d’entre eux sont des nourrissons,
certains sont orphelins. L’UNICEF dispense une formation aux personnes qui s’occupent d’eux dans le cadre
de la lutte intégrée contre l’épidémie de VIH au Viet Nam. Les activités entreprises consistent à promouvoir
des changements comportementaux parmi les adolescents au moyen de l’éducation à la vie ; à soigner et
à soutenir les mères séropositives et leurs nourrissons ; et à prévenir la transmission du VIH des parents aux
enfants grâce à des campagnes d’information.
En Afrique australe, l’UNICEF s’inquiète en particulier des enfants rendus orphelins par le VIH/SIDA et leur
donne la priorité lors de la distribution d’aliments. Au Lesotho, par exemple, une étude a montré que 75% de
l’ensemble des orphelins, soit 143 000, avaient perdu leurs parents à cause du SIDA, et que beaucoup d’entre
eux vivaient désormais dans des ménages ayant à leur tête un enfant.
Avec l’appui de l’UNICEF, des évaluations du VIH et des pratique d’alimentation des nourrissons ont été
réalisées ou sont planifiées dans les pays suivants : Botswana, Inde, Kenya, Malawi, Rwanda, Afrique du Sud
et Ouganda. Une étude réalisée en Ouganda a porté sur l’abandon rapide de l’allaitement chez les mères
séropositives. En Afrique du Sud, une étude est actuellement menée sur une méthode simple de stérilisation
du lait maternel et sur la faisabilité du recours aux banques de lait.
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Fiche ressouce alimentation 3
La crise de l’Afrique australe a montré à quel point les mécanismes d’adaptation des collectivités et
des familles élargies s’étaient détériorés du fait du VIH. Auparavant, la plupart d’entre elles arrivaient
à survivre aux périodes occasionnelles de sécheresse ou d’inondations, aujourd’hui, beaucoup d’entre elles
ont consacré leurs ressources supplémentaires aux soins de santé, aux obsèques, ou à la prise en charge des
orphelins. Elles ont maintenant des besoins élémentaire : aliments, couverture, savon et argent pour l’école.
L’UNICEF fournit des aliments aux personnes touchées par la crise que connaît l’Afrique australe, en ciblant
notamment les familles touchées par le VIH/SIDA. L’étape suivante consiste à apporter un soutien en vue
de dispenser des conseils de nutrition aux personnes vivant avec le VIH/SIDA, un groupe ayant des besoins
particuliers en matière de nutrition.
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L’allaitement maternel sauve des vies
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