Semrud-Clikeman et R. Pliszka (2005), dans leur revue de littérature, arrivent à la conclusion que
des changements dans les structures du cerveau et particulièrement via l’activation de la zone
pré-frontale peuvent être constatées avec la prise de médication.
En focalisant notre attention sur les fonctions exécutives, il s’avère que le
dysfonctionnement des circuits neuronaux chez le TDAH impliquent l’inhibition, l’attention, la
temporalité, la régulation de la motivation et des affects (Barkley, 2012; Rubia, 2011). À la
manière de Barkley et Rubia, plusieurs autres auteurs ont nommé une série de fonctions touchées,
tel que le modèle de Brown (1994 dans Barkley, 1997) témoignant d’un groupe de six fonctions
altérées telles que la discipline, l’activation, le focus, l’effort, la régulation des émotions, la
mémoire et l’action, le tout en interaction non-hiérarchique (Goupil, 2014). Ce qui retient notre
attention est la classification de Miyake (2000) des trois fonctions exécutives de base : la
flexibilité, la mise-à-jour et l’inhibition. Celles-ci se décrivent ainsi :
La première permet l’adaptation aux situations changeantes du contexte, la deuxième la
mise à jour des informations dans la mémoire de travail et la troisième l’inhibition des
réponses automatiques ou routinières, mais non pertinentes pour la tâche en cours. Bref,
nous devons dans toutes les activités et contextes de la vie quotidienne prendre des
décisions, sélectionner les réponses appropriées au contexte et choisir entre plusieurs
options (Restrepo, 2014, p.11 soumis).
Derrière ces trois fonctions exécutives, il semble qu’un neurotransmetteur joue un rôle central. En
effet, certaines études montrent clairement que chez les enfants TDAH, il y a présence d’un faible
taux de dopamine dans leur cerveau lié potentiellement à une faible motivation intrinsèque,
lesquelles sont inter-reliées (Schulkin, 2013) et nécessaires à haut niveau dans la mise-en-œuvre
de l’attention et la concentration, d’où découle l’inhibition de comportements inadéquats
(Restrepo, 2014 ; Ibid., 2013). La dopamine serait essentielle également dans le langage,
l’organisation des pensées et du mouvement, le calcul, l’effort lié à la récompense, le contrôle
moteur des systèmes nerveux de toutes les vertèbres, la motivation et le comportement général et
musical (performance, perception, syntaxe et connexions affectives) (Ibid., 2013, p. 68). Chez les
TDAH spécifiquement, la dopamine influencerait leur niveau d’attention à l’information
provenant de l’environnement, c’est-à-dire la capacité qu’ils ont à diriger leur attention vers
l’extérieur (Idem). Toutefois, la dopamine ne serait pas en cause chez tous les individus TDAH,
mais bien chez certains types qui se distinguent au plan morphologique (ce qui pourrait expliquer
que la médication ne fonctionne pas pour tous les enfants) : un cortex frontal droit et un noyau
caudé gauche plus petits (Filipek et al., 1997 ; Semrud-Clikeman et Pliszka, 2005). Le noyau
caudé est une structure «intimement connectée au neurotransmetteur dopamine» (Ibid., 2005,
p.176) et plus cette structure est petite, moins elle permet à l’hémisphère droit d’inhiber les
réponses inappropriées (Idem). Enfin, la dopamine pourrait potentiellement être augmentée par
certains stimuli externes tel que la musique (Zatorre et Salimpoor, 2013), la nourriture, les
médicaments et les récompenses (Schulkin, 2013).
Une autre structure du cerveau pourrait également être en cause, à savoir la région
postérieure du corps calleux (impliquant une activité moindre dans les régions pariétales et
occipitales du cerveau) où l’on retrouvait chez certains TDAH moins de matière blanche. Cette
différence pourrait potentiellement diminuer la communication entre les parties du cerveau, ainsi
ne pas permettre à l’enfant d’accéder à ses expériences et connaissances antérieures (Parties