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rapport, intitulé « La détermination, la mesure et le suivi des risques psychosociaux au
travail » contribuera à entériner l’adoption de la notion de RPS dans les débats publics et les
institutions, en s’appuyant sur un certain nombre d’études quantitatives internationales
(modèle de Karasek et Theorell – déséquilibre exigences professionnelles/autonomie
décisionnelle/soutien social – et modèle de Siegrist – déséquilibre efforts/récompenses) et
nationales (INRS).
Encadré 1
« Véritable enjeu de santé en entreprise, le stress au travail fait l’objet d’un rapport qui sera rendu
mercredi au ministre du travail Xavier Bertrand, pour tenter de définir, mesurer et prévenir un
phénomène qui pousse parfois des salariés au suicide. […] Sans avoir toujours des conséquences
si dramatiques, le stress au travail, et plus largement les risques psychosociaux (dépression, mal-
être, violence) se sont développés, ou ont été en tout cas médiatisés, au sein des entreprises,
devenant l’un des principaux problèmes de santé au travail, même s’ils ne sont pas encore
reconnus comme maladie professionnelle par la Sécurité sociale.
M. Bertrand s’est emparé du sujet à l’occasion de la conférence sur les conditions de travail en
octobre, regrettant que “si aujourd’hui tout le monde admet la réalité du problème, nous n’avons
pas d’indicateurs”. “Je souhaite que l’on puisse prendre en compte la question du stress au travail
aujourd’hui parce que c’est un impératif : (quand) on s’épanouit dans son travail, on travaille
bien”, a-t-il déclaré lundi sur France Inter/i-TELE/Le Monde. De plus, les conséquences
économiques du stress sont évaluées à “3 à 4% du PIB par le Bureau international du travail et
15% des arrêts de travail aujourd’hui seraient dus à des problèmes psychosociaux”, a-t-il ajouté.
Deux experts, Philippe Nasse, statisticien et économiste, et Patrick Légeron, médecin psychiatre,
ont donc été chargés d’un rapport visant à étudier et cerner l’ensemble des risques psychosociaux
liés au travail et les principaux facteurs de risques.
Mais la nomination de M. Légeron, aussi PDG d’un cabinet de conseil de gestion du stress en
entreprises, a suscité l’inquiétude de certains spécialistes du sujet.
Car deux visions, l’une collective, l’autre plus individuelle, s’opposent sur le stress. Les syndicats
et certains organismes spécialistes de santé au travail (Anact, Inrs, etc.), privilégient la première
approche, qui fait de l’organisation du travail la cause principale du mal-être des salariés. A
l’opposé, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à reconnaître la réalité du stress au
travail, mais elles privilégient souvent une action corrective, faisant appel à des cabinets de
conseil, comme celui de M. Légeron, proposant des programmes de “gestion individuelle du
stress”.
Pour l’Aderest, une association de spécialistes en santé du travail, “l’orientation ancienne,
affirmée et prédominante” du cabinet conseil de M. Légeron “vers des actions en entreprise de
type accompagnement individuel” fait craindre que les “facteurs de risque liés à l’organisation du
travail soient peu et/ou mal pris en compte”.
Xavier Bertrand a évoqué lundi quelques “pistes”, citant l’exemple d’Areva ou Renault “qui ont
décidé de mettre en place parfois des cellules d’écoute, une prise en compte des difficultés des
agents”. Jean-François Naton (CGT) espère de son côté “que le rapport ne restera pas sur une
approche culpabilisatrice et individuelle du stress”, et rappelle que “des éléments existent déjà
pour alerter sur la travail”, comme le turn-over, l’absentéisme et les arrêts de travail fréquents, ou
l’augmentation des conflits et des tensions au travail. »
« Un rapport pour définir, mesurer et prévenir le stress au travail », Agence France Presse, 11
mars 2008
2/ Une catégorie englobante
Les notions recouvertes par l’acronyme « RPS » ne décrivent pas toutes de la même manière
les liens entre subjectivité et travail, et si sous ce vocable sont rassemblées des notions aussi
différentes que celles de stress, violence, harcèlement moral, mal-être, TMS, dépression ou
encore suicides, c’est bien la catégorie de stress qui contribue principalement à organiser les
réflexions et les méthodologies.
Le stress est une notion galvaudée qui a surtout une dimension descriptive, très générale,
issue de travaux en physiologie fondés sur une méthodologie expérimentale, avant d’être