Prévenir et traiter les symptômes psychologiques et comportementaux RéADem 2015 Aurélie Recloux Psychologue 1 Définition « Signes et symptômes comportementaux et psychologiques de la démence » définis comme: (Association Psychogériatrique Internationale) Les signes et symptômes évocateurs de troubles de la perception, du contenu des pensées, de l’humeur et des comportements. - Comportement: Ensemble des réactions, observables objectivement, d’un organisme qui agit en réponse à une stimulation venue de son milieu intérieur ou de son milieu extérieur. 2 Caractéristiques Symptômes différents dans leur nature mais avec des caractéristiques communes: Fréquents au cours de la maladie d’Alzheimer et autres démences (voir plus loin); Fluctuants en intensité ou épisodiques; Interdépendants, associés et ont des liens cliniques avec les troubles cognitifs (orientation, mémoire, attention, concentration); Peuvent s’exprimer par des signes d’alerte qui doivent être reconnus; Peuvent avoir des conséquences importantes sur l’adaptation des patients à leur environnement ou leur entourage, sur la prise en charge et sur le pronostic fonctionnel de la démence. Exemples 3 Classification Troubles comportementaux Troubles du comportement moteur: Agitation - Comportement agressif – Fugue - Comportements stéréotypés Divagations Troubles des conduites élémentaires: Troubles du comportement alimentaire et sexuel - Troubles du rythme veille-sommeil Troubles psychiatriques Troubles de l’humeur Symptômes dépressifs - Troubles anxieux Modifications de la personnalité Indifférence affective - Désintérêt, démotivation - Anhédonie Troubles psychotiques Idées délirantes – Hallucinations - Paranoïa 4 Classification Troubles positifs du comportement aspect productif Hyperactivité motrice Dérangeants pour l’environnement humain et matériel Agitation, déambulation, agressivité, cris, impatience, fugues, comportements culturellement inappropriés, désinhibition sexuelle, ablation ou détérioration des perfusions ou pansements,… Troubles négatifs du comportement aspect déficitaire Hypoactivité motrice Le plus souvent! - Retrait, apathie (indifférence affective), adynamie, démotivation globale, somnolence - Mutisme, tristesse, insomnie calme - Alitement sans explication organique, refus de s’alimenter ou de prendre son traitement 5 Classification 5 groupes de symptômes: (Peter N. et al.) 1. Agressivité: Résistance agressive, agressivité verbale ou physique 2. Agitation: Marcher sans but, faire les cent pas, errer, être agité, refaire sans cesse les mêmes gestes, se vêtir/se dévêtir et souffrir de troubles du sommeil 3. Psychoses: Hallucinations, délire, mésidendification 4. Dépression: Tristesse, pleurs, sentiment d’impuissance, faible estime de soi, anxiété, culpabilité 5. Apathie: Repli sur soi, absence de motivation, perte d’intérêt 6 Facteurs étiologiques Démence (dysfonctionnement cérébral, troubles cognitifs, etc) Niveau d’activité Symptômes comportementaux et psychologiques Maladies – traitements médicamenteux et non médicamenteux Personnalité – histoire individuelle Environnement – entourage – relations interindividuelles 7 Fréquence Les symptômes psychologiques et comportementaux vont de pair avec un degré d’incapacité excessif, une augmentation des hospitalisations, des institutionnalisations prématurées et une détresse chez le patient et chez les aidants. Résultent d’une interaction entre des facteurs biologiques et psychosociaux Les symptômes psychologiques et comportementaux sont associés à un déclin rapide, à la fois cognitif et fonctionnel, pouvant mener à l’entrée en institution (Chung et al., 2000). Fréquents: présents dans 80% des démences avec des variabilités interindividuelles/ entre 50% et 90% selon d’autres études. 8 Fréquence Fréquence des symptômes évaluées avec l’Inventaire Neuropsychiatrique (voir plus loin): Apathie, syndromes dépressifs, agitation et agressivité sont les symptômes les plus fréquents. L’agitation, l’agressivité, les déambulations, les réactions d’opposition, les troubles psychotiques ont une fréquence d’apparition moyenne (entre 10 et 50% selon les études), sont les plus envahissants et les plus difficiles à gérer pour les aidants et les équipes et les plus difficiles à supporter pour les autres patients. 9 Evolution Leur évolution semble s’élever avec l’évolution de la démence. Différentes études: Au fil de la maladie, les troubles psychologiques et de l’humeur laissent la place aux troubles comportementaux et psychotiques. Stades débutants: anxiété et dépression fréquentes Jamais d’hallucinations et rarement des idées délirantes Stades modérés: apathie et dépression sont les symptômes les plus fréquents Stades sévères: Irritabilité, agitation, idées délirantes et hallucinations + comportements moteurs aberrants et troubles du sommeil 10 Fréquence des symptômes en fonction de l’évolution de la maladie d’alzheimer 11 Conséquences Sur le patient - Prolongation de la durée d’hospitalisation Taux augmenté de consultations en urgence Placement précoce en institution Altération de la qualité de vie Influence sur la qualité de la prise en charge, qui peut être altérée en cas de comportements difficiles à gérer ou mal connus, ce qui peut aboutir à des situations de maltraitance ou de négligence - 12 Conséquences - - Sur l’entourage Risque plus élevé de dépressions Anxiété et stress Altération de la qualité de vie Colère et ressentiment = émotions courantes De 7% à 31% des aidants de patients déments prennent des psychotropes (Schulz et coll, 1995). Coûts annuels directs et indirects sont corrélés à la gravité des symptômes et du déclin cognitif. 13 Description Apparition plus tardive que les troubles mnésiques. Agitation, agressivité, déambulation, opposition, troubles psychotiques = les symptômes les plus difficiles à gérer et à supporter pour les aidants. Ce sont des signes d’alerte qui doivent faire rechercher ces symptômes comme par exemple: une situation de conflit entre des personnes, un non-respect des consignes, une plainte spontanée de la part du patient, de l’entourage ou d’autres patients. 14 Description: Les symptômes comportementaux 15 Opposition Correspond au refus, de la part du patient, des soins, de s’alimenter, d’assurer son hygiène, de respecter les règles sociales, de coopérer. Elle est parfois interprétée à tort comme de l’agressivité ou un désir de nuire, mais elle peut avoir des raisons très variées. 16 Agitation Action verbale ou motrice inappropriée. - Par sa fréquence - Par sa survenue inadaptée au contexte social Action verbale (cris, verbalisations stéréotypées) ou physique (activités excessives, inappropriées ou sans objectif précis), agressive ou non. 17 Agressivité Souvent décrit comme le symptôme comportemental dérangeant Très fréquent! Physique ou verbale (plus souvent). Comportement perçu par l’entourage du patient comme violent envers les personnes ou les objets. Rechercher un syndrome confusionnel, un élément somatique délirant ou hallucinatoire Souvent assimilée à une menace ou un danger pour l’environnement ou le patient lui-même. Peut-être une conséquence de l’agitation ou être indépendante. Difficulté de comprendre et de se faire comprendre Plutôt réactionnelle qu’intentionnelle. 18 Déambulation Fait partie de l’instabilité psychomotrice. Terme utilisé pour décrire un comportement inadapté d’exploration. Déambulation aléatoire: errance (nécessité d’être reconduit au domicile) ; Déplacement volontaire: intention, but (vérification incessante) ; Etat de préoccupation, d’attente, ou d’impatience: faire les cent pas. Autres types d’instabilité psychomotrice: • • Tasikinésie: incapacité de rester assis ou allongé; Syndrome de Godot: manifestation anxieuse qui consiste à suivre l’aidant principal dans ses déplacements. 19 Cris et comportements vocaux inadaptés Hurlements, plaintes vocales, demandes répétitives, etc. Verbalisations compréhensibles ou non, fortement perturbantes pour l’entourage et tout particulièrement en institution. Ils sont l’expression d’une détresse psychologique, d’un inconfort, de demandes d’attention. Plus fréquents en cas de démence sévère avec un haut degré de dépendance. 20 Désinhibition Conduite impulsive et inappropriée par rapport aux normes sociales ou familiales. - À expression verbale; - À expression comportementale. Troubles des conduites sexuelles: fréquents et particulièrement la réduction de la libido et de l’activité sexuelle mais le patient peut aussi manquer de décence ce qui traduit une désinhibition. 21 Hyperémotivité – réaction de catastrophe Forte tendance à pleurer, plus fréquemment, plus facilement, ou de façon plus intense, dans des circonstances précipitantes comme: Des pensées attristantes (famille, maladie, etc); Des expressions de sympathie; L’arrivée ou le départ d’un proche; La présence d’un étranger; L’incapacité à réaliser une tâche; Regarder des évènements tristes à la télévision; Etc. Réaction catastrophe: Etat de détresse en situation d’échec ou de difficulté 22 Trouble du sommeil et du rythme circadien Une fragmentation du rythme du sommeil peut être observée chez les patients déments. Des états d’hyperactivité peuvent être présents, parfois seulement à des horaires précis. Symptômes crépusculaires: exacerbation des symptômes à l’heure du coucher Sundowning 23 Compulsions Certains comportements peuvent ressembler à des mécanismes compulsifs: Comptages à voix haute; Répétitions gestuelles (frottements, etc); Répétitions verbales (répétition incessante de la même question ou du même refrain). 24 Troubles des conduites alimentaires Anorexie/boulimie Hyperphagie: ingestion de quantité excessive d’aliments fréquente! Se distingue de l’hyperoralité, où le patient porte à la bouche des objets non comestible. Prise d’aliments, le plus souvent sucrés, entre les repas (grignotage). Refus alimentaire. 25 Description: Les symptômes psychologiques 26 Délires et troubles de l’identification Perceptions, convictions et jugements erronés de la réalité. Thèmes les plus fréquents: vol, préjudice, nonidentification du domicile ou d’un membre très proche de la famille (délire de la présence d’un imposteur ou de sosies), l’abandon, la jalousie. Le sentiment d’être abandonné, rejeté, est fréquent en institution. Certains délires sont sous-tendus par un trouble de la perception visuelle pouvant conduire à de fausses reconnaissances. 27 Délires et troubles de l’identification 4 types (Burns et al.): 1. 2. 3. 4. Phénomène du fantôme: conviction erronée de la présence passée, présente et future d’une personne éventuellement décédée. Ce n’est pas une hallucination car le patient n’a pas de perception directe de cette présence; Trouble de la reconnaissance de sa propre image dans le miroir; Trouble de l’identification d’une personne; La conviction que les personnes observées sur l’écran de télé sont dans la pièce et peuvent entendre ses propres propos. Phénomène plus complexe: délire de Capgras: le patient ne reconnait plus un proche dont la ressemblance avec la personne réelle est admise mais qu’il décrit comme son sosie. 28 Hallucinations - illusions Expériences sensorielles sans objet réel. - Visuelles - Auditives - Tactiles Différentes des illusions qui sont des déformations ou des interprétations de perceptions réelles. 29 Dépression Les manifestations dépressives et la tristesse peuvent s’observer à différents stades de démence. Au début: réactionnelle à la conscience de la perte cognitive. Avec l’évolution: la dépression serait l’expression d’un dysfonctionnement neurobiologique peu modulé par l’environnement. Différence tristesse/dépression: la tristesse est de courte durée dans une journée réactionnelle à la prise de conscience fugace du déclin cognitif surtout lors d’une mise en échec. Les idées suicidaires ne sont pas habituelles. 30 Apathie Manque d’intérêt pour les activités de la vie quotidienne, de l’engagement social (discussions, activités, etc), indifférence aux autres, à la famille. Marin et al.: un manque de motivation qui ne peut être attribué à un trouble de conscience, à un déficit intellectuel ou à un choc émotionnel. 3 composantes: une diminution de 1. 2. 3. L’initiation motrice; L’initiation cognitive; Ressenti affectif. 31 Anxiété Non liée à l’état cognitif, ni aux paramètres démographiques (âge, sexe, niveau culturel). Peut-être liée à la dépression, à des manifestations psychotiques ou à des situations interpersonnelles. Perplexité face à un monde déformé. Crainte de l’échec pouvant entrainer un repli sur soi. Peut provoquer des départs soudains, une déambulation, une angoisse d’abandon, des attaques de panique, etc. Recherche de repères. 32 Variation selon le type de démence Maladie à Corps de Lewy: symptômes psychotiques, hallucinations fréquentes Maladie de Pick comparé à la maladie d’Alzheimer Pas de syndrome psychotique Troubles du comportement plus importants comme dans toutes les démences fronto-temporales (comportements impulsifs, désinhibition) Maladie de Parkinson Etat dépressif fréquent, apathie, inertie, indifférence Troubles de la personnalité: irritabilité, égocentrisme 33 Lien avec le milieu de vie Plusieurs solutions possibles: maintien à domicile, lieux de vie communautaire, accueil de jour, séjours temporaires, institutionnalisation les symptômes peuvent s’observer dans chacun des milieux de vie. Maintien à domicile: permet de maintenir la personne atteinte dans un cadre de vie familier et calme Hospitalisation lorsque la dépendance devient trop importante. Parfois plusieurs changements avant de trouver une place dans une structure adaptée: risque d’aggravation brutale des troubles chez les patients particulièrement sensibles aux modification de l’environnement. 34 Prise en charge - évaluation Evaluer les troubles comportementaux et psychologiques (description, circonstance, fréquence, etc). Connaître les limites liées au lieu (domicile, hôpital, maison de repos, etc). Connaître les limites liées aux personnes (aidants informels ou professionnels). Avoir une connaissance du patient et de la maladie. Intérêt de l’évaluation des troubles psychologiques et comportementaux: Objectivation des troubles du comportement; Un meilleur suivi Mesurer l’impact d’un traitement qu’il soit médicamenteux ou non 35 Evaluation Des échelles d’évaluation permettent de mesurer les résultats et l’effet d’une intervention. NPI: instrument complet pour mesurer les symptômes neuropsychiatriques chez des patients atteints de démence (Neuropsychiatric Inventory). BEHAVE-AD: recherche des symptômes plus spécifiques de la maladie d’Alzheimer. Cet outil répartit les symptômes psychologiques et comportementaux en 7 groupes: idées délirantes, hallucinations, activités inadéquates, agressivité, trouble du rythme nycthéméral, troubles affectifs, troubles anxieux. (Behavior Pathology in Alzheimer’s Disease). Echelle de comportement de la CERAD, l’échelle comportementale de la démence du GRECO (en institution), etc. 36 Evaluation Des échelles permettant de mieux apprécier les caractéristiques d’un symptôme ou d’un syndrome donné. Il est démontré que certains troubles du comportement peuvent être favorisés par un état dépressif: Echelle d’agitation de Cohen-Mansfield (CMAI - Cohen-Mansfield Agitation Inventory) porte plus particulièrement sur des comportements tels que l’agressivité physique, les déambulations et les cris. Echelle de dépression gériatrique autoquestionnaire Echelle de dépression de Cornell pour les patients ayant une démence sévère avec capacités de communication limitées. 37 NPI: Inventaire neuropsychiatrique Outil d’hétéro-évaluation effectué par l’aidant principal ou par un soignant; Outil le plus utilisé; Evalue la présence, la fréquence et la sévérité des troubles du comportement; Explore 10 domaines comportementaux et 2 domaines neurovégétatifs: Il existe des versions adaptées pour les aidants (NPI), le personnel soignant (NPI-ES) ce qui le rend utilisable dans la plupart des environnements ainsi qu’une version réduite (NPI-R). 38 NPI: Inventaire neuropsychiatrique Exploration des 10 domaines comportementaux: 10. Idées délirantes Hallucinations Agitation Dysphorie/dépression Anxiété Euphorie Apathie Désinhibition/impulsivité Irritabilité Comportement moteur aberrant Exploration des 2 domaines neurovégétatifs: 1. Sommeil Appétit 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 2. 12 points maximum par item, soit un score total de maximum 144 points 39 NPI: Passation Question de sélection posée pour déterminer si le trouble est présent ou absent: Si oui: explorer toutes les sous-questions relatives au domaine. Si non: passer au domaine suivant sans poser toutes les sousquestions. E. Anxiété « Le patient/la patiente est-il/elle très nerveux(se), inquièt(ète) ou effrayé(e) sans raison apparente? Semble-t-il/ elle très tendu(e) ou a-t-il/elle du mal à rester en place? Le patient/la 40 patiente a-t-il/elle peur d’être séparé(e) de vous? » NPI: Passation Réponse de l’aidant - NON: section suivante OUI: questions complémentaires 1. Le patient/la patiente dit-il/elle se faire du souci au sujet des événements qui sont prévus ? 2. Y-a-t-il des périodes pendant lesquelles le patient/la patiente se sent mal à l’aise, incapable de se relaxer ou excessivement tendu(e) ? 3. Y-a-t-il des périodes pendant lesquelles le patient/la patiente a (ou se plaint d’avoir) le souffle coupé, il/elle cherche son souffle ou soupire sans autre raison apparente que sa nervosité ? 41 NPI: Passation 4. Le patient/la patiente se plaint-il/elle d’avoir l’estomac noué, des palpitations ou le cœur qui cogne du fait de sa nervosité ? (Symptômes non expliqués par des problèmes de santé) 5. Le patient/la patiente évite-t-il/elle certains endroits ou certaines situations qui le/la rendent plus nerveux (se) comme par exemple circuler en voiture, rencontrer des amis ou se trouver au milieu de la foule ? 6. Le patient/la patiente est-il/elle nerveux (se) ou contrarié(e) lorsqu’il/elle est séparé(e) de vous (ou de la personne qui s’occupe de lui/d’elle) ? (S’agrippe-t-il/elle à vous pour ne pas être séparé(e)) ? 42 NPI: Passation Fréquence « Maintenant, je voudrais savoir avec quelle fréquence se produisent ces choses (utilisez le comportement qui pose le plus de problèmes). Diriez-vous qu’elles se produisent… » 1. 2. 3. 4. Quelquefois: moins d’une fois par semaine Assez souvent: environ une fois par semaine Fréquemment: plusieurs fois par semaine mais pas tous les jours Très fréquemment: tous les jours ou pratiquement tout le temps 43 NPI: Passation Gravité « Maintenant, je voudrais connaître le degré de gravité de ces comportements. Par gravité, je veux dire: à quel point ces comportements sont-ils perturbants ou invalidants pour le patient/la patiente? Diriez-vous que le degré de gravité est… » 1. 2. 3. Léger: l’état d’anxiété est éprouvant pour le patient/la patiente mais il est généralement possible de l’atténuer en attirant l’attention du patient/ de la patiente vers autre chose ou en le/la rassurant. Moyen: l’état d’anxiété est éprouvant pour le patient/la patiente; les symptômes d’anxiété sont exprimés spontanément par le patient/ la patiente et sont difficiles à soulager. Important: l’état d’anxiété est très éprouvant et représente une source majeure de souffrance pour le patient/la patiente. 44 NPI: Passation Retentissement « A quel point ce comportement est perturbant pour vous au plan émotionnel? (pour vous, en tant que soignant, entourage) » 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. Pas du tout Minimum Légèrement Modérément Sévèrement Très sévèrement Extrêmement 45 Score= fréquence x gravité 12 points maximum donc score total de 144 points maximum Score de retentissement non pris en compte dans le score global 46 Traitement Certains symptômes répondent à un traitement pharmacologique mais pas tous! Objectifs: Favoriser au maximum l’autonomie fonctionnelle et la qualité de vie du patient et d’atténuer le stress et la détresse des aidants. Pas de standardisation dans le traitement des symptômes psychologiques et comportementaux mais diverses approches pharmacologiques et non pharmacologiques 47 Deux types d’intervention complémentaires Les attitudes soignantes et relationnelles personnalisées pour un trouble du comportement précis chez un patient donné: incontournables et à favoriser dans tous les cas. Les thérapies non médicamenteuses, structurées, applicables le plus souvent à des groupes de patients efficacité difficile à établir! 48 Etapes du traitement Passer en revue les causes physiques possibles Tenir compte des facteurs contributifs à l’environnement Tenir compte des diagnostics psychiatriques (dépression, anxiété, etc) Approches comportementales et environnementales privilégiées surtout lorsque les symptômes sont peu prononcés! 52 Interventions non pharmacologiques Techniques comportementales, formation du personnel Modification du milieu Programmes de groupes (exercices, danse, etc) Luminothérapie Musicothérapie Interactions sociales/activités psychosociales Approches multimodales Zoothérapie Aromathérapie Fréquentation des centres de jour 53 Interventions non pharmacologiques En pratique: Approche centrée sur la personne en privilégiant ses forces et ses capacités; Respect de la personne et de son intimité (s’annoncer, ne pas dominer, ne pas mentir, etc); S’assurer d’un bon contact avec la personne (visuel, auditif, attention, etc); Discours lent, simple, une seule consigne à la fois, favoriser les demandes positives et guider sans jamais donner d’ordre. 54 Coup d’œil sur les thérapies de la démence Importance de se préoccuper des besoins psychologiques et émotionnels et pas seulement des besoins physiques; Toute approche psychologique implique de mettre l’accent sur la valeur de la personne démente Nécessité d’une approche adaptée 55 Objectifs des thérapies de la démence Les objectifs visés doivent être réellement importants pour le sujet Les objectifs doivent être précisément ciblés Les objectifs doivent être révisés régulièrement afin d’être adaptés à l’évolution de l’état du patient + impact de l’équipe soignante! Les objectifs doivent être réalistes afin de ne pas décourager l’équipe soignante et/ou le patient 56 Thérapies centrées sur la stimulation Importance d’organiser des activités « plaisantes et non irritantes » Effet positif des stimulations (Woods et al, 1977): Thérapies occupationnelles Activités domestiques Exercices physiques Musicothérapie Animaux domestiques Visite d’un enfant Snoezelen Relaxation traditionnelle Stimulations tactiles Aromathérapie Luminothérapie Trop de stimulation peut aggraver la confusion des 57 patients! • • • • Aromathérapie: Améliorer la qualité de vie des patients déments et notamment de participer à la relaxation, l’amélioration du sommeil, la diminution des sensations de douleur, la réduction des symptômes dépressifs une étude montre l’effet thérapeutique significatif sur l’agitation. Musicothérapie: Communiquer de manière non-verbale avec des patients ayant perdu leurs compétences langagières, stimuler les interactions sociales, baisser le niveau d’agitation et de tension émotionnelle chez les patients déments interactions sociales, sourires, chants, rires, etc. Luminothérapie: Réduire les troubles du comportement et de réguler le rythme circadien Parfois réduction de l’agitation, améliorer des troubles du sommeil, etc. Snoezelen: Une relaxation améliore l’humeur et diminue l’agitation pendant les séances mais pas d’améliorations entre les sessions. 58 Thérapies centrées sur les souvenirs Objectif: améliorer la communication et la socialisation par le biais de rappel de souvenirs associés au plaisir et au divertissement, améliorer l’estime de soi Individuellement ou en groupe Souvenirs généraux Utilisation de photos, musiques, vidéos + pour l’équipe soignante! Efficacité sur la cognition et le comportement général 59 Thérapies centrées sur la validation Objectifs: prévenir une détérioration vers un état de type végétatif en mettant l’accent sur l’importance des émotions Communiquer avec les sujets désorientés, écouter de manière empathique et d’accepter sans juger leur vision de la réalité Technique: Reconnaitre les tentatives de communication par le patient de ses sentiments et émotions Les valider verbalement ou par des techniques de communication verbale et non-verbale qui nécessitent une formation et l’application d’un certain nombre de recommandations. Le plus souvent en groupe 60 Thérapies centrées sur la résolution Objectif: mettre en valeur la communication émotionnelle du dément par le biais d’une écoute empathique Que ressent le patient? ≠ pourquoi le patient ressent-il cela? 1) Identifier les sentiments 2) Reconnaître les sentiments verbalement et non verbalement 3) Modifier l’environnement pour répondre aux besoins 61 Traitement pharmacologique Questions à se poser avant de commencer un traitement pharmacologique: Quel est le problème ciblé? Un médicament est-il réellement nécessaire? Existe-t-il des solutions non pharmacologiques? Cette dose est-elle la plus faible possible? L’arrêt d’un médicament serait-il plus utile? Le médicament est-il associé à des réactions indésirables chez les patients âgés? Ce choix offre-t-il meilleur rapport coût-efficacité? Selon quels critères et après combien de temps l’effet de ce médicament sera-t-il évalué? 62 Traitement pharmacologique Faible efficacité des neuroleptiques classiques + accentuation du déclin cognitif. Antipsychotiques dits « atypiques » Rispéridone: le plus prescrit et le plus largement utilisé chez les sujets âgés - efficacité dans le traitement des signes psychotiques, de l’agitation et de l’agressivité; Olanzapine: effets sédatifs importants donc utile chez des sujets âgés psychotiques et agités Plus grand risque de mortalité et d’avc donc attention à l’analyse risques-bénéfices! 63 Traitement pharmacologique Antidépresseurs: symptômes dépressifs, anxiété, irritabilité, impulsivité, agitation, idées délirantes. Stabilisateurs de l’humeur: agitation, hostilité. Inhibiteurs de cholinestérase: apathie, symptômes dépressifs, anxiété, agitation, hallucination. Traitements hormonaux o Respecter une hiérarchie de prescription (petites doses et ; o Privilégier la monothérapie; o Savoir arrêter! 64 Place de l’hospitalisation Hospitalisation recommandée quand les troubles constatés ne peuvent pas être gérés de façon rapidement sécurisante dans le lieu où le patient se trouve, notamment dans les cas suivants: - - - - l’état clinique du patient (dont comportemental) menace son pronostic vital ou fonctionnel; S’il existe un danger pour le patient lui-même ou son entourage, que celui-ci ne sait pas gérer; L’arrêt d’un traitement qui nécessiterait une surveillance médicalisée rapprochée; Si la prise en charge à domicile n’est plus possible: isolé, entourage absent, entourage ayant des attitudes aggravant les troubles du comportement. 65 Place de l’institutionnalisation • • • Elle ne doit pas se concevoir comme un échec faute de meilleure solution face aux troubles du comportement. Objectif: procurer au patient un environnement de vie et de soins adapté à sa perte d’autonomie, rassurant et sécurisant pour le patient et son entourage. Ne doit pas être non préparée ou précipitée dans une situation de crise risque de stress supplémentaire et favoriser l’émergence de nouveaux troubles psychocomportementaux et aggraver la souffrance. 66 Conclusion Rôle des référents pour la démence? 67 Ligue Alzheimer ASBL A.I.D.E. près de chez vous La recherche scientifique Numéro d’appel gratuit: 0800/15 225 L’entretien individuel Groupe des battants Les groupes d’entraide/ lieux de parole Les Alzheimer cafés Les publications de la Ligue Alzheimer (périodique – livresfiches pratiques) L’(in)formation pour les familles (Cercle des Aidants) Les formations (cf catalogue de Formation et à la demande) Réseau Ville-Amie-Démence - Proxidem Colloque annuel Huy 24 avril 2014 Cycles de conférences Cercle de réflexions éthique et scientifiques 68 Ligue Alzheimer ASBL Montagne Sainte-Walburge, 4 bis 4000 Liège (siège social et bureau central) Tél.: 04/229 58 10 Fax : 04/225 86 93 N° compte : 360-1159634-05 e-mail : [email protected] Sites Internet : www.alzheimer.be www.ville-amie-demence.be Blog vidéo : alzheimercafe.be N° d’appel national gratuit : Centre Info et Action Démences Wallonie Clinique du Pèrî : Montagne Sainte Walburge, 4 bis 4000 Liège Tél. : 04/225 87 93 Fax : 04/225 86 93 e-mail : [email protected] Centre Info-DEMences Bruxelles Bureau midi : Rue Brogniez, 46 1070 Bruxelles Tél.: 02/510 61 88 Fax : 02/510 61 92 e-mail : [email protected] 0800/15 225 (à partir de tout poste fixe en Belgique) 69