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“ “SAMEDI 6 DÉCEMBRE 2014
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AU PROGRAMME
DEMAIN À SION
ZOOM
350 concurrents
participeront au
championnat valaisan
des solistes juniors
et des quatuors
demain au collège
des Creusets de Sion.
8 H 45 Concours
de qualification pour
les juniors et adultes
13 H 30 Début du
championnat valaisan
des juniors,
des minimes et
des quatuors, puis
des adultes
19 H Finale
des minimes
20 H Grande finale
des solistes juniors
et des adultes
en direct sur Canal 9.
[GQY
Plumes
valaisannes
adulées
Eddy Debons,
de Savièse, est
le compositeur le plus
souvent choisi par
les concurrents
du championnat des
solistes. LOUIS DASSELBORNE
CONCOURS
140 concurrents
du championnat
des solistes
joueront des pièces
de Valaisans dont
celles d’Eddy Debons.
LE PRÉFÉRÉ
Le hasard.
Le mot résonne en permanence
dans la vie du Saviésan Eddy Debons, un musicien-compositeur
de 46 ans. L’artiste, qui enseigne
aux Conservatoires de Genève et
de Sion ainsi qu’au cycle d’orientation de Savièse, a toujours laissé la vie le mener là où elle voulait. «J’ai de la chance, le hasard
a plutôt bien fait les choses», sourit-il, devant le piano de l’école
primaire saviésanne où l’artiste
donne des cours d’éducation musicale deux jours par semaine. A
voir les nombreux saluts amicaux de ses collègues et des élèves pendant la récréation, le quadragénaire semble très apprécié.
Comme enseignant. Mais pas
seulement.
Eddy Debons est aussi adulé
des concurrents du championnat valaisan des solistes. Les pièces du Saviésan sont les préférées des candidats. Pour la 20e
édition, qui aura lieu demain à
Sion (cf. encadré ci-dessus), 86
solos d’Eddy Debons seront interprétés devant le jury. Un record absolu depuis la création du
concours. «Cela me touche, oui...»
confie Eddy Debons devant ce
chiffre, sans se glorifier de sa première place. Son secret? «Je
compose des pièces pas trop difficiles à interpréter qui sont joyeuses,
populaires, pas trop intellos... Ça
doit être ça qui plaît.» Car, ajoutet-il avec la modestie qui le caractérise, le Saviésan ne se «sent»
pas compositeur. La preuve, il a
commencé à réaliser des pièces,
«un peu par hasard». Là encore.
Papa joueur de cornet
Dans le parcours du quadragénaire, rien n’avait été prévu. Enfant, Eddy Debons se souvient
avoir envisagé de devenir vétérinaire. «Un peu comme tous les garçons.» Son père jouait du cornet
dans l’une des fanfares du village.
«La PDC... Attention!» sourit le
succès? C’est
«sansMon
doute que mes
pièces sont populaires,
pas trop intellos.»
EDDY DEBONS MUSICIEN COMPOSITEUR ET ENSEIGNANT
musicien. Logiquement, le petit
Eddy a commencé par l’apprentissage du cornet, comme papa.
Repéré pour son talent, il suit
l’école de musique de Géo-Pierre
Moren. Mais Eddy Debons n’envisage toujours pas de vivre de ses
notes. Il passe sa maturité à Sion,
puis commence les études de lettres à Genève. «Mais je sentais
bien que ce n’était pas mon truc.»
Le hasard vient alors de nouveau à son secours. Pile au bon
moment. Eddy Debons rencontre
un professeur du Conservatoire
de Genève. «C’est lui qui a tout déterminé dans ma carrière.» Le musicien suit les classes préprofessionnelles en trompette; en parallèle, il change de voie universitaire et s’inscrit en sciences de
l’éducation. «Ces années m’ont permis de faire un peu de pédagogie»,
précise-t-il en avouant ne pas
avoir totalement terminé son cursus universitaire. Par contre, le
Saviésan se donne à fond au conservatoire et passe sa virtuosité
avec premier prix et félicitations à
la clé. Sans se poser de questions
sur ses lendemains professionnels. «On était dans une mouvance
où il n’y avait pas d’inquiétude pour
savoir si on aurait du boulot.» Eddy
Debons déguste juste son plaisir
de jouer. Le tout frais diplômé de
musique donne aussi des cours à
des élèves dans la région lémanique. Comme il ne trouve pas de
pièces correspondant à certains
élèves, Eddy Debons commence
à composer. «Un hasard» encore.
1999, l’année-réussite
Bingo. Le Saviésan cumule
alors ses plus importantes commandes, dont des compositions
pour le championnat suisse des
brass bands de Montreux en
1999. «J’étais le premier Suisse à
écrire pour ce concours, c’était une
année incroyable!»
Les demandes affluent. Dans la
peau du compositeur, Eddy Debons enfante plusieurs œuvres. Il
touche le piano, teste des notes,
écrit ses trouvailles sur partitions
avec un crayon. Pas d’ordinateur
pour composer. L’homme confie
réaliser cette activité «à l’ancienne». Et l’assume. «Le geste
d’écrire est important», justifie-t-il.
Et d’ajouter, en souriant, que l’autre raison est peut-être à trouver
dans sa légère flemmardise.
«C’est plus simple à composer avec
un crayon et une partition.»
Difficile pour Eddy Debons de
parler projets. «Ne me demandez
pas ce que je ferai dans dix ans, je
n’en sais rien.» L’homme reste fidèle à sa philosophie: faire confiance en la vie. Jusqu’à présent,
sa méthode a bien fonctionné.
Grâce à sa bonne étoile? «Peutêtre... mais je ne sais pas si elle est
encore là», dit-il en avouant que
sa vie stagne un peu. Pas de quoi
lui effacer le sourire cependant.
Eddy Debons, un homme heureux? «En tout cas, je ne suis pas
malheureux», conclut ce bon vivant par une pirouette. 
CHRISTINE SAVIOZ
LES DEUX AUTRES COMPOSITEURS PRÉFÉRÉS DES SOLISTES DU CHAMPIONNAT VALAISAN
«Je travaille mieux dans l’urgence» «J’ai d’abord écrit pour moi»
BERTRAND MOREN Deuxième compositeur
valaisan préféré des concurrents 2014 – avec 33
interprétations de ses œuvres, Bertrand Moren ne
cache pas sa fierté. «Il y a toujours un peu d’émotion
quand un jeune joue une de mes pièces», souligne le
Vétrozain de 38 ans. Ce passionné de musique a
commencé à composer à l’âge de 17-18 ans pour
un ami champion suisse de soliste. Depuis, il n’a
plus arrêté de créer de nouvelles œuvres. «Je viens
de finir ma 185e pièce hier», raconte-t-il. Le musicien
ajoute avoir été encouragé par les divers concours
remportés par certains interprètes avec ses compositions. «Cela m’a permis de trouver un éditeur.»
Bertrand Moren ne connaît pas les pannes d’inspiration. «Je travaille mieux dans l’urgence.»
L’homme exploite surtout le registre des musiques
plutôt optimistes. «Je suis heureux en famille et professionnellement, je n’ai pas de raisons d’écrire des
choses noires.» Au
fil des ans, Bertrand Moren, fils
du célèbre GéoPierre Moren, directeur du Brass
Band 13 Etoiles,
s’est fait un prénom au sein des
trombonistes notamment. Tout en
gardant une grande Bertrand Moren a déjà
admiration pour 185 pièces à son actif. DR
son père. «Nous
avons une très forte
complicité. Bien sûr, j’ai toujours peur de le décevoir en
musique, mais je ne l’ai jamais ressenti comme une
contrainte.»  CSA
GILLES ROCHA «J’aime beaucoup écouter d’autres musiciens jouer les pièces que j’ai composées»,
s’enthousiasme Gilles Rocha. Vingt et un jeunes
solistes ont choisi les compositions de l’artiste
de Vétroz pour ce championnat valaisan 2014. A
26 ans, Gilles Rocha est l’un des compositeurs fétiches des jeunes passionnés de baryton. Joueur luimême, il a commencé à composer à l’âge de 18 ans
pour se concocter une œuvre pour un concours de
solistes. «Je n’arrivais pas à trouver une pièce qui me
convenait alors j’ai décidé de tenter d’en écrire une»,
raconte-t-il. Il a d’ailleurs remporté le championnat
suisse avec l’une de ses créations. L’année suivante,
l’un de ses rivaux lui a demandé de lui composer
une pièce. «Cela m’a fait drôle.»
Ses cinq premières compositions étaient destinées à ses amis, puis à des connaissances plus
élargies. Aujourd’hui, Gilles Rocha a une quaran-
taine de pièces à
son actif, surtout
des solos.
Quant à l’inspiration, elle ne manque jamais au Vétrozain. «J’ai des
idées qui me trottent dans la tête
depuis longtemps
en général avant
d’écrire», confie- Gilles Rocha a été choisi
t-il. Des projets par 21 solistes. SACHA BITTEL/A
qui se concrétisent
parfois en une semaine seulement et d’autres en plusieurs mois,
précise le multiple champion valaisan, suisse et international.  CSA
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