Chaud-froid d`Ostende

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L a référence du bridge
l’édito
PA R PHILIPPE CRONIER
Dépôt légal juillet 2010 - Tous droits de reproduction réservés pour tous les articles parus - N° C.P.P.P. Le Bridgeur Revue Française de Bridge - 0314K85914 - ISSN 1267-8430
Notre équipe féminine (Véronique Bessis - Joanna Nève, Bénédicte Cronier - Sylvie
Willard, Catherine d’Ovidio - Danièle Gaviard) a remporté pour la troisième fois d’affilée
le championnat d’Europe. Alors que le succès lui paraissait acquis, une lourde défaite
remit tout en cause. L’action de leur capitaine José Damiani et des deux coachs, omas
Bessis et Romain Tembouret, fut alors déterminante. Les joueuses se rassemblèrent, au
propre comme au figuré, pour chiper la victoire d’un point à la barbe des Néerlandaises.
La constance dans la victoire est la marque des vrai(e)s champion(ne)s. Ces femmes qui ne sont plus toutes jeunes (la cadette
aura cinquante ans l’année prochaine, la plus âgée soixante cette année) ne sont pas forcément les meilleures amies du monde
en dehors des compétitions. Leur qualité, à toutes, absolument admirable, c’est qu’au moment où il le faut, championnat après
championnat, elles réussissent à oublier leurs différends, à surmonter leurs humeurs pour se mettre, et avec quelle
efficacité, complètement au service de l’équipe. Voilà qui fait de ces six filles des modèles, non seulement pour les autres
bridgeuses mais pour tous. La photo des quatre joueuses qui s’apprêtaient à massacrer les Turques, quelques secondes avant
qu’elles ne s’asseyent pour le dernier match, mériterait d’être affichée dans les abribus.
Malheureusement, cette photo n’existe pas. La Fédération n’a pas daigné dépêcher qui que ce soit pour couvrir la fin du
championnat. Du coup, une fois de plus, il n’y aura pas de communication externe sur ce
résultat et une belle image de nos championnes ne remplacera pas dans L’Équipe celle d’une
ado endormie. C’est dommage.
Pendant ce temps, en open, l’Italie reprenait à la Norvège un sceptre qu’elle avait égaré à Pau.
L’incomparable squadra azzurra a eu cependant un mal fou à s’imposer.
Et seul le remarquable rendement de la paire que forme Bocchi avec le tout jeune Madala a
permis de pallier la baisse de régime de Lauria - Versace. Les Italiens ont été menacés jusqu’à
la fin par deux formations extrêmement jeunes : les Polonais et les Israéliens étaient
représentés par les joueurs qui animaient il y a encore deux ans les championnats du monde
juniors. La relève est arrivée, passez muscade !
Et les Français ? Ils firent illusion quelques jours, en particulier grâce au bon début de
championnat de Vinciguerra - Eisenberg. Et puis le manque de motivation réelle, les
tensions internes, les sempiternelles querelles d’ego s’imposèrent. Cette formation n’avait
rien d’une équipe, elle le paye au prix fort, et nous avec elle, d’une onzième place qui
élimine même la France de la Champions’ Cup. Il est temps que passe muscade aussi
dans notre pays.
Se déroulait également à Ostende un championnat d’Europe seniors où la France était
engagée. J’ai eu le privilège d’en être le capitaine. Patrick Grenthe, Guy Lasserre, François
Leenhardt, Patrice Piganeau, Philippe Poizat et Philippe Vanhoutte ont donné le meilleur
d’eux-mêmes dans un contexte qui s’avère de plus en plus relevé au fil des ans. À l’arrivée,
une quatrième place, synonyme de qualification pour la Senior Bowl de 2011, récompense
leurs efforts. Pour une poignée de points, ils manquent une médaille qu’ils auraient
méritée. Celle de l’année prochaine n’en aura que plus de saveur !
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