Rapport annuel 2015 de la BCE 4
Avant-propos
L’année 2015 a été marquée par une reprise de l’économie de la zone euro.
L’inflation, toutefois, est restée orientée à la baisse. Dans cet environnement, un
sujet crucial pour la zone euro en 2015 a été le renforcement de la confiance. La
confiance des consommateurs pour stimuler les dépenses. La confiance des
entreprises pour une reprise des créations d’emplois et de l’investissement. Et la
confiance des banques pour un rebond de leur activité de prêt. Une plus grande
confiance était essentielle pour soutenir la reprise et favoriser le retour des taux
d’inflation vers notre objectif de niveaux inférieurs à, mais proches de 2 %.
Au cours de l’année, la confiance s’est en effet raffermie. La demande intérieure
s’est substituée à la demande extérieure comme moteur de la croissance sous l’effet
de la hausse de la confiance des consommateurs. La dynamique du crédit a
redémarré dans la zone euro dans son ensemble. L’emploi a continué de
s’améliorer. Et les craintes d’une déflation, prégnantes dans la zone euro en début
d’année 2015, ont été totalement dissipées.
Comme nous le décrivons dans le présent Rapport annuel, la BCE a contribué à
l’amélioration de l’environnement à travers deux canaux principaux.
Le premier, et le plus important, a été celui de nos décisions de politique monétaire.
Nous avons adopté des mesures décisives tout au long de l’année pour contrecarrer
les menaces pesant sur la stabilité des prix et garantir l’ancrage des anticipations
d’inflation. En janvier, tout d’abord, nous avons décidé d’élargir notre programme
d’achats d’actifs. Nous avons, ensuite, ajusté à plusieurs reprises le programme en
cours d’année, en étendant par exemple la liste des émetteurs dont les titres sont
éligibles à l’achat. Enfin, en décembre, nous avons décidé d’abaisser encore le taux
d’intérêt, déjà négatif, de la facilité de dépôt et de recalibrer nos achats d’actifs.
Ces mesures ont été efficaces. Les conditions de financement se sont
considérablement assouplies, les taux bancaires diminuant d’environ 80 points de
base dans la zone euro à partir de la mi-2014, soit une répercussion équivalente à
une baisse, en une fois, des taux d’intérêt directeurs de 100 points de base en
temps normal. L’incidence sur la croissance et l’inflation a également été positive.
Selon les estimations des services de l’Eurosystème, sans le programme d’achats
d’actifs (APP), y compris les mesures de décembre, l’inflation aurait été négative
en 2015, plus d’un demi-point de pourcentage inférieure à ce qu’elle devrait être
en 2016 et environ un demi-point de pourcentage plus faible en 2017. L’APP
entraînera un gain de croissance du PIB de la zone euro de quelque 1,5 point de
pourcentage sur la période 2015-2018.
En raison des nouvelles évolutions défavorables de l’économie mondiale, qui ont
poussé les perspectives d’inflation à la baisse, nous avons recalibré notre politique à
la fin de l’année. Ces vents contraires se sont intensifiés début 2016 et nécessité un
nouvel assouplissement de notre orientation de politique monétaire. En mars 2016,
le Conseil des gouverneurs a décidé d’élargir l’APP, tant en termes de volume que