Une économie mondiale à plusieurs vitesses
L’économie chinoise retour à l’expansion.
Comment la BCE peut-elle à nouveau
relancer l’économie ?
L’Amérique maintient le cap, malgré la
faiblesse des chiffres de l’emploi.
Nous avons connu au mois d’avril un léger recul
des bourses d’actions. Pendant le mois écoulé,
les prix d’autres actifs à risques tels que les
matières premières et les obligations d’entreprises
à haut rendement ont également été mises sous
pression. La presse a accordé beaucoup
d’attention aux élections françaises, remportées
par le candidat socialiste F. Hollande. Nous nous
attendons à peu de changements au niveau du
tandem franco-allemand. F. Hollande a déjà
indiqué qu’il approuvait le pacte d’économie mais
souhaitait le compléter par des clauses incitatives
susceptibles de favoriser la croissance. F.
Hollande, compte tenu du déficit français actuel,
ne dispose par ailleurs que d’une faible marge de
manœuvre pour appliquer un programme de
gauche pur et dur.
Le résultat des élections grecques nous inquiète
davantage. La coalition gouvernementale y a en
effet été lourdement sanctionnée, augmentant
ainsi le risque que la Grèce jette l’éponge et
décide de quitter la zone Euro, ce qui
engendrerait évidemment une certaine volatilité.
Les taux d’intérêt des obligations d’État
espagnoles et italiennes se sont envolés et frisent
de nouveau la barre symbolique des 6% sur 10
ans. Le taux interbancaire continue toutefois à
diminuer, ce qui indique que la BCE (Banque
Centrale Européenne), grâce à son LTRO (Long
Term Refinancing Operation) a éliminé les
craintes d’un effondrement du système bancaire.
Le gouvernement néerlandais a démissionné.
Les chiffres liés à l’économie européenne reflètent
encore et toujours une régression.
En Chine, les incitants monétaires se font
attendre.
Ceci dit, malgré toutes ces nouvelles peu
réjouissantes, le recul semble limité … Reste
donc à se demander quel a été l’élément qui a
permis de soutenir les marchés ?
Les résultats des entreprises ont été plus positifs
que prévus.
L’économie chinoise a elle aussi affiché quelques
chiffres positifs, démontrant ainsi clairement que
son économie est en pleine expansion,
phénomène auquel s’ajoute le rétablissement
d’une balance commerciale positive (plus
d’exportations que d’importations).
Nous restons neutralement positifs vis-à-vis des
actions car l’aversion au risque peut encore
régresser davantage, sans oublier que nous nous
trouvons actuellement dans un environnement de
taux extrêmement bas où les prix de commodités
sont assez bas et que cela aura pour effet de
soutenir les actions.
Passons maintenant en revue les défis
spécifiques à chaque continent.
La Chine
Pendant le mois d’avril, la bourse chinoise a
réussi à enregistrer une légère croissance. La
déception antérieure liée à l’absence d’incitants
financiers a été compensée par de solides
résultats économiques. Les autorités chinoises ne
souhaitent pas réitérer l’erreur commise en 2009,
lorsqu’elles ont appliqué des incitants trop
agressifs qui ont eu pour effet de générer une
surchauffe économique. Si les chiffres de la
croissance commençaient à baisser, ces mêmes
autorités n’hésiteraient toutefois pas à intervenir,
dans la mesure où elles disposent d’une pléthore
de munitions.
Il existe un lien évident entre la politique
monétaire chinoise et les indices des matières
premières et des pays émergents. L’Australie,
l’Inde et le Brésil ont déjà diminué leurs taux
d’intérêt car l’inflation est en recul partout. On
s’attend par ailleurs, pour le second semestre de
l’année, à de nouveaux incitants monétaires en
Chine, ce qui devrait engendrer une
outperformance des pays émergents par rapport
aux économies développées.
L’Europe
Nous constatons une défaillance du système
bancaire européen. Les banques prêtent trop peu
aux entreprises, ce qui freine la relance
économique. Les deux LTRO ont pourtant permis
aux banques d’accéder à des liquidités bon
marché. On attend toutefois beaucoup des
banques.
- Elles ont dû utiliser ces liquidités pour
assainir leurs propres bilans. Elles y sont
d’ailleurs parvenues.
- On leur a par ailleurs demandé de faire
chuter les taux d’intérêt des obligations