Avril 2012
Une économie mondiale à plusieurs vitesses
L’économie chinoise retour à l’expansion.
Comment la BCE peut-elle à nouveau
relancer l’économie ?
L’Amérique maintient le cap, malgré la
faiblesse des chiffres de l’emploi.
Nous avons connu au mois d’avril un léger recul
des bourses d’actions. Pendant le mois écoulé,
les prix d’autres actifs à risques tels que les
matières premières et les obligations d’entreprises
à haut rendement ont également été mises sous
pression. La presse a accordé beaucoup
d’attention aux élections françaises, remportées
par le candidat socialiste F. Hollande. Nous nous
attendons à peu de changements au niveau du
tandem franco-allemand. F. Hollande a
indiqué qu’il approuvait le pacte d’économie mais
souhaitait le compléter par des clauses incitatives
susceptibles de favoriser la croissance. F.
Hollande, compte tenu du déficit français actuel,
ne dispose par ailleurs que d’une faible marge de
manœuvre pour appliquer un programme de
gauche pur et dur.
Le résultat des élections grecques nous inquiète
davantage. La coalition gouvernementale y a en
effet été lourdement sanctionnée, augmentant
ainsi le risque que la Grèce jette l’éponge et
décide de quitter la zone Euro, ce qui
engendrerait évidemment une certaine volatilité.
Les taux d’intérêt des obligations d’État
espagnoles et italiennes se sont envolés et frisent
de nouveau la barre symbolique des 6% sur 10
ans. Le taux interbancaire continue toutefois à
diminuer, ce qui indique que la BCE (Banque
Centrale Européenne), grâce à son LTRO (Long
Term Refinancing Operation) a éliminé les
craintes d’un effondrement du système bancaire.
Le gouvernement néerlandais a démissionné.
Les chiffres liés à l’économie européenne reflètent
encore et toujours une régression.
En Chine, les incitants monétaires se font
attendre.
Ceci dit, malgré toutes ces nouvelles peu
réjouissantes, le recul semble limité Reste
donc à se demander quel a été l’élément qui a
permis de soutenir les marchés ?
Les résultats des entreprises ont été plus positifs
que prévus.
L’économie chinoise a elle aussi affiché quelques
chiffres positifs, démontrant ainsi clairement que
son économie est en pleine expansion,
phénomène auquel s’ajoute le rétablissement
d’une balance commerciale positive (plus
d’exportations que d’importations).
Nous restons neutralement positifs vis-à-vis des
actions car l’aversion au risque peut encore
régresser davantage, sans oublier que nous nous
trouvons actuellement dans un environnement de
taux extrêmement bas les prix de commodités
sont assez bas et que cela aura pour effet de
soutenir les actions.
Passons maintenant en revue les défis
spécifiques à chaque continent.
La Chine
Pendant le mois d’avril, la bourse chinoise a
réussi à enregistrer une légère croissance. La
déception antérieure liée à l’absence d’incitants
financiers a été compensée par de solides
résultats économiques. Les autorités chinoises ne
souhaitent pas réitérer l’erreur commise en 2009,
lorsqu’elles ont appliqué des incitants trop
agressifs qui ont eu pour effet de générer une
surchauffe économique. Si les chiffres de la
croissance commençaient à baisser, ces mêmes
autorités n’hésiteraient toutefois pas à intervenir,
dans la mesure elles disposent d’une pléthore
de munitions.
Il existe un lien évident entre la politique
monétaire chinoise et les indices des matières
premières et des pays émergents. L’Australie,
l’Inde et le Brésil ont déjà diminué leurs taux
d’intérêt car l’inflation est en recul partout. On
s’attend par ailleurs, pour le second semestre de
l’année, à de nouveaux incitants monétaires en
Chine, ce qui devrait engendrer une
outperformance des pays émergents par rapport
aux économies développées.
L’Europe
Nous constatons une défaillance du système
bancaire européen. Les banques prêtent trop peu
aux entreprises, ce qui freine la relance
économique. Les deux LTRO ont pourtant permis
aux banques d’accéder à des liquidités bon
marché. On attend toutefois beaucoup des
banques.
- Elles ont utiliser ces liquidités pour
assainir leurs propres bilans. Elles y sont
d’ailleurs parvenues.
- On leur a par ailleurs demandé de faire
chuter les taux d’intérêt des obligations
Le présent document « Financial Flash » est une publication comprenant des informations générales. Destiné au grand public, il a pour but le
partage de connaissances et se concentre sur les marchés financiers ainsi que les grandes tendances de l'économie. Le présent document,
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Financial
Flash
Avril 2012
d’État européennes. Elles ont là encore
rempli leur mission.
- On leur demande enfin d’octroyer des
emprunts bon marché aux entreprises
afin de relancer l’économie. Ceci n’arrive
pourtant que trop peu souvent mais il est
probable que les banques aient déjà
utilisé leurs munitions pour atteindre les
deux premiers objectifs.
Comment la BCE peut-elle malgré tout soutenir
l’économie ?
Elle peut diminuer les taux d’intérêt mais cela
risque une nouvelle fois de faire le jeu des
banques qui verront leurs marges augmenter et
n’injecteront pas nécessairement davantage de
liquidités dans l’économie.
Le Quantitative Easing constitue une deuxième
solution. La BCE achète dans ce cas elle-même
des titres, ce qui fait énormément augmenter sa
balance mais a aussi une répercussion directe sur
l’économie. Cette opération ne relève toutefois
pas du mandat actuel de la BCE, ce qui pose un
problème légal, sachant que les autorités
allemandes n’accepteront pas de déroger à la
règle.
Reste une troisième solution, à savoir une
troisième LTRO, qui semble constituer la voie
médiane royale.
L’Amérique
La renaissance de l’économie américaine semble
à la fois robuste et stable.
Bien que les récents chiffres de l’emploi soient
quelque peu décevants, les voyants indiquent une
forte croissance atteignant les 3% sur base
annuelle. Il est d’ailleurs assez logique que
l’emploi enregistre un certain recul car si l’on avait
continué au rythme des 3 premiers mois, on aurait
atteint une croissance du PNB (Produit National
Brut) de 4%, une telle croissance s’avérant
irréaliste dans le contexte actuel. Les autres
chiffres indiquent une image plus positive que l’an
dernier, lorsque l’on craignait malgré tout une
économie américaine à l’arrêt.
Les balances budgétaires des ménages semblent
nettement plus saines qu’avant la crise. Les
résultats des entreprises sont de nouveau
supérieurs aux attentes. On octroie davantage de
crédits et l’inflation est sous contrôle.
Tout comme l’an dernier, le défi du mois de mai -
et aussi du reste de l’année tiendra à la volonté
politique de progresser concernant les mesures
fiscales des prochaines années. La lutte électorale
va s’intensifier et il deviendra pratiquement
impossible de trouver des accords. Il faudra par
conséquent attendre que se dessine une majorité,
aussi bien à la Chambre (house of representatives)
qu’au Sénat (senate). Reste à savoir si les
marchés leur en laisseront le temps.
Fin de rédaction 07/05/2012
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