alors que d'autres le verront diminuer. Encore une fois, l'infor-
mation sur la condition des patients, les services offerts et les
ressources utilisées permet d'identifier les causes liées aux
différences de couts. Elles peuvent être liées à la clientèle,
à des inefficiences de certains services ou de certains cli-
niciens ou simplement à l'achalandage. Sans cette connais-
sance, il est difficile d'intervenir pour améliorer la qualité de la
prestation et optimiser l'utilisation des ressources rares.
La transformation des mécanismes de financement exige
temps et investissements.
UN LONg CHEMIN
à PARCOURIR
L’implantation du FAA ne s'effectue pas sans soutien à l'amé-
lioration - ressources, formation et information - (Castonguay,
2013). D'autres juridictions ont attendu jusqu'à six ans avant
d'observer une amélioration des résultats : six ans au Royaume
Uni, cinq ans en Allemagne et plus de quatre ans en France
(Sutherland, 2011). Les délais dépendent de l’environnement
de départ.
Le financement par patient est une excellente opportunité
pour tous d’atteindre ses objectifs, puisqu’il va inciter à
améliorer les systèmes d’information sur les activités des
établissements. À leur tour, les systèmes d’information vont
permettre aux gestionnaires de mieux gérer et tous en béné-
ficieront. L’implantation du FAA, en l’occurrence le FPP, et le
développement des systèmes d’information sur les activités
sont une étape essentielle, non seulement à l’amélioration de
l’efficience du système de santé, mais aussi au développe-
ment des soins primaires et à l’intégration des services. Le
FPP n’est toutefois pas un remède miracle et son développe-
ment exigera du temps et des investissements. ///
Références bibliographiques
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Rapport du groupe d’experts pour un
financement axé sur les patients
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ZIMMERMAN, J.L. (2003). “Organisational architecture”, chapter 4 in
Accounting
for decision-making and control
, 4th edition, Irwin/McGraw-Hill publishing
company.
et transparentes sur les couts-activités-résultats est une
première condition pour franchir ces obstacles.
Le financement à l'activité offre beaucoup d'avantages,
mais il doit être implanté avec certaines balises pour éviter
les dérapages. En effet, mal implanté, les désavantages du
FAA risquent de supplanter les avantages.
UN OUtIL PUISSANt à IMPLANtER
AvEC DISCERNEMENt
Le FAA a été développé pour inciter les établissements à ac-
croitre le volume de leurs activités et ainsi améliorer l'accès
aux services de santé. C'est généralement ce qui est observé
là où il a été implanté (Sutherland, 2011). L'accès tend à
s'améliorer pour les services dont les rendements sont plus
élevés. On observe également une diminution des durées de
séjours et une augmentation des budgets totaux et/ou des
activités posthospitalières. Pour préserver la qualité des
services et éviter les congés hâtifs, il faut s’assurer que les
services soient maintenus jusqu’au rétablissement complet
du patient. Les juridictions qui ne financent pas les réhospi-
talisations ont maintenu la qualité des services. Pour mieux
contrôler la croissance des couts totaux, des juridictions ont
imposé une croissance maximale des budgets par établis-
sement, par exemple comparable à la croissance du PIB.
D’autres le font en diminuant les tarifs au-delà d’un certain
niveau d’activités (Castonguay, 2013).
Pour éviter que les activités dont les marges sont plus éle-
vées soient priorisées, la détermination des tarifs doit être
appuyée par une bonne connaissance des couts. En plus, le
FAA a avantage à être établi à toutes les activités des établis-
sements. Il est préférable d’appliquer le FAA à un pourcen-
tage de toutes les activités qu’à 100 % d’une part des ac-
tivités. Cette stratégie évite le déplacement des activités
vers celles qui ont le potentiel d’être plus rentables. C’est ce
qui s’est passé au Québec lorsqu’on a introduit le FAA pour
trois types de chirurgies en 2004. Pour accroitre les fonds
dont ils disposaient, certains établissements ont augmenté
leurs activités pour ce type de chirurgie au détriment des au-
tres activités. Pour éviter ce type de dérapage, le Danemark,
par exemple, a implanté le FAA à 10 % de toutes les activités
hospitalières la première année. Il a ensuite augmenté cette
proportion à 20 %, puis à 30 % et ainsi de suite.
Plusieurs juridictions appliquent des tarifs différents pour des
patients complexes (langue, pauvreté, littératie ou maladies)
ou maintiennent le financement par budget pour cette clien-
tèle. Ils évitent ainsi qu’elles soient délaissées.
Finalement, le développement des données, transparentes
et facilement accessibles, sur les couts et l’utilisation des
ressources par patient, améliore le contrôle des budgets de
santé. La transparence de l’information incite à l’amélioration
de la performance, à limiter la surcodification des cas en plus
de soutenir la vérification.
L'implantation d’un système de FAA doit être poursuivie avec
constance
et appuyé par les ressources nécessaires.
Au dé-
part, certains établissements verront leur budget augmenter
Le Point en santé et services sociaux • Vol. 11, no 3 /// 13