SNP – Classification des pathologies mentales et sémiologie des états psychotiques aigus
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Hallucination visuelle (c’est important car c’est assez rare en psychiatrie, toute
hallucination visuelle doit nous faire rechercher une pathologie neurologique comme
dans des démences (la démence à corps de Léwy avec des hallucinations de type
bonhomme de dessin animé), dans les épilepsies, … Souvent ce sont des
hallucinations de croyances ou malveillantes.
o Les intuitions : CR : C’est quelque chose que le sujet « sait » mais qu’il ne peut pas
expliquer.
La personne nous présente une idée délirante comme par exemple « le 12 juillet 2012, c’est la
fin du monde. », « mais comment le savez-vous », « c’est apparu en moi, je le sais ».
o L’interprétation : on part d’un fait réel et on l’interprète de façon erronée.
Exemple « le 12 juillet 2012 c’est la fin du monde, je le sais car il y a eu deux périodes de
pleine lune, en plus, ma voisine s’est fait couper les cheveux et en plus j’ai cassé un verre ».
o Le mécanisme imaginatif (le plus rare): la personne raconte / construit une histoire délirante
et va se l’approprier. Le patient croit que sa vie est comme ça, alors que c’est faux, c’est
différent d’un menteur / mythomane qui sait qu’il ment. Ça ne se guérit pas, si on soigne son
délire, il tombe dans la dépression.
Anecdote de la prof : un patient se présente dans le service, il a 45 ans, il est ancien légionnaire, et a été
blessé par balle (présence de cicatrice). Il est marié et ils ont eu des jumeaux lors d’une première grossesse
et des triplets lors d’une deuxième, sans fécondation in vitro. Le docteur veut rencontrer sa femme, le
patient dit oui, elle va venir. Puis les jours passent et toujours pas de femme, il dit que oui elle va venir mais
c’est compliqué, elle a beaucoup de travail. Du coup, le patient donne le numéro de sa femme, mais ça
sonne dans le vide, et vers le 6ème – 7ème, le docteur a réussi à avoir la mère du patient au téléphone, et elle
dit « laissez-moi deviner, il a dit qu’il était légionnaire, qu’il était marié et eut des jumeaux et des triplets,
… ». En fait, il pense que sa vie, c’est ça, il en est persuadé, et le numéro qu’il a donné était le numéro de la
cabine téléphone en face de l’hôpital. C’est un exemple de mécanisme imaginatif.
On regarde si le discours est systématisé ou non : on veut savoir si le discours est organisé ou non.
Si c’est organisé, on va avoir une histoire avec un début, un milieu et une fin (organisé cela se
voir dans les délires chroniques non schizophrénique), si c’est non systématisé (on aura du mal à
visualiser l’histoire, les thématiques vont changer, le discours va changer, les mécanismes vont
changer, c’est complètement désorganisé c’est ce que l’on va dans le délire paranoïde dans la
schizophrénie).
L’adhésion de la personne dans son délire ou non : est-ce qu’ils croient en leur discours ? c’est
important car le patient peut être dangereux pour lui ou les personnes autour s’il adhère totalement à
son délire.
Anecdote de la prof : dans le service, il y a un garçon jeune très gentil qui souffre de schizophrénie. Il a la
conviction délirante qu’il doit avoir une relation sexuelle avec une femme pour pouvoir retrouver ses
émotions. Il reçoit des ordres dans sa tête qui dit que pour retrouver tes émotions, tu dois faire l’amour avec
une femme. Il adhère totalement à son délire, il n’a pas d’autre moyen pour lui que de retrouver ses
émotions. Il demande sans cesse aux infirmières de faire l’amour avec lui pour qu’il retrouve ses émotions.
Pour lui, c’est Dieu qui l’a dit. Le problème est que ces personnes peuvent être très insistant, peuvent être
responsable d’attouchement sexuel, ou de viol (ce n’est pas de sa faute, c’est dans sa tête).