d’images prises en culture. L’in-
formation fournie par le satellite
doit être acquise à des stades clés
de la culture afin d’être mise en
relation avec des paramètres agro-
nomiques utilisés pour le pilo-
tage des cultures. Des produits
images de ce type sont proposés
aujourd’hui en France par Ara-
valis - Institut du végétal et la
société Astrium. Faute de satel-
lite adapté aujourd’hui,certaines
des informations nécessaires à
la réalisation des produits sont
obtenues par vol d’avion.
La pratique de l’agriculture de pré-
cision doit permettre une meilleure
gestion des intrants par une
meilleure répartition de ceux-ci
sur la parcelle.Elle peut ainsi rendre
possible,dans certaines situations,
l’augmentation de la production
mais aussi l’amélioration de la qua-
lité.Dans tous les cas,apporter “la
bonne dose au bon endroit et au
bon moment”a un impact positif
sur l’environnement.Quelques cen-
taines d’agriculteurs utilisent
aujourd’hui les nouvelles techno-
logies (GPS,capteurs) pour faire de
l’agriculture de précision.Aux États-
Unis,grâce à une offre de produits
et services très conséquente, le
développement de l’agriculture de
précision est beaucoup plus impor-
tant qu’en France. ■
35
sat, mission de l’agence spatiale
européenne, capable également
de suivre la biosphère marine et
terrestre avec l’instrument Meris.
Enfin,le programme de collecte et
de localisation de données Argos,
mis en œuvre dès 1978, a débou-
ché sur des applications au service
de l’environnement terrestre.
Les risques naturels
au centre
des préoccupations
Le Cnes a par ailleurs suscité et
souscrit une Charte interagences
relative à l’utilisation coordonnée
des moyens spatiaux en cas de situa-
tions de catastrophes naturelles ou
technologiques.Le Cnes et l’Esa en
juin 2000, l’agence spatiale cana-
dienne en octobre 2000,l’Isro et la
Noaa en septembre 2001 sont les
acteurs de cet accord internatio-
nal qui stipule que les agences spa-
tiales s’engagent à trouver une
organisation commune très réac-
tive pour fournir gratuitement,lors
d’une crise grave,les meilleurs ser-
vices que l’espace peut rendre pour
contribuer à la gestion de la crise.
Ces observatoires spatiaux appor-
tent une contribution décisive à
la mise en œuvre des conventions
internationales sur la biodiversité
et la désertification, ainsi qu’à la
vérification des traités et proto-
coles, comme celui de Kyoto dans
le cadre de la convention sur le
changement climatique. Au plan
européen,le concept de surveillance
globale pour l’environnement et
la sécurité (GMES) s’est imposé
comme un élément structurant
de la politique spatiale commu-
nautaire. Au niveau mondial, les
agences spatiales et les organismes
chargés des systèmes d’observation
de l’environnement se sont enga-
gés dans une stratégie intégrée
d’observation globale (Igos) sus-
ceptible d’assurer la continuité des
observations.Une politique de don-
nées adaptée aux besoins doit être
mise en place, en particulier pour
les pays en développement qui n’ont
pas les moyens d’acquérir les don-
nées et de s’approprier la techno-
logie,alors qu’ils pourraient le plus
bénéficier des informations issues
des observations spatiales.
Le Cnes prépare l’avenir en inscri-
vant les futurs programmes dans
le concept de développement
durable. Le programme Pléiades,
conçu comme un système multi-
capteurs optique et radar et multi-
plateformes, sera capable de
répondre aux besoins du suivi de
l’environnement avec la mise à dis-
position de produits en temps quasi
réel.La mission Smos,réalisée par
l’Esa en coopération avec la France
et l’Espagne, permettra de suivre
l’humidité des sols et la
salinité de l’océan grâce au radio-
mètre passif basses fréquences.
Dans le domaine de la météorolo-
gie,l’effort du Cnes se concentrera
sur l’amélioration de l’instru-
mentation permettant d’acquérir
des paramètres critiques avec Iasi.
Le partenariat avec Eumetsat devrait
se renforcer sur le programme Jason 2
aux côtés de la Nasa et de la Noaa,
et au-delà de Jason 2.Au plan natio-
nal le projet Mercator, visant à la
mise en place d’un centre d’océa-
nographie opérationnelle,concré-
tisera la volonté du Cnes de vali-
der ce qui préfigurerait un système
d’information GMES.
C’est dans cet esprit que le Cnes est
appelé à servir la politique spatiale
de l’Europe, deuxième puissance
mondiale. Il s’engage à mettre en
œuvre ce contrat, en partena-
riat avec les organismes de
recherche, et en entretenant
et exploitant les meilleures
opportunités de coopération
au plan mondial,pour per-
mettre à l’humanité de
progresser dans le sens
du développement
durable. ■
©New holland/Itcf
©B. Maybon