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1.3 - La Première Guerre mondiale
Lorsque la guerre éclata, l'A. assura le Conseil fédéral qu'elle respecterait la neutralité helvétique, déclaration
renouvelée en mai 1915 et au printemps 1917 (Première Guerre mondiale). Le fossé qui s'était creusé entre
Alémaniques et Romandss'élargit dès le début des hostilités, notamment à cause du choix d'Ulrich Wille
comme général et de Theophil von Sprecher comme chef d'état-major général (Röstigraben). L'orientation
divergente des sympathies collectives allait mettre en question la cohésion nationale et exercer une influence
directe sur la politique de Neutralité, dans la mesure où les attaques virulentes de la presse romande -- qui
reprochait entre autres au Conseil fédéral de n'avoir pas protesté contre la violation de la neutralité belge par
l'A. --, soutenue par une opinion publique hostile, pouvaient indisposer le Reich. Dès septembre 1914, le
général Wille rendit le Conseil fédéral attentif aux conséquences que pourrait entraîner une telle attitude pour
la Suisse et, le 1er octobre, le gouvernement demanda à la population d'adopter un comportement conforme à
l'esprit de la neutralité. L'affaire des Colonels (fin 1915-1916) provoqua une vive émotion en Suisse romande
et dans les milieux de gauche qui accusaient l'armée d'être inféodée à l'A. Le 27 janvier 1916, à Lausanne, la
foule arracha le drapeau du consulat allemand, ce qui entraîna une très vive protestation de la part de l'A.
L'écart ne commença à se réduire que vers 1917: à la suite de l'affaire Grimm-Hoffmann, une large part des
Alémaniques prit ses distances envers les puissances centrales, tandis que l'élection de Gustave Ador comme
successeur d'Arthur Hoffmann au Conseil fédéral et la démission de Ludwig Forrer, soupçonné à tort de
sympathies pour l'A., signalaient, pour l'étranger également, une attitude plus critique des autorités
exécutives à l'égard de l'Empire.
Le règlement des questions économiques fut difficile. Pour survivre, la Suisse, entièrement entourée dès 1915
par les belligérants, dut souvent se soumettre aux conditions de ses voisins et nombreuses furent les
entorses infligées à son indépendance. L'A., qui souffrait du blocus maritime allié, s'employa à obtenir de la
Suisse la plus grande quantité de vivres et de marchandises possible. Les puissances de l'Entente quant à
elles, riches en matières premières, pouvaient abondamment fournir la Suisse. Celle-ci ne pouvait toutefois se
passer de certains produits allemands (chimie, médicaments, charbon) mais le Reich craignait qu'ils ne soient
réexportés vers les pays de l'Entente, ces derniers manifestant les mêmes craintes pour leurs produits.
L'interdiction générale d'exporter imposée par l'A. le 31 juillet 1914 ne tarda pas à être considérablement
adoucie. Les traités de commerce germano-suisses restèrent en vigueur et, jusqu'au printemps 1915, les
échanges entre les deux pays furent intenses. De nouvelles interdictions d'importer et d'exporter toujours
plus nombreuses obligèrent les deux pays à établir des traités de compensation qui fixaient exactement la
quantité de marchandises à échanger et définissaient la nature des diverses marchandises compensatoires.
En mai 1915, un Office fiduciaire suisse pour le contrôle du trafic des marchandises fut créé à Zurich pour
régler ces problèmes. Divers accords économiques furent signés avec l'A. entre 1916 et 1918 et le Reich,
dans la mesure où la Suisse avait un besoin pressant des marchandises qu'il exportait, put émettre ses
propres exigences. La situation se compliqua pour la Suisse dès le printemps 1915, l'Entente ayant exigé que
les matières premières livrées ne parviennent pas sous forme de produits manufacturés aux puissances
centrales. Finalement, le Conseil fédéral approuva, en septembre 1915, la création d'une Société suisse de
surveillance économique (SSS). A la veille de la guerre, les importations en Suisse provenant des futurs Alliés
et des empires centraux étaient équilibrées; en 1917, les Alliés contrôlaient la majorité des exportations vers
la Suisse (903 millions de francs contre 504 pour les puissances centrales).
Auteur(e): Jean-Jacques Langendorf
2 - De 1918 à 1945
2.1 - La République de Weimar
L'A., au moment où elle signa l'armistice le 11 novembre 1918, était secouée par une agitation
révolutionnaire qui inquiéta la Suisse, elle-même en proie à des convulsions sociales (Grève générale). Non
seulement l'anarchie menaçait de s'installer dans l'ex-empire mais encore son effondrement économique