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08/05/2014 |
Lettre de change
Effet de commerce (Transactions financières), la lettre de change a été développée par les changeurs (ou
banquiers) de Gênes à partir du XIIe s. et en rapport avec les foires de Champagne. C'est à la fois, et
indissociablement, un instrument de transfert de fonds d'une place à l'autre sans transport d'espèces et un
instrument simplifié de crédit dans lequel le taux de change dissimule l'intérêt qui revient à l'émetteur de la
lettre (le changeur créancier). Il implique donc obligatoirement deux places distinctes (celle de l'émission et
celle du paiement), deux monnaies différentes et en principe quatre personnes (le tireur, qui émet la lettre en
faveur du tiré, son client; le payeur sur l'autre place et le bénéficaire). L'évolution de la lettre de change est
complexe (et controversée); l'instrument s'est tôt prêté à des spéculations. L'endossement, qui en fait un
effet négociable, apparaît en Italie au XVe s. (mais ne se généralise qu'à la fin du XVIe s.). Les foires de Genève
deviennent dès le XIIIe s., mais surtout au XVe s., un centre majeur du trafic des lettres de change. Celles-ci
apparaissent aussi, à partir du XIVe s., dans les relations des villes suisses (Bâle surtout) avec d'autres centres
d'affaires. Au XVIIIe s., la lettre de change cède progressivement la place à l'escompte et au chèque.
Bibliographie
– R. de Roover, L'évolution de la lettre de change: XIVe-XVIIIe s., 1953
– V.A. Simon, Der Wechsel als Träger des internationalen Zahlungsverkehrs in den Finanzzentren
Südwestdeutschlands und der Schweiz, 1974
– M. Körner, Solidarités financières suisses au XVIe s., 1980
– LexMA, 8, 2086-2089
Auteur(e): Martin Körner, Jean-François Bergier