
FACTEURS DE RISQUE CORONARIENS
L'âge, le diabète sucré, l'hypercholestérolémie, l'hypertension artérielle (et l'hypertrophie
ventriculaire gauche), ainsi que le tabagisme sont des facteurs de risque importants de la
maladie coronarienne. Le risque est cependant variable en fonction du sexe, la femme ayant
une incidence faible de maladie coronarienne avant la ménopause. En général, la
coronaropathie survient au moins 10 ans plus tard chez la femme que chez l'homme. La
femme diabétique a un risque accru équivalent à celui de l'homme diabétique du même âge
[5] . Une artériopathie carotidienne ou périphérique est souvent associée. Un anévrisme de
l'aorte abdominale est plus souvent associé à une coronaropathie qu'une sténose du carrefour
aortique [15] . D'autres facteurs sont parfois retenus : insuffisance rénale chronique,
hypertriglycéridémie, élévation du LDH-cholestérol, du taux de lipoprotéine a, diminution du
HDL-cholestérol, obésité, sédentarité, hyperfibrinogénémie, hypothyroïdie, antécédents
familiaux. La présence d'une anémie chez des patients à risque cardiovasculaire refusant les
transfusions augmente considérablement le risque opératoire [16] .
EXAMENS SPÉCIALISÉS
Chez les patients asymptomatiques cumulant plusieurs facteurs de risque, mais dont la
capacité d'effort ne peut être évaluée, des examens spécialisés peuvent être demandés avant
une intervention à risque et si un geste de revascularisation myocardique est envisageable.
Épreuve d'effort
L'épreuve d'effort est de réalisation simple, non invasive et peu onéreuse. Cependant, les
patients ayant une artériopathie périphérique, une coxarthrose, une gonarthrose, une
insuffisance respiratoire, ne réaliseront pas d'effort maximal. L'effort submaximal risque de
fournir un résultat faussement négatif. Les examens suivants sont des méthodes alternatives
intéressantes chez les patients sélectionnés sur leurs facteurs de risque.
Scintigraphie au thallium-dipyridamole
La mise en évidence d'une « redistribution » du thallium s'accompagne, dans une méta-
analyse, d'un risque relatif d'accident cardiaque périopératoire de 5,2 par rapport aux sujets ne
présentant pas de redistribution [17] . Cette valeur est de 3,9 dans une méta-analyse
spécifique à la chirurgie vasculaire [18] . Cependant, réalisée systématiquement avant
chirurgie de l'aorte abdominale, cet examen n'ajoute rien aux éléments cliniques pour prédire
le risque d'accident cardiaque non mortel [19] .
Un modèle bayesien a été développé en chirurgie vasculaire en attribuant un coefficient de
gravité, par ordre décroissant, à l'angor, le diabète, l'insuffisance cardiaque, l'âge supérieur à
70 ans, aux antécédents d'infarctus, et un coefficient de réduction du risque aux patients ayant
subi un pontage coronaire depuis moins de 5 ans [7] . Les résultats de la scintigraphie au
thallium-dipyridamole ne modifierait que la stratification des patients à risque
« intermédiaire », c'est-à-dire ceux ayant un risque d'infarctus ou de décès d'origine cardiaque,
allant de 5 à 15 % [7] . La taille et le nombre de zones présentant une redistribution doivent
être pris en compte [18] . La présence d'un défect persistant signe un infarctus et
s'accompagne d'un risque précoce inférieur mais d'un risque à long terme (1 à 3 ans)
supérieur [18] .