
L'absence d'angor n'exclut pas la présence d'une coronaropathie avec ischémie silencieuse,
surtout chez les patients ne pouvant effectuer un effort physique ou chez les diabétiques.
L'ECG de repos 12 dérivations a une sensibilité, et à un moindre degré, une spécificité
relativement faibles pour détecter l'insuffisance coronarienne [12] . Cependant, la présence
d'extrasystoles ventriculaires chez le coronarien a un intérêt pronostique [4] [13] . La
radiographie thoracique de face peut montrer une cardiomégalie qui signe une fraction d'éjection
ventriculaire gauche inférieure à 40 %, ou un oedème interstitiel [14] .
FACTEURS DE RISQUE CORONARIENS
L'âge, le diabète sucré, l'hypercholestérolémie, l'hypertension artérielle (et l'hypertrophie
ventriculaire gauche), ainsi que le tabagisme sont des facteurs de risque importants de la maladie
coronarienne. Le risque est cependant variable en fonction du sexe, la femme ayant une
incidence faible de maladie coronarienne avant la ménopause. En général, la coronaropathie
survient au moins 10 ans plus tard chez la femme que chez l'homme. La femme diabétique a un
risque accru équivalent à celui de l'homme diabétique du même âge [5] . Une artériopathie
carotidienne ou périphérique est souvent associée. Un anévrisme de l'aorte abdominale est plus
souvent associé à une coronaropathie qu'une sténose du carrefour aortique [15] . D'autres
facteurs sont parfois retenus : insuffisance rénale chronique, hypertriglycéridémie, élévation du
LDH-cholestérol, du taux de lipoprotéine a, diminution du HDL-cholestérol, obésité, sédentarité,
hyperfibrinogénémie, hypothyroïdie, antécédents familiaux. La présence d'une anémie chez des
patients à risque cardiovasculaire refusant les transfusions augmente considérablement le risque
opératoire [16] .
EXAMENS SPÉCIALISÉS
Chez les patients asymptomatiques cumulant plusieurs facteurs de risque, mais dont la capacité
d'effort ne peut être évaluée, des examens spécialisés peuvent être demandés avant une
intervention à risque et si un geste de revascularisation myocardique est envisageable.
Épreuve d'effort
L'épreuve d'effort est de réalisation simple, non invasive et peu onéreuse. Cependant, les patients
ayant une artériopathie périphérique, une coxarthrose, une gonarthrose, une insuffisance
respiratoire, ne réaliseront pas d'effort maximal. L'effort submaximal risque de fournir un résultat
faussement négatif. Les examens suivants sont des méthodes alternatives intéressantes chez les
patients sélectionnés sur leurs facteurs de risque.
Scintigraphie au thallium-dipyridamole
La mise en évidence d'une « redistribution » du thallium s'accompagne, dans une méta-analyse,
d'un risque relatif d'accident cardiaque périopératoire de 5,2 par rapport aux sujets ne présentant
pas de redistribution [17] . Cette valeur est de 3,9 dans une méta-analyse spécifique à la
chirurgie vasculaire [18] . Cependant, réalisée systématiquement avant chirurgie de l'aorte