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Swiss Engineering UTS – l’association professionnelle des ingénieurs et des architectes
3. Swiss Engineering comprend également la distinction qui est faite désormais entre
aquifères karstiques et fissurés fortement et faiblement hétérogènes. Cela dit, Swiss
Engineering se pose la question de l’applicabilité de cette distinction. Car celle-ci est
floue au niveau de la définition (étant donné qu’aucune valeur de transmissivité de
bloc, respectivement de conductivité hydraulique de bloc n’est stipulée) et de
l’application à des situations réelles.
a. En effet, les roches correspondant à ces définitions sont le plus souvent des
roches sédimentaires. Or, la karstification dépend de la lithologie des
différents bancs (ou strates) en présence et du niveau de déformation
cassante ayant affecté ces différentes strates. La variabilité latérale et
verticale peut être extrêmement importante et, qui plus est, pratiquement
impossible à déterminer sans mesures in situ en forages dans la plupart des
cas.
b. Dès lors se pose la question de la classification des compartiments de roche
considérés. Étant donné qu’en l’absence d’information, les offices cantonaux
risquent de surestimer le degré de karstification ou de fissuration (et donc de
perméabilité), le risque est grand que des secteurs importants se trouvent
fermés à un grand nombre d’applications qui, pourtant, ne recèlent pas de
risque réel.
c. Nous considérons que le cas défini ci-dessus s’applique tout particulièrement
à la géothermie de faible, moyenne et grande profondeur qui risque ainsi de
se voir interdit des périmètres d’exploration et d’exploitation idéaux. En effet,
il s’agit le plus souvent de roches fissurées et karstifiées pouvant justement
se prêter à la géothermie grâce à leur perméabilité (conductivité hydraulique)
importante. Un bon débit est en effet essentiel pour valoriser la chaleur du
sous-sol, respectivement des eaux souterraines qui y circulent soit de
manière naturelle, soit après des opérations d’amélioration de la permé-
abilité. Or, cette valorisation se fait en doublet, à savoir en circuit fermé :
après extraction d’une partie de la charge calorifique, les eaux captées et
amenées en surface sont réinjectées sans modification de composition dans
l’aquifère d’origine. Ceci n’affecte en rien le chimisme de ces eaux ou le
régime hydraulique (orientation des flux, débit). De plus, ces eaux de
profondeur moyenne à importante sont le plus souvent impropres à la
consommation par l’homme, le bétail ou la végétation. Par conséquent,
prévoir l’exclusion de ce type de valorisation n’a aucune justification liée à la
protection des eaux.
d. Ce même argument s’applique aux sondes géothermiques. En effet, dans ce
cas de figure il n’y même pas d’échange hydraulique entre le terrain (en
principe très peu perméable) et là où la/les sonde(s) est/sont installée(s). Là
aussi, créer des possibilités d’exclusion se soustrait à toute logique de
protection des eaux souterraines. En d’autres termes, toute mention à
l’interdiction de circuits visant l’extraction de chaleur ou de froid du sous-sol
doivent être biffées du projet OEaux (Chiffre 221 bis, alinéa f et analogies
aux chiffres 222 ainsi que chiffre 23).
4. Swiss Engineering considère que le risque sur les eaux souterraines provient des
opérations en surface qui sont décrits de manière adéquate dans le projet OEaux et