e-news médecin-pharmacien janvier 2009
pour une semaine maximum (Circulaire du Service Public Fédéral Justice, Service des Soins de
Santé Prisons) :
Rp Méthadone 100 mg
Chlorophylle 0,02 g
Essence de menthe poivrée 0,2 g
Polysorbate 20 1,1 g
Eau ad 100 ml
Gélule :
Un excipient viscosifiant est ajouté dans les gélules pour empêcher la solubilisation et ainsi éviter
l’emploi par injection. A cet effet, de la carboxyméthylcellulose est utilisée à raison de 100 mg par
gélule.
Sur l’ordonnance, le nom et le prénom du patient doivent s’y trouver en toutes lettres. Les doses
de méthadone et le nombre de gélules doivent aussi être écrite en toutes lettres, manuellement. Il
faut également y inscrire la fréquence d’administration et le mode de délivrance (dose quotidienne
à prendre à l’officine, délivrance pour 7 jours,…).
Pour le remboursement de l’INAMI, un maximum de 60 gélules peut être prescrite par ordonnance.
Lors de la délivrance, le pharmacien doit conditionner les gélules dans un flacon muni d’un bouchon
de sécurité.
Exemple :
Rp Méthadone trente mg
Carboxyméthylcellulose 100mg
Pf une gélule dt sept gélules
Sp/ une gélule par jour, à consommer à l’officine
Eléments de pharmacologie à prendre en compte
La méthadone est métabolisée par le CYP3A4, elle est donc sensible aux inhibiteurs et aux
inducteurs de cette isoenzyme. Elle peut provoquer un allongement de l’intervalle QT et peut
ainsi augmenter le risque de torsades de pointe. Les facteurs de risques d’un allongement de
l’intervalle QT sont : une posologie élevée (souvent > à 200 mg/j), la prise concomitante
d’inhibiteur du CYP3A4 (ex : les macrolides sauf la spiramycine, les dérivés azolés, les inhibiteurs
de la protéase virale, le jus de pamplemousse) et bien sûr, les autres facteurs de risques de
torsades de pointe : autres médicaments qui allongent l’intervalle QT, les médicaments
bradycardisants, les médicaments hypokaliémiants et les situations à risques : hypokaliémie,
hypomagnésiémie, bradycardie et certaines affections cardiaques.
Les effets indésirables sont : constipation, nausées, impuissance, et plus rarement bouffées de
chaleur, prurit, dépression respiratoire.
La posologie doit être réduite en cas d’insuffisance rénale (l’excrétion rénale est de 40 % lors
d'une administration chronique) ou hépatique.
Elle passe dans le lait maternel et traverse la barrière placentaire. Elle est parfois prescrite en
cours de grossesse car elle n’est pas tératogène. De plus, le maintien de la future mère en
traitement à la méthadone semble avoir un effet positif sur la morbi-mortalité de la mère et de
l’enfant, mais nécessite une prise en charge globale. On maintiendra le dosage précédent en début
de grossesse. Si la mère exprime le désir de profiter de sa grossesse pour diminuer les doses, ceci
peut se faire de manière progressive (5 mg toutes les une à deux semaines).
Les nouveaux-nés exposés avant leur naissance peuvent présenter un état de manque néonatal
dans les 48 à 72h, il devra, s’il s’aggrave, être pris en charge par de faibles doses d’un opiacé (ex :
morphine). L’allaitement au sein peut prévenir les symptômes de sevrage néonatal.
Sources
- Moniteur Belge, AR 19 mars 2004 réglementant le traitement de substitution
- Moniteur Belge, AR 6 octobre modifiant l’AR du 19 mars 2004 réglementant le traitement de substitution
- Délivrer la méthadone : enjeux et perspectives, Y.Ledoux – Pharmacien JP. Brohée, formation SSPF 2007
- DOCUFAQ, Traitements de substitution à base de méthadone dans les prisons, CDSP – APB 2007
- Suivi des patients en traitement de substitution et délivrance de méthadone : le point sur les nouvelles règles
du jeu, Annales Pharmaceutiques janvier 2007
- Assuétudes et pharmacie, JP Brohée, séminaire 05/2002
- www.alto.ssmg.be
- Guide des interactions médicamenteuses-Prescrire-2009
- Méthadone et allongement de l’intervalle QT. Folia Pharmaceutica- Septembre 2004